jeudi 2 juillet 2015

Cinéma - « Tale of tales », histoires à frémir

Matteo Garrone, le réalisateur de « Gomorra », abandonne la réalité pour une vaste fresque tirée de trois contes italiens. Histoires dotées d’une distribution prestigieuse.


Trois royaumes, trois histoires tragiques pour une reine et deux rois. « Tale of tales » de Matteo Garrone (présenté en compétition au dernier festival de Cannes) est le méli-mélo de trois histoires indépendantes les unes des autres. Trois légendes où le fantastique a toujours son mot à dire.
A Selvascura, la reine (Salma Hayek) se désespère de ne pas avoir d’enfant. Elle est prête à tout pour sentir la vie pousser en elle. Avec son mari, elle accepte une nouvelle fois de recevoir un sorcier. Il explique qu’une nouvelle vie implique une mort pour l’équilibre du monde. La reine tombera enceinte si elle mange le cœur d’un monstre marin cuisiné par une vierge et chassé par son mari. Le roi tue la bête (et meurt dans l’opération), une servante passe aux fourneaux, la reine déguste. Le lendemain elle enfante d’un garçon, Elias. La servante aussi, Jonah. Des jumeaux qui aiment à se retrouver ensemble. Mais cette complicité rend la reine folle. Elle tente de supprimer Jonas. Ses ennuis débutent.

Puce savante
A Roccaforte, le roi (Vincent Cassel) vit dans la débauche et la luxure. Un jouisseur qui tombe amoureux d’une douce voix entendue dans une ruelle au pied des murailles de son château. Il est persuadé qu’il s’agit d’une enfant de 16 ou 17 ans et la convoite. Mais derrière la porte ce sont deux sœurs très âgées, aux corps prématurément vieillis par les travaux. Comment vont-elles faire pour bénéficier malgré tout des faveurs du roi ? La mystification se termine mal.
Enfin à Altomonte, le roi (Toby Jones) veut préserver sa jolie fille. Cette dernière rêve du chevalier servant. Un pari idiot de son père va la conduire droit dans les bras d’un ogre bestial (Guillaume Delaunay).
Le film, malgré deux heures, semble fluide grâce au montage judicieux où chaque royaume et conte alternent. Les décors sont d’une extraordinaire beauté. Tant dans les châteaux qu’aux alentours, soit dans des vallées verdoyantes ou des montagnes rocailleuses. La distribution très internationale permet de faire passer l’anglais comme langue commune de tournage. Salma Hayek sort des sentiers battus dans le rôle de cette reine aveuglée par l’amour filial. Vincent Cassel en noceur insatiable est parfaitement crédible et Toby Jones, roi lunatique et renfermé, joue la folie avec une facilité déconcertante.
Souvent nommé jamais primé, « Tale of tales » n’a qu’un seul défaut : être trop original dans une production cinématographique très formatée ces dernières années. Mais si les drames sociaux français vous fatiguent, que les biopics manquent d’originalité à vos yeux et que les super héros vous laissent de marbre, ce film vous plaira forcément.
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Bestiaire fabuleux

Film adapté d’un célèbre ouvrage italien, “Le Conte des Contes” de Giambattista Basile, « Tales of tale » regorge de sorcières et autres animaux fantastiques. Ils sont trois à bénéficier de quelques minutes à l’écran.
Trois bêtes monstrueuses qui ont bénéficié des dernières innovations techniques pour être incroyablement réelles.
Tout d’abord le monstre marin. Sorte de salamandre géante, il sommeille calmement avant l’attaque du roi de Selvascura. Son cœur donnera naissance aux jumeaux (mais de mères différentes) Elias et Jonah.
Ils devront unir leurs forces pour combattre dans une sombre galerie souterraine une gargouille volante. Monstre hybride entre la chauve-souris et le dragon, il sera vaincu et se transformera en belle princesse.
Dernière bestiole du film, la puce du roi d’Altomonte. Insecte savant, nourrit du sang royal, il va grossir au point de se transformer en énorme animal de compagnie. Le roi l’aime de tout son cœur. Plus que sa fille ? Cette dernière se le demandera certainement après être passée entre les mains de l’ogre.

mercredi 1 juillet 2015

DVD - Australie cruelle et torride

Le film « Wake in fright » de Ted Kotcheff marque un tournant dans le cinéma australien.

En cette période de canicule, n’espérez pas vous rafraîchir en regardant “Wake in fright”, film tourné en 1970 dans le désert australien. Il fait chaud, très chaud. Des litres et des litres de bières sont ingurgités par les divers personnages . Jusqu’à provoquer une folie absolue où toutes les limites sont dépassées. Film perdu du réalisateur de Rambo, « Wake in fright » (Réveil dans la terreur en français), est ressorti en version restaurée. Un film culte sur la violence des hommes, aux scènes parfois à la limite du soutenable. John Grant (Gary Bond), jeune instituteur en poste dans une minuscule école de l’outback australien quitte sa chambre meublée pour rejoindre sa petite amie à Sydney pour deux semaines de vacances. Après un voyage en train, il doit passer la nuit à Bundanyabba, ville minière, avant de décoller le lendemain matin. Le soir, en cherchant un restaurant, il tombe sur un bar très animé. Le shérif du coin (Chips Rafferty) lui sert de guide.



Après un nombre incalculable de tournées, John joue au pile ou face. Un jeu basique où on peut gagner gros. Lui perd tout ce qu’il possède. Bloqué dans ce trou, il va plonger dans une descente aux enfers au fil de ses mauvaises rencontres. Notamment Doc Tydon (Donald Pleasence), philosophe de la destruction. Cette réalisation dans la canicule australienne est très symbolique. On suit pas à pas la déchéance de cet intellectuel retournant à ses plus bas instincts. Les scènes de chasse au kangourou sont abominables. En 1970, pas de trucage. Quand les animaux sont abattus c’est pour de vrai. Et les trophées sont eux aussi réels. Âmes sensibles s’abstenir.
Dans le DVD et le blu-ray, nombre de bonus sur le tournage, le sauvetage des dernières copies et la restauration avec en prime un entretien de 20 minutes du réalisateur et une présentation de Nicolas Winding Refn (Drive) expliquant pourquoi ce long-métrage est véritablement culte pour toute une génération de réalisateurs.

« Wike in Fright », Wild Side, 25 euros le blu-ray

mardi 30 juin 2015

BD - L'autre grande guerre


Quasiment inexistante il y a cinq ans, la catégorie « science-fiction uchronique militaire » est en train d'envahir les rayons de BD. La faute à Richard Nolane qui, le premier, a imaginé une fin différente à la seconde guerre mondiale. Cette fois c'est Pécau qui écrit un récit se déroulant dans les années 50, au lendemain d'une guerre presque finie. Presque car si les alliés occidentaux ont pris le dessus sur les nazis, il n'en est pas de même sur le front de l'Est. Mieux, Hitler a été renversé et la nouvelle Allemagne s'est alliée avec les Anglais, Américains et Français pour combattre le nouvel ennemi : le communisme. 
Pourtant, au début de la guerre, les aviateurs français ont prêté main forte aux escadrilles de l'armée rouge en URSS. C'est le cas de Georges Charlier, pilote d'essai basé près de Koursk. Mais au lieu de revenir au pays, il est interné dans un camp de prisonniers en Sibérie. Quand, en 1951, il réapparait à la frontière finlandaise, les services secrets hésitent entre lui demander de tester les nouveaux avions d'un certain Marcel Bloch et l'emprisonner pour espionnage. Une série maligne, dessinée par Maza, déjà remarqué dans Wunderwaffen.

« USA Uber Alles » (tome1), Delcourt, 14,95 €

lundi 29 juin 2015

BD - Au sommet de New York


Régis Hautière fait partie des scénaristes qui montent. Il a longtemps été cantonné aux éditions Paquet, mais le succès aidant (notamment le Dernier Envol avec Romain Hugault) il a diversifié sa production. Chez Dargaud il a imaginé Abelard, pour Delcourt il a repris Aquablue et chez Casterman il a écrit la Guerre des Lulus et De briques et de sang. Cette dernière série avec David François au dessin qu'il retrouve pour « Un homme de joie », sous titré également « La grande époque des buildings de New York ». 
Au début du 20e siècle, Sacha, jeune émigré ukrainien, débarque à New York. Il fuit la famine de l'Europe et croit en son destin. Il va survivre dans un grenier, travaillant le jour au sommet des buildings. Mais la roue tourne et un soir, au détour d'une balade, il sauve un certain Tonio qui le prend sous son aile. Tonio d'origine italienne et très impliqué dans la jeune mafia américaine. Un scénario entre histoire et social, avec un brin de romance, le tout mis en images par David François se permettant parfois des doubles pages panoramiques pour montrer toute la démesure des constructions de l'époque.

« Un homme de joie » (tome 1), Casterman, 13,95 €

dimanche 28 juin 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Tous cousins

Et si le sentiment de l'appartenance à l'Europe passait par la famille ? Grecs, Français, Allemands, Irlandais, nous sommes tous cousins. Parfois au centième degré, mais cousins quand même.

Selon les recherches de généticiens de l'université de Leicester en Angleterre, les deux-tiers des Européens modernes descendraient de seulement trois lignées paternelles remontant à l'âge du Bronze. Trois mâles dominants qui ont pris le dessus sur les autres, dispersant leur ADN au gré de leurs conquêtes. Trois "Adam" dont on retrouve l'empreinte partout en Europe.
Les généticiens anglais tablent sur trois chefs de tribu. Certains historiens adhèrent à la même théorie mais supputent que la majorité des Européens appartient à la lignée de Charlemagne, Gengis Khan et du moins connu Niall, Haut Roi d'Irlande du Ve siècle, à l'origine de la famille des Uí Néill, aujourd'hui O'Neill.
Et chacun de se demander s'il est plutôt issu d'un rejeton de l'empereur inventeur de l'école, du redouté pilleur originaire des steppes ou du mystérieux Irlandais.
Personnellement je me suis posé la question et comme une analyse de mes chromosomes Y reste trop coûteuse, je me suis rabattu sur les sites généalogiques.. Les Litout sont peu nombreux en France. Pas plus de quarante dans moins d'une dizaine de départements. Par contre pour le sentiment d'appartenance européenne je n'ai pas d'effort à faire. Litout viendrait de l'expression germanique Liet-Wulf, traduite par peuple-loup. Finalement mon patrimoine génétique s'apparenterait plutôt, non pas à Charlemagne mais au loup-garou.

samedi 27 juin 2015

BD - L'infirmière réveille les morts


Pour lancer une nouvelle bande dessinée de nos jours, mieux vaut faire quelques références à des séries télé qu'à des classiques franco-belges. Alice Matheson (scénario Istin, dessin de Vandaële) fait fort dans le genre. Pour présenter le concept (le pitch dirait le bobo branché), trois références chocs suffisent : « Alice Matheson c'est un peu Dexter qui rencontrerait Urgences et Walking Dead ». Explications. 
Alice Matheson est infirmière. Le premier album se déroule entièrement aux urgences de l'hôpital anglais où elle travaille depuis six ans. Alice, comme Dexter, aime tuer. Une serial killer qui se contente cependant d'abréger les souffrances des malades incurables en phases terminales. Mais tueuse quand même... Problème, sa dernière victime vient de se réveiller et tente de lui becter la cervelle. Nous voilà en pleine épidémie zombie. Ambitieuse, cette série est prévue en six tomes. Ils paraîtront au rythme d'un tous les trimestres, avec différents dessinateurs. Une saison 1 pour parfaire la comparaison avec les séries télé.

« Alice Matheson » (tome 1), Soleil, 14,50 €

vendredi 26 juin 2015

BD - Le Chat-Bouboule en solo


Il a fait ses premiers pas dans la BD des Petits Grumeaux de Nathalie Jomard. Cette illustratrice, par ailleurs maman de deux gamins facétieux, a également un pauvre chat. Pauvre car il est devenu un jouet essentiel aux enfants grumeaux. Il n'a que rarement le beau rôle dans ces gags déjà édités par Michel Lafon. Mais les chats, c'est bien connu, sont les véritables maîtres du monde. 
Donc le chat-Bouboule devient héros à part entière d'une BD à son nom. Toujours avec Nathalie Jomard aux manettes, notre grosse boule de poils peut enfin se venger des brimades supportées depuis trop longtemps. Ces dessins d'humour sont tout à fait dans l'air du temps. On s'aperçoit, malheureux humains que nous sommes, que la vie d'un chat est souvent plus cool que nos existences stressantes. Il s'amuse d'un rien, dort quand il veut, mange à volonté et se fait tout pardonner (du canapé déchiqueté au vol du poulet rôti en passant par la litière renversée) avec un câlin doublé d'un léger ronronnement. Sale engeance !
« Chat-Bouboule », Jungle & Michel Lafon, 12,95 €

jeudi 25 juin 2015

Cinéma - Dans la tête d'une petite fille avec "Vice Versa"

Formidable idée que celle de « Vice Versa ». Les émotions d'une petite fille sont personnalisées dans son esprit. Un dessin animé plus adulte qu'il n'y paraît.  


Riley a 11 ans. Fille unique, elle a tout pour être heureuse. Des parents aimants, des amis fidèles, une passion pour le hockey sur glace et une propension à rêver, insouciante. Si cet épanouissement semble naturel, il doit en fait beaucoup aux émotions qui coordonnent l'esprit de Riley depuis le poste de commandement de son esprit. Les cinq premières minutes de « Vice Versa » expliquent comment cela fonctionne. Cinq émotions principales sont à l'œuvre en permanence. Peur, Colère, Dégoût, Tristesse et Joie. Cette dernière est la dominante de l'humeur de Riley. Virevoltante, toujours à l'affût de trouvailles pour embellir le quotidien de la petite fille, elle fait tout pour que chaque journée soit réussie et se termine par de bons souvenirs. Généralement, c'est très facile. Mais à 11 ans, Riley n'est plus tout à fait une petite fille sans encore être une adolescente. Cela bouillonne dans sa tête parfois, Colère l'emporte, Dégoût a son mot à dire aussi.
Alors quand les parents annoncent à Riley qu'ils vont quitter leur Minnesota un peu perdu pour s'installer à San Francisco, Joie tente de conditionner Riley pour qu'elle profite de ce changement. Mais dans les faits, les contraintes sont les plus fortes. La maison est moins belle, les amies sont trop loin, les écoliers sont hostiles et sa chambre sinistre. Rien ne va plus dans le centre de commandement. Malgré tout son enthousiasme, Joie semble dépassée. Et Tristesse prend le dessus involontairement. La personnalité de Riley va-t-elle être changée au point de perdre tous ses repères, tant sur le plan familial qu'en terme d'amitié ? Tout le suspense du film est dans cette course contre la montre de Joie.

Deux univers
L'idée du film est venue à Pete Docter (réalisateur de Là-haut) en regardant ses enfants grandir. Et de se demander souvent, face à leurs réactions parfois déroutantes, « Mais que se passe-t-il dans leur tête ? » Et d'imaginer l'esprit de Riley, fonctionnant comme un gros ordinateur piloté par plusieurs entités. Les deux mondes ne se rencontrent jamais, mais sont totalement interdépendants. Deux univers, deux styles pour un même film. Si Riley est animée de façon très classique, les cinq émotions sont elles beaucoup plus cartoonesques. Couleurs criantes (vert brocolis pour Dégoût), formes caractéristiques (Colère est carré comme une brique, Peur filiforme et fuyant comme un serpent) et exagérations sans limites caractérisent l'esprit de Riley. Même si en théorie c'est le monde de l'infiniment petit, c'est là que les décors les plus gigantesques sont créés, des îles de la personnalité au monde de l'imaginaire en passant par le pays des rêves. Toutes les possibilités de l'animation sont exploitées dans ces séquences particulièrement réussies.
Mais « Vice Versa » reste un film intelligent et pédagogique, d'une grande utilité pour les parents. Il décortique le fonctionnement de la pensée, la construction d'une personnalité, comment on parvient à surmonter ses peurs et déceptions. Et quand l'émotion prend le dessus sur l'humour, on sait que l'on se trouve face à un petit chef-d'œuvre de subtilité.  
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Les voix de l'esprit

Les émotions qui évoluent dans l'esprit de Riley, la petite fille, bougent, s'agitent et surtout parlent. Le casting voix du film est donc essentiel pour la réussite d'un tel film. Dans la version française, les producteurs ont fait le choix d'acteurs en plein devenir. Joie, qui a le rôle le plus important et le plus compliqué revient à Charlotte Le Bon. La jeune Canadienne, ancienne Miss Météo à Canal+, met tout son dynamisme au service de cette tornade qu'est Joie. Tristesse, l'autre personnalité essentielle du film, est « interprétée » par Marilou Berry. Timide, hésitante, toujours désolée, elle est tout en retenue. Autant Joie peut hurler et chanter, autant Tristesse pleure et gémit. Le duo fonctionne idéalement. Durant une bonne partie du film elles sont perdues dans la mémoire centrale de Riley, impuissantes face à ses changements de personnalité, perdues dans ce dédales de souvenirs inutiles.

Pour Peur, Pierre Niney est méconnaissable, Mélanie Laurent apporte la distinction et le dédain nécessaire à Dégoût et Colère explose grâce aux jurons de Pierre Lellouche. Enfin Didier Gustin apporte sa fantaisie à Bing Bong, l'ami imaginaire de Riley, mélange d'éléphant et de chaton avec un corps en barba-papa...

mercredi 24 juin 2015

BD - Cadavre encombrant

La bande dessinée n'a pas de frontières. Si ce mode d'expression est très populaire en France et en Belgique, partout ailleurs en Europe il existe un vivier d'auteurs bourré de talent. Moins connus que les Italiens ou les Espagnols, les Grecs sont eux aussi d'excellents raconteurs d'histoire. Athanassios Pétrou a illustré un scénario de Tassos Zafiriadis et Yannis Palavos. Il a la barbe du Père Noël mais son costume n'est pas rouge. Que du noir. Logique, il est croque-mort. 
Dans cette Grèce souffrant de canicule, la chambre froide des Pompes funèbres Léonidas tombe en panne. Au plus mauvais moment. Dans un cercueil, le cadavre d'un vieux, découvert dans son appartement un mois après sa mort, pue abominablement. Le croque-mort est donc chargé de le conduire dans la campagne pour passer un week-end sans empuantir tout le quartier. Deux nuits et une journée avant l'enterrement le lundi matin. L'occasion pour le croque-mort de gamberger sur son existence, ses ratés, ses déceptions. 
Le dessin de Pétrou, en couleurs directes, est d'une grande beauté. Quant à l'histoire, elle prend aux tripes.

« Le croque-mort », Steinkis, 12,95 €

mardi 23 juin 2015

BD - Ric Hochet, même pas mort !


Les héros de BD peuvent-ils survivre à leurs créateurs ? Cette question revient régulièrement en fonction des disparitions des grandes gloires de la BD. Quand Tibet, dessinateur de Ric Hochet, meurt soudainement, l'aventure en cours n'est pas terminée. Elle sera publiée en l'état, avec simplement le scénario d'André-Paul Duchâteau pour savoir qui a tué (le principe de toutes les enquêtes du jeune et impétueux journaliste). 
Quelques années plus tard, le reporter de la Rafale est de retour pour des enquêtes développées sous la houlette de nouveaux auteurs. Zidrou se charge du scénario et Van Liemt du dessin. Un pari risqué car tout en conservant l'esprit d'origine, il est clairement demandé aux nouveaux venus de moderniser et dépoussiérer une recette efficace durant de longues décennies mais aujourd'hui complètement obsolète pour ne pas dire ringarde. 
Certains puristes vont hurler au sacrilège, mais finalement voir Ric en slip et Nadine entièrement nue est une évidence qu'on ne pouvait plus nous cacher. Quant au méchant de ce retour, c'est un revenant aussi. Mais il ne faut pas trop en dire...