mercredi 20 avril 2022

Vidéo - Le choc de "L'événement"

DVD et Blu-ray. Dans cette province française de la fin des années 50, Anne (Anamaria Vartolomei), fille d’un couple qui tient un petit restaurant, a d’excellents résultats à l’université. Mais ses notes chutent du jour au lendemain. Elle a découvert qu’elle est enceinte. Les conséquences d’une aventure, de quelques jours, avec un étudiant bordelais. 

Sur une musique obsédante et virtuose de Sacha et Evgeni Galperine, le spectateur est cloué au siège, tétanisé, durant ces ultimes jours, quand Anne essaie d’avorter par ses propres moyens, puis passe entre les mains d’une “faiseuse d’anges”. 

 Adapté d’un récit d’Annie Ernaux, ce film d’Audrey Diwan a remporté de nombreux prix. Sa sortie en DVD (Wild Side Vidéo), permet de revoir ce plaidoyer en faveur de d’IVG (interruption volontaire de grossesse). 

SF - Redécouvrir les mondes d'Outreterres

Publié une première fois à la fin des années 50, ce roman de science-fiction de Robert Heinlein est le prototype du récit d’aventure. Le jeune Rod, pour obtenir le droit de coloniser les planètes d’Outreterre, doit passer un examen de survie. 

Plongé dans un monde hostile, il va se révéler, face à la faune locale mais surtout aux autres humains. 

Tant et si bien que rapidement « L’examen de survie ne l’intéressait plus, seule la survie importait. » Un texte à redécouvrir dans une version plus adulte, remaniée dan s les années 80 par cet auteur américain à qui l’on doit les fameux Starship troopers.

« Destination Outreterres », Robert Heinlein, Le rayon imaginaire, 22 €

 


mardi 19 avril 2022

Cinéma en streaming - La bulle, humour confiné


Enfin un film sur le confinement véritablement hilarant. « La bulle », écrit et réalisé par Judd Appatow pour Netflix, raconte comment une maison de production, malgré le virus, veut absolument tourner un film. Dans un hôtel luxueux anglais transformé en bulle sanitaire, les comédiens d’une saga d’aventure qui en est à son 6e volet, vont découvrir les joies de la vie en vase clos. Mais comme ce sont d’immenses cabotins, cela va rapidement dégénérer.  

Comme toujours dans les comédies d’Appatow, l’outrance est omniprésente. La caricature des « stars » est savoureuse. On apprécie aussi la critique des nouveaux moyens de communication, avec le rajout au casting d’une jeune influenceuse sur TikTok, mauvaise actrice, mais très prometteuse avec ses 150 millions d’abonnés… 

BD - Loin du soleil avec Liu Cixin


Ambitieuse collection chez Delcourt avec l’adaptation en BD des nouvelles de l’écrivain chinois Liu Cixin. 15 titres sont déjà programmés, dont 7, dès cette année. C’est Bec et Raffaele qui ouvrent le bal avec La Terre vagabonde. Quand des scientifiques découvrent que le Soleil va exploser, ils persuadent les gouvernements de transformer toute la Terre en vaisseau spatial. 

D’énormes réacteurs sont construits et la planète bleue entame une longue dérive vers une autre étoile nourricière, à des milliers d’années-lumière. Un récit à grand spectacle, avec suspense et explications scientifiques. Un monde imaginaire qui inquiète, car tout semble plausible.    

« La Terre vagabonde », Delcourt, 21,90 €


Roman - Le menu de la guerre

Succulent (dans tous les sens du terme) que ce roman de Jennifer Ryan. En 1942, l’Angleterre résiste aux attaques allemandes. La BBC, pour remonter le moral de la population, décide d’organiser un concours de recettes de cuisine. La gagnante pourra présenter une émission régulière. Quatre amies se lancent dans une compétition effrénée. 

Un roman qui dévoile la formidable résistance britannique, capable du meilleur malgré le rationnement alimentaire. Un roman sur l’amitié, qui propose en plus plusieurs recettes de l’époque comme ces très simples friands à la sardine ne nécessitant qu’une boîte de sardines à l’huile, quatre cuillères de farine et deux de légumes.

« Les recettes des dames de Fenley », Jennifer Ryan, Albin Michel, 22,90 €

lundi 18 avril 2022

Série télé - « Drôle » mérite bien son nom


Parfaitement écrite, jouée à l’unisson par quatre comédiens inspirés, alternant humour et émotion : Drôle, la nouvelle série de Fanny Herrero (créatrice de Dix pour cent) est une parfaite réussite. Il faut parfois dire clairement et noir sur blanc des évidences. Car, trop souvent on aime détester pour de mauvaises raisons des œuvres qui pèchent essentiellement par leur diffusion. Les productions françaises de Netflix n’ont souvent pas très bonne presse. À juste titre, quand on repense à la catastrophe Marseille. Avec Drôle, la plateforme a trouvé son programme culte. Pas comme Lupin, qui en plus s’exporte. Mais qui va plaire à toute une génération (jeune) de Français qui vont se reconnaître dans ces quatre portraits si attachants. C’est bien le paradoxe de la série qui, normalement, a pour but de montrer les coulisses du monde du stand-up. De l’humour, mais aussi des vacheries. Et, au final, des tonnes d’émotion. 

Dans ce bar qui fait aussi plateau de stand-up, le soir, le patron est un ancien du milieu. Bling (Jean Siuen) a connu son heure de gloire. Mais est en plein doute. Il n’a plus d’idées et, de toute manière, consomme un peu trop de drogue pour faire bonne figure. Il a investi dans ce lieu qui donne sa chance aux jeunes humoristes de la capitale. Aïssatou (Mariama Gueye) y teste des idées, avant de les finaliser pour son spectacle dans un petit théâtre. Elle est la meilleure amie de Nezir (Younès Boucif), roi de la repartie, qui travaille ses chutes tout en pédalant, car il doit livrer kebabs et sushis pour vivre. La quatrième héroïne de Drôle c’est Apolline (Elsa Guedj). Au début elle n’est que dans le public. Cette fille de grand bourgeois fait des études d’art. Mais rêve de monter sur scène et de faire rire. 

Les six épisodes racontent, en parallèle, ces quatre destins. Aïssatou perce et devient une vedette nationale, au risque de détruire son couple. Bling va tenter un come-back, en utilisant le talent d’écrivain de Nezir. Ce dernier, pour payer le loyer, va accepter d’écrire pour une star de la télévision. Sans jamais être crédité, évidemment. 

Toute la richesse de Drôle réside dans l’arrivée, au cœur de ce milieu, de la très délirante Apolline. Elle va craquer pour Nezir, mais mettra longtemps avant de l’admettre et lui donner sa chance. Une superbe histoire d’amour qui vient apporter son lot d’émotions à une série qui est, avant tout, une succession de vannes et de bons mots. Car, si Fanny Herrero assure l’écriture de l’intrigue, elle a confié à des pros du stand-up (dont Fanny Ruwet et Jason Brokerrs) la partie scène qui est drôle, très drôle !

 


BD - Nostalgie métallique, deux fois !


En redécouvrant Métal Hurlant, l’an dernier, dans les librairies, les nostalgiques de la grande époque du magazine de BD et de science-fiction n’ont pas caché leur déception. On était loin des provocations des années 80, sous la houlette de Dionnet. 

Des critiques qui ont sans doute porté, puisque le second numéro est un spécial nostalgie. Dionnet y est interrogé sur son « management » et les meilleurs récits courts sont repris dans ces 300 pages très denses. On retrouve, avec plaisir, Moebius ou Druillet, mais aussi des auteurs emblématiques, aujourd’hui un peu oubliés comme Macedo, Nicollet, Voss, Nicole Claveloux, Chantal Montellier ou le regretté Michel Crespin.   

« Métal Hurlant » (numéro 2), 19,95 €

dimanche 17 avril 2022

Série télé - « Upload », seconde génération


Les plaisirs de la réalité virtuelle… après la mort. Dans Upload, série créée par Greg Daniels (The Office) pour Amazon, les riches peuvent continuer à vivre après leur mort dans un monde parfait. Il suffit de se faire « uploader » la mémoire… et de payer très cher. La saison 1 présentait aux téléspectateurs Nathan (Robbie Amell), jeune informaticien assassiné mais qui a été uploadé par sa fiancée richissime et Nora (Andy Allo, photo ci-dessus), la technicienne chargée dans la vraie vie de l’assister, son Ange dans l’Upload. Dans la saison 2, Nora a quitté la société pour rejoindre les technophobes qui luttent contre l’Upload. Nathan n’est plus seul puisque sa fiancée le rejoint dans l’Upload. 

L’intrigue criminelle (qui a tué Nathan, pourquoi ?), sans être abandonnée, est moins présente. Les créateurs ont préféré se concentrer sur les formidables possibilités de l’Upload où en réalité tout est possible. On rit beaucoup aux délires d’Ingrid (Allegra Edwards), la fiancée de Nathan. Son meilleur ami dans l’Upload, idiot et excessif dans tout, est aussi une source de gags sans limite. On apprécie aussi cette idée, folle mais digne de ce futur cauchemardesque, de proposer aux locataires de ce monde virtuel d’adopter un bébé numérique pour redécouvrir les joies de la famille. 

Et comme souvent dans les séries de Greg Daniels, les nombreux personnages secondaires, toujours très travaillés, apportent une grande richesse à un ensemble parfait pour se distraire tout en réfléchissant aux limites du virtuel.

 


BD - Panne de réseau


Histoire d’adolescents dans ce Moon signé Cyrille Pomès. Un roman graphique se déroulant, en septembre, dans une cité balnéaire inspirée du Barcarès, dans les Pyrénées-Orientales. Les touristes sont partis. Ne restent que les autochtones. L’auteur raconte le quotidien de plusieurs adolescents qui s’éveillent à l’amour. 

Il y a Gabriel, peu bavard et Luna, insolente et provocatrice. Ils vont se trouver, se découvrir à la faveur d’une panne complète de l’antenne relais du réseau de téléphone portable. Privés de leur drogue quotidienne, ils vont tous devoir réapprendre à vivre, sans partager photos et messages toutes les 10 secondes. Un album entre réalisme et poésie, aux décors lumineux, malgré la désolation de la période.   

« Moon », Rue de Sèvres, 18 €

samedi 16 avril 2022

Cinéma - Plus de famille, moins d’animaux fantastiques

Le 3e volet de cette saga imaginée par J. K. Rowling, maman de Harry Potter, s’intéresse aux secrets des frères Dumbledore.


Pour le troisième volet de la saga des Animaux fantastiques de J. K. Rowling, le réalisateur David Yates a mis un peu moins de bestioles étranges et un peu plus de tension familiale. Que les fans de la francise se rassurent, il reste nombre d’espèces magiques (notamment le qilin, au centre de l’intrigue), mais le film est essentiellement porté par les déboires et lourds secrets du passé de la famille Dumbledore. Une trame plus humaine (même si c’est dans une lignée de sorciers), qui permet au public de mieux s’identifier aux personnages principaux. 

Albus Dumbledore (Jude Law) vit avec son frère Aberforth, aubergiste à Poudlard. Ils sont tourmentés après la mort tragique de leur jeune sœur. De ce drame, on va découvrir les tenants et les aboutissants durant cette quête mouvementée, menée par Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne) et son équipe. De Berlin et sa prison gardée par des monstres, New York ou le Royaume du Bouthan, en passant par une jungle non identifiée, lieu de naissance du qilin, Les animaux fantastiques : Le secret des Dumbledore en met plein la vue à un public conquis et qui ne sera pas déçu. Sauf les fans de Johnny Deep, obligé d’abandonner le rôle du grand méchant Gellert Grindelwald, confié à un Mads Mikkelsen encore plus crédible.

Film américain de David Yates avec Eddie Redmayne, Jude Law, Mads Mikkelsen, Jessica Williams, Dan Fogler