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vendredi 28 février 2014

Thriller - La vie, la mort... un jeu !

Enfin ! Bretin et Bonzon achèvent enfin leur saga fantastico-policière du Complex. Un tome 3 encore plus étonnant que les précédents.


Après « Eden » et « Sentinelle », la trilogie du Complex est enfin bouclée avec « Génération ». A la manœuvre, Denis Bretin et Laurent Bonzon, qui, quand ils écrivent en duo, abandonnent leurs prénoms pour le plus claquant Bretin & Bonzon. Le seul reproche que l'on peut leur faire, c'est la lenteur. Pas dans l'action du roman. Non, dans la parution de cet épilogue tant attendu de tous les lecteurs des deux premières parties de cette vaste saga fantastico-policière. Cinq ans c'est long. On retrouve donc les flics Renzo Sensini et Roman. Le bel Italien impassible au passé mystérieux et l'informaticien, un peu mou, trop gras et timide, mais à l'intelligence acérée et compétences techniques sans limite. Le duo travaille à Interpol. Du moins Roman car Renzo vient de démissionner.

L'Aubrac en décor
Les premières pages de ce troisième tome reviennent succinctement sur les événements précédents. La découverte du vaste complot par Sensini, la rédaction d'un rapport circonstancié et sa mise au placard immédiate. Visiblement il s'attaque à beaucoup plus fort que lui. D'autant que son amie, Iva, est éliminée. Un meurtre comme une simple mise en garde très explicite destinée à Sensini. Inquiet, ce dernier va immédiatement se rendre chez Léo, son ami prêtre retiré dans une maison isolée sur l'Aubrac. Une bonne partie du roman se déroule dans cette belle mais rude région de l'Aveyron. Dans la maison de Léo, déserte et transformée en camp de base par Sensini, dans une autre maison à proximité, la cave exactement où est détenu Léo, torturé par un homme se faisant appeler le Loup. Lentement mais sûrement, on devine la confrontation à venir entre ce dernier et Sensini. Une vieille dette à solder.

L'île du jeu
Une intrigue en plus dans la trame du roman déjà très riche. L'action se déplace parfois aux USA. En Virginie, là ou vit une certaine Tracy. Cette « gameuse » qui a pour pseudonyme RosaLux (pour Rosa Luxembourg) tente avec d'autres passionnés de jeux vidéo, d'atteindre le niveau 9 de l'île. Ce jeu, apparu récemment sur la toile, est unique. Il est réservé aux meilleurs. Si réel qu'on peut y laisser sa peau, au figuré.
La partie fantastique du roman est parfois un peu compliquée. Il faut s'accrocher et faire une sacrée gymnastique pour passer de la réalité à la réalité virtuelle puis à cette île, lieu imaginaire peuplé par des « partners » qui ont tout l'air d'être les maîtres du monde. Tels les Dieux sur l'Olympe, ils regardent les Humains courir en tous sens comme des cohortes de fourmis dérangées dans leur labeur programmé. Ils aiment bien jouer avec les mortels. Mais n'apprécient pas du tout quand on s'approche de leur repaire, le fameux niveau 10 de l'île. Pour se protéger ils ont une arme redoutable : Chitchine, tueur russe implacable.
L'attrait de ce roman fleuve de 400 pages consiste aussi dans la multiplicité des personnages. Les chapitres courts, très rythmés, empêchent le lecteur de s'ennuyer. Il est happé par le mouvement et l'inéluctable. Et en toile de fond on trouve une réflexion sur la manipulation des masses. Complex est un roman policier tirant sur le fantastique mais avec une bonne dose de politique pour ne pas mourir idiot.
Michel LITOUT

« Génération » (Complex, tome 3) de Bretin et Bonzon, éditions du Masque, 20 €

lundi 7 juin 2010

Polar - Hyper gagne dans "Discount de Bretin et Bonzon

Prise d'otages destroy dans un hypermarché. Bretin et Bonzon signent un polar rigolard où la société de consommation en prend pour son grade.


La ménagère de moins de 50 ans, cœur de cible des publicitaires et de tout gérant de grande surface, est la véritable héroïne de ce roman de Denis Bretin et Laurent Bonzon. Dans « Discount », elle s'appelle Dany. Employée dans un hypermarché, Dany vient de prendre du galon. Son mérite professionnel n'y est pour rien. Par contre, les fellations qu'elle prodigue à son patron dans le local de la photocopieuse... Dany qui rêve d'évasion, de grande vie. A Copacabana, avec quelques millions d'euros, histoire de voir venir.

Mais le problème de Dany, ce matin, c'est Tattoo. Son mec, l'officiel. Elle en a été privée durant 18 mois. Un séjour en prison pour un braquage qui a mal tourné. Tattoo qui a eu l'idée du siècle. Le jour même de sa sortie, il braque une banque avec son frère surnommé Le Castor. Pour une fois, tout se passe bien mais le soir, en allant récupérer sa dulcinée à son boulot, c'est la cata. Le Castor qui attend sur le parking de l'hypermarché, se fait contrôler par deux policiers venus récupérer une kleptomane. Il panique et dessoude les deux flics. Il va annoncer la bonne nouvelle à son frère à l'intérieur alors que les renforts rappliquent, toutes sirènes hurlantes. Les deux malfrats décident de s'enfermer dans le magasin, prenant en otage les quelques personnes qui s'y trouvaient encore.

Otages, ô désespoir !

On entre alors dans la seconde partie du roman, le huis clos qui verra les différents protagonistes révéler leur véritable personnalité. En plus des deux frères, on retrouve donc le directeur de l'hyper, Berthelon, vieux lubrique qui ne raisonne qu'en terme de promotion et de techniques de vente, Dany qui se dit que décidemment, Tattoo et son idiot de frère ne sont pas des cadeaux, un vigile assez rapidement dépassé par les événements, la jeune kleptomane, Oriane Montalembert, punkette gothique révoltée qui est en réalité l'héritière d'une grosse fortune, Leïla, une gloire finissante de la télé réalité ne tenant plus que par la coke qu'elle sniffe à haute dose et son imprésario, mutant sans cœur entre un proxénète et un esclavagiste. Un échantillon finalement très représentatif de l'Humanité d'autant que s'y rajoute Robby, 30 ans, vierge, fan absolu de Leïla. Il s'est glissé incognito dans le bâtiment pour rencontrer la femme de ses rêves.

Ce cocktail va rapidement faire des étincelles car il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Pris au piège, Tattoo veut être pris au sérieux par les forces de l'ordre. Il annonce qu'il exécutera un otage si on ne satisfait pas à ses désirs. Reste à savoir par qui commencer. C'est l'occasion d'un premier grand déballage. Pour Oriane, le vigile s'impose : « Exécuter un vigile, je suis désolé, mais c'est dans l'ordre des choses. » Berthelon approuve, soulignant « la réévaluation de 6 % de la prime de risque en début d'année. » Un vigile qui n'entend pas se laisser faire et propose Leïla : « Flinguer une popstar, une finaliste de Star & Strass, c'est clair qu'on vous prendrait pas pour des rigolos. » Là c'est l'imprésario qui met son grain de sel, désirant protéger sa marchandise, il suggère le nom de Berthelon : « Sérieux, pour l'impact, il faut toujours privilégier le local de l'étape. »

Finalement c'est le directeur qui l'emporte quand il révèle qu'Oriane est la fille d'un notable, la plus grosse fortune du département. Et c'est à son papa que Tattoo va finalement réclamer 40 millions de rançon et une voiture, une Gran Torino rouge pour faire plaisir au Castor, fan de séries télé et notamment de Starsky et Hutch. Bien évidemment rien ne va se dérouler comme prévu et cette nuit dans l'hyper va se transformer en massacre. Reste à savoir qui va buter qui, avec quelles armes, pourquoi et qui en réchappera au final. Le lecteur n'est pas déçu, les deux auteurs multipliant les trouvailles comme les publicitaires des slogans idiots mais accrocheurs.

« Discount » de Bretin et Bonzon, Editions du Masque, 16 €

mercredi 15 avril 2009

Thriller et fantastique - La Sentinelle du Complex

La prédiction de l'avenir est au centre de la seconde partie de la trilogie Complex, signée de Denis Bretin et Laurent Bonzon.


Celui qui connait l'avenir peut dominer le monde. Ce précepte, qui n'a jamais été mis en pratique, est au centre de ce roman, entre thriller et épopée fantastique. « Sentinelle » de Denis Bretin et Laurent Bonzon est la seconde partie de la trilogie « Complex ». L'action débute en 2001. Un prêtre grec, officiant dans une petite chapelle dans les sous-sols du World Trade Center, reçoit tous les matins un appel d'une femme. Angela, vivant seule avec sa fille, a des visions. Elle les raconte et se confie à cette oreille attentive. Le 10 septembre, tôt le matin, Angela téléphone au numéro habituel. Tombe sur le répondeur, débite une longue tirade en une langue ancienne et se met à réciter une liste de 2985 noms. Les identités des 1985 personnes qui trouveront la mort, le lendemain, dans l'attentat des deux tours jumelles. Dans cette liste, le prêtre grec.

Trois ans plus tard, deux agents de la police fédérale chargés d'enquêter sur les attentats découvrent le message sur le répondeur. S'ils comprennent rapidement à quoi correspond la liste de noms, ils ont plus de difficulté pour faire traduire le préambule. Une universitaire va se charger de la traduction de ce texte qui parle des « colonnes jumelles, très hautes, ils vont les toucher de leurs ailes, les deux rapaces envoyés des extrémités de la terre. » Plus loin Angela explique que « l'orgueilleuse aux larges rues va s'agenouiller, la cité aux mille tours, mise à bas, écrasée à terre ». Les deux agents, Andy et Geoffrey se lancent à la recherche de cette femme qui avait prédit l'attentat. Mais ils ne sont pas seuls à tenter de la retrouver. Angela, devenue SDF, à moitié folle, recluse dans un entrepôt, peignant sans discontinuer une fresque représentant le Tsunami qui ravagera l'Asie du Sud-Est quelques mois plus tard.

Le retour de Renzo

Ce début de roman, passionnant, voit également l'intervention, quelques années plus tard, de Crawford, le dirigeant d'une société de conseil, Oracle. Lui aussi est à la recherche d'Angela. Elle semble posséder un pouvoir qui l'intéresse au plus haut point. Il faut en fait attendre presque 150 pages pour faire le lien avec le premier roman, « Eden ». Le personnage principal du premier opus, le commissaire Renzo Sensini qui avait mené l'enquête dans cette affaire de manipulation génétique et d'éco-terrorisme. Il est en Grèce, pour quelques jours de repos. C'est là qu'il retrouve Iva Neves, une « ennemie » tombée sous le charme de ce flic bourru. Bretin et Bonzon vont placer au fil des chapitres leurs pions pour cette gigantesque partie d'échecs de dimension mondiale. 

Des milliardaires avides de pouvoir, des flics dévoués mais dépassés par les événements, une entreprise, Oracle, aux ramifications planétaires et aux buts mystérieux et Renzo Sensini vont être au centre de cette course poursuite pour tenter de « posséder » cette femme, sorte de descendante de la Pythie de la mythologie. Un suspense crescendo pour un roman qui se dévore. On est impatient de connaître la fin, le dénouement. Mais le lecteur n'a pas le don d'Angela...

« Sentinelle », Laurent Bonzon & Denis Bretin, Editions du Masque, 20 euros v

dimanche 27 août 2006

Thriller - Dangereux "Eden"

Les manipulations génétiques des hommes et des végétaux risquent de se transformer en un cauchemar sans nom…


Les éco-terroristes passent à l’attaque dans ce roman policier, assaisonné avec un gros zeste de fantastique, écrit par Bretin et Bonzon. Un petit groupe d’idéalistes, après des mois de rencontres et de palabres sur internet ou dans des bistrots, décident de frapper un grand coup. Ils prennent le nom d’Eden et décident de détruire les serres Naeliev en Suisse. Ils suspectent ce jardinier spécialisé dans les créations de roses, d’obtenir ses nouvelles variétés en faisant des manipulations génériques. L’opération se déroule comme prévu mais étrangement, il ne sera pas du tout fait état de cette action d’éclat dans la presse. 

Mystérieuse éprouvette
Naeliev, ancien chercheur des pays de l’Est, cultive le secret. Et le lecteur commence à se demander si les expériences ne dépassaient pas le simple cadre des roses. D’autant que Thomas Hearing, le cerveau d’Eden, a dérobé avant l’embrasement total, une mystérieuse éprouvette. C’est aussi à ce moment que les ennuis débutent pour lui et ses complices. Lui car il a été contaminé par le produit et commence à sentir le changement à l’intérieur même de sa chair. Les autres car ils sont éliminés par deux tueurs aussi sadiques qu’implacables. 
Quand c’est la femme et les deux fillettes de Hearing qui sont retrouvées égorgées dans son petit pavillon, l’inspecteur Renzo Sensini d’Interpol commence à se pencher sérieusement sur l’affaire. Sensini, tête brûlée assez incontrôlable, est « au placard dans un sous-service chargé des mouvances extrémistes écolos ». Hearing, disparu, constitue le principal suspect de ce massacre. 

Créatures authentiques
Première partie d’une trilogie intitulée « Complex », ce gros pavé de 400 pages ne laisse pas une seconde d’accalmie au lecteur. Les auteurs ont choisi de ne pas se contenter de l’enquête de Sensini. Ils alternent les points de vue au gré des chapitres. On suit donc à la trace Hearing, idéaliste désabusé, victime de son appât du gain, monstre en devenir, véritable enjeu de la course-poursuite lancée par plusieurs organisations que l’on devine tentaculaires. Sensini occupe bien sûr une place importante de l’intrigue, mais ce polar vaut également par les personnages secondaires. Ils sont nombreux et tous parfaitement brossés, du couple de tueurs fêtant leurs exécutions dans des raves party, en passant par le flic ripou, faisant consciencieusement son rapport aux services secrets ou la fille de Naeliev, beauté sulfureuse n’ayant jamais pardonné à son père d’avoir tué sa mère. Sans oublier le dernier membre en vie du commando Eden, Iva Neves, jeune chercheuse désemparée tombant dans les bras d’un Sensini qui n’en demandait pas tant. Bref cet « Eden » regorge de créatures authentiques, preuve que l’imagination des deux auteurs semble sans limites. 

« Eden, Complex 1 », Denis Bretin et Laurent Bonzon, Editions du Masque, 20 euros