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samedi 5 novembre 2022

BD - L’Eden perdu de Paco Roca

Une simple photo de famille. Prise sur une plage de Valence durant les années 40, après la guerre civile. Cette photo est presque le dernier vestige qui reste de la jeunesse d’Antonia, la mère de Paco Roca. 

Autour de cette photo, où elle pose, enfant, avec sa mère, sa sœur et ses deux frères, l’auteur espagnol va tisser un récit émouvant d’une fillette tentant de comprendre la vie dans une famille dysfonctionnelle. 


Sa mère, très croyante, n’agit qu’en fonction de Dieu. Le père, cruel et violent, est un véritable tyran. Dans cet environnement toxique, elle a pourtant quelques moments de joie, comme cette journée passée à la plage. Les sorties avec sa grande sœur, Antonia. La découverte du cinéma… 

Un très bel album de plus de près de 180 pages racontant la vie de misère de la classe populaire espagnole, oppressée par le régime dictatorial de Franco. Une leçon d’Histoire et surtout d’Humanité. 

« Retour à l’Eden », Delcourt, 22,95 €

samedi 25 mars 2017

De choses et d'autres : l'Eden français


Et si toutes les solutions à nos problèmes se trouvaient dans les émissions de télé- réalité ? Celles du genre de Survivor, devenue Koh Lanta en France. En Angleterre, ils ont poussé le concept encore plus loin. Eden, dans un coin retiré d’Ecosse, suivait la vie d’un groupe coupé du monde pendant une année complète. Ils viennent de mettre fin à l’expérience. Avec une surprise au bout du suspense : l’émission n’a pas rencontré le succès escompté et n’est plus diffusée depuis six mois. Channel 4 a quand même continué à tourner mais n’en diffusera qu’un résumé programmé « prochainement ».
La campagne de la présidentielle avec ses coups bas, révélations et attaques incessantes me rappelle par moment un mauvais épisode de Koh Lanta. Pour mettre fin à ce chaos électoral, pourquoi ne pas larguer les 11 finalistes sur une île déserte et les laisser se débrouiller entre eux quelques mois. Hamon signera-t-il enfin l’alliance avec Mélenchon ? Macron, sans ses soutiens, retombera de son piédestal, bon élève en théorie mais incapable de scier une branche ou d’attraper le moindre poisson. Marine Le Pen, trop autoritaire, risque de se retrouver bannie du groupe en quelques heures. Fillon, en teeshirt et bermuda, rencontrera l’unique l’occasion de vivre tel un simple quidam.
Et tous ne viseront qu’un but : devenir meilleur pote avec Jean Lasalle, le seul capable de traire une brebis, et Philippe Poutou, ouvrier adroit de ses mains.

jeudi 21 juillet 2016

Livre : En attendant la lumière sur Eden

Le second tome du récit de SF de Chris Beckett poursuit l'exploration d'une civilisation renaissante sur une planète sans soleil. Eclairant.

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En imaginant « Dark Eden », Chris Beckett a marqué des points dans l'imaginaire des passionnés de science-fiction. Un peu comme Robert Charles Wilson et son « Darwinia », tel un dieu, il a créé de toutes pièces un monde dans lequel les humains peuvent vivre tout en étant totalement déboussolés. Eden, planète inconnue au centre du premier roman (parution chez Pocket) et du suivant, « Les enfants d'Eden », est plongée dans le noir. Pas de soleil pour lui apporter lumière et vie. Pourtant il existe une atmosphère, un climat tempéré, de la végétation et une faune importante. Toute la vie de la planète vient de la lave de ses entrailles. Les arbres en tirent leur sève, la transforme en feuilles ou fruits lumineux. Les animaux aussi, tels certains poissons des abysses terriens, fabriquent leur propre lumière.

A la base, un vaisseau spatial s'écrase sur ce monde entre ténèbres et brillances. Des astronautes survivent. Lassés d'attendre en vain des secours, ils recréent une société, ont des enfants. Qui eux mêmes ont d'autres descendants. Bref, c'est l'histoire d'Adam et Eve qui se répète. Mais en vrai, problèmes de consanguinité non évacué. Quelques générations plus tard, la communauté se sépare. Certains veulent explorer la planète, d'autres préserver les acquis. « Les enfants d'Eden » se déroule après le grand schisme entre les partisans de David et de John raconté dans le premier tome. On suit l'envie de nouveauté de la jeune fille nommée Etoile. Repérée par le descendant direct de John, elle devient la porteuse de l'anneau. Une simple bague, dernier vestige de la toute première femme d'Eden, Angela, devenue Gela au fil du temps.
En autarcie
Chris Beckett délaisse un peu la flore et la faune pour se consacrer sur les personnages. Entre croyances moyenâgeuses, interprétations aléatoires du passé et lutte du pouvoir, on assiste à une redite en accéléré de tous les maux de la regrettée Terre. Étoile, trop naïve, se retrouve entraînée dans une fuite en avant où les forces du passé ne supportent pas les idées nouvelles de justice et d'égalité. Un petit précis de politique qui aborde sans tabou l'eugénisme, le machisme ou tout simplement la démocratie, si dangereuse dans certaines société trop habituées à subir au lieu de décider.
Ce n'est pas forcément optimiste pour notre propre monde. Pour Chris Beckett, le salut semble définitivement dans le repli sur soi, dans de petites communautés vivant en autarcie. Un grand plaidoyer contre la mondialisation...
« Les enfants d'Eden » de Chris Beckett, Presses de la Cité, 22 €.

lundi 24 novembre 2014

Cinéma : L'Eden de la French Touch


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Dans les années 90, la jeunesse française se passionne pour la musique électro. DJ et musiciens inventent la French Touch. Le film de Mia Hansen-Løve raconte cette épopée.


Film générationnel, “Eden” de Mia Hansen-Løve se déroule du début des années 90 à la fin des années 2000. Un peu moins de 20 ans qui ont révolutionné la scène musicale française. Paul (Félix de Givry) est étudiant en lettres. Il est peu assidu et préfère de loin écumer les rave parties improvisées en région parisienne. Il y écoute de la musique techno, plus spécialement du garage, admire les DJ, expérimente quelques drogues et se forge une culture musicale.
En compagnie de son meilleur ami, Stan (Hugo Conzelmann) il a des envies de duo. Ils mettront des années à concrétiser ce rêve et commencent à être connus sous le nom de « Cheers ». Ils proposent des soirées dans des cabarets ou des boîtes de nuit. Chaque dimanche, on les retrouve durant trois heures sur FG, la radio parisienne dévouée à deux causes : l’homosexualité et la musique techno. Et puis les modes changent, le duo vieillit, tombe dans l’oubli...

Amours compliquées
Sur cette trame véridique, la réalisatrice a utilisé nombre des souvenirs personnels de son frère, Sven, le véritable créateur de Cheers. Surtout, elle a donné un visage, une histoire et une humanité à un jeune homme perdu par ses passions. Eden est avant tout une longue histoire d’amour. Entre un jeune homme et la musique d’un côté et ce même jeune homme et plusieurs femmes qu’il ne parvient pas à retenir. Une romancière américaine en résidence à Paris. Elle le quitte pour devenir la parfaite mère au foyer aux USA. Une jeune DJ, comme lui, mais qui manque cruellement d’humanité.
Et puis il y a Louise (Pauline Étienne). Étudiante en théologie, habituée des soirées, première petite amie de Cyril (Roman Kolinka) le meilleur pote du duo. Paul en tombe amoureux fou. Mais elle semble si distante. Et si amoureuse de Cyril... Les deux se trouveront finalement après bien des errances et des tergiversasions.
Sans prendre plus de place que cela, c’est aussi ce que l’on retient en ressortant de ce film. L’amitié, l’amour, la séparation... On a beau être dans un milieu très branché, consommer des quantités astronomiques de cocaïne, faire des tournées aux USA et avoir des milliers de danseurs déchaînés par la musique que l’on compose ou mixe, on n’en reste pas moins homme. Avec ses faiblesses et ses doutes.
Plus qu’un film sur la musique des années 90, Eden a parfois des documentaires sur la solitude des grandes villes, de l’impossibilité de communiquer, de construire une famille, d’imaginer l’avenir. Un film noir, social, dans lequel nombre de personnes pourraient se reconnaître face à cette valse-hésitation des sentiments. Si en plus vous aimez la musique techno, ce sont deux heures que vous ne devez pas manquer.
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Vous avez dit Daft Punk ?
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En racontant l’éclosion de la scène techno française, Mia Mia Hansen-Løve a également tracé les grandes étapes de la carrière de Daft Punk. Dans le film, Paul croise deux jeunes lycéens boutonneux et timides. Ils écument eux aussi les rave parties. Ils ne payent pas de mine mais tout le monde est déjà d’accord pour affirmer qu’ils « produisent un son d’enfer ». Au fil des années, Paul rencontre souvent Thomas (Vincent Lacoste) et Guy-man (Arnaud Azoulay). Il est à la soirée déguisée qu’ils organisent chez eux et où ils diffusent pour la première fois leur morceau fétiche « One more time ». Le film propose ainsi plusieurs passages où on voit leur évolution. Si l’un est décontracté et toujours les cheveux longs, quelles que soient les modes du moment, l’autre se métamorphose, arborant par la suite une longue barbe, comme pour se dissimuler comme quand il joue sur scène, le visage caché par son masque de robot. Cela a cependant quelques inconvénients. Une scène du film les montre à l’entrée d’un club où les Cheers vont mixer. Le physionomiste, intransigeant, leur refuse l’entrée. D’autant qu’ils ne sont pas du tout dans le « Dress-code ». Thomas et Guy-man, avec humilité, acceptent le verdict et s’apprêtent à repartir quand le patron les entraperçoit. Lui, sait que ces deux jeunes qui ne paient pas de mine sont les célèbres Daft Punk que l’on entend sur toutes les radios. Il se précipite, honoré d’une telle visite. De la difficulté de rester incognito quand on est mondialement célèbre...

vendredi 28 février 2014

Thriller - La vie, la mort... un jeu !

Enfin ! Bretin et Bonzon achèvent enfin leur saga fantastico-policière du Complex. Un tome 3 encore plus étonnant que les précédents.


Après « Eden » et « Sentinelle », la trilogie du Complex est enfin bouclée avec « Génération ». A la manœuvre, Denis Bretin et Laurent Bonzon, qui, quand ils écrivent en duo, abandonnent leurs prénoms pour le plus claquant Bretin & Bonzon. Le seul reproche que l'on peut leur faire, c'est la lenteur. Pas dans l'action du roman. Non, dans la parution de cet épilogue tant attendu de tous les lecteurs des deux premières parties de cette vaste saga fantastico-policière. Cinq ans c'est long. On retrouve donc les flics Renzo Sensini et Roman. Le bel Italien impassible au passé mystérieux et l'informaticien, un peu mou, trop gras et timide, mais à l'intelligence acérée et compétences techniques sans limite. Le duo travaille à Interpol. Du moins Roman car Renzo vient de démissionner.

L'Aubrac en décor
Les premières pages de ce troisième tome reviennent succinctement sur les événements précédents. La découverte du vaste complot par Sensini, la rédaction d'un rapport circonstancié et sa mise au placard immédiate. Visiblement il s'attaque à beaucoup plus fort que lui. D'autant que son amie, Iva, est éliminée. Un meurtre comme une simple mise en garde très explicite destinée à Sensini. Inquiet, ce dernier va immédiatement se rendre chez Léo, son ami prêtre retiré dans une maison isolée sur l'Aubrac. Une bonne partie du roman se déroule dans cette belle mais rude région de l'Aveyron. Dans la maison de Léo, déserte et transformée en camp de base par Sensini, dans une autre maison à proximité, la cave exactement où est détenu Léo, torturé par un homme se faisant appeler le Loup. Lentement mais sûrement, on devine la confrontation à venir entre ce dernier et Sensini. Une vieille dette à solder.

L'île du jeu
Une intrigue en plus dans la trame du roman déjà très riche. L'action se déplace parfois aux USA. En Virginie, là ou vit une certaine Tracy. Cette « gameuse » qui a pour pseudonyme RosaLux (pour Rosa Luxembourg) tente avec d'autres passionnés de jeux vidéo, d'atteindre le niveau 9 de l'île. Ce jeu, apparu récemment sur la toile, est unique. Il est réservé aux meilleurs. Si réel qu'on peut y laisser sa peau, au figuré.
La partie fantastique du roman est parfois un peu compliquée. Il faut s'accrocher et faire une sacrée gymnastique pour passer de la réalité à la réalité virtuelle puis à cette île, lieu imaginaire peuplé par des « partners » qui ont tout l'air d'être les maîtres du monde. Tels les Dieux sur l'Olympe, ils regardent les Humains courir en tous sens comme des cohortes de fourmis dérangées dans leur labeur programmé. Ils aiment bien jouer avec les mortels. Mais n'apprécient pas du tout quand on s'approche de leur repaire, le fameux niveau 10 de l'île. Pour se protéger ils ont une arme redoutable : Chitchine, tueur russe implacable.
L'attrait de ce roman fleuve de 400 pages consiste aussi dans la multiplicité des personnages. Les chapitres courts, très rythmés, empêchent le lecteur de s'ennuyer. Il est happé par le mouvement et l'inéluctable. Et en toile de fond on trouve une réflexion sur la manipulation des masses. Complex est un roman policier tirant sur le fantastique mais avec une bonne dose de politique pour ne pas mourir idiot.
Michel LITOUT

« Génération » (Complex, tome 3) de Bretin et Bonzon, éditions du Masque, 20 €

dimanche 27 août 2006

Thriller - Dangereux "Eden"

Les manipulations génétiques des hommes et des végétaux risquent de se transformer en un cauchemar sans nom…


Les éco-terroristes passent à l’attaque dans ce roman policier, assaisonné avec un gros zeste de fantastique, écrit par Bretin et Bonzon. Un petit groupe d’idéalistes, après des mois de rencontres et de palabres sur internet ou dans des bistrots, décident de frapper un grand coup. Ils prennent le nom d’Eden et décident de détruire les serres Naeliev en Suisse. Ils suspectent ce jardinier spécialisé dans les créations de roses, d’obtenir ses nouvelles variétés en faisant des manipulations génériques. L’opération se déroule comme prévu mais étrangement, il ne sera pas du tout fait état de cette action d’éclat dans la presse. 

Mystérieuse éprouvette
Naeliev, ancien chercheur des pays de l’Est, cultive le secret. Et le lecteur commence à se demander si les expériences ne dépassaient pas le simple cadre des roses. D’autant que Thomas Hearing, le cerveau d’Eden, a dérobé avant l’embrasement total, une mystérieuse éprouvette. C’est aussi à ce moment que les ennuis débutent pour lui et ses complices. Lui car il a été contaminé par le produit et commence à sentir le changement à l’intérieur même de sa chair. Les autres car ils sont éliminés par deux tueurs aussi sadiques qu’implacables. 
Quand c’est la femme et les deux fillettes de Hearing qui sont retrouvées égorgées dans son petit pavillon, l’inspecteur Renzo Sensini d’Interpol commence à se pencher sérieusement sur l’affaire. Sensini, tête brûlée assez incontrôlable, est « au placard dans un sous-service chargé des mouvances extrémistes écolos ». Hearing, disparu, constitue le principal suspect de ce massacre. 

Créatures authentiques
Première partie d’une trilogie intitulée « Complex », ce gros pavé de 400 pages ne laisse pas une seconde d’accalmie au lecteur. Les auteurs ont choisi de ne pas se contenter de l’enquête de Sensini. Ils alternent les points de vue au gré des chapitres. On suit donc à la trace Hearing, idéaliste désabusé, victime de son appât du gain, monstre en devenir, véritable enjeu de la course-poursuite lancée par plusieurs organisations que l’on devine tentaculaires. Sensini occupe bien sûr une place importante de l’intrigue, mais ce polar vaut également par les personnages secondaires. Ils sont nombreux et tous parfaitement brossés, du couple de tueurs fêtant leurs exécutions dans des raves party, en passant par le flic ripou, faisant consciencieusement son rapport aux services secrets ou la fille de Naeliev, beauté sulfureuse n’ayant jamais pardonné à son père d’avoir tué sa mère. Sans oublier le dernier membre en vie du commando Eden, Iva Neves, jeune chercheuse désemparée tombant dans les bras d’un Sensini qui n’en demandait pas tant. Bref cet « Eden » regorge de créatures authentiques, preuve que l’imagination des deux auteurs semble sans limites. 

« Eden, Complex 1 », Denis Bretin et Laurent Bonzon, Editions du Masque, 20 euros