samedi 18 juillet 2020

« Hit the road », une BD qui fleure bon les USA




Dobbs, le scénariste de cet album de BD intitulé Hit the road ne cache pas son admiration pour une certaine mythologie des USA. Il avoue que cette histoire « est un hommage aux grands réalisateurs » comme Samuel Fuller ou les frères Coen. 

Pour retrouver cette Amérique du Nevada, il a confié le dessin à Kahled. Né au Maroc, vivant à Angoulême, il a pourtant Reno, les bagnoles, le désert et les malfrats dans son pinceau comme s’il les avait dessinés toute sa vie.


 Comme une série B bien violente, on suit un ex taulard désirant de se venger d’un gang dirigé par une vielle femme. Il trouvera au passage de l’aide auprès de la petite-fille de cette dernière, décidée elle aussi de solder un passé qui lui pèse. 

Du pur divertissement.


« Hit the road », Glénat Comix Buro, 14,95 €

vendredi 17 juillet 2020

Thriller - De terribles aveux après « Sept mensonges »

 


Premier roman d’Elizabeth Kay, Sept mensonges est une redoutable machine littéraire. Éditrice à Londres, la romancière transforme cette histoire d’amitiés morbide en véritable descente aux enfers. Progressive, avec sept stations, sept mensonges qui transforment une femme normale en monstre absolu d’égoïsme. Sept parties qui sont représentées matériellement par des onglets comme sur un écran d’ordinateur, rendant la progression du lecteur de plus en plus angoissante. 

Le début du roman se présente comme une longue confession. Jane, jeune Londonienne moderne, s’adresse à quelqu’un et lui avoue ses fautes, ses errances, ses mensonges. Jane amie depuis 20 ans de Marnie. Un duo qui va exploser à l’âge adulte. Jane se mariera, Marnie aura un enfant. Les colocataires vont se séparer mais rien ne sera comme avant. 

Un thriller bouleversant en raison de l’angoisse crescendo jusqu’au retournement de situation de la dernière partie.

« Sept mensonges », Elizabeth Kay, Robert Laffont, 21 €

jeudi 16 juillet 2020

BD - Mars, planète des Dieux


À force de maltraiter la Terre, cela va mal finir. Dans un futur proche, face à l’épuisement de la planète bleue, une élite a rejoint Mars pour un nouveau départ. 

C’était il y a très longtemps. Plusieurs générations après, il ne reste de ce grand départ qu’un culte chez les survivants. Car sur Terre, la vie a repris ses droits. Décors postapocalyptiques, secte sanguinaire et au milieu un homme qui tente de retrouver le savoir des anciens. 

Ce roman graphique de Mobidic pose un regard inquiet sur l’avenir de l’Humanité. Même sans technologie, les hommes cherchent encore à s’entre-tuer. Souvent au nom de Dieux imaginaires. Une BD qui ne donne pas envie d’allumer son smartphone.

 Au contraire, après sa lecture, on a tendance à se renseigner sur le survivalisme. Car cette fiction nous pend au bout du nez…

« Le culte de Mars », Delcourt, 18,95 €

mercredi 15 juillet 2020

Cinéma - La danse macabre d’Été 85

 Alex (Félix Lefebvre) et David (Benjamin Voisin), un amour évident dès la première rencontre.  Photo Jean-Claude Moireau

Qui aurait cru que François Ozon réalise un film d’amour de vacances ? Le réalisateur de drames psychologiques souvent torturés (Une nouvelle amie, L’amant double) précise dans le dossier de presse du film Été 85 qu’il a assumé « les codes d’un teen movie. J’ai filmé une romance entre garçons de façon très classique et sans ironie, pour rendre cette histoire d’amour universelle. » Mais cela reste du Ozon malgré tout. Et d’entrée, le narrateur parle de cadavre et de la mort d’une façon plus générale. Amour et mort, la vie quoi… 

Au Tréport, station balnéaire populaire de Normandie, en ce début d’été 85, les jeunes hommes et filles veulent oublier l’année scolaire. Même s’ils sont encore en pleine orientation. Alex (Félix Lefebvre), fils de docker, a des talents littéraires. Son professeur de français (Romain Duris) va tout faire pour qu’il continue afin de décrocher ce Bac A qui lui tend les bras.  Ses parents, préféreraient qu’il trouve un travail. Nous sommes au début des années 80, le chômage de masse pointe son nez, l’inquiétude des «pauvres» est palpable. 

David le sauveur 

Avant de décider, Alex emprunte un petit bateau à un ami et va en mer. Un orage gronde, la coque de noix chavire. Panique sous les embruns. Heureusement, David (Benjamin Voisin) arrive, fendant les flots à la barre de son voilier baptisé Calypso, et le sauve. La suite, c’est effectivement une belle histoire d’amour que François Ozon raconte dans le détail, mais avec pudeur. David, fils d’une commerçante (Valeria Bruni Tedeschi), a un an de plus qu’Alex. Lui, contre son gré, a arrêté les études pour reprendre la boutique créée par son père décédé brutalement un an plus tôt. Les deux jeunes adultes passent la soirée ensemble. Ciné, virée à moto, boîte de nuit. Tout ce qu’il faut pour faire fonctionner la fabrique aux souvenirs. Le spectateur de plus de 50 ans apprécie. François Ozon, lui, se fait plaisir. Il a reconstitué le décor et l’ambiance de ses 17 ans. 


Pressé de choisir son avenir, Alex coupe la poire en deux. Il continue ses études, mais cet été il va travailler. Chez David. Durant six semaines, c’est le bonheur le plus complet pour ce couple lumineux et rayonnant. Cependant cette bluette entre deux jolis garçons ne suffit pas pour retenir l’attention des spectateurs. Le film de François Ozon a parlé de cadavre. Qui est mort ? Dans quelles circonstances ? Pas Alex en tout cas, puisqu’il est dans peau du narrateur et que le film débute par son procès. 

Loin donc d’être un simple film à l’eau de rose, Été 85 nous parle aussi de promesse, d’engagement et de folie. Pas la folie dévastatrice mais celle consciente, qui nous permet, parfois, de dépasser les limites et de se sentir un peu plus vivant que le reste de nos connaissances. Alex, au cours de cet été 85, avait vraiment besoin de se sentir vivant, quitte à réaliser la pire folie que même ses romanciers préférés n’auraient pas osé imaginer. Un film qui aurait certainement brillé au dernier festival de Cannes si un certain coronavirus n’avait pas confisqué le tapis rouge.

Film français de François Ozon avec Félix Lefebvre, Benjamin Voisin, Philippine Velge


Polar - Triste jeunesse chinoise

 



La Chine fascine. La Chine fait peur. La Chine, et plus spécialement la jeunesse de Péjkin est au centre de Beijing Blues, roman policier de Charlotte Cahné. Elle a passé deux années là-bas, au contact des hommes et femmes que l’on retrouve dans cette œuvre de fiction, pour mieux raconter le quotidien de son héros, Hadrien.

Lui ne sait rien de cette ville tentaculaire. Junkie, par ailleurs artiste peintre et détective privé à ses heures perdues, il vient passer deux mois dans un atelier pour tenter de se remettre à la peinture. C’est Eva, une ancienne amie qui lui a trouvé ce bon plan. Mais le lendemain de son arrivée, Eva est arrêtée, suspectée de complicité de meurtre. Hadrien, aidé par une journaliste française, va tout faire pour l’innocenter. Au prix d’une descente dans les enfers de la jeunesse pékinoise, là où il est si difficile d’être authentique.

Un polar au héros dérangeant et d’une efficacité redoutable.

« Beijing Blues », Le Masque, 9,10 € 

Streaming - Charlize Théron, l’immortelle


Adaptée d’une BD très engagée sur le féminisme, The Old Guard débarque sur Netflix. La critique est féroce, malgré le gros budget et la présence de Charlize Theron. Pourtant, le même long-métrage serait sorti en salles ce 14 juillet et tout le monde l’aurait encensé comme le sauveur d’un été calamiteux d’après-confinement. 

On comprend aussi en creux que le défaut reproché à ce film d’action portant sur des guerriers immortels devenues les proies d’un labo pharmaceutique, est d’être réalisé par une femme. Noire en plus. C’en est un peu trop pour tous les petits-bourgeois blancs et faussement progressistes qui se délectent des blockbusters américains dopés à la testostérone. Si en plus on précise que l’autre héroïne (KiKi Layne) est elle aussi noire et que deux des guerriers sont gays, tout devient clair.

 The Old Guard est tout ce que rejette l’Amérique de Trump et l’intelligentsia française du 7e art. Au final, ça vaut plus qu’un James Bond. Mais Bond est blanc et hétéro... 

mardi 14 juillet 2020

BD - Rafales contre Rafales



14-Juillet oblige, plongez dans les exploits de l’armée française. Avec Centaures, série écrite par Heurzet et dessinée par Loutte, le Charles de Gaulle est envoyé dans l’océan Indien. Il doit aider à l’évacuation des ressortissants français de l’archipel des Amandines, en plein coup d’État. De la politique-fiction très plausible, avec groupe de mercenaires capables de piloter les deux Rafales de l’armée de l’air de cette petite république insulaire.

Cela donne des combats entre Rafale dans le ciel des tropiques. Les amateurs de BD aéronautiques (très nombreux depuis Buck Danny ou les Chevaliers du Ciel) se régaleront. Les autres risquent de ne pas très apprécier le jargon martial et technique.




« Centaures » (tome 2), Le Lombard, 12,45 €

lundi 13 juillet 2020

BD - Frissons garantis

 

 

   

Les auteurs italiens ont depuis toujours excellé dans la terreur. On pense aux films avec les fameux Giallo mais aussi aux BD comme Martin Mystère. Normal donc que Giovanna Furio (scénario) et Gianluca Gugliotta (dessin) proposent cet album intitulé Cœurs gelés dans la collection Flesh & Bones de chez Glénat.

En noir et blanc, sur 140 pages, on découvre le combat d’Adam Bridge, psychiatre londonien, contre une entité asexuée, la Mort blanche, désireuse de se venger du célèbre occultiste Alceister Crowley. Le monstre va littéralement avaler les enfants de la descendance de Crowley. Les amateurs se délecteront de ces scènes gore, de la profondeur du scénario et des passages muets permettant à Gugliotta de magnifier son trait.

« Cœurs gelés », Glénat, 9,99 € 

dimanche 12 juillet 2020

Espéraza dans l'Aude : ces gros dinos si fascinants



 Jean Le Loeuf a mis pour la première fois les pieds dans l’Aude en 1989. Jeune étudiant chercheur en paléontologie à Jussieu à Paris, il ne se doutait pas que sa thèse de doctorat portant sur les vertébrés de la fin du crétacé en Europe allait bousculer sa vie, qu’il allait découvrir une nouvelle espèce de dinosaures et créer le musée des dinosaures qui 30 ans plus tard est toujours un des fleurons touristiques de la Haute-Vallée de l’Aude. Un enseignant avait trouvé un os de dinosaure dans une ancienne vigne à Bellevue, situé sur la commune de Campagne dur Aude. « Je suis arrivé pour y faire quelques fouilles. Le premier jour on a utilisé un tractopelle pour atteindre une certaine profondeur. Au bout de deux heures on a renvoyé l’engin à son propriétaire. J’ai trouvé 20 os de dinosaures en une semaine, soit la quantité que j’espérait trouver durant toute ma carrière… »

Jean Le Loeuf repart à Paris lesté de ces vestiges. Mais la place manque à l’université. Ainsi est né l’idée d’un musée des dinosaures couplé à un laboratoire de recherches. Rapidement le projet est lancé et en 1992, Jean Le Loeuf soutient sa thèse et deux mois plus tard devient directeur du tout nouveau musée des dinosaures d’Espéraza. Chance, c’est à cette époque que sort Jurassic Park au cinéma. Les dinos sont à la mode, le musée est rapidement trop petit. Une extension est ouverte en 2006. Jean Le Loeuf n’a pas perdu soin temps sur le terrain. Il a creusé à Bellevue et c’est une véritable mine qui s’offre à ses recherches. Et surtout, il découvre que les os sont « inédits ». Quelques années plus tard il a l’honneur de le baptiser ampelosaurus, le dinosaure des vignes. Une belle bête de 18 mètres de long et de 15 tonnes. 

Depuis 2016, en plus d’un squelette reconstitué et d’une statue criante de vérité réalisée par Claude Moreno, il est la vedette animée de la salle des dinosaures de l’Aude. Mais cet herbivore placide n’a rien à voir avec l’autre star du musée des dinosaures. Car si des os et un long cou c’est sympa, des griffes et des dents acérées dans la gueule du plus grand des dinosaures carnivores, c’est mieux. Une aile entière est dédiée au fameux T-Rex ou tyrannosaure et à son découvreur, Barnum Brown. 

Un effet saisissant

Ouverte en 2011, elle est entièrement réalisée par l’équipe du § M/usée des dinosaures qui a soigné la reconstitution des la vie de Brown, de son radeau qui lui permettait d’aller dans des endroits inaccessibles des rivières canadiennes à son bureau. Mais le clou de la visite reste l’animatronic d’un T-Rex, offerte par de généreux donateurs au musée. L’effet est saisissant car s’il est immobile quand le visiteur arrive près de son enclos, un capteur de mouvement lance le mécanique. La gueules s’ouvre, et un cri redoutable retentit dans tout le musée. Le visiteur, s’il a un peu d’imagination, a véritablement l’impression d’être retourné 66 millions d’années en arrière. Mais attention, comme dans les films de Spielberg, ces animaux éliminés de la surface de la Terre après la chute d’une météorite, ne voit pas dans le visiteur qu’une source de protéines. Ainsi était le quotidien des vertébrés de la fin du crétacé en Europe…

En pratique

Le musée des dinosaures d’Espéraza, Dinosauria, est ouvert tous les jours en été de 10 h à 19 h. Prix : adultes : 9 €, enfants (5-12 ans), étudiants, adultes handicapés : 6,50 €, billet famille : 27 € pour 2 adultes et 2 enfants (gratuit pour les moins de 5 ans). Tel : 04 68 74 26 88

Les dinosaures faisaient-ils des bulles avec leurs oreilles ? 

 Liés dinosaures ont toujours fait rêver les artistes. Romanciers, peintres et bien évidemment bande dessinée. Il est vrai que ces grosses bestioles ont tout pour amener du suspense dans une histoire, de l’action dans un récit tout en donnant l’occasion aux dessinateurs de laisser libre cours à leur imagination. 






Depuis l’an dernier, Dososauria propose en plus des expositions permanentes, une expo temporaire sur les dinosaures dans la bande dessinée. « Bulles de dinos » est un très complet florilège de leur représentation dans le 9e art. Jean Le Loeuf, aidé par quelques passionnés, a cherché dans les archives pour débusquer les premières représentations de dinosaures dans des récits illustrés. La plus ancienne planche est signée Robida et daterait de 1890. Il y décrit par le menu « une partie de chasse à l’époque tertiaire ». 
Les chasseurs, se transforment en gibier quand ils croisent ces monstres aux dents tranchantes. La première partie de l’expo montre les créations jusqu’en 1928. Nombre de dinosaures avaient des oreilles, preuve que la liberté créative peut faire parfois d’incroyables erreurs aux artistes… On peut surtout admirer l’agrandissement d’un dessin de Gus Bofa étonnamment moderne et paru dans le journal de Poilus La Baïonnette en 1918. Après 1928 et jusqu’en 1947, les dinosaures sont prétexte à des aventures très mouvementées. Zig et Puce, d’Alain Saint-Ogan, rencontrent un diplodocus en 1936. Dans les années 40, un artiste russe signant Mengden, multiplie les histoires comme « L’île de l’épouvante ». Mengden qui associe systématiquement gros dinosaures et jeune fille largement dévêtue et en détresse. 
Un thème très courant, au point que Bulles de dinos propose un panneau intitulé « Eros et dinos ».  Après guerre, tout héros de bande dessinée se doit à un moment de sa carrière de croiser la route des dinosaures. Certains régulièrement comme le téméraire Bob Morane dessiné par Vance ou Coria. Ou les héroïnes de Leloup et Walthéry, Yoko Tsuno et Natacha. Cette dernière dans son 18e album va en rencontrer des dizaines. Adèle Blanc-Sec aussi croise des squelettes de dinosaures ainsi que le célèbre ptérodactyle du premier album.

Dans les BD très récentes, Jean Le Loeuf a particulièrement apprécié l’adaptation du Monde Perdu par Christophe Bec, Negalyod de Vincent Perriot et la série humoristique de Bloz et Cazenove sur les dinosaures qui propose même dans un des recueils une planche sur l’ampelosaurus. 

Maurice Raptor, l’ancêtre



A l’entrée du musée, ne manquez pas Maurice Raptor. Installé à une table de café, il croque (sur papier avec un crayon), un autre dinosaure. Maurice est le premier dinosaure sculpté par Claude Roméro. Il était de l’ouverture en 1992, a passé quelques années dans un placard pour finir élégamment habillé dans le hall.

Menton carré ?

Quand Jean Le Loeuf a découvert l’ampelosaurus, il a rapidement été question d’en fabriquer un animatronic. En se basant sur des cousins, il a indiqué à l’artiste que la bête avait un menton carré. Jusqu’à l’an dernier. En réalité son museau est plutôt allongé. Voilà comment l’ampélosaure, après quelques dizaines d’années de célébrité a succombé à la chirurgie esthétique…

Œufs durs ou mollets ? 

Jamais les chercheurs n’ont retrouvé d’œuf de T-Rex. Un mystère qui semble sur le point d’être élucidé. La semaine dernière, des paléontologues ont déterminé avec certitude que certains dinosaures pondaient des œufs sans coquille. Ou exactement qu’elle était molle, comme les lézards. Ce n’est qu’une hypothèse. Mais elle devient de plus en plus plausible. Si le T-Rex devenu adulte semblait invulnérable avec ses dents et sa carapace, il n’en allait pas de même pour les bébés avant leur éclosion. 





samedi 11 juillet 2020

BD - Plus marrante sera la chute

 


Comment faire rire en trois cases ? Trois dessins, quatre dialogues et au final le lecteur sourit, rit, s’esclaffe, s’indigne parfois. Ils sont rares les bons gagmans. L’abbé, nouveau venu dans cette catégorie assez particulière de la bande dessinée place la barre très haut. Son premier recueil de strips parus dans Fluide Glacial est presque un manuel à montrer à tous les apprentis comiques. 

Pas de personnages récurrents, juste des personnages qu’il maltraite. Des anormaux, horribles, parfois dégoûtants. Mais c’est dans cet excès que l’auteur brille le plus. Comme ces trois gamins déguisés pour Halloween reproduits ci-contre. 

Contrairement aux apparences, le premier n’est pas déguisé en fantôme mais en… tampon hygiénique. Chute gore mais excellente.
 

« 3 cases pour 1 chute », Fluide Glacial, 9,90 €