samedi 11 janvier 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Tremblez bonnes gens, Fantômas est de retour


Tremblez bonnes gens, Fantômas est de retour. Il va sévir cette nuit sur Arte. La chaîne entend célébrer le centenaire de la première guerre mondiale. Et avant de plonger les téléspectateurs dans l'enfer des tranchées, elle propose ce week-end une programmation consacrée à l'avant-guerre, notamment autour de la culture. C'est dans ce cadre que Fantômas va débarquer sur les écrans. Pas celui des films d'André Hunebelle avec Jean Marais et Louis de Funès. Non, le Fantômas choisi par Arte est la version muette et en noir et blanc de Louis Feuillade. Après un documentaire pour présenter le personnage imaginé par Pierre Souvestre et Marcel Allain, vedette de 32 romans, diffusés sous forme de feuilletons dans les meilleurs journaux, vous pourrez replonger dans l'ambiance d'époque avec les 5 films de la saga datant de 1913 et 1914. Durant la nuit de samedi à dimanche, tremblez face à "Fantômas à l'ombre de la guillotine", "Fantômas contre Juve" et "Le mort qui tue". Dans la nuit de dimanche à lundi, prolongez le cauchemar avec "Fantômas contre Fantômas" et "Le faux magistrat". Ces chefs-d'œuvre du cinéma populaire sont diffusés dans une version restaurée et agrémentée d'une musique de Yann Tiersen.
Le méchant absolu, masqué et sans pitié, est pour certains l'ancêtre des super-héros, version maléfique. Un personnage à jamais ancré dans la mémoire collective. Il inspire même la nouvelle génération avec la sortie (le 17 janvier) du second tome de "La colère de Fantômas", BD de Bocquet et Rocheleau aux éditions Dargaud.

vendredi 10 janvier 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Séparation de biens

On a beau s'aimer, il n'est pas obligatoire de tout partager. L'Insee, selon une récente étude, souligne le recul du mariage et la hausse du régime de la séparation de biens. Cette tendance est beaucoup plus généralisée qu'on ne le croit. Des années de vie commune n'empêchent pas les petites mesquineries égoïstes.
Quelques exemples pour savoir si votre amour est véritablement payé de retour. Madame, si l'homme avec qui vous partagez votre quotidien hésite toujours à vous prêter sa voiture, n'y voyez pas une cause de divorce. C'est personnel une voiture. Et puis quand vous la rendez il doit à nouveau régler le siège, les rétroviseurs et faire le plein... De toute manière, il ne la prête pas à sa maîtresse non plus. Pas de jalouses. Si de plus il ne vous autorise pas à utiliser sa carte bleue, ce n'est pas par défiance. Il applique simplement ses convictions politiques. Non, la France ne sortira pas de la crise en relançant la consommation. Sans compter que tous les vêtements qui vous plaisent sont fabriqués à l'étranger.
Par contre, remettez sérieusement en cause son amour pour vous si, après lui avoir reproché de ne jamais participer aux tâches ménagères, il se contente, à la fin du repas, de débarrasser son assiette (jamais la vôtre) en l'abandonnant, sale et non rincée, dans l'évier.
Dans l'autre sens, messieurs, ne soyez pas offensé si votre épouse ou compagne refuse que vous portiez ses sous-vêtements. Ce n'est pas parce qu'elle ne vous aime plus. Juste un problème de taille. Et d'orientation sexuelle. Mais, ça, c'est votre problème, pas le sien...

(Illustration extraite de la BD "La faute aux Chinois" Futuropolis)

BD - Virus révolutionnaire dans Metronom'


Dans le genre « Ne vous plaignez pas du présent, ce sera pire dans le futur », la série « Metronom' » de Corbeyran et Grun en impose. Vraiment pas réjouissant l'avenir décrit par les deux auteurs bordelais (qui parviennent quand même à glisser une pub subliminale pour les vins de Graves). Dans quelques décennies, un pouvoir autoritaire et policier bride la liberté des citoyens. Et pour abolir la moindre velléité de rébellion, le gouvernement a interdit toute création artistique. 
L'histoire, assez dense, se déroule sur plusieurs niveau. Il y a la fuite d'une famille et la mission d'un couple pour récupérer un savant dans le coma. Ce dernier serait à l'origine d'un virus venu de l'espace. Il a muté et est dangereux. En fait, à la base, il devait simplement augmenter les envies de révolte du peuple. Mais le meilleur dans cette BD est le travail d'un petit groupe de résistants. Ils écrivent et impriment un livre illustré pour dénoncer la dictature. Le prochain coup d'éclat, se sera en public. Ils répètent en secret une pièce de théâtre. 
Ce qu'ils ne savent pas c'est qu'il y a un traitre dans leurs rangs, Radcliffe, un policier infiltré. Mais qui sait, l'art est parfois plus fort que la violence et l'intolérance.

« Metronom' » (tome 4), Glénat, 14,50 €

jeudi 9 janvier 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Comment ne pas paniquer en public ?

L'appât du gain permet de se sublimer. Même si parfois cela semble mesquin. Et puis il y a ceux qui n'ont pas besoin de quelques dizaines de milliers de dollars supplémentaires.
Prenez Michael Bay. Ce réalisateur américain à qui l'on doit, notamment, la série des "Transformers" avec Megan Fox et Shia LaBeouf a accepté d'intervenir en public pour vanter les mérites de la nouvelle technologie Samsung, de l'écran incurvé. Problème : ce n'est pas parce que l'on peut diriger les plus grandes stars de la planète et commander à des équipes techniques pléthoriques que l'on est à l'aise sur des planches, en direct et en public. Michael Bay, bien conscient de ses limites dans l'exercice, a prévu de lire son intervention sur un prompteur. Mais la technologie sud-coréenne fait faux bond et le texte cesse de défiler. Complètement tétanisé, le réalisateur répète trois fois "I'm sorry... » avant de piteusement quitter l'estrade sans un mot d'excuses. Le lendemain seulement, il reconnaît, par écrit, que "les événements en direct ne sont pas mon truc."

La prochaine fois, avant son intervention, il devrait faire des exercices de "tapping" préconisés par la psychothérapeute Sarah Frachon. Ils consistent à se tapoter la tête et d'autres parties du corps en se répétant que l'on a confiance en soi. La séance dure une dizaine de minutes et doit être répétée 21 jours d'affilée. À la vue des vidéos de démonstration, ça a tout l'air d'une belle escroquerie. À moins qu'apprendre à être ridicule en privé permette de s'assumer en public.

DE CHOSES ET D'AUTRES - Merkel belle chute !

Si l'Allemagne brille sur les podiums sportifs et caracole en tête de l'économie mondiale, sur des skis, c'est une autre histoire. Après Michael Schumacher grièvement blessé, c'est la chancelière allemande qui nous refait le sketch des Bronzés font du ski. Elle s'est fêlé le bassin après une chute lors d'une excursion en ski de fond.
Si Schumi faisait du hors piste au milieu de rochers, la femme la plus puissante du monde s'est lamentablement "vautrée" sur un parcours hyper sécurisé. Il me tarde de voir la séquence en caméra "GoPro" au prochain bêtisier de fin d'année.
Durant leurs vacances, les chefs d'état veulent faire comme certains de leurs concitoyens. Un peu d'exercice physique ne peut pas faire de mal ! Eh bien si, le sport tue. Pas autant que la cigarette, certes, mais mieux vaut y aller à l'économie. On se souvient du malaise de Nicolas Sarkozy en plein jogging. On court moins de risque avec François Hollande. Le manger de macarons (compétition culinaire assimilée à un sport dès que l'on dépasse les dix unités) est sans danger. Pas le moindre risque d'accident, si ce n'est digestif. Et même si notre président se prend de la folle envie de faire du ski, sa supposée mollesse le met à l'abri de toute fracture en cas de chute.
Un qui aime le danger, c'est Poutine. Impatient de lancer les Jeux Olympiques, il vient de tester le parcours du slalom spécial et pourrait donner des leçons à Angela Merkel. A moins que cette dernière ait mis en scène cet accident pour éviter de se rendre à Sotchi sans provoquer de brouille diplomatique...
Chronique parue mercredi en dernière page de l'Indépendant. 

Cinéma - Sorcières et victimes hilarantes

Les Sorcières de Zugarramurdi font un peu peur et beaucoup rire.

Alex de la Iglesia, réalisateur espagnol, ne doit pas aimer être catalogué. Sa filmographie de plus en plus importante est d’une rare diversité. S’il a un goût prononcé pour les séries B (horreur et fantastique), il ne crache pas sur la comédie, a déjà réalisé un thriller et même des drames.

Avec Les Sorcières de Zugarramurdi il revient à ses premières amours, le fantastique, mais avec une grosse dose de gags et un soupçon de critique sociale.
Ça débute comme un film d’action, cela bascule dans la comédie loufoque pour s’achever dans le grand guignol fantastique. Un film, trois genres, des acteurs de toutes les générations et surtout des dialogues aussi percutants qu’une percée de Messi balle au pied (pour rester dans la métaphore ibérique). L’opposition entre ces hommes, tous dans des situations compliquées avec leurs compagnes (de la séparation à l’objet sexuel) et ces femmes- sorcières qui ne trouvent les mâles bons qu’en petits morceaux et longuement mijotés dans de grosses marmites, est une source inépuisable de bons mots.
Hold-up costumé
A Madrid, jour d’animation sur la Puerta del sol. Malgré la foule et les artistes de rue, des convoyeurs de fonds viennent récupérer l’or vendu par les petites gens durement touchées par la crise. Quand Jésus Christ entre dans la boutique, ce n’est pas la grâce qui touche les clients mais la peur. Il est armé et braque la boutique. Le bandit est aidé par un soldat vert, Bob l’éponge, Daisy, un homme invisible et... Sergio, son fils âgé d’une dizaine d’années. Le hold-up tourne mal. Bob l’éponge est criblé de balles, l’homme invisible se mange un lampadaire...
Jésus, le soldat et Sergio prennent la fuite à bord d’un taxi. Ils foncent vers la France mais n’atteindront pas la frontière. Arrivés à Zugarramurdi, petit village basque, ils tombent dans les griffes d’horribles sorcières.
L’affrontement sera très mouvementé jusqu’à la scène finale et l’apparition de la mère de toutes les sorcières, sorte de créature mutante entre un King Kong femelle et une divinité sortie de l’imaginaire de Botero.


Cinéma - Philomena, quintessence de l'amour maternel

50 ans après, Philomena, tente de retrouver la trace de son enfant, Anthony, adopté quand elle était adolescente. En compagnie d'un journaliste, cette quête se transforme en enquête.

Parfait dosage entre intelligence, émotion et humour, le film de Stephen Frears ne peut laisser personne indifférent. Surtout pas les mères. Ni leurs enfants. C'est en cela que Philomena est universel et recommandable en tout point de vue comme parfait antidote à une époque égoïste et dénuée de toute compassion.
Le film doit beaucoup à l'interprétation de Judi Dench, grande actrice anglaise, parfaite dans le rôle de cette vieille dame, pétrie de foi catholique, mais rongée par le remords. Mais l'ensemble fonctionne grâce à l'opposition avec le journaliste Martin Sixsmith qui endosse les traits de Steve Coogan, également producteur du film. Martin, ancien de la BBC, vient d'être viré de son poste de directeur de la communication d'un ministre travailliste. Il a servi de fusible après une bévue du cabinet. Il ne se laisse pas faire, tente de dire sa vérité. Le rouleau-compresseur de la communication des puissants est cependant beaucoup plus forte. L'avant-propos est important car il façonne la personnalité de Martin. Sûrement trop snob, mais attaché aux faits et obnubilé par le triomphe de la vérité.

Mère célibataire
Dépressif, au chômage, il se résout à accepter l'offre d'un grand magazine à faire de « l'aventure humaine », genre qu'il exècre. La fille de Philomena est entremetteuse. C'est elle qui parle pour la première fois à Martin de l'histoire de cette fille mère, placée chez les sœurs après la découverte de sa grossesse et à qui on a enlevé son bébé. C'était il y a 50 ans. Philomena a refait sa vie. Longtemps infirmière, elle est à la retraite. Cette Irlandaise pur jus est toujours catholique. Malgré tout le mal causé par les « méchantes nonnes » à cette jeune fille qui a « fauté ».

Martin et Philomena se rendent au couvent de Roscrea pour tenter de trouver la trace de cet enfant qui aujourd'hui doit avoir 50 ans. Ils se heurtent à un mur. Et de toute manière toutes les archives ont brûlé... Alors que Philomena est sur le point de se résigner, Martin découvre que tous les enfants irlandais nés à Roscrea, ont été adoptés par des couples d'Américains. La suite de l'enquête se fera à Washington, voyage quasiment royal pour une Philomena émerveillée par la grosseur des portions aux USA. Un voyage en tête à tête entre le journaliste trop sérieux (qui en plus a longtemps été en poste pour la BBC aux USA) et la vieille dame. Un décalage qui amplifie l'affrontement entre ces deux archétypes britanniques : l'intellectuel lettré citant TS Eliot et la simple employée toujours surprise par les rebondissements prévisibles des romans à l'eau de rose. Un rebondissement, il y en un d'énorme au milieu du film. On craint alors que Stephen Frears ne tourne en rond, rallonge la sauce pour tenir la distance. C'est oublier le talent du cinéaste et surtout sa fidélité à l'histoire véritable servant de base. Résultat, le rire cède la place aux larmes, la comédie au mélodrame. Sans jamais trop en faire. 




mercredi 8 janvier 2014

BD - Âmes sœurs en péril dans la saison 2 d'Alter Ego


Après la claque de la première saison, Alter Ego est de retour pour le prolongement d'une expérience toujours aussi originale. Entre thriller scientifique et fantastique, les six premiers albums, indépendants les uns des autres, permettaient une vision globale de l'histoire avant de se plonger dans le 7e, dénouement du drame. Le tout publié en une petite année. Succès aidant, Renders et Lapière, les scénaristes, imaginent cette suite. 
Trois ans après la révélation de l'existence d'Alter Ego (des hommes et femmes liés les uns aux autres malgré la distance, dont la santé est tributaire de celle de tout le groupe), Noah et Zelia, deux des personnages de la saison 1, ont créé une communauté religieuse sur une petite île des Canaries. Ils y prêchent l'amour de son prochain, la décroissance et l'autosuffisance. Un discours de paix attirant des dizaines d'adeptes. Parmi eux Teehu, une jeune Australienne au centre de ce premier album. 
Elle est réceptive aux théories de Noah. Elle a également le don de voir les alter ego des gens qu'elle touche. Un don qui la mettra en fâcheuse posture. Toujours aussi passionnante, la seconde saison de la série est dessinée par Efa et Erbetta.

« Alter Ego » (saison 2, tome 1), Dupuis, 12 €

mardi 7 janvier 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Sécessionnistes de toutes nationalités


Et si l'année 2014 était marquée par une vague de sécessions ? Près de nous, en Catalogne sud, un hypothétique référendum pourrait diviser l'Espagne. Même possibilité pour la Grande-Bretagne peut-être dépouillée de l'Écosse. Ces peuples vont-ils contre le sens de l'Histoire ? L'exemple des Balkans montre que les frontières ne sont jamais figées.

Et ce mouvement sécessionniste pourrait aussi toucher la première puissance mondiale. Composé de 50 états, les USA connaissent en permanence des sautes d'humeur de comtés, villes ou vastes régions. Une carte virtuelle, dévoilée cette semaine par le Washington Post, montre les USA composés de 124 états. Un historien géographe, Andrew Shears, compile toutes les tentatives d'indépendance pour arriver à ce chiffre.
Une mosaïque de territoires aux noms étonnants, comme cette minuscule principauté MacDonald entre Arkansas et Missouri ou la "Petite Égypte" à proximité de l'Illinois. Comment appellerait-on les habitants de l'état de Yazoo issu d'une partie du Mississippi ?
La Californie est un cas à part. Depuis toujours le puissant état de la côte ouest, exactement comme la Catalogne, affiche des velléités d'indépendance pure et simple. Il existe aussi des projets de partition. L'un d'entre eux pourrait bien voir le jour prochainement. Le nord, avec l'ajout de quelques comtés de l'Oregon, pourrait être rebaptisé état de Jefferson. Cela a déjà été le cas durant l'année 1941. Un mouvement bref et original : la sécession n'était effective qu'un jour par semaine, le jeudi...

lundi 6 janvier 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - L'autoroute et les Elfes

La mise en chantier de certaines grosses infrastructures cause souvent des désagréments. On se souvient de la bataille des opposants à la ligne THT entre la France et l'Espagne. Une histoire de paysage.
En Islande, c'est une autoroute pour relier la péninsule d'Alftanes à la capitale Reykjavík qui pose problème. L'association Friends of Lava, mouvement proche des écologistes mène un combat sans précédent pour empêcher le début des travaux. La pollution n'est pas en cause. Ni l'argument économique. L'autoroute sera utile et certainement très fréquentée par les riverains. Non, le souci réside dans le tracé choisi. Il passe au cœur d'un territoire colonisé depuis des millénaires... par les Elfes.
Friends of Lava a pour but de préserver les habitats elfiques en Islande. Dans ce pays rude et sauvage, tout ce qui touche au peuple invisible est pris au sérieux. Conséquence, l'association a obtenu un sursis du gouvernement avant le début des travaux. Le projet d'autoroute n'est pas abandonné. Il est simplement mis en veille, le gouvernement acceptant de « laisser un peu de temps aux Elfes pour déménager ». Chez nous, certaines décisions politiques sont hallucinantes. Les Islandais font beaucoup mieux !
PS : pour se faire une idée de l'Islande sans se geler, lisez un roman d'Arnaldur Indridasson (aux éditions Métailié, n'importe lequel !) et vous serez conquis. Pour les paysages grandioses, allez voir « La vie rêvée de Walter Mitty » de Ben Stiller actuellement au cinéma.
PS bis : L'office de tourisme islandais peut me joindre à cette adresse mail : litout@gmail.com