vendredi 2 septembre 2011

BD - « La saga d'Atlas et Axis » de Pau chez Ankama : bien plus que des chiens...

Les auteurs espagnols aiment la BD animalière. Après le choc Blacksad il y a quelques années, dans un tout autre genre, apprêtez vous à tomber sous le charme d'Atlas et Axis. Imaginés par Pau depuis de nombreuses années, ces chiens ont trouvé refuge aux éditions Ankama. 

Le premier tome de leur « Saga » paraît dans la collection « Etincelle » et est incontestablement un des incontournables de cette rentrée. Pour le dessin, fin, racé et expressif, mais aussi l'histoire, entre action, humour et émotion. C'est cependant ce dernier trait qui ressort le plus. Et est le mieux maîtrisé. Revenant de voyage, Atlas et Axis découvrent leur village pillé. Les Vikiens ont enlevé les femmes et les enfants, tuant hommes et anciens. Ils décident de partir vers le Nord pour libérer les membres de leur famille. 

Un long périple dans les bois et la neige, à affronter sorcière, ours et autres dangers. Deux chiens aux sentiments très humains, entre colère et tristesse. Un bijou graphique à mettre entre toutes les pattes...

« La saga d'Atlas et Axis » (tome 1), Ankama, 14,90 € 

jeudi 1 septembre 2011

BD - L'esprit spartiate par Weber et Simon aux éditions du Lombard

Dans la BD historique, il y a un avant et un après Alix. Jacques Martin, avec sa rigueur et sa précision légendaires a placé très haut la barre. « Sparte » de Weber (scénario) et Simon (dessin) est dans la droite lignée des aventures du jeune Gaulois au service de César. Être Spartiate c'est plus qu'une nationalité, c'est un état d'esprit qui ne laisse aucune place à l'amour, la tendresse ou l'amusement. 

Éduqués pour se battre, sans pitié, à mourir au combat, les jeunes Spartiates sont redoutés dans toute la Grèce. Agésilas a pris la tête d'une rébellion qui trouve le roi actuel trop laxiste. Ce dernier, pour se débarrasser de ce trublion, engage Diodore, ilote réputé être le meilleur chasseur de primes de la ville. Cette série, aux dessins réalistes d'un grand classicisme, raconte la lutte entre ces deux héros, leurs points communs, leurs secrets... 

Un premier tome prometteur avec un coup de théâtre final donnant une orientation différente et inattendue à une série regorgeant de violence et de sexe.

« Sparte » (tome 1), Le Lombard, 11,95 € 

mercredi 31 août 2011

BD - Les rugbymen par Béka et Poupard : l'ovale qui rit

Rugby et rentrée riment cette année avec antipodes. Les héros de la BD des Rugbymen de Beka et Poupard ne sont pas sélectionnés pour la coupe du monde de rugby mais débutent malgré tout leur nouvel album dans l'hémisphère sud. Une histoire courte se déroulant sur les plages de rêve d'une petite île des Fidji. Ils partent à la recherche d'un joueur clé de l'équipe adverse, Sossatoulépla. Ils devront affronter une partie de sa famille, la nourriture locale et le rituel du Kava. 

Une mise en bouche exotique pour la BD la plus villageoise de la rentrée. A Paillar, les joueurs sont des stars, sur et hors du terrain. Tous plus caricaturaux les uns que les autres, ils se partagent la vedette, du demi de mêlée irascible au pilier massacreur en passant par le coach aux méthodes d'antan. 

Une franche rigolade qui fait rire large : les amateurs qui sont heureux de retrouver des private jokes de spécialistes et les néophytes, enchantés de découvrir les dessous de ce sport de contact en vedette ces deux prochains mois.

« Les Rugbymen » (tome 9), Bamboo, 10,40 € 

mardi 30 août 2011

Roman - Lisbonne la magnifique dans "Eléctrico W" de Hervé Le Tellier chez Lattès

Roman d'amour et du souvenir, « Eléctrico W » de Hervé Le Tellier se déroule entièrement à Lisbonne. Une ville omniprésente dans un texte où la mémoire joue un grand rôle. Vincent, le narrateur, est journaliste pour un grand hebdomadaire français. Il est en poste depuis peu à Lisbonne. Essentiellement pour pour oublier son histoire d'amour parisienne avec Irène qui vient de s'achever. 

Durant une semaine, il est rejoint par un photographe, Antonio, originaire de Lisbonne. Les deux hommes vont se livrer au jeu des confidences. Antonio va donc raconter comment il a du abandonner son premier amour, une jeune fille surnommée Canard. Vincent, comme pour conjurer son propre désespoir sentimental, va tout faire pour retrouver Canard, reformer ce couple heureux s'étant rencontré sur la ligne du tramway Eléctrico W. Cela se complique quand l'amie actuelle d'Antonio vient le rejoindre à Lisbonne. Une fiancée qui n'est autre qu'Irène...

Hervé Le Tellier, membre de l'Oulipo, fervent admirateur de Pérec, a débuté ce roman il y a 20 ans. Il l'a longuement laissé mûrir, donnant aux années l'occasion de polir ces souvenirs. Les rencontres sont merveilleuses, la ville rayonnante et les situations cocasses. Le tout est bien plus qu'un guide amoureux de la capitale portugaise.

« Eléctrico W » de Hervé Le Tellier, Lattès, 18 € 

lundi 29 août 2011

Roman - De "Tuer le père" à "La petite" : filiations compliquées pour Amélie Nothomb et Michèle Halberstadt

Entre « Tuer le père » d'Amélie Nothomb et « La petite » de Michèle Halberstadt, un point commun, la difficulté d'accepter ses parents.

D'un côté un garçon abandonné par sa mère, de l'autre une fillette se sentant incomprise. Les personnages principaux de « Tuer le père » d'Amélie Nothomb et de « La petite » de Michèle Halberstadt ont des bleus à l'âme. Cela donne deux romans à fleur de peau, explorant l'inconscient des enfants, de la famille et de la formation au dur métier d'adulte.

Ne dérogeant pas à la règle établie depuis quelques années, Amélie Nothomb se met en scène dans son roman de rentrée. Mais ce n'est qu'une petite introduction, quand elle rencontre dans un club deux magiciens de renommée internationale. Joe Whip et Norman Terence, l'élève et le maître. Joe est littéralement chassé du foyer familial par sa mère. 

Entre l'enfant et son nouvel amant, elle préfère celui qui lui donne le plus de plaisir. Joe est un enfant taciturne, passant son temps à faire des tours de cartes. Un homme le remarque et lui conseille d'aller voir Norman Terence, le meilleur magicien de Reno. Joe, du jour au lendemain, trouve un foyer, un père, une famille. Norman va lui apprendre ses secrets. Joe est d'autant plus heureux que Christina, la jeune compagne de Norman, tout en endossant le rôle de mère, va également hanter ses nuits de jeune adulte. « Christina était extrêmement mince de visage et de corps. Sans que son squelette apparaisse jamais. Ses cheveux, sa peau et ses yeux avaient la couleur du caramel. » Le classique trio va déboucher sur un coup de foudre pour Joe, « car sitôt qu'il vit sa beauté, il l'aima, de la toute-puissance du premier amour. » Mais comment passer à l'acte sans trahir la confiance de son mentor ?

Le roman va ensuite se poursuivre avec la description de cette vie de bohème, une partie se passant au cours du festival de Burning Man, immense regroupement hippie au centre du désert. Christina va y présenter son spectacle de fire dancers. Et c'est dans ces passages que l'on retrouve la magie de l'auteur de « Stupeurs et tremblements », quand elle raconte les excès, la folie de ce lieu unique. Ou quand elle s'attarde sur l'art de Christina : « Regarder de grands danseurs provoque le même émoi que regarder une bûche enflammée : le feu danse, le danseur brûle. C'est le même mouvement, aussi hirsute qu'harmonieux. »

« Petite fille quelconque »

Cette intensité du feu, on la retrouve dans « La petite », ce court et dense roman de Michèle Halberstadt. Cela débute par cette phrase coup de poing qui reste longtemps en mémoire : « J'ai 12 ans et ce soir je serai morte ». La narratrice va détailler cette vie, entre mère exigeante, père absent et copines d'école inexistantes. Cela va la conduire à faire ce geste suicidaire à priori impossible pour une enfant de 12 ans. Pourquoi en est-elle arrivée là ? Que se passe-t-il dans la tête d'une petite fille ? Comme une longue confession, le roman donne les clés de ce drame.

Introvertie, se sentant laide et repoussante, la petite tient un journal intime. Elle converse avec une amie imaginaire, Laure. « Laure était celle que j'aurais voulu être. Un elfe gracile, doux et mutin, un modèle pour une petite fille désespérément quelconque. » Problème à l'école et manque total de communication en famille : « De toute façon comment aurais-je pu dire à mon père que je me sentais étrangère à tous, même à lui ? Ma tanière s'était transformée presque à mon insu en une cellule dans laquelle je m'enfermais davantage chaque jour et dont j'aurais été incapable de produire la clé. » Paradoxalement, ce roman au thème grave se révèle d'un optimisme étonnant. Ce n'est pas le classique happy end, mais quand on le referme, on se sent rasséréné, la phrase du début s'estompe, Michèle Halberstadt a bouclé la boucle.

« Tuer le père » de Amélie Nothomb, Albin Michel, 16 €

« La petite » de Michèle Halberstadt, Albin Michel, 12,90 € 

vendredi 26 août 2011

BD - "Langoustines breizhées" pour Léo Loden

Léo Loden, le privé marseillais imaginé par Arleston et dessiné par Carrère ne rate plus une occasion de quitter le vieux port pour explorer une autre partie de la France. 

Ce 20e tome, co-écrit par Nicoloff, se passe essentiellement en Bretagne. Léo, accompagné de Tonton Loco, va donner un coup de main à un collègue, sosie officiel de Johnny Hallyday (du moins en Bretagne...) et principal moteur comique de l'histoire en raison de sa bêtise sans limite. 

Erwann Keradec doit retrouver une journaliste enlevée alors qu'elle s'apprêtait à publier un article sur le trafic de clandestins en provenance d'Afrique. On retrouve toute la verve d'Arleston (jeux de mots compris) avec une bonne dose d'action. Côté dessin, Serge Carrère n'a cessé de fluidifier son trait. 

Ainsi, par moment (notamment les personnages féminins), on a l'impression d'avoir du Jean-Louis Mourier sous les yeux. Il pourrait sans problème dépanner le dessinateur des Trolls de Troy en cas de retard ; Arleston appréciera...

« Léo Loden » (tome 20), Soleil, 9,95 € 

jeudi 25 août 2011

BD - "Grand Prix" de Marvano chez Dargaud : vitesse et politique

La politique a toujours aimé le sport. Un vecteur important pour passionner les foules, les faire vibrer, glorifier la nation, un régime. Dans les années 30, Hitler a parfaitement compris le phénomène et parmi les nombreuses occasions de mettre en avant l'efficacité du national-socialisme, la course automobile en est une excellente. 

C'est ce pan de l'histoire de Mercedes ou Audi qui est raconté dans « Grand Prix » de Marvano, auteur belge, graphiste reconnu ayant parfaitement retranscrit l'élégance des courbes de ces bolides d'argent. La technologie allemande est dominante, mais pour ce qui est des pilotes, c'est plus compliqué. D'autant que certains sont loin de la ligne politique officielle. 

Exemple avec Rosemeyer. Brillant au volant, il est sarcastique en dehors des pistes. Il aime par dessous tout se moquer du Furher, l'imitant et le caricaturant. Le milieu automobile regorge également d'ingénieurs juifs se demandant de plus en plus de quoi sera fait leur avenir avec la mise en place des lois raciales. 

Un éclairage particulier de l'Histoire où l'enthousiasme des pilotes gommait les errances des politiques.

« Grand Prix » (tome 2), Dargaud, 13,95 € 

mercredi 24 août 2011

BD - « Les Quasi » de Val et Neuray : familles en recomposition

En pleine rentrée littéraire, le secteur de la BD propose lui aussi quelques nouveautés s'inspirant de la mode française de l'autofiction. Dans cette veine, « Les Quasi » de Val (scénario) et Olivier Neuray (dessin) est exemplaire. Il s'agit tout simplement de l'histoire d'amour entre deux quadra divorcés : un homme, dessinateur, et une femme qui n'est autre que la scénariste. 

Ils se rencontrent à la fête de l'école. Jim y tient le stand crêpes. Michou est consternée par sa maladresse. Coup de foudre pas immédiat, mais presque. En fait le problème ce sont les enfants. D'un côté comme de l'autre. Quatre gamins qui ne veulent pas voir leur environnement familial changer, notamment par l'arrivée de deux « quasi-frères » ou « quasi-sœurs ». 

Découpé en chapitres plus ou moins longs, cette première partie met en avant les manœuvres des quatre rejetons pour faire capoter cette belle histoire d'amour. Jim et Michou, paradoxalement, vont encore plus s'aimer face à ce déchaînement hostile. C'est toujours très juste, sans apitoiement ni caricature. La vie, la vraie !

« Les quasi » (tome 1), Glénat, 12,50 € 

mardi 23 août 2011

Roman - "La Loi du plus fort" de Frédéric Chouraki : la revanche de l'écrivain

« Ecrivain confidentiel et dilettante endurci », Samuel Eisenberg, portrait craché de l'auteur, Frédéric Chouraki, est dans une situation financière compliquée. Une bête histoire de travaux dans son studio, acheté en copropriété, risque de le mettre à la rue. Il n'a plus le choix : il va devoir travailler ! Une amie journaliste le présente au directeur (et jusqu'à présent seul employé) d'une agence de publicité installée à la Défense. Samuel aura pour mission de vendre des encarts publicitaires de sociétés françaises dans des journaux... indiens. Un travail improbable pour un patron qui l'est encore plus : « Jonas Wolf l'avait reçu en short de tennis Fred Perry et polo assorti maculé de sueur. Samuel aurait dû y déceler les premiers signes du désastre. » Très rapidement, la collaboration va virer au cauchemar. 

Ce sont les parties les plus sérieuses du roman, décrivant minutieusement le harcèlement d'un « chef » sur son subordonné. Une sanguine du marché du travail à la réalité crue. Finalement ce stage intensif dans le quartier des affaires ne sera pas si inutile pour Samuel. « Il s'aime en tueur raffiné. A chaque négociation c'est un peu de sa vie qu'il met en jeu. Ses derniers principes volent en éclats. Il désire en mettre plein la vue à son patron, lui prouver qu'il le surpasse déjà dans l'art de la magouille et du boniment. »

Mais ce roman de Frédéric Chouraki vaut aussi par sa description de la vie quotidienne d'un écrivain parisien. Il y a beaucoup de considérations et discussions futiles en terrasse, des rencontres improbables et des histoires de sexe. Car être en couple n'empêche pas de s'offrir quelques extras. Samuel et son ami Arsène sont à l'écoute des « garçons implorants ». « Une fois consommés, les garçons deviennent des objets entomologiques servant à nourrir leur propre relation. A leur manière, ils sont fidèles. » Et pour finir, sachez que malgré son titre très martial (« La loi du plus fort »), ce roman finit bien et s'achève sur une splendide leçon d'optimisme.

« La loi du plus fort » de Frédéric Chouraki, Denoël, 16,50 € 

lundi 22 août 2011

Roman - "Dans un avion pour Caracas" de Charles Dantzig : à l'ami disparu

Roman puissant et à la forme inhabituelle, « Dans un avion pour Caracas » de Charles Dantzig est une ode à un ami disparu.

Charles Dantzig a si bien réussi son coup qu'en refermant son roman, on se demande encore si ce Xabi Puig existe véritablement. Un prénom basque et un nom catalan pour un intellectuel imaginaire mais semblant si réel. Charles Dantzig, le temps d'un voyage entre Paris et Caracas, va dresser le portrait de cet auteur lui ressemblant tellement. Caracas car Xabi a disparu dans la capitale du Venezuela. Il avait décidé d'écrire un livre, un brûlot plus exactement, sur Hugo Chavez, le dictateur populiste tenant le pays sous sa coupe. Xabi semble s'être attaqué à plus fort que lui...

Dans un avion, un long-courrier notamment, on a le temps de réfléchir, de se permettre une introspection qui a d'autant d'intérêt et de signification qu'on est peu de chose, corps immobile dans une carlingue d'acier en mouvement dans les cieux. Charles Dantzig profite de ce voyage au-dessus de l'Atlantique pour nous parler de Xabi Puig, son ami. Il va le rejoindre, ou du moins le chercher. Et avant de raconter les circonstances de sa disparition, il va en dresser le portrait en alternant scènes du passé, extrait de ses ouvrages, tranches de vies et réflexions. Le lecteur, comme pris dans le doux ronron de l'avion, va lui aussi voyager, au plus près de cet « ami » de l'auteur.

Voyage et nourriture

Beau parleur, rapidement célèbre et très médiatique, Xabi Puig fait partie de ces personnages bénéficiant d'une sorte d'aura. On entre en admiration face à tant de brio, de facilité, d'intelligence. Pourtant il n'est pas totalement intégré à l'intelligentsia parisienne. Ses origines provinciales ressortent parfois. Il est Catalan, originaire de Perpignan, devenu pourtant intellectuel planétaire, un spécialiste des mots, un philologue.

Roman gigogne, « Dans un avion pour Caracas » se permet d'emprunter nombre de chemins détournés. Des solos d'écriture pour mieux amener un aspect de la personnalité de Xabi, voire de l'auteur. Charles Dantzing est coutumier du fait. Il aime piocher dans des faits insignifiants les bases d'une théorie implacable sur la beauté, l'amitié, la folie ou autre sujet universel. Petit exemple avec la nourriture. « Ce qui est bon ne voyage pas. Je n'ai jamais mangé de bon cassoulet hors du Lauragais, de bon couscous hors du Maghreb, de bonne salade d'œufs en dehors de New York. Seul le dégueulasse est universel : le café d'avion. Xabi ne s'intéresse pas à ce qu'il mange et déteste les conversations sur la nourriture comme on peut en avoir dans son Perpignan natal. »

Rupture douloureuse

On apprend que Xabi, loin d'être fidèle, a vécu un grand amour avec une artiste contemporaine. Elle a beaucoup profité de sa notoriété pour mettre en avant ses créations. Elle vient de le quitter et la décision de Xabi de partir au Venezuela n'est peut-être pas totalement étrangère à cette rupture qu'il semblait vivre mal. Car au fond, « pourquoi vouloir attaquer les tyrans étrangers ? Est-ce mieux que le temps où on les approuvait ? Quelle est cette passion des intellectuels, naguère de gauche, aujourd'hui à droite, de ne jamais s'intéresser à leur pays ? » « La France je m'en occuperai quand elle sera en guerre », a écrit Xabi.

Réflexion sur l'amitié, l'amour et l'engagement, ce roman de Charles Dantzig a la puissance des grandes œuvres, celles qui, tout en étant ancrées dans le temps présent, peuvent survivre aux modes. Un prix littéraire (Goncourt ou Renaudot) dans quelques semaines ne serait que justice.

« Dans un avion pour Caracas » de Charles Dantzig, Grasset, 19 €