mercredi 15 août 2012

BD - Blanche Neige : un conte revisité par L'Hermenier et Looky pour Ankama


C'est souvent avec les plus vieilles histoires que l'on fait les meilleurs plats. Nouvelle démonstration avec cette version de Blanche Neige imaginée par L'Hermenier et dessinée par Looky. La belle princesse devait devenir reine à la mort de son père. Mais sa belle mère, une sorcière, l'évince et prend le pouvoir. 
Promise à la mort, Blanche Neige est épargnée et trouve refuge chez des nains. Mais les nains de cette adaptation très héroic fantasy sont... cannibales. 
La jeune femme est en plus dotée de pouvoirs (elle dompte la neige) et peut parler avec les êtres merveilleux de la forêt. Cela donne un peu plus de péripéties à l'histoire originale et permet à Looky, le dessinateur de faire montre de tout son talent. Il utilise une technique inédite, modélisant les décors par ordinateur pour leur donner vie et dynamisme sous son crayon. Le résultat graphique est époustouflant.

« Blanche Neige », Ankama, 13,90 €

mardi 14 août 2012

BD - Insaisissable Cassio de Desberg et Reculé au Lombard


De toutes les séries historiques de Desberg, Cassio est celle qui offre le plus de possibilités de rebondissements à son scénariste. Cassio, bâtard aux pouvoirs médicinaux sans commune mesure, arrive à Rome. Il va retrouver dans l'entourage de l'empereur Antonin quelques uns de ses pires ennemis. Ceux-là même qui l'avaient laissé pour mort quelques mois plus tôt dans le quatrième tome de la série dessinée par Reculé. Cassio réapparaît, et a bien l'intention de se venger. 
Ces deux tomes, constituant un cycle complet, racontent comment il s'est imposé à Rome et surtout s'est attiré des inimitiés mortelles. En parallèle, de nos jours, une archéologue est elle aussi sur les traces de Cassio. 
Des recherches qui sèment mort et désolation autour d'elle. Elle réchappe à divers guet-apens grâce aux interventions d'un mystérieux bienfaiteur. Et le lecteur de s'imaginer que Cassio a traversé les siècles. Mais ce n'est que pure spéculation, Desberg et Reculé ayant certainement d'autres développements à proposer aux fans (de plus en plus nombreux) de la série.

« Cassio » (tomes 5 et 6), Le Lombard, 12 €

Billet - Grosse fatigue après les Jeux de Londres

Les Jeux Olympiques de Londres sont terminés. Enfin. Ces 15 jours m'ont épuisé. Nager, courir, pédaler, sauter, ramer... même vautré dans son canapé, ça use.

Je l'avoue, comme beaucoup de travailleurs munis d'un ordinateur doté d'une connexion internet, j'ai honteusement délaissé mon labeur pour zapper sur les canaux de FranceTV. Le matin, notamment, rien de tel qu'une partie de beach volley féminin pour voir la vie du bon côté. Souvent, tout est une question d'angle de vue. Quelques gros plans judicieux et toute la beauté du sport ne peut que vous sauter aux yeux. Ce n'est cependant pas vrai pour tous comme l'a démontré un port-folio du journal Metro. Les shorts très amples des basketteuses ne font pas le poids face aux mini bikinis des volleyeuses...

Épuisé aussi à force de tester les doodles de Google. Le moteur de recherche s'est mis aux couleurs de Londres, offrant de minis jeux très addictifs. J'ai brillé au basket, malgré mes 1 m 70. Par contre le 110 mètres haies m'a provoqué une crampe... aux doigts.

A l'heure du bilan, paradoxalement, la star des JO sur les réseaux sociaux n'aura pas été un sportif. Les exploits de Bolt et Phelps n'ont pas pesé lourd face à Nelson Monfort. Le polyglotte (plus glotte que poli tant il coupe la parole aux interviewés) a fait l'unanimité contre lui. Son compte parodique sur Twitter est à mourir de rire. En traducteur fou il accommode même les noms de ses victimes : mais qui sont donc Ronald Money, Christopher Lemaster ou Delphine Thesoft ?

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue en dernière page de l'Indépendant ce lundi. 

lundi 13 août 2012

BD - Leslie Plée : une ado mal dans sa peau parmi d'autres


Leslie Plée
a eu 13 ans. Elle se souvient et nous fait partager ces années post-adolescence en banlieue anonyme, dans un collège comme les autres. Rien d'extraordinaire dans ses péripéties, juste un miroir exact des vagues à l'âme d'une fille pas toujours bien dans sa peau. Lunettes et petite taille lui gâchent la vie. Pourtant, par bien des aspects, elle est beaucoup plus mûre que des amies déjà réglées (la grande affaire) ou d'autres pour qui la masturbation ou l'art du baiser baveux n'ont plus aucun secret. Leslie a des côtés romantiques charmants. Elle tient un journal intime et n'ose pas dire à Alex combien elle l'aime... Avec ses meilleures amies, elle deviennent SS (sœurs de sang). 
Quinze jours en Allemagne pour un voyage linguistique vont lui permettre de découvrir qu'une Française, même petite, a des arguments imparables pour séduire les grands (dans tous les sens du terme) Allemands. Dessin simple et expressif, sensibilité à fleur de peau, petite touche d'humour : un album qui confirme le talent de croqueuse du réel de Leslie Plée.

« Points noirs et sac à dos », Fluide G., 12 €

dimanche 12 août 2012

Roman - Katherine Pancol en coffret


Véritable phénomène d'édition de ces dernières années
, la « saga des crocodiles » de Katherine Pancol est reprise dans un un magnifique coffret regroupant les 3 titres. Retrouvez les aventures de Joséphine Cortès, « une femme ordinaire confrontée aux péripéties ordinaires d'une vie de femme » dans « Les Yeux jaunes des crocodiles », « La Valse lente des tortues »

et le dernier épisode, le plus copieux, « Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi ». Idéal pour un cadeau ou tout simplement renouveler des livres trop usés à force d'être lus et relus... (Le Livre de Poche, 24,90 €)

vendredi 10 août 2012

Roman - Monstres en famille avec David Safier aux Presses de la Cité

Personne ne peut accuser David Safier de manquer d'imagination. On pourrait même dire que dans « Sacrée famille », son petit dernier, elle est totalement débridée !

En apparence, les Wünschmann sont une famille berlinoise tout ce qu'il y a de plus banal. Certes, Emma (la mère) a sacrifié une carrière alléchante dans l'édition pour cause d'amour... et de grossesse un rien plus précoce que prévu. Elle tient une petite librairie en perte de vitesse, secondée par Cheyenne (quel est son vrai prénom déjà ?), vieille routarde, un tour du monde et plein d'aventures -sexuelles surtout- à son actif.

Bien sûr, Franck, son mari, conseiller financier, est carrément surmené et rentre harassé tous les soirs. Sans plus profiter de grand chose de la vie. Et puis les enfants, Fée, 15 ans, s'empoigne (au figuré) allègrement avec sa mère, à qui elle ressemble comme deux gouttes d'eau. Mais l'une et l'autre préféreraient mourir plutôt que de l'admettre. Quant à Max, 12 ans, surdoué mais renfermé et tête de turc au collège d'une certaine Jacqueline. Laquelle, du haut de ses 15 ans, prend un malin plaisir à lui plonger régulièrement la tête dans les WC (peu reluisants) de la cour de récré.

Vous l'aurez compris, le bonheur n'est pas dans le pré.

Un jour, tout sourire, débarque dans la librairie une ancienne collègue d'Emma, qui a profité de la défection de celle-ci pour accaparer le poste mirifique que la maison d'édition lui proposait à Londres. Juste au moment où elle s'est retrouvée enceinte. Lena s'étend sur ses succès, ses voyages formidables avec auteurs, acteurs et people divers, ne laissant à Emma qu'un goût amer dans la bouche.

Néanmoins, pas complètement mauvaise, Lena propose à son ancienne copine d'assister à une soirée en compagnie de toute sa famille, histoire de faire connaissance avec Stephenie Meyer, auteur de Twilight, et peut-être, d'organiser une séance de dédicace dans sa librairie, pour relancer les affaires. « Ce lancement sera un événement considérable, m'expliqua Lena avec enthousiasme. Il y aura un buffet sublime, et des costumes de monstres tout à fait géniaux. »

Les monstres sortent de leur tanière

Reste à Emma de persuader sa tribu de l'accompagner. Une seule solution : elle les menace des pires représailles s'ils se dérobent. Et dans la foulée, s'en va louer des costumes pour ne pas déparer pendant la soirée. C'est ainsi que Fée, entourée de bandelettes, se transforme en momie égyptienne, Max en loup-garou, Frank en... Frankenstein et elle, en vampiresse premier choix !

Léger problème, arrivés au Ritz-Carlton, PERSONNE n'est déguisé. Et Lena éclate de rire en expliquant à Emma qu'en fait de monstres, elle parlait des déguisements des musiciens de l'orchestre. Cerise sur le gâteau, la rencontre avec l'auteur se passe on ne peut plus mal et les Wünschmann repartent la queue entre les jambes (pour Max du moins).

La pauvre Emma, déjà désespérée, se fait traiter de tous les noms par sa peu tendre famille et toute la smala regagne ainsi la voiture.

A force de se crier dessus, c'est à peine s'ils remarquent une vieille mendiante dépenaillée qui tend sa sébile à Emma-Dracula. « Toi avoir euro ? » « Vous ne voyez pas que je suis occupée à avoir une crise de nerf ? aboyai-je ». La vieille les regarde tous dans les yeux, leur assène leurs quatre vérités et sort une amulette en argent. « Je mourir dans trois jours, et vous pleurnicher ! ». « Vous pas vivre votre vie. Vous pas méritez vie ! ».

Lève son amulette vers le ciel, commence à psalmodier des incantations en latin et tout à coup c'est la fin du monde ! Eclairs, boule de feu qui se divise en quatre pour foncer droit sur chacun des Wünschmann pendant que la sorcière crie « Semper monster ».

Et voilà nos déguisés d'un soir monstres pour la vie !

A la recherche d'une vie perdue

La véritable aventure débute à ce moment-même, quand Emma et sa famille décident de poursuivre leur bourreau jusqu'en Transylvanie, où la vilaine sorcière désire finir ses jours.

Malgré, il faut bien l'avouer, une histoire quelque peu abracadabrante, David Safier avec sa « Sacrée famille » touche plusieurs points sensibles de la famille lambda. Il en arrive même à aborder les problèmes existentiels d'une bonne tranche de population ! Bourré d'humour, l'écriture actuelle, légère juste ce qu'il faut pour ce genre de roman, il réussit à nous tenir en haleine jusqu'au bout des pérégrinations de ses invraisemblables monstres. Et en vérité, n'est-ce pas ce qui en fait tout l'attrait ?

Fabienne HUART

« Sacrée famille !», David Safier, Presses de la Cité, 21 €.

jeudi 9 août 2012

Billet - Chèque en bois (précieux)

Les temps sont durs. Quelques euros de plus sur mon compte en banque me permettront de finir ce mois d'août en toute tranquillité. Coup de chance, ma charmante et tendre épouse, adepte occasionnelle de l'achat de babioles par correspondance (vêtements, produits de beauté...) vient de recevoir au courrier un chèque de 15 000 euros. C'est la somme qu'elle a gagné à la loterie organisée par cette société, si l'on en croit les gros caractères. En déchiffrant les minuscules alinéas en bas de page, elle n'a remporté que le droit de participer au tirage au sort... Pourtant ce chèque peut se transformer en pièces sonnantes et trébuchantes.

En France, un retraité alsacien a gagné son procès contre ce genre de pratique. Le tribunal a considéré que la société devait payer en raison « de son comportement volontaire ayant pour but de faire croire à l'attribution d'un gain ».

Mieux, aux USA, David Combs, comédien, dans l'idée de faire une plaisanterie à son banquier qui lui reprochait trop souvent d'être à découvert, dépose sur son compte courant un faux chèque publicitaire reçu au courrier. Trois jours plus tard, le compte est crédité de 95 000 dollars. Le chèque en bois s'est transformé en gros paquet de billets verts. Et au bout de trois longues semaines, sans nouvelles de sa banque, il considère que cet argent lui appartient. Au final, il a dû rendre les sous, mais il a quand même touché le pactole en transformant son histoire en spectacle comique.

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue ce jeudi en dernière page de l'Indépendant. 

mercredi 8 août 2012

Billet - Chronique d'un naufrage ou comment ne pas être sélectionné sur le Axe Boat


Ce week-end j'ai failli découvrir les délices d'une soire privée digne de la jet-set. Failli seulement.

Le Axe boat faisant escale dans la région, j'ai élaboré différentes stratégies pour faire partie des 200 chanceux sélectionnés sur internet ou par les Axe Angels. Vendredi, à Gruissan, le rendez-vous avait lieu au quai des Thons. Lieu prémonitoire ? J'y serai dans mon élément. Comme la soirée est organisée par une marque de déodorant, je cessai d'en mettre depuis une semaine. J'y voyais un double avantage. Tout d'abord la preuve que j'ai besoin des produits Axe. Ensuite l'occasion de faire le vide autour de moi pour me faire remarquer. Raté, seuls les videurs m'ont repéré.
Canet, le lendemain, nouvelle tentative. Douché, rasé, pomponné, je m'habillai le plus djeuns possible (chemise hawaïenne et bermuda vert fluo) pour franchir les barrières et obtenir le saint Graal. Encore une fois, échec cuisant. Mon début de calvitie semble avoir été fatal dans l'ultime ligne droite.
Dernière occasion à Argelès dimanche. Je misai tout sur internet. Rien de plus facile que de se créer un faux profil Facebook. Bingo : Kevin Litout, né en 1988, obtenait le passe. Mais arrivé à l'embarcadère, les Axe Angels sentent l'entourloupe. Je ne ressemblais pas, mais alors vraiment pas du tout à l'athlétique blondinet dont j'avais piraté la photo sur un site de mannequins. Naufrage sur toute la ligne.


Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue ce mardi matin en dernière page de l'Indépendant.

mardi 7 août 2012

Billet - Raie-incarnation

Le piètre investissement dans les actions Facebook dont j'ai été victime dernièrement m'a fait accomplir un retour sur mon moi intérieur. Pourquoi gâcher sa vie sur de sordides considérations matérielles ? Le virtuel, n'est-il pas tout simplement le signe tangible de l'âme ? Totalement inculte côté religion, j'ai cherché des réponses sur internet. Le
bouddhisme et son principe de réincarnation de l'âme dans le corps des animaux m'ont interpellé. Trop cool de revenir sur terre avec une apparence totalement différente. Encore faut-il soigner son karma pour pouvoir choisir la bonne race et et surtout l'endroit adéquat.

Je me verrais bien en poisson, en silure par exemple. Au Japon je suis vénéré tel un dieu. Penser à éviter le canal de la Robine où on massacre le « monstre tueur de canetons ».

Ou en chat. Ça doit être bien une vie de chat. A moins de tomber chez un geek qui va vous photographier sous toutes les coutures et vous exhiber sur le net accoutré en pom pom girl.

Reste la vache. La vache est sacrée en Inde. Tout lui est permis et personne ne lui fait le moindre mal. Mais avec ma veine je risque de me retrouver à pâturer paisiblement dans les Albères. Un arrêté préfectoral plus tard, mon âme sera à la recherche d'un autre corps, l'actuel ayant été abattu pour cause de divagation. Finalement je vais opter pour le volatile. Le goéland ou le pigeon. Je pourrai enfin me... « lâcher » impunément sur mes compatriotes.

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue lundi en dernière page de l'Indépendant

lundi 6 août 2012

BD - Deep de Betbeder et Pietrobon : une plongée dans le futur


Ambitieuse série de science-fiction, « Deep » de Betbeder (scénario) et Pietrobon (dessin) vous entraîne au fond des océans. Dans un futur proche, une multinationale tente de coloniser le monde du silence. Dans un premier temps encore-faut-il l'explorer. Une base dans le Pacifique observe et écoute. Elle sert de plateforme d'expériences. Elle est aux premières loges quand débute l'émission d'une fréquence depuis une fosse à plus de 10 000 mètres de profondeur. Ce signal agit sur les animaux. Des oies attaquent des avions, des baleines font couler des bateaux, des fous de Bassan déchiquètent des photographes. 
Que se passe-t-il exactement au fond des océans ? Les héros de la série, des chercheurs habitués à des conditions extrêmes vont se retrouver pris au piège dans la base. Avec un ennemi invisible mais dont l'armée est constituée des milliards d'organismes vivants dans l'océan. Les dessins très réalistes de Pietrobon renforcent la crédibilité de cette BD presque scientifique par certains aspects.

« Deep » (tome 1), Soleil, 13,95 €