mercredi 3 juin 2009

BD - Bataille médiévale


« Les aigles décapitées », dernière série encore existante des débuts de la collection Vécu, propose dans ce 21e tome de suivre, dans le détail, le siège d'un château fort au Moyen Age. Michel Pierret qui assure scénario et dessin explique avec force détails les différents plans des armées du roi pour faire tomber le château de Noirlac. 

Hugues, le héros de la série, va mettre ses compétences au service des agresseurs pour obtenir la libération de son fils, Sigwald. Cette très bonne série, imaginée par Patrice Pellerin, était dessinée à la base par Jean-Charles Kraehn. 

Au 4e volume il en prend les rênes seul, avant de confier le dessin à Pierret au n° 6. Ce dernier a « récupéré » le scénario depuis le tome 17, après un court intérim d'Eric Arnoux. Tous ont la particularité d'être avant tout des dessinateurs.

« Les aigles décapitées » (tome 21), Glénat, 9,40 € 

mardi 2 juin 2009

BD - La nuit des aigles


Wayne Shelton a lui aussi connu une « reprise » (voir note d'hier). Mais pour une fois ce n'est pas le dessinateur qui a passé la main, Denayer est toujours fidèle au poste, mais le scénariste, créateur de la série, qui a choisi son successeur. Wayne Shelton, imaginé par Jean Van Hamme, vit désormais des aventures écrites par Thierry Cailleteau. Ce dernier a conservé la personnalité du héros (un aventurier, âgé mais intrépide) tout en étoffant l'univers dans lequel il évolue. « La nuit des aigles » se déroule essentiellement en Argentine, dans un village bavarois reconstitué par des Nazis en fuite. Ils vont tenter de faire ressusciter Hitler en personne. Le héros veille, mais il a fort à faire...

« Wayne Shelton » (tome 8), Dargaud, 10,40 € 

lundi 1 juin 2009

BD - Alix en Bretagne

 


A ce rythme, la série Alix créée par Jacques Martin, va battre le record de reprise au niveau des dessinateurs. Cette fois c'est Ferry qui signe le 28e tome des aventures du jeune Romain, sur un scénario de Patrick Weber. 

Ferry, le dessinateur de Ian Kalédine, au style très personnel, ce qui explique sa difficulté à se fondre dans ce moule graphique contraignant. Heureusement pour lui, cet épisode se déroule en Bretagne et il se « lâche » un peu graphiquement en dessinant des Celtes beaucoup plus sauvages, barbus et chevelus que les sages Romains. Alix est en mission pour tenter d'éviter une nouvelle guerre. Mais ce sera peine perdue et la puissance impériale fera plier ces irréductibles Bretons. Album intéressant mais loin de la série originale.

« Alix » (tome 28), Casterman, 10 € 

vendredi 29 mai 2009

BD - Linda Glamouze, icône très c...


Pour devenir une icône de la mode, mieux vaut ne pas trop réfléchir. Cela tombe bien pour Linda Glamouze, héroïne créée par Camille Burger, elle ne brille pas par son intelligence hors du commun. Ce serait même l'inverse. 

En fait, Linda est très conne, et c'est tout ce qui fait son charme, paradoxalement. Devenue le mannequin star de la marque « 8 Thons », elle sait lancer les modes en fonction des nécessités. Si elle entretient parfaitement son « ticket de métro », elle oublie parfois de s'épiler les aisselles. Qu'à cela ne tienne, deux élastiques et elle transforme ces touffes en chignons qui vont devenir « in » en très peu de temps. Pour réussir il faut parfois coucher. Mais pas systématiquement. Souvent il suffit d'être « anorexique et désinvolte ». 

Cette critique au vitriol du milieu du luxe et de l'inutile est salutaire en ces périodes de crise. Camille a trouvé sa voie en féminisant l'esprit de Reiser avec un soupçon de Vuillemin. C'est trash. Cela risque devenir tendance...

« Linda Glamouze », Fluide Glacial, 9,95 € 

jeudi 28 mai 2009

BD - Au cœur de la guerre avec Anne Nivat


Anne Nivat fait partie de ces journalistes qui vivent leur métier comme un sacerdoce, 24 heures sur 24. Correspondante à Moscou pour des quotidiens français et des radios, elle a découvert qu'une guerre, quasi secrète, se déroulait à quelques centaines de kilomètres de la capitale russe en pleine renaissance après la chute de la dictature communiste. 

Elle va régulièrement aller en Tchétchénie, se glisser dans la population locale pour raconter le quotidien de ces civils trop souvent au centre des tirs et des bombardements. Anne Nivat en a fait des livres. Daphné Collignon a souhaité aller un peu plus loin. La dessinatrice a rencontré la correspondante de guerre et transformé leurs longues conversations en un album très réaliste. 

Ce tête-à-tête entre les deux femmes permet au lecteur de mieux saisir la démarche de la journaliste. Elle se livre sans détour, n'hésitant pas à revenir sur sa vie privée quand elle a interféré directement avec son travail. Un témoignage essentiel pour comprendre ce métier risqué mais passionnant.

« Correspondante de guerre », Soleil, 15,95 €


 





Et aussi sur le groupe PriceMinister : Livres, Voiture occasion



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mercredi 27 mai 2009

BD - Mettre les voiles avec "Transat" d'Aude Picault


Quand on vit dans un studio à Paris, il faut parfois savoir ouvrir les vannes pour décompresser. Rien de tel qu'un grand bol d'air frais à bord d'un voilier pour découvrir de nouveaux horizons. Cette expérience, Aude Picault, après l'avoir vécue, la raconte dans ce roman graphique de 170 pages. 

Au début, elle plante le décor de sa vie. Sans fard. Superficialité de ses « amies », travail peu intéressant dans l'illustration, solitude dans une ville de deux millions d'habitants. Tout pour déprimer. Mais ce n'est pas le genre de la maison. Elle s'évade en projetant une traversée de l'Atlantique sur le voilier d'Yvon Fauconnier. 

Elle prépare l'échéance en passant une semaine sur une île au large de la Bretagne. Seule, avec juste des moutons et des mouettes pour compagnons. La seconde partie du récit se déroule en mer. La dessinatrice abandonne le cadre étriqué des cases pour dessiner des doubles pages retraçant toutes les émotions de cette transatlantique de rêve. 

Une BD très personnelle mais qui touche à l'universel par son thème.

« Transat », Delcourt, 14,95 € 

mardi 26 mai 2009

Thriller - Triple erreur dans "trois fois plus loin" de Camut et Hug

L'enfer vert mérite bien son surnom dans ce roman fantastico-scientifique signé d'un duo très efficace : Jérôme Camut et Nathalie Hug.

Il est des milieux naturels où l'homme n'est jamais le bienvenu. Il en va de sa survie. La forêt amazonienne fait encore partie de ces terres inexplorées car foncièrement inhospitalières. Pourtant ils sont quelques-uns à espérer en percer les derniers mystères. Des botanistes, des primatologues. Nina Scott, le personnage principal de « Trois fois plus loin », roman de Jérôme Camut et Nathalie Hug, a trouvé dans cette immensité verte un palliatif à son mal de vivre. Perchée au sommet d'un hévéa, elle cueille des plantes aux vertus médicinales. Une collecte pour un grand groupe pharmaceutique américain. Tout se passe bien, malgré les conditions climatiques extrêmes et le risque de croiser des braconniers, jusqu'au jour où un de ses collègues découvre des ruines au sommet d'un tepui isolé (immenses montagnes à sommet plat, aux contours très abrupts, se dressant au-dessus de la jungle). La jeune femme est persuadée d'avoir découvert les vestiges d'une civilisation perdue et beaucoup plus évoluée que les quelques tribus d'indiens de la région. Mais après une brève exploration elle découvre qu'il s'agit d'un cimetière, d'un charnier exactement. Et les restes humains ne sont pas si anciens que cela. La panique la guette, d'autant qu'elle note la présence inquiétante un groupe de singes, des saïmiris, habituellement bruyants, l'observant en silence. Il n'en faut pas plus pour faire fuir le groupe.

Capturée et mise en cage

Une fois revenue à la civilisation, elle n'aura de cesse de retrouver ces ruines. Cela lui permettrait de faire la nique à son père, richissime romancier qui la surprotège. Mais de retour sur place, c'est un cauchemar qui débute. En pleine nuit, dans le noir complet, ses compagnons sont massacrés et elle est capturée par des inconnus puis enfermée dans une cage suspendue aux branches des arbres immenses. Quand elle est descendue, elle croit sa dernière heure arrivée : « Nina sent d'abord un souffle d'air sur sa nuque, puis elle éprouve avec dégoût le contact d'un visage glacé par une sueur âcre. Quelqu'un la renifle et la jauge comme un morceau de viande exposé que l'étal du boucher. Une main moite soulève ses vêtement pour caresser la peau de son dos. Des doigts inquisiteurs aux ongles cassés effleurent le tissu trempé de sa culotte. » Cette mise en bouche montre toute la virtuosité des auteurs à faire frémir le lecteur au côté de l'héroïne. Heureusement, cette dernière en réchappera et retrouvera la civilisation.

Eden ou enfer ?

Mais quand elle racontera ses déboires à son père accouru la secourir, ce dernier sera sceptique. Randolph Scott a beaucoup d'imagination pour ses romans, mais reste cartésien dans sa vie quotidienne. Au fil des 400 pages écrites par le duo, le lecteur découvrira l'origine du charnier. Il faut remonter dans les années 50. Des chercheurs français, venus étudier les saïmiris muets, ont découvert dans cet enfer vert, ce qui pourrait bien être l'Eden. Mais même au paradis, des idées démoniaques peuvent germer dans les esprits malades. Passionnant, argumenté scientifiquement, dépaysant, ce roman peut effectivement ouvrir votre conscience au monde pour voir « Trois fois plus loin ».

« Trois fois plus loin », Jérôme Camut et Nathalie Hug, Calmann-Lévy, 17 € (Des mêmes auteurs vient de paraître au Livre de Poche « Instinct », dernière partie de la trilogie « Les voies de l'ombre », 8 €)

lundi 25 mai 2009

BD - Temps compressé


Voilà une série qui ne s'embarrasse pas de considérations intellectuelles foireuses. C'est du premier degré, avec personnages brut de décoffrage et intrigue ne fonctionnant que grâce aux coups de théâtre, les plus invraisemblables si possible. 

Chanoinat, le scénariste, fait dans le classique, hommage aux films de genre et autres feuilletons d'un temps malheureusement révolu. Castaza, au dessin, est rapide et efficace. Ce n'est pas du grand art, mais cela suffit largement pour faire voyager le lecteur complice. Dans ce second opus, on retrouve notre trio de malfaisants solitaires, remis dans le droit chemin par un adolescent paralysé, concepteur d'une machine à voyager dans le temps. 

Il les charge de retrouver Jade Monroe, la « méchante » de la série, blonde sanguinaire, profitant de l'invention du petit génie pour dégommer les plus grands serial-killers de l'Histoire, de Néron à Attila. Certes, cela reste de la série B, mais quand c'est clairement revendiqué, pourquoi bouder son plaisir ?

« Les aventuriers du temps » (tome 2), Le Lombard, 10,40 € 

dimanche 24 mai 2009

Bd - Animaux rieurs


Le marché des animaux de compagnie est en plein développement. Les classiques chiens et chats ont laissé un peu de leur suprématie pour les NAC, les nouveaux animaux de compagnie. Une large palette d'espèces, pas toujours agréables au premier abord, qui permet aux auteurs de cette nouvelle série comique de multiplier les situations cocasses. Les vendeurs se donnent un malin plaisir à proposer des bêtes adaptées aux futurs acheteurs. La formation de ces duos est souvent source de gags. 

Et pour donner un peu plus de liant à cette série, l'apparition d'une jeune acheteuse particulière donne une dimension humoristique supplémentaire. La fillette, en compagnie de parents qui lui passent tout et qui sont persuadés que chaque caprice a un prix, jette son dévolu sur une étrange bestiole en train de récurer une cage. 

Voilà comment de vendeur dans une animalerie, on se retrouve animal de compagnie... Une situation qui n'a pas que des inconvénients (nourri, logé, plus besoin de travailler) jusqu'au jour où vos maîtres décident de vous castrer. Une fillette autoritaire et irrésistible qui reviendra dans l'animalerie pour un stage de découverte. Cela se résume par un "Tous au abris" tonitruant, tant du côté des vendeurs que des animaux. 

Ces gags écrits par Brrémaud et Reynès, sont dessinés par Emanuele Soffritti, un Italien qui a la caricature facile, tendance cartoon. Ses animaux sont très expressifs, ses humains tout aussi réussis.

"Toutou et compagnie", Bamboo, 9,45 € 

samedi 23 mai 2009

BD - Stryges exotiques


Corbeyran lance une nouvelle série dérivée du « Chant des Stryges ». Il retrouve Michel Suro, le dessinateur du « Clan des chimères ». Cette fois, les Stryges semblent être très présents dans les croyances de tribus d'Indiens d'Amazonie. Le premier tome se déroule donc en grande partie dans « l'enfer vert », mais la présentation des personnages principaux se déroule en Europe. Nous sommes en 1751. L'encyclopédie de d'Alembert a de plus en plus d'adeptes. 

Face à l'obscurantisme des religieux, les « Lumières » veulent mettre l'Homme au centre du savoir. Parmi ces libres penseurs, on retrouve Weltman se cachant sous l'identité d'un philanthrope, le baron d'Holbach. Mais comme au moyen âge, Weltman doit affronter Abeau et Cylinia qui sont passés au service du pape. Les fans de cet univers retrouvent des personnages bien connus. 

Les Stryges n'apparaîtront qu'en toute fin d'album, sous une forme inhabituelle mais qui sera un véritable cauchemar pour Cylinia. Le dessin de Suro a évolué, se rapprochant de plus en plus du trait de Guérineau, le créateur graphique de la série mère.

« Le siècle des ombres » (tome 1), Delcourt, 12,90 €