mercredi 28 décembre 2016

Cinéma : "American Pastoral", l'histoire de la petite fille qui deviendra terroriste

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American Pastoral, tiré d’un roman de Philip Roth, plus qu’un film sur les mouvements révolutionnaires américains des années 60, est l’histoire d’amour fou d’un père pour sa fille


Au sortir de la seconde guerre mondiale, ils représentent tout ce que l’Amé-rique avait de merveilleux. Seymour « Le Suédois » Levov (Ewan McGregor) est la star de son lycée. Sportif accompli, il fait des merveilles dans l’équipe de football. Fils d’un industriel, il prend sa succession à la tête d’une ganterie florissante. Seymour tombe amoureux de Dawn (Jennifer Connelly), la plus belle fille du lycée sélectionnée pour le concours de Miss America.
Un couple parfait qui une fois marié, donne naissance à la petite Merry. Une blondinette espiègle, curieuse mais qui a un problème de bégaiement. Seymour a offert un havre de paix à sa famille. Une grande maison à la campagne entourée de prés où broutent les vaches élevées par sa femme, fermière plus par goût que par nécessité. La petite Merry adore ces vaches et joue souvent avec elles. Mais son problème d’élocution la tient éloignée des enfants de son âge. Cela ne l’empêche pas de tout comprendre à la vie. Elle excècre la violence et aime son père. Mais ne comprend pas pourquoi il ne l’embrasse pas comme sa si belle maman. La première partie du film pose les jalons de cette famille trop heureuse.
■ Violence contre guerre
A 16 ans, Merry interprétée alors par Dakota Fanning, entre en pleine rébellion. Les USA, soi-disant pour se protéger, mènent une guerre sans merci au Vietnam. Les images d’enfants massacrés choquent Merry. Elle découvre que d’autres, comme elle, sont contre la guerre. Elle lit Marx, rencontre des militants pacifistes qui pour certains décident d’utiliser les mêmes armes que leurs ennemis.
Explication houleuse entre l’ado et son père, démocrate et progressiste, mais loin, très loin des mouvements révolutionnaires des grandes villes. Il la consigne dans sa chambre et lui conseille, si elle veut vraiment lutter contre la guerre, de ne pas le faire à New York mais plutôt chez elle, dans sa petite ville, près de ses parents.
Quelques jours plus tard, une bombe pulvérise le bureau de poste. Un employé est tué. Merry disparaît.
Le FBI débarque chez les Levov, tous les indices convergent vers Merry, petite fille devenue terroriste. Les parents sont ravagés. Inquiets surtout. Ils sont persuadés, au début, que Merry a été enlevée. Ou manipulée. D’autres bombes explosent, les traces de Merry sont retrouvées sur place. Dawn, en pleine dépression devient presque folle, Seymour s’accroche, cherchant sans relâche sa fille bien aimée. Il la retrouvera dans la seconde partie du film, particulièrement émouvante.
Ce drame de la vie ordinaire, sans jamais juger, nous rappelle combien l’amour est fragile face à certaines situations. Merry aime ses parents. Un amour partagé. Mais face à la violence du monde, parfois, cet amour protecteur ne suffit pas.
Les trois acteurs principaux signent des performances éblouissantes. Jennifer Connelly se métamorphose à plusieurs reprises durant ces quelques années, en fonction de son état mental et de son aptitude à « oublier » le drame. Ewan McGregor, combattant, acharné, ne changera jamais de ligne. Quant à Dakota Fanning, ce sont presque deux rôles totalement différents qu’elle interprète, avant et après la bombe. Loin, très loin de ses personnages de gamine blondinette. 
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Dakota Fanning, petite star surdouée
american pastoral,ewan mcgregor,dakota fanning,connellyEnfant star, Dakota Fanning semble réussir son passage à l’âge adulte. Pas toujours évident pour ces jeunes acteurs et actrices américains très connus dès leur plus jeune âge. La petite Dakota Fanning a d’abord prêté sa jolie bouille pour des sports publicitaires ou des séries télé. Dès ses premiers pas au cinéma, elle se fait remarquer pour ses dons de comédienne. Elle est la plus jeune interprète jamais sélectionnée au Screen Actors Guild Award pour sa prestation dans « Sam je suis Sam » en 2001.
Coqueluche d’Hollywood, elle est la fille, à tour de rôle en fonction des films tournés, de Charlize Théron, Robert de Niro ou Tom Cruise. Avec ce dernier elle est la co-vedette de « La guerre des mondes » de Steven Spielberg.
Devenue adolescente, place à des rôles un peu plus troubles, notamment en devenant une vampire « méchante » de Twilight. Elle y croise une première fois Kristen Stewart. La blonde et la brune se retrouvent peu de temps après dans le biopic « The Runaways ». L’histoire d’un groupe de rock féminin dans les années 70.
Un premier rôle d’adolescente rebelle, mais en moins extrémiste que sa composition dans « American Pastoral ». Dans ce film d’Ewan McGregor, elle passe de la jeune fille rebelle, prête à toutes les extrémités à une femme cassée, amorphe, totalement résignée. Une performance d’actrice époustouflante qui devrait lui ouvrir encore plus de portes dans ce milieu qui parfois a tendance à oublier les enfants devenus célèbres trop tôt. 

De choses et d'autres : Tweets d'outre tombe


Le réseau Twitter est devenu le grand défouloir de la planète. En 140 signes il faut être percutant et pertinent. Une nouvelle façon de s’exprimer, de faire rire ou dire ses quatre vérités à ceux qui nous énervent. Mais Twitter est récent. Jeff Domenech, auteur de « Tweets post mortem » imagine ce que pourraient twitter les célébrités aujourd’hui disparues. Une sorte d’hommage à leur personnalité, tout en conservant le côté persifleur du réseau. Un florilège classé par catégories, de musique à politique en passant par littérature ou sport. Wolinski prend sa revanche : « Dites aux kamikazes de Daech que depuis mon arrivée au paradis, leurs 72 vierges ne le sont plus ». Coco Chanel donne son avis sur la mode actuelle : « L’élégance se perd de nos jours. Se promener dans la rue avec un maillot du PSG ou de l’OM devrait être passible de la peine de mort ». Au total plus de 300 tweets imaginaires, à picorer avec gourmandise et sans modération.
➤ « Tweets post mortem », Jungle, 9,90 €

mardi 27 décembre 2016

BD : Un «faux» Jeremiah... sans Jeremiah

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Fin janvier, le festival d’Angoulême rend hommage à Hermann couronné Grand Prix en 2016. En plus de la réédition de ses plus grands succès (Bernard Prince, Comanche), le dessinateur belge continue à produire deux albums par an. Infatigable, même s’il n’a plus toute la dextérité de ses meilleures années. S’il poursuit les aventures de Jeremiah en solitaire, ses autres albums « one shot » sont souvent signés de son fils, Yves H. C’est le cas du « Passeur » qui se déroule dans un monde postapocalyptique, très semblable à celui traversé par Jeremiah et Kurdy (ils font même une apparition en début d’histoire). Un couple s’arrête dans une petite ville. Ils ont un plan et de l’argent. Trouvés sur un cadavre. Avec l’espoir de rejoindre le « Paradize », promesse de vie plus douce. Quand ils trouvent enfin le Passeur, ce dernier retient la femme en otage et réclame deux fois plus d’argent. L’homme va se maudire, la femme perdre gros et le Passeur voir la possibilité d’une rédemption. C’est très sombre, pas optimiste pour un sou, parfois un peu compliqué et trop basique dans l’intrigue mais cela reste de la très grande BD par un maître de la couleur directe qui profite de cet album pour faire des expériences entre aquarelle et acrylique.
➤ « Le passeur », Dupuis, 15,50 €

lundi 26 décembre 2016

BD : Prise de tête métaphysique

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Marc-Antoine Mathieu aime innover. Après des albums de BD où il jouait avec les formes, le papier, les surimpressions voire la 3D, il revient au récit plus classique. Format à l’italienne, un seul personnage, pas de dialogues mais un texte narratif sous chaque case. C’est un peu austère au premier abord, mais rapidement on plonge dans cette histoire de recherche d’identité. Un artiste contemporain, après une nouvelle performance dans un musée, se retrouve sans inspiration. Il découvre dans la maison de ses parents récemment décédés une malle contenant du matériel informatique. Ce sont toutes les minutes de ses sept premières années. Il se retire dans un lieu isolé et se plonge dans ce passé dont il ne se souvient pas. Une naissance à rebours qui lui permet (au lecteur également) de se demander « pourquoi sommes-nous celui que nous sommes ? » Un peu prise de tête parfois, mais édifiant quant à la démarche artistique de l’auteur et, en creux, de tout artiste voulant laisser une trace.
➤ « Otto, l’homme réécrit », Delcourt, 19,50 €

dimanche 25 décembre 2016

BD : Prise de tête physique 


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Si vous regrettez les gags signés Claire Brétécher ou les dessins de Reiser, précipitez-vous sur ces « Scènes de la vie hormonale » signées Catherine Meurisse. La dessinatrice de Charlie Hebdo excelle dans ces petites tranches de vie où parfois elle se met en scène. Et si ce n’est pas elle, cela y ressemble... Après l’attentat, la rescapée a mis longtemps avant de réapprendre à vivre. Un long combat contre elle-même raconté dans « La légèreté ». Et puis elle s’est remise à dessiner et raconter ces petites histoires tournant toujours autour du sexe. Ce pourrait être simple, c’est forcément compliqué. Les trentenaires d’aujourd’hui sont passés à la moulinette de son regard aiguisé. Des femmes toujours insatisfaites aux amants de passage en passant par celles qui se veulent mère et maîtresse, les relations sont toujours prétexte à réflexion. On rit beaucoup par la justesse. On croit parfois qu’elle Exagère, mais trop souvent ces personnages existent bel et bien. 80 pages qui résument fidèlement l’état de désir physique d’une certaine France, celle des bobos et autres hipsters des grandes villes. A lire comme un livre d’anthropologie...
➤ « Scènes de la vie hormonale », Dargaud, 17,95 €

samedi 24 décembre 2016

Polar : Agatha Raisin n’a pas la main verte

L’héroïne de M. C. Beaton, présentée comme la nouvelle Miss Marple, amène de l’animation dans son village anglais.

La campagne anglaise, ses vertes pelouses, ses pubs, sa pluie, ses meurtres mystérieux et ses enquêtrices insoupçonnées. Il y a eu Miss Marple d’Agatha Christie et puis plus récemment Agatha Raisin de M. C. Beaton, autre grande dame de la littérature anglaise. Mais là où Miss Marple était sage et bienveillante, démasquant les meurtriers tout en parlant couture avec ses amies, Agatha est plus « cash ». Ses amies elle les retrouve au pub, aime bien boire, se met souvent en colère et en bonne ancienne Londonienne, a tendance à prendre d’un peu haut les provinciaux du village de Corsely dans les Cotswolds.
Pour sa troisième aventure publiée pour la première fois en français dans la collection dédiée à cette héroïne, le lecteur découvre toute la complexité des concours horticoles britanniques. Dans ce petit village, au mois d’août, tous les jardins sont ouverts au public. Le plus beau reçoit un prix décerné par un jury indépendant. Agatha Raisin, de retour sous la brume anglaise après des vacances au soleil (jeune retraitée elle profite de son temps libre) décide de se lancer dans l’aventure.
Mais elle a fort à faire face à une nouvelle arrivante experte en jardinage. Mary Fortune, toujours habillée en vert, encore jeune et au corps parfait, a de plus la mauvaise idée d’être devenue la meilleure amie de James Lacey, le célibataire le plus convoité du village.
■ Étrange plantation
Ce même James avec qui Agatha a résolu ses précédentes enquêtes et qu’elle aimerait bien mettre dans son lit pour pimenter les longues soirées d’hiver solitaires. Agatha est jalouse. Et vaniteuse. Elle ne remporte pas le concours, mais sa rivale non plus. « Quelqu’un avait planté Mary Fortune. Sa tête n’était pas visible : elle était dans la terre. On avait suspendu Mary par les chevilles, avant d’enfouir sa tête dans un grand pot en terre cuite. Ses pieds étaient accrochés par une corde à l’un des crochets plantés dans les poutres du plafond pour y suspendre des pots de fleurs. » Agatha Raisin revit. Enfin un nouveau meurtre dans le village et l’occasion de démontrer toute sa perspicacité pour démasquer le tueur. D’autant que ce drame la rapproche de James...
M. C. Beaton, d’une écriture simple et souvent pleine d’esprit, raconte essentiellement les rapports humains dans un petit village anglais. Un polar provincial en somme. Comme l’œuvre de cette romancière est gigantesque, deux nouveaux romans paraitront tous les trois mois (il y en tout plus de trente enquêtes de Miss Raisin). Après le jardinage, faites une promenade dans la verte campagne en découvrant « Mortelle randonnée ».
➤ « Pas de pot pour la jardinière » et « Randonnée mortelle », deux enquêtes d’Agatha Raisin par M. C. Beaton, Albin Michel, 14 €

vendredi 23 décembre 2016

De choses et d'autres : Noël de bric et de record

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A deux jours de Noël, magasins pris d’assaut et décorations à tous les coins de rue nous le rappellent malgré nous. Les illuminations dans les villages sont redevenues omniprésentes. Oubliées les économies d’énergie. Rien n’est trop beau pour faire pétiller les yeux des petits et des grands. On ne va pas s’en plaindre après deux années assez éprouvantes.

J’ai la chance d’habiter dans une avenue illuminée par la commune. Nous ne fermons pas les volets de la chambre pour le plaisir de nous endormir les yeux dans les étoiles en ampoules leds. Notre salon, pour la première fois depuis des années, est décoré d’une espèce de sapin. La faute à notre petit-fils. A 18 mois, il a déjà tout compris à la magie de la fête et des cadeaux. Même si le soi-disant sapin était le ficus récemment acheté par mon épouse qu’elle a enluminé grâce à trois guirlandes et quelques boules. De toute manière, ce sont surtout les paquets colorés qui ont attiré son œil.
Nos maigres décorations ne font cependant pas le poids face au Canadien Jean-Guy Laquerrel. Ce collectionneur fou détient le plus grand nombre d’objets sur le thème : 25 139 ! Il a commencé à accumuler figurines et autres représentations du bonhomme en rouge en 1988 et a fini par remporter le record en 1994 qui n’était à l’époque que de 1 039 objets. Pas mal pour un personnage prétendument unique. 

jeudi 22 décembre 2016

Roman : Quand l’art danse au « Bal mécanique »

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Pour son second roman, après le très remarqué « La déesse des petites victoire », Yannick Grannec persiste dans sa veine artistico-psychologique en signant un roman sur le phénomène du Bauhaus dans l’Allemagne des années 30 et le pire de la téléréalité. La romancière, à la culture indéniable, parvient à mettre en perspective manipulation des foules présente et passée.
Les lecteurs les plus savants se délecteront des passages historiques sur cette école d’un art nouveau, rapidement détesté par les nazis aux portes du pouvoir. Mais le roman offre aussi une parfaite traduction des méthodes beaucoup plus élaborées qu’on n’y croit pour confectionner une émission de téléréalité. Cette partie du roman est particulièrement édifiante.
Josh Shors, bellâtre imbu de sa personne, dé- barque chez des candidats volontaires pour refaire leur intérieur en une semaine. Chaque semaine une nouvelle famille espère être choisie. Le début du show débute comme un ouragan. Au petit matin, Josh sonne chez les chanceux et se met immédiatement à l’ouvrage. Devant les caméras et les voisins envieux, il détruit méthodiquement le mobilier existant. Comme pour bien faire comprendre aux occupants qu’il y a un avant et un après.
Un début d’une rare violence symptomatique de la télévision d’aujourd’hui où rien ne se fait dans le consensus. Un romancier moins exigeant se serait contenter de cette histoire pour vendre des milliers d’exemplaires en profitant, honteusement de cette mode. Yannick Grannec met la barre beaucoup plus haut. C’est tout à son honneur.
➤ « Le bal mécanique », Yannick Grannec, Anne Carrière, 22 €

DVD et blu-ray : "Equals" ou l'amour devenu maladie contagieuse


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Aimez-vous tant qu’il est temps. Le film « Equals » de Drake Doremus a un peu le rôle d’un lanceur d’alerte pour les générations futures. Cette histoire de science-fiction, dans un avenir proche, fait froid dans le dos. En quelques scènes explicatives, les spectateurs comprennent que rien n’est plus comme avant. Une guerre mondiale a éradiqué la majorité de la population. Les survivants se classent en deux catégories. Ceux vivant dans une enclave sécurisée et travailleuse et les autres, retournés à l’état sauvage dans une zone laissée à l’abandon. « Equals » se déroule dans une ville totalement aseptisée. Toute personne participe à l’effort collectif. En oubliant ses désirs et plaisirs personnels. Un monde terrifiant, fait de routine et d’absence d’émotion. Silas (Nicholas Hoult) est dessinateur. Il a pour mission d’imaginer les images de la conquête spatiale, grand projet censé cimenter le collectif. Il vit seul dans un appartement impersonnel. Ses seules relations extérieures ont lieu lors de son travail. Le soir, avant de se coucher, il joue à construire des puzzles en 3D, comme la majorité de ses collègues. Une vie morne. Sans émotion.


Car c’est là la véritable différence avec notre monde actuel. Personne ne doit avoir d’émotion. Si vous rêvez, pleurez ou souriez, c’est que vous êtes malade, porteur d’un virus qui ne serait pas contagieux mais qui touche de plus en plus de monde. Tout simplement. Dans un premier temps on vous donne des inhibiteurs. Puis, si cela persiste, vous êtes conduit dans un centre, sorte d’hôpital prison où vous aurez tout loisir de vous suicider. À moins que le collectif ne décide tout simplement de vous euthanasier.
Le jeune homme sent sa vie basculer quand il remarque une collègue, Nia (Kristen Stewart), chargée d’écrire les textes allant avec ses dessins. Nia, jeune et jolie, semble diffé- rente. Silas, de plus en plus attiré par elle, se décide, malgré le danger, à l’approcher, la toucher, lui parler. Elle explique alors être une « cacheuse », ces hommes et femmes qui seraient atteints du virus mais qui ne se dénoncent pas aux autorités. Elle joue l’indifférence. Mais elle aussi est attirée par Silas. Ils s’aiment.
Le film, sorti en e-cinéma en France, est d’une esthétique parfaite.Le monde futuriste dé- crit, immaculé, décrit des humains marchant comme des fourmis. Silas et Nia, en redé- couvrant leur humanité, en s’aimant, vont prendre tous les risques. Lassés de se cacher, ils prennent la décision de rejoindre les zones sauvages, là où l’entraide et la solidarité ont encore cours. 
Le film repose en grande partie sur les épaules de Nicholas Hoult (acteur britannique déjà vu dans Kill your friend), celui par lequel on perçoit l’éveil des sens. 
➤ « Equals », Orange Studio, 16,99 € le DVD et 19,99 € le bluray

mercredi 21 décembre 2016

BD : Prise de tête hasardeuse

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Aux USA, « La Loterie », nouvelle de Shirley Jackson parue à la fin des années 40 est très connue. En France, ce texte est quasiment inconnu. On ne dévoilera donc pas ici le final d’une histoire qui ne laisse personne indifférent. Dans une petite ville de province, tous les habitants se préparent à la loterie annuelle. Dans une urne, des papiers vierges sont déposés. Un seul est marqué d’un rond au crayon de papier. Celui qui le tire remporte cette fameuse loterie. Pour illustrer ce monde paysan américain du milieu du XXe siècle on retrouve devant la table à dessin le propre petit-fils de la romancière, Miles Hyman. Ses aquarelles et dessins aux tons pastel donnent une force étonnante à un récit qui restera longtemps dans les mémoires.
➤ « La loterie », Casterman, 23 €