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jeudi 29 février 2024

En vidéo, “Second tour” d'Albert Dupontel chez Pathé


En s’attaquant à la politique, Albert Dupontel a déstabilisé les professionnels de la profession. Normal, il a une approche très humaine d’un domaine où le « faux-semblant » est roi. Cette histoire de candidat trop propre qui cache son jeu fera rêver les idéalistes. 

Les autres se contenteront d’attendre le duel annoncé entre la droite extrême contre l’extrême droite au second tour de la prochaine présidentielle. Sans doute trop utopiste, le film a été critiqué. Mais n’oubliez jamais qu’un film de Dupontel ne peut jamais être mauvais, encore moins quand il y glisse un peu de Cioran, « Encore un immigré rom… » 

Les purs cinéphiles apprécieront dans les bonus de cette version vidéo chez Pathé un bêtisier riche, le reportage de la première journée de tournage et des images sur la complicité entre le réalisateur et ses deux acteurs principaux, Cécile de France et Nicolas Marié.

mardi 27 décembre 2022

Cinéma - “La passagère” saute en marche

On est tous passé par là un jour. L’envie de refaire sa vie, de bazarder le présent, oublier le passé et repartir sur de nouvelles bases. Chiara (Cécile de France) vit depuis 15 ans avec Antoine (Grégoire Monsaingeon) sur l’île d’Yeu. Ils sont marins-pêcheurs. Chaque jour, ils vont relever des casiers remplis de gros crabes. 

Un métier dur, mais qui leur plaît. Couple fusionnel, ils s’épaulent, se complètent. Pourtant, quand un apprenti arrive pour apprendre les rudiments de la profession et leur donner un coup de main, tout bascule. Maxence (Félix Lefebvre), à peine 18 ans, fils de bonne famille, cultivé et intelligent, se frotte à ce métier manuel. Rapidement, il tombe sous le charme de Chiara. 

Cette dernière n’est pas aveugle. Imprudemment, elle joue un peu à la séductrice. Jusqu’à ce soir de mariage où elle succombe au jeu de Maxence et lui tombe dans les bras. Le propos du film, simple vaudeville avec en exergue la différence d’âge, est simple comme la vie. On aime, on n’aime plus. On est attiré par un autre, on cède. 

Tout l’intérêt du film, en plus des scènes de tendresse entre Chiara et ses deux amoureux, réside dans le portrait de cette femme de 45 ans qui a envie de profiter de la vie. Au risque d’hypothéquer son avenir tout tracé. La passagère arrive au moment du choix : continuer ou changer de direction. 

Film de Héloïse Pelloquet avec Cécile de France, Félix Lefebvre, Grégoire Monsaingeon


mercredi 6 septembre 2017

Cinéma : A la recherche du père perdu

ÔTEZ-MOI D’UN DOUTE. De l’importance de la filiation dans le film de Carine Tardieu. 


Pas facile, quand à 40 ans passé, alors qu’on est sur le point de devenir grand-père, on découvre que l’on a deux pères. Erwan (François Damiens) découvre le pot aux roses lors d’une consultation médicale. Son père, étant porteur d’une maladie rare héréditaire, des analyses sont nécessaires avant la naissance de la fille de Juliette (Alice de Lencquesaing). Mais au moment du compte-rendu final, le généticien révèle que l’enfant ne peut pas être porteur de la maladie pour la bonne et simple raison qu’il n’y a aucun lien de filiation entre Erwann et son père.


Remue-méninges dans la tête de ce veuf, propriétaire d’une société de déminage des bombes découvertes. Car son père (Guy Marchand) il l’adore. Vieux pêcheur qui refuse de partir à la retraite, il se désespère de le voir seul. Après bien des hésitations, Erwann contacte une détective privée. Dans un premier temps il veut qu’elle découvre qui est le père de l’enfant que porte sa fille (tout ce qu’elle sait de lui, c’est que c’était un soir de beuverie et qu’il était déguisé en Zorro...), mais finalement met aussi son cas personnel dans le contrat. Et rapidement il découvre que son géniteur est un ancien bénévole de la MJC fréquentée par sa mère, avant son mariage. Un certain Joseph (André Wilms), par ailleurs père d’Anna, médecin.
Le film de Carine Tardieu devient un extraordinaire sac d’embrouilles car Erwann et Anna ont récemment fait connaissance et le démineur a craqué pour la blonde toubib. Et comme cette dernière n’est pas insensible à son charme maladroit, la situation, de quasi vaudevilesque au début, se transforme en possible catastrophe incestueuse.
■ Beaucoup plus qu’une simple comédie
Alors simple comédie bourrée de quipropos ? Que nenni. La réaliatrice va beaucoup plus loin dans l’exploration des rapports familiaux. Car en plus de cet amour compliqué entre deux êtres qui pourraient avoir le même père, il y a aussi une belle et profonde ré- flexion sur le rôle de père.
Et dans l’affaire, il y en a quatre. Le supposé, qui sait mais n’a jamais rien révélé à cet enfantt qu’il a élevé comme s’il était de lui ; le probable, qui n’était au courant de rien et qui regrette le temps perdu ; Erwann en plein doute, ayant sacrifié sa vie sentimentale pour élever sa fille à la mort de sa femme et le dernier, le mystérieux, celui qui a mise enceinte Juliette décidée à élever son enfant seule.
Il y a beaucoup de pistes de réflexion dans ce film simple, interprété avec sensibilité par une distribution brillante et au diapason.
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Estéban, comique né


Le film de Carine Tardieu s’appuie sur trois couples. Un classique (Damiens - De France), un générationnel (Marchand -Wilms, les deux pères) et un improbable formé par la fille du démineur (Alice de Lencquesaing) et le stagiaire (Estéban). La fille d’Erwann, enceinte jusqu’aux yeux, travaille dans une association d’insertion de personnes en difficultés sociales. Le stagiaire, Didier, c’est elle qui l’a placé dans l’entreprise de son père.
A ses risques et périls, car il est une véritable catastrophe ambulante. Maladroit, lâche, idiot et à la dégaine rendant élégant Quasimodo, il a aussi une forte propension à aimer les déguisements. Il aime bien celui de Zorro. Or, la future mère n’a absolument aucune idée de l’identité du père si ce n’est qu’il a été conçu un soir de beuverie, avec un homme déguisé en Zorro...
Il est toujours difficle au cinéma d’interpréter les idiots. Pierre Richard a placé la barre très haut depuis le Grand Blond. Mais Estéban s’en tire à merveille. Ce jeune homme, à l’élocution si particulière (on dirait qu’il a deux fois trop de dents dans la bouche) et aux longs cheveux noirs aime tromper son monde. Si quand il fait du cinéma, il se fait appeller Estéban, quand il monte sur scène avec son groupe rock, il devient David Boring.
En réalité son véritable état-civil est plus simple. Pour l’administration il se nomme Michael Bensoussan. Et il a de qui tenir pusique son père n’est autre que le cinéaste Philippe Clair. Qui lui aussi a changé de nom pour signer la floppée de films mémorables dont «Par où t’es rentré, on t’a pas vu sortir» avec le regretté Jerry Lewis. Estéban, hillarant dans le film de Carine Tardieu, a hérité de son père cette dérision à toute épreuve.
➤ Comédie de Carine Tardieu (France, 1 h 40) avec François Damiens, Cécile de France, André Wilms

mercredi 26 avril 2017

Cinéma : Musique contre horreurs nazies dans le film "Django"

DJANGO. Musique tzigane et jazz manouche face à la persécution par les nazis. 

L a salle est guindée. Sérieuse. Dans le parterre, des civils français. Aux balcons les officiers allemands. Tous attendent la prestation de Django Reinhardt et sa formation le Hot Club de France. Nous sommes à Paris en 1943. La France est occupée par l’armée allemande. Elle règne en maître sur la capitale. Les rafles ont débuté. Juifs, homosexuels, militants politiques et gitans sont les premiers visés. Django, manouche d’origine belge, est un musicien reconnu. Il déplace les foules. Encore plus depuis que les interprètes américains ont quitté l’Europe en guerre.


Dans ce monde de violence, sa musique est une formidable échappatoire pour ceux qui le peuvent. Lui est en dehors de tout. Seules comptent sa guitare, sa musique, sa femme Naguine (Beata Palya) et sa mère Negros (Bimbam Merstein). Sur scène, il se transforme, fait swinguer sa guitare, entraîne le public dans des rythmes inconnus. Et malgré la tristesse d’un pays à terre, un petit espoir renaît, quelques notes de musiques envoûtantes pour faire oublier le quotidien composé de bombardement, de rafles et de rationnement. Résultat le public se lève, se trémousse, danse...
Le film d’Etienne Comar, jusqu’à présent scénariste, montre comment on peut accepter quelques minutes d’insouciance dans un long cauchemar grâce à la beauté de la musique. Mais la réalité rattrape tout le monde. Même Django, persuadé pourtant de pouvoir échapper à tout en raison de son talent. Quand les autorités allemandes dé- cident qu’il doit se produire à Berlin, devant les troupes pour remonter le moral des soldats du front de l’est, des amis lui conseillent de ne pas s’y rendre. Au motif qu’il risque ne plus jamais revenir.
■ Fuite vers la Suisse
Ce refus est le début de ses ennuis. La gestapo découvre tout à coup qu’il est gitan. Une « sous-race » selon la terminologie aryenne. Ne se sentant plus en sécurité, il profite des réseaux de sa maîtresse Louise de Clerk (Cécile de France) pour tenter de rejoindre la Suisse. Avec femme et mère, il se rend incognito à Thonon-les-Bains et attend dans une grande villa puis dans la roulotte de « frères » manouches, le signal de la résistance.
Ce biopic, fortement romancé, n’est pas un résumé savant de la vie de ce musicien d’exception. Seulement une petite partie de sa vie, au moment où il comprend que même avec des doigts de fée courant sur le manche d’une guitare et une parfaite maîtrise du rythme, un gitan reste un gitan pour les Allemands racistes. Aveugle face à cette réalité, il va la deviner petit à petit durant sa cavale pour finalement la subir de plein fouet, obligé de fuir en plein hiver à travers les montages pour sauver la vie de sa famille.
Porté par Reda Kateb, le film, en plus d’une impression de vérité absolue, est parsemé de morceaux de musique qui le transforment parfois en superbe concert filmé. Et comme à l’époque, les rythmes jazz et manouche mélangés donnent une furieuse envie de taper du pied en mesure pour les discrets, de se lever de son siège et de danser pour les plus audacieux.

samedi 29 août 2015

DVD - Se relever, toujours se relever quand on est "En équilibre"

Deux êtres à vif se rencontrent, s'affrontent, se comprennent, s'aident et s'aiment dans "En équilibre" de Denis Dercourt. Victime d'un grave accident, Marc (Albert Dupontel), cascadeur équestre, se retrouve dans un fauteuil roulant. Les assurances vont tenter de minimiser ses indemnités. Pour faire baisser le montant, la grosse compagnie envoie sa meilleure arme, Florence (Cécile de France). Prototype de l'execute woman, elle sait manipuler les clients.


Après plusieurs mois d'hôpital, Marc rentre dans sa ferme où il n'a qu'un seul et unique bien de valeur : Othello, son cheval. Pourtant c'est lui qui l'a conduit au bord de la faillite. Lors du tournage d'un film historique, Marc traverse un champ de bataille, une bombe explose, le cheval se cabre et il chute. Un enfantillage pour le duo qui a réalisé cette cascade des centaines de fois. Mais un chien est le grain de sable dans les rouages, le cheval fait un écart et piétine Marc. Colonne vertébrale brisée, il se retrouve privé de ses jambes. De son métier aussi. Florence rend visite régulièrement à Marc. Pour négocier les termes définitifs de l'indemnisation. Mais Marc veut plus. Beaucoup plus.
De la haine à l'amour

Les premiers face à face sont tendus. Si la jeune femme tente la douceur dans un premier temps, sa hiérarchie la pousse à passer à la vitesse supérieure. Pression et intimidation. Acculé, Marc est sur le point d'accepter pour sauver le cheval en passe d'être saisi. Mais Florence, comme dégoûtée par son propre double jeu, l'en dissuade et lui donne des armes pour remporter son procès contre les assurances. Ce revirement est au centre du film. Outre une attirance physique pour le fier cavalier, Florence découvre une force dans cet homme cloué dans sa chaise roulante, force qui lui a fait défaut à un moment de sa vie. Avant de s'occuper de sinistres, de devenir une mère exemplaire et une épouse déçue, Florence se rêvait en pianiste professionnelle. Au premier échec elle a abandonné... Marc, malgré son handicap, n'a qu'un désir : remonter à cheval. Rien ne peut l'arrêter.

Albert Dupontel, cavalier émérite, a tourné toutes les scènes équestres. Cécile de France a pris des cours de piano pour se mettre dans la peau de cette musicienne aigrie, passionnée mais incertaine de son talent.
Reste les plus belles scènes, les regards entre ces deux êtres que normalement tout oppose. Langoureux, admiratifs, amoureux : ils transcendent cette relation, se fortifient l'un l'autre pour au final atteindre "leur quête, leur inaccessible étoile... »

"En équilibre", Studiocanal, 14,99 euros le DVD, 15,99 euros le blu-ray.