mardi 27 décembre 2022

Cinéma - “La passagère” saute en marche

On est tous passé par là un jour. L’envie de refaire sa vie, de bazarder le présent, oublier le passé et repartir sur de nouvelles bases. Chiara (Cécile de France) vit depuis 15 ans avec Antoine (Grégoire Monsaingeon) sur l’île d’Yeu. Ils sont marins-pêcheurs. Chaque jour, ils vont relever des casiers remplis de gros crabes. 

Un métier dur, mais qui leur plaît. Couple fusionnel, ils s’épaulent, se complètent. Pourtant, quand un apprenti arrive pour apprendre les rudiments de la profession et leur donner un coup de main, tout bascule. Maxence (Félix Lefebvre), à peine 18 ans, fils de bonne famille, cultivé et intelligent, se frotte à ce métier manuel. Rapidement, il tombe sous le charme de Chiara. 

Cette dernière n’est pas aveugle. Imprudemment, elle joue un peu à la séductrice. Jusqu’à ce soir de mariage où elle succombe au jeu de Maxence et lui tombe dans les bras. Le propos du film, simple vaudeville avec en exergue la différence d’âge, est simple comme la vie. On aime, on n’aime plus. On est attiré par un autre, on cède. 

Tout l’intérêt du film, en plus des scènes de tendresse entre Chiara et ses deux amoureux, réside dans le portrait de cette femme de 45 ans qui a envie de profiter de la vie. Au risque d’hypothéquer son avenir tout tracé. La passagère arrive au moment du choix : continuer ou changer de direction. 

Film de Héloïse Pelloquet avec Cécile de France, Félix Lefebvre, Grégoire Monsaingeon


lundi 26 décembre 2022

Polar - Aliana frappe


Certains ne regrettent pas de croiser la route d’Aliana Kelly. Cette ancienne militaire aime rendre service aux faibles, comme pour faire oublier toute la violence déployée au Sahara contre les islamistes radicaux. 

D’autres regrettent amèrement, et souvent définitivement, d’avoir osé défier cette femme, métisse d’un père chanteur irlandais et d’une mère, fille de Harki. Ce roman se découpe en chapitres qui correspondent à des rencontres. Il y a le paysan à bout, la prostituée droguée au crack, le petit livreur de pizza… 

Toute une France qui souffre et qu’Aliana tente de soulager. Philip Le Roy a beaucoup d’affection pour son héroïne, même si ses coups de force l’ont transformée en femme à abattre dans une France qui semble plus protéger les puissants que les « petits ».

« Aliana » de Philip Le Roy, Cosmopolis, 19,95 €

BD - Sorcières collectives


Les fans de sorcellerie vont adorer ce gros volume de BD de plus d e 270 pages. Mathieu Bablet est à la manœuvre. Il a écrit le scénario et réalisé les planches de liaison. 

Les différents chapitres ont été confiés à huit dessinateurs amis, de Sumi à Isabelle Bauthian. 

The Midnight Order est chargé de traquer et neutraliser les sorcières. On suit le travail de deux membres, Johnson et Sheridan. Il ne faut pas avoir de scrupules pour couper les mains de ces femmes. Surtout quand l’une d’entre elles est votre sœur.

« The Midnight Order », Label 619, 25 €

dimanche 25 décembre 2022

Roman - Dramatique exil

Kingston, Jamaïque, dans les années 90. À Pennyfield, quartier très populaire limite ghetto, Patsy n’en peut plus d’elle-même ni de sa petite vie étriquée. Entre son boulot au ministère - payé une misère - sa fille, Tru, qui la fait culpabiliser par son incapacité à l’aimer comme une vraie « manman » et sa mère, réfugiée dans la religion, elle se sent coincée. Éteinte. Se contente de survivre.

Elle rêve d’une seule chose : rejoindre son amie, son amour Cicely, exilée aux États-Unis depuis des années.

Après un premier échec, elle finit par obtenir le visa de 6 mois tant convoité. C’est décidé, elle demande à Roy, le père de Tru, de s’occuper de leur fille et prend son billet pour New-York.

Arrivée chez Cicely, ou plutôt chez Marcus, son mari, l’accueil se révèle très différent de celui dont Patsy avait rêvé. « Si elle suit le conseil de Cicely et contacte cette agence, voilà ce qu’elle deviendra en Amérique : une nounou. Mais plus que le poste lui-même, c’est l’ironie de la situation qui la trouble - être enfin parvenue à s’installer dans le pays de la liberté pour s’occuper d’un autre enfant que le sien ? » Quant à Cicely, bien installée dans un mariage qu’elle avait pourtant présenté à Patsy comme une simple solution pour obtenir ses papiers, elle se range à l’avis de son mari qui exige que « l’amie » quitte leur maison au plus vite.

Trou noir, désespoir. Il ne sera plus question désormais pour Patsy que de survie. Encore.

Écrit par une Jamaïcaine, ce très beau roman aborde les difficultés de l’immigration, de la maternité imposée, du choix de l’orientation sexuelle, du sacrifice des femmes. Incontournable.

F. H.

« Si le soleil se dérobe », Nicole Dennis-Benn, l’aube, 24€


Mathilde Seigner et le Pays Catalan : "J’ai eu un coup de cœur, pour les gens et pour l’ambiance"


Dans « Chœur de Rockers », comédie d’Ida Techer et Luc Bricault, Mathilde Seigner interprète une chanteuse chargée de coacher une chorale du 3e âge. Mais ces derniers veulent interpréter du rock ! Un film qui va donner la pêche au public. Rencontre.

Vous ne tournez plus depuis un an volontairement. Reposée pour entamer la promo ? 

Mathilde Seigner : Dans nos métiers on n’est jamais vraiment en pause. Là je fais la promo d’un film que j’ai tourné il y a plus de deux ans. Mais cela fait un an pile que je n’ai pas tourné. C’est bien, c’est les vacances !

De vraies vacances où il y a quand même a un vide ? 

C’était une volonté, vraiment. En plus je faisais une pause après un succès pour Les enfants des Justes pour France Télévisions avec Gérard Lanvin qui avait cartonné, ce n’était pas du tout une pause négative. Au contraire je partais sur un succès et c’était une volonté de réfléchir, de pas trop envahir les écrans. Je savais que j’avais Chœur de rocker en décembre, donc ça ne faisait pas une absence visuelle énorme et moi ça me permettait de réfléchir et de me poser un peu.

La promo du film va durer deux mois. Vous avez plaisir à rencontrer le public ? 

J’ai hâte et puis Perpignan c’est un peu ma ville puisque j’ai acheté une maison et j’ai beaucoup d’amis ici. J’aime énormément cette région, elle m’a plu, c’est pour ça que j’ai acheté ici en bord de mer. Mais j’aime aussi l’arrière-pays, les gens, la gastronomie, on y mange très bien. J’aime l’idée que c’est une région qui n’est absolument pas industrialisée et assez rurale étonnamment. Il y a des coins magnifiques. Et puis il y a une autre chose d’extraordinaire : l’Espagne est très près. Comme disait Nougaro, « L’Espagne pousse un peu sa corne » et je trouve que les Catalans sont très Espagnols et vice versa. C’est une France un peu espagnole. Je reste discrète car c’est pour me ressourcer que je suis venue ici, pas pour faire du bruit. Après, je me suis fait plein d’amis.

Comment avez-vous découvert le Pays Catalan ? 

Ma sœur Emmanuelle s’est achetée une petite maison à Canet. Et bizarrement je regardais le journal de notre regretté Jean-Pierre Pernaut et il mettait tout le temps en avant votre région. Collioure, Torreilles… Je me disais que c’était curieux car il n’était pas originaire d’ici. Alors ma sœur achète là, je me suis dit que je devais aller y faire un tour. J’ai eu un coup de cœur. Pour les gens et pour l’ambiance. Je me suis tout de suite sentie bien. J’aime la Méditerranée mais je n’avais pas envie d’acheter dans le Var ou la Côte d’Azur et j’ai atterri ici et je ne regrette pas.

Des projets ? 

J’ai un projet de série sur l’agriculture qui me tiens à cœur, mais pas dans la région. Peut-être ? De toute manière j’ai dit à mon agent que je ne reprenais le travail que courant février. Mais pendant un an je n’ai rien fait, j’ai vécu, j’étais en vacances, je n’ai pas lu de scénario. J’ai enfin fait ce que je voulais, ce que je ne pouvais jamais faire, j’ai vu les gens que je voulais rencontrer. C’est un bonheur. Au point que je ne sais pas si je vais arriver à faire la promo du film car on s’y habitue. Bien sûr je vais y retourner, mais il faut que j’ai une grosse envie, que vraiment ça me plaise. Je n’avais plus le plaisir de tourner. Il y a une lassitude qui s’installe. C’est bien de se reposer, de revenir neuve et de recréer le désir auprès du public. Mais surtout de réfléchir, savoir ce que l’on ne veut plus faire. Faire une pause c’est le seul moyen de vraiment réfléchir. Quand on est dans un engrenage de tourner, tourner, on accepte on est dans un tourbillon, on n’a plus de recul. Alors on fait des choses plus ou moins bien, comme une routine. La seule solution que j’ai trouvée c’est de ne plus tourner. Là on est dans le vide, ça cogite et c’est vachement intéressant.

Dans le film, vous incarnez une chanteuse qui ne rencontre pas le succès. Avez-vous vécu une situation similaire dans votre carrière ?

Pour moi, franchement ça a très vite marché. Dès mon premier film j’ai enchaîné. J’ai toujours travaillé. Donc non je n’ai pas du tout vécu ce que vit le personnage d’Alex.

Jamais de doutes ?  

Ah si, mais sur des films, sur des choses que j’aurais pu faire et que je n’ai pas faites, des choses que j’ai refusé et que j’ai regretté. Les doutes d’une artiste comme toutes les artistes qui ont des fragilités. Mais pas des doutes sur le travail, parce que j’en avais.


Ce film, tout en étant une comédie, a un petit côté film social anglais.  

Déjà le décor de Dunkerque apporte quelque chose d’assez anglo-saxon. Pour le ton, moi qui ait fait des comédie comme Camping ou des drames, là il a les deux avec de l’émotion et des choses inattendues. Le film porte aussi sur les solitudes et notamment des seniors car toutes ces femmes sont assez seules et cette chorale les réunies, les porte.

Les membres de la chorale sont interprétés par des comédiens reconnus. Comment vous êtes-vous adapté pour tourner avec des seniors ?  

Mais moi aussi je suis une senior ! Ça commence à plus de 50 ans et j’ai plus de 50 ans. Moi j’avais une équipe de folles. Quand je dis ça c’est tendre car elles ont toutes beaucoup de personnalités, Andréa Ferréol, Anne Benoit, Brigitte Roüan, Myriam Boyer. Patrick Rocca aussi à une grosse personnalité, Bernard Le Coq étant très facile. Le film, c’était le plateau, mais c’était aussi l’hôtel et comme on était en plein confinement à Dunkerque on vivait tous dans le même hôtel.

En réalité, le film était presque plus fort à l’hôtel que sur le plateau : elles s’engueulaient, se disputaient car il y avait un peu d’égo chez les actrices, c’était un peu comme des gamines. D’ailleurs elles ont la patate. A leur âge, elles sont péchues toutes. Ce que vous voyez à l’écran, on le vivait dans la vie. C’était rock n roll mais aussi à l’hôtel. On s’est beaucoup amusé, je les ai beaucoup aimées, je les engueulaient un peu comme dans le film « oh, mais arrêtez de vous chamailler ! ». C’était rigolo car le film continuait à l’hôtel. Les deux comédiens eux étaient cools. Bernard Le Coq il est adorable et n’a aucun égo, mais les filles ça se chamaille.

Dans votre métier, on a l’impression qu’il n’y a pas de retraite.  

Non car si on sait bien vieillir et si on accepte de vieillir, on peut travailler jusqu’à 90 ans comme Edwige Feuillère, Daniele Darrieux ou Madeleine Robinson. Mais en fin de compte c’est aussi ça qui est beau dans ce métier. On joue la jeunesse, puis on joue les mamans puis on joue les grands-mères. On tourne car il y a toujours plein de personnages dans un film avec des âges très différents.

samedi 24 décembre 2022

Ça swingue et ça bouge chez les anciens de « Chœur de rockers »

Alex (Mathilde Seigner) galère. Elle veut percer dans la chanson. Elle a une belle voix, une sacrée présence sur scène, ses potes musiciens y croient mais sa carrière stagne. Acculée financièrement, elle accepte finalement un petit boulot : coacher une chorale du 3e âge dans un Ehpad. Le directeur n’a qu’une exigence : que les chansons représentent la belle tradition de notre pays et de la région de Dunkerque. Problème, les membres de la chorale sont des anciens très rebelles.Ils veulent chanter du rock, de Bowie aux Clash.

Alex, réticente au début, va finalement accepter de changer le répertoire. Le lancement d’une formidable aventure pour le groupe de papys et de mamies encore très jeunes dans leur tête.

Ce film est directement inspiré d’une histoire vraie. La véritable Alex a d’ailleurs participé aux séances de travail avec les comédiens de la chorale. Un groupe très entraînant et parfois touchant, avec la découverte d’une Anne Benoit à la voix parfaite. Elle est accompagnée par Andréa Ferréol, Brigitte Roüan, Myriam Boyer, Bernard Le Coq et Patrick Rocca.

Film d’Ida Techer et Luc Bricault avec Mathilde Seigner, Andréa Ferréol, Anne Benoit, Brigitte Roüan, Myriam Boyer, Bernard Le Coq, Patrick Rocca.

vendredi 23 décembre 2022

Polar - Se noyer dans le "Bleu"

Si vous faites partie des Français souffrant d’éco-anxiété, ne lisez pas les trois volumes de la série ayant pour nom Apocalypse. Le romancier, caché sous le pseudonyme de Koz, tente d’imaginer comment notre monde pourrait déraper si des esprits malveillants décidaient d’amplifier les catastrophes écologiques qui nous pendent au bout du nez.

Après Noir et notre dépendance à l’électricité (paru en 2021 et complètement d’actualité cet hiver…) puis Rouge sur les feux de forêts dans le Sud de la France (chez Pocket en poche depuis octobre dernier), le 3e volet vient de paraître et aborde les problèmes de pollution de l’eau. Pour mener l’enquête, on retrouve Hugo Kezer, le chef de la cellule Nouvelles menaces de la police judiciaire. Il est toujours secondé par Anne Gilardini, ambitieuse, impétueuse mais surtout enceinte de 8 mois. 

En plein Océan Atlantique, les services météo français surveillent une tempête en formation. Elle gagne en puissance et s’approche des côtes au niveau de Nantes. Elle touche les terres au moment où les marées sont au maximum. Résultat la Loire gonfle et sort de son lit provoquant l’évacuation des communes de l’estuaire et même d’une grande partie de Nantes. Une catastrophe écologique qui n’est que la partie émergée du danger. La crue coupe l’électricité et neutralise les usines produisant l’eau potable. Une eau qui semble en plus porteuse d’un virus qui pousse les consommateurs à se suicider, notamment par noyade.

Kezer et son adjointe débarquent dans l’enquête presque par effraction. Ils viennent prendre des nouvelles de leur ami et collègue Franck Caillot, en cure de repos après un burn-out. Il fait partie des dizaines d’hommes et de femmes qui ont voulu en finir.

Parmi ces désespérés, des sans-papiers africains réfugiés au bord de la Loire dans des camps de fortune. Mais pourquoi tenter d’en finir après avoir surmonté tant d’épreuves, de la fuite du pays à la traversée de la Méditerranée ? Un début de réponse est apporté après l’autopsie des premières victimes : « On observe une encéphalite très violente. La réaction auto-immune a entamé les tissus cérébraux. On note aussi un début de dégradation de la moelle épinière. » Cela provoque selon le médecin légiste, « fièvre, courbatures, raideur cervicale, pertes de repères, problèmes d’élocution voire des hallucinations. » Kezer et son équipe se lancent à la poursuite d’un inquiétant élément pathogène ou d’un virus. 

Toujours aussi bien documenté, ce polar fait parfois penser à un simple voyage dans le temps. Car des tempêtes du siècle, il risque d’y en avoir tous les ans. Et des infections ou pandémies, il n’est plus à démontrer qu’elles peuvent apparaître à tout moment. Une intrigue alarmiste renforcée par les suites des déboires personnels des enquêteurs, notamment la dépression de Kezer toujours marqué par la mort violente de son fils. Et si Bleu était son ultime mission ?    

« Bleu » de Koz, Fleuve Noir, 17,90 €

Cinéma - Stella, bachelière ou amoureuse ?

Au milieu des années 80, Stella a 17 ans et doit passer le bac. Une étape importante pour cette fille de cafetiers parisiens. Une chance pour rejoindre la fac, changer de vie, de classe sociale. Mais entre les études et les nuits à danser aux Bains Douches, le choix est cornélien. 

Sylvie Verheyde s’inspire librement de son enfance dans ce film qui est une suite directe de son précédent long-métrage, Stella. Enn terminale, la très taciturne Stella (Flavie Delangle), n’est pas très attentive en cours. par contre elle en apprend beaucoup dans sa petite bande de copines. Des filles brillantes, issue de la bourgeoisie, qui lui apprennent quelques codes pour vivre en bonne société. En échange, elle leur apporte sa liberté et son insouciance, notamment en leur permettant d’aller s’amuser aux Bains Douches, haut lieu de la fête parisienne. C’est dans cet antre libertaire et dansant qu’elle tombe amoureuse d’André (Dixon), jeune Noir stylé, aussi doué en musique qu’en chorégraphie. 

Le film propose aux spectateurs ces plongées savoureuses dans l’ambiance musicale des années 80, cette liberté totale et absolue, sans barrières, où tout était permis. Une époque révolue maintenant que la mixité sociale n’est qu’un lointain souvenir, alors que les « tribus » favorisent le repli sur soi. C’est dans ce contexte que Stella, écartelée entre son milieu populaire, incarné par sa mère (Marina Foïs, cafetière entière et diablement sympathique) et son père volage (Benjamin Biolay, clone de Lavilliers), et ses copines bourgeoises, va devoir faire des choix. L’amour ou les études ? Et pourquoi pas les deux ? Ou une troisième voie. Car tout était possible dans ces années 80 magiques et regrettées par toute personne qui avait moins de 30 ans à l’époque.

Film de Sylvie Verheyde avec Flavie Delangle, Marina Foïs, Benjamin Biolay

 

BD - Pandora avant Avatar

Depuis la semaine dernière, les êtres bleus de Pandora occupent de nouveau les rêves de millions de Français. La suite d’Avatar sort au cinéma. Mais avant James Cameron, à quoi ressemblait la vie de Tsu’tey, le guerrier de la tribu Omatikaya du peuple Na’vi ?


Réponse dans cette grosse BD (160 pages) écrite par Sherri L. Smith et dessinée par Jan Duursema et Doug Wheatley. On y découvre les rites de ces êtres en totale harmonie avec la nature de leur planète. Une excellente révision avant mercredi !

« Avatar, Le destin de Tsu Tey », Delcourt, 16,50 €

jeudi 22 décembre 2022

Roman noir - Ron Rash retrouve son héroïne Serena

Si l’œuvre de Ron Rash est surtout marquée par une description détaillée et sublimée de la faune et de la flore des Appalaches, elle serait moins savoureuse sans l’adjonction dans cette nature encore sauvage (l’action se déroule au début du XXe siècle) de personnages hauts en couleurs. 

La plus emblématique reste Serena, femme forte, veuve à la poigne d’acier, chef d’entreprise et surtout experte en maniement de la hache puisqu’œuvrant dans le milieu des bûcherons. Dans Plus bas dans la vallée, on retrouve Serena dans la première et longue nouvelle de ce recueil. Elle revient du Brésil pour terminer, en trois jours, l’abattage de milliers d’arbres. 

Elle apparaît ainsi aux ouvriers qui la découvrent pour la première fois : « Ses pommettes hautes, son nez étroit et ses lèvres minces étaient impressionnants, pas autant que ses yeux, toutefois - gris, mais pailletés d’or, plutôt en amande que ronds. […] Pas une bague ne dorait ses longs doigts aux ongles coupés ras. Son seul luxe apparent était ses cheveux blonds tombant sur ses épaules. » Méfiance cependant, Serena est belle, mais très dangereuse. 

« Plus bas dans la vallée » de Ron Rash, Gallimard, 19 €