jeudi 21 juillet 2016

Livre : En attendant la lumière sur Eden

Le second tome du récit de SF de Chris Beckett poursuit l'exploration d'une civilisation renaissante sur une planète sans soleil. Eclairant.

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En imaginant « Dark Eden », Chris Beckett a marqué des points dans l'imaginaire des passionnés de science-fiction. Un peu comme Robert Charles Wilson et son « Darwinia », tel un dieu, il a créé de toutes pièces un monde dans lequel les humains peuvent vivre tout en étant totalement déboussolés. Eden, planète inconnue au centre du premier roman (parution chez Pocket) et du suivant, « Les enfants d'Eden », est plongée dans le noir. Pas de soleil pour lui apporter lumière et vie. Pourtant il existe une atmosphère, un climat tempéré, de la végétation et une faune importante. Toute la vie de la planète vient de la lave de ses entrailles. Les arbres en tirent leur sève, la transforme en feuilles ou fruits lumineux. Les animaux aussi, tels certains poissons des abysses terriens, fabriquent leur propre lumière.

A la base, un vaisseau spatial s'écrase sur ce monde entre ténèbres et brillances. Des astronautes survivent. Lassés d'attendre en vain des secours, ils recréent une société, ont des enfants. Qui eux mêmes ont d'autres descendants. Bref, c'est l'histoire d'Adam et Eve qui se répète. Mais en vrai, problèmes de consanguinité non évacué. Quelques générations plus tard, la communauté se sépare. Certains veulent explorer la planète, d'autres préserver les acquis. « Les enfants d'Eden » se déroule après le grand schisme entre les partisans de David et de John raconté dans le premier tome. On suit l'envie de nouveauté de la jeune fille nommée Etoile. Repérée par le descendant direct de John, elle devient la porteuse de l'anneau. Une simple bague, dernier vestige de la toute première femme d'Eden, Angela, devenue Gela au fil du temps.
En autarcie
Chris Beckett délaisse un peu la flore et la faune pour se consacrer sur les personnages. Entre croyances moyenâgeuses, interprétations aléatoires du passé et lutte du pouvoir, on assiste à une redite en accéléré de tous les maux de la regrettée Terre. Étoile, trop naïve, se retrouve entraînée dans une fuite en avant où les forces du passé ne supportent pas les idées nouvelles de justice et d'égalité. Un petit précis de politique qui aborde sans tabou l'eugénisme, le machisme ou tout simplement la démocratie, si dangereuse dans certaines société trop habituées à subir au lieu de décider.
Ce n'est pas forcément optimiste pour notre propre monde. Pour Chris Beckett, le salut semble définitivement dans le repli sur soi, dans de petites communautés vivant en autarcie. Un grand plaidoyer contre la mondialisation...
« Les enfants d'Eden » de Chris Beckett, Presses de la Cité, 22 €.

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