jeudi 24 février 2011

BD - Débâcle et exode


En mai 1940, quand l'armée allemande a lancé sa grande offensive contre la France, l'Etat a rapidement compris qu'il y avait urgence à sauver ce qui pouvait l'être. Un exode massif de civils, des fantassins dépassés, sans ordres et perdus : en quelques jours le pays s'est transformé en un vaste capharnaüm. 

Cette période très particulière de l'Histoire de France a , inspiré Laurent Rullier. Il signe un scénario réaliste, avec une bonne dose de bravoure. Illustrée par Hervé Duphot à l'élégant trait ligne claire, cette bande dessinée suit deux militaires français (un officier tête brûlée et un soldat mécano très titi parisien) ayant une mission à remplir. Ils doivent permettre à un savant de rejoindre l'Angleterre. Il mène des recherches sur l'uranium déjà considéré comme l'arme absolue du futur. 

Le problème, en plus de l'avancée des Allemands, c'est que le savant est en chaise roulante et accompagné de ses deux filles, ravissantes jeunes femmes aux caractères forts et entiers mais totalement opposés.

« Les combattants » (tome 1), Delcourt, 13,95 € 

mercredi 23 février 2011

Polar - Violeur islandais

Qui a assassiné Runolfur ? Elinborg, l'adjointe d'Erlendur, héros récurrent d'Arnaldur Indridason, enquête sur une victime qui aurait pu être suspect.



L'Islande, ses fjords, ses geysers et ses écrivains de polars. Ce petit pays (par sa population, pas sa taille) a fait un grand bond en matière de considération depuis que les romans d'Arnaldur Indridason ont été traduits un peu partout dans le monde, en 35 langues. Un succès qui doit autant à ses intrigues qu'à ses personnages. Dans « La rivière noire », dernier roman paru en France, il donne la vedette à Elinborg, l'adjointe du commissaire Erlendur parti en vacances.

Pas facile de vivre en Islande. Il y fait froid et le taux d'ensoleillement est ridiculement bas, notamment en hiver. A Reykjavik, heureusement, il existe nombre de clubs et boites de nuit où il y a possibilité de se distraire et de faire des rencontres. Dans les premières pages, le lecteur suit un homme ayant toutes les caractéristiques du violeur en chasse. Au troisième établissement visité, il découvre la proie idéale. « C'était une brune au visage plutôt fin, même si elle était un peu ronde ; ses épaules étaient recouvertes d'un joli châle, elle portait une jupe qui l'habillait avec goût ainsi qu'un t-shirt de couleur claire sur lequel on lisait l'inscription San Francisco : une minuscule fleur dépassait du F. » L'homme aborde la jeune femme, la met en confiance et... On ne connait pas la fin de la rencontre. La suite du roman, le lecteur la passe en compagnie d'Elinborg. Elle prend en charge une enquête peu banale. Se rendant sur les lieux du crime, « la première chose qui apparut à Elinborg fut le cadavre d'un homme jeune, gisant au milieu du salon, et dont le pantalon était baissé sur les chevilles. Il n'avait pour vêtement qu'un t-shirt maculé de sang portant l'inscription San Francisco. »

Odeur épicée

Runolfur, mort égorgé, était un célibataire sans histoire. Travaillant pour une entreprise de téléphonie, il pratiquait la musculation, n'avait pas de petite amie et se passionnait pour les films de super-héros. Un portrait trop parfait, qui vole en éclat quand la policière découvre dans ses poches du Rohypnol, la drogue du viol. De plus, un châle est retrouvé sous le lit. Un châle portant des odeurs de tandoori. Elinborg, cuisinière émérite, reconnaît l'épice indien et cela la conduit sur la piste d'une jeune fille, Nina. Est-ce elle qui a tué Runolfur ? Etait-elle victime du violeur avant de l'égorger ? Elinborg se retrouve avec un suspect certainement victime et une victime qui a des airs de violeur.

Arnaldur Indridason, sans Erlendur, son héros bourru et aux réactions imprévisibles, signe un roman plus sage, plus humain, moins torturé. Elinborg est certes une bonne policière, mais c'est aussi une mère de famille. Le soir, elle tente d'oublier ces enquêtes peu reluisantes et de comprendre ses enfants, un ado rebelle et une petite surdouée. Elle tentera aussi de mieux connaître Runolfur. Pour cela elle devra se rendre dans une petite ville de province, loin de tout. L'Islande profonde si différente de Reykjavik la moderne. Elle y rencontrera la mère de la victime, découvrira que le père est mort dans un accident de la circulation et que Runolfur avait coupé les ponts avec son passé et tous ses amis d'enfance. Au fil des chapitres, on découvre qui était vraiment cet homme solitaire, ce qu'il fuyait et quelle rivière noire coulait au fond de son âme.

« La rivière noire », Arnaldur Indridason, Métailié noir, 19 € 

lundi 21 février 2011

BD - Bourreaux insulaires


Gweny, une adolescente taciturne, cherche son père. Il y a des années il est parti à la recherche d'un trésor après avoir trouvé en bord de mer une mystérieuse carte dans une bouteille. En trouvant elle aussi une carte, elle se doute que le moment est venu de partir à l'aventure. 

En compagnie de marins peu scrupuleux elle aborde quelques semaines plus tard cette île se révélant plus mortelle que mystérieuse. Car c'est là qu'est installée une école de bourreaux. Les cartes au trésor servent d'appât pour amener des cobayes servant aux exercices pratiques des élèves. 

Ce scénario aussi farfelu qu'étonnant est issu de l'imagination de Fabien Vehlmann refusant décidément de se laisser enfermer dans un style donné. Il est illustré par Jason, auteur norvégien installé à Montpellier, virtuose de la Ligne claire animalière. 

Simple, précis, efficace, ce bel album aurait parfaitement eu sa place dans la collection Shampoing de Lewis Trondheim.

« L'île aux cent mille morts », Glénat, 15 € 

dimanche 20 février 2011

BD - Mina s'émancipe


Le succès de Carmina, série jeunesse de Lorris Murail et Laurel, a donné des idées aux auteurs. La petite sœur de Carmina, Mina, s'émancipe et a droit à sa propre collection. 

Mina, intelligente, curieuse et férue d'ésotérisme. Aidée par Grimoire, un programme informatique révolutionnaire, elle se transforme sur le net en Madame Divina, vieille dame un peu sorcière, un peu voyante, monnayant ses connaissances pour les victimes de fantômes, vampires et autres loups-garous. Dans ce premier album, Mina va se pencher sur le cas de la jeune Julie, bibliothécaire retrouvée inanimée dans « l'enfer » de son lieu de travail. 

Déguisée en Divina, Mina se laisse enfermer dans cette pièce sinistre et affronte, la nuit venue, les spectres et autres monstres qui sortent des livres les moins recommandables de la création.

Le scénario de Lorris Murail, par ailleurs romancier pour la jeunesse, allie suspense et gags. Le tout est illustré par Laurel qui s'affirme de titre en titre comme une dessinatrice à la forte personnalité, ayant trouvé son style, spontané et moderne, grâce à son blog.

« Les enquêtes surnaturelles de Mina » (tome 1), Vents d'Ouest, 9,95 € 

samedi 19 février 2011

BD - Souvenirs de vacances


Ce joli roman graphique de plus de 100 pages a des airs de livre pour enfant. Tous les protagonistes ont moins de 10 ans et l'action se déroule dans un petit village durant les grandes vacances. Mais les thèmes abordés par Blaise et Robin Guinin, les auteurs, sont très adultes. 

Notamment la vengeance et la violence. Pierrot se souvient et raconte. Cet été-là, avec ses deux copains, Florentin et Xavier, ils décident de construire une cabane dans un arbre idéalement placé. Une semaine d'efforts et leur palais est prêt. Ils l'admirent, fiers de leur travail. Ils ne se doutent pas que c'est la dernière fois. Le lendemain la cabane est détruite. 

Sans preuve, ils accusent la bande rivale formée de Julie et des jumeaux. Ce n'est pas la guerre des boutons qui se rejoue mais une véritable guerre qui fera de graves dégâts dans les cœurs de ces enfants aux raisonnements d'adultes. 

Ce récit, parfois un peu trop manichéen, est implacable de logique. Jusqu'au geste de trop, définitif, irrémédiable. La maîtrise graphique des frères Guinin, un peu en décalage avec la noirceur des propos, est époustouflante.

« En attendant que le vent tourne », Casterman, 15 €

jeudi 17 février 2011

Roman français - Dérive philosophique

Un apprenti philosophe aimant trop les femmes, cherche solitude et calme dans un hôtel de montagne. Un roman picaresque signé Frédéric Pagès.

Max de Kool aime les femmes. Et la philosophie. Parfois, les deux ne font pas bon ménage. D'autant que Max, pourtant très pragmatique en toute occasion, a un point faible absolu : Julio Iglesias. Le chanteur à la voix de velours fait craquer ses conquêtes. Lui ne supporte pas ces roucoulades et sa colère vire souvent à la violence footballistique : tendance coup de boule à la Zidane.

Au début de ce roman picaresque signé Frédéric Pagès (journaliste au Canard enchaîné, inventeur de Jean-Baptiste Botul, faux philosophe repris très sérieusement par un Bernard-Henri Lévy n'ayant pas peur du ridicule), le héros, Max de Kool, se réveille dans un luxueux lit après une nuit d'amour torride. Pas de doute, les jambes qu'il entrevoit à côté des siennes sont bien celles de Blandina Blandinova, célèbre top model. Elles sont sublimes, « les plus belles du monde » selon les journaux people. Sublime c'est également le sujet qu'il potasse actuellement en philosophie. Il va tenter de passer, pour une énième fois, l'agrégation de philosophie, seule chose qui compte à ses yeux.

Des principes philosophiques, il en a à revendre. Ainsi, quand il constate qu'il vient de passer « sa première nuit avec un mannequin jambes », il se raisonne « Ne pas s'emballer, rester calme, ne pas se réjouir des événements heureux, c'est sa maxime. Le destin est le destin ; ce qui arrive arrive. C'est assez sommaire, mais efficace. Si on se réjouit quand tout va bien, on se plaindra quand tout va mal. » Justement, le beau fixe ne dure pas. Après quelques mois de parfait amour, toujours à cause de Julio Iglesias, il agresse Blandina. Recherché par la police, il se réfugie dans un hôtel abandonné perdu dans la montagne, entre France et Suisse.

Le philosophe et les Femmes

L'endroit, désert et isolé, semble idéal pour Max, désirant oublier pour quelques temps le genre humain, surtout le féminin. Pas de chance, une multitude de charmantes demoiselles vont croiser sa route, toutes plus craquantes les unes et les autres. D'abord Bintou, fière Africaine, sans papier, cherchant un avenir en Europe. Puis Aliénor, « mannequin voix », un peu mystique. Débarque ensuite Gertrude, gendarmette peu aguichante mais fan de Mme Guyon, philosophe française adepte du quiétisme. Gertrude aux sentences abruptes et définitives : « Regardez-moi ! Est-ce que je suis belle ? Non ! Je suis grosse, j'ai les pieds plats, mais je m'en tape. Et je n'ai pas de miroir dans mon sac à main ! D'ailleurs je n'ai pas de sac à main, je suis contre cette chose pathétique où se concentrent toutes les misères de la femme, tous les accessoires de son esclavage. Ah ! Mes chères sœurs, si vous pouviez vous passer de cette poche nauséabonde ! Ne cherchez pas où est votre égo : ni dans la tête, ni dans le ventre, mais dans votre sac à main ! C'est pour cela qu'il est plein à craquer ! »

L'hôtel tranquille se transforme petit à petit en endroit où l'on cause, puis en véritable lupanar quand arrivent des étudiants en commerce venus passer un week-end d'intégration. Frédéric Pagès se déchaîne, tirant sur tout ce qui bouge, des profs bouffis d'autosuffisance aux étudiants, vieux avant d'être vivants.

« Du pur amour et du saut à l'élastique », Frédéric Pagès, Libella – Maren Sell, 17 €

mercredi 16 février 2011

BD - Sherman story


Si Stephen Desberg est né en Belgique, son père est Américain. Un pays qui a nourri son imaginaire, lui donnant l'occasion de devenir un des scénaristes les plus côtés du petit monde de la bande dessinée. Les deux premiers tomes de sa nouvelle série, « Sherman », viennent de paraître. Dessinée par Griffo, elle propose un demi siècle de rêve américain par le prisme de l'ascension de Jay Sherman. Ce fils de vagabond, après une carrière d'homme de main dans la pègre, décroche le jackpot en séduisant la fille d'un richissime banquier. 

Les premières pages du tome 1 se déroulent durant les années 50. Le fils de Jay est sur le point d'être investit par les Démocrates. Il est favori pour devenir le prochain président des États-Unis. Un attentat meurtrier bouleverse les plans de Jay, déstabilisé face à l'acharnement de ses ennemis. 

Cette saga palpitante et prometteuse est dessinée par Griffo, déjà habitué au monde de Desberg grâce à « Empire USA ».

« Sherman » (tomes 1 et 2), Le Lombard, 11,95 € chaque volume. 

mardi 15 février 2011

BD - Balade dans le passé


La collection Poisson Pilote s'est spécialisée dans ces histoires décalées, loufoques et toujours étonnantes. Ce mois de janvier a vu l'éclosion d'une nouvelle pépite dans le genre, due au talent d'Antoine Perrot. Angie est chercheuse dans un laboratoire de cosmétique. Elle veut mettre au point une nouvelle crème de beauté à base de sperme de tanche birdachoise. Pour capturer un spécimen de ce poisson rare, elle embauche pour la journée un guide champêtre, Steve. 

Un bellâtre, séducteur invétéré qui tombe en arrêt devant la superbe Angie. Arrivés au bord de la rivière, les deux tourtereaux découvrent un étrange camping-car. Il s'agit en fait d'un vaisseau de voyage temporel. 

L'aventure bucolique sentimentale bascule dans la SF pure et dure avec saut dans le passé, combat contre les dinosaures, intervention d'hommes du futur chassant leurs ancêtres pour les transformer en esclaves chargés de travailler dans des usines de conditionnement de dindes, seul aliment du futur. 

Le trait faussement naïf de Perrot dévoile une Angie très sexy et des autochtones particulièrement patibulaires.

« Steve & Angie » (tome 1), Dargaud, 11,55 € 

lundi 14 février 2011

BD - Sorcière bordelaise

Nina est une sorcière. Cette jeune femme a reçu son don de sa grand-mère. Juste avant de mourir, la vieille dame lui a expliqué que ses mains avaient le pouvoir de guérir. Au début, Nina n'a pas pris au sérieux ces assertions. Jusqu'au jour où elle a soigné une camarade de classe. Depuis Nina porte des gants rouges et refuse d'utiliser son don.

 A Bordeaux, elle file le parfait amour avec Nils. Mais un soir, en rentrant d'une fête, Nils perd le contrôle de sa voiture et meurt dans l'accident. Nina, malgré son don, n'a pas réussi à le sauver. Quatrième volume de la collection "Sorcières" de chez Dupuis, « Héritages » est entièrement féminin. Le scénario est de Bénédicte Gourdon et le dessin de Stéphanie Hans. Le début de l'album n'a rien de fantastique, au contraire c'est une vie banale, d'un jeune couple aimant et insouciant. 

Tout bascule après la mort de Nils, Nina sombre dans la dépression et remarque qu'un homme la suit. Un magicien qui veut qu'elle accepte enfin la charge de sorcière. 

Le scénario implacable est illustré par de véritables peintures où les femmes, jolies et gracieuses, ont le beau rôle.

« Héritages », Dupuis, 13,50 €

samedi 12 février 2011

Premier roman - Psychanalyse militaire

Gabriel abandonne ses études de médecine pour s'engager dans l'armée française. Il raconte les combats en Afghanistan et son retour à la vie civile.



Difficile de croire que « Le revolver de Lacan » est un premier roman. Originalité, style parfaitement maîtrisé, construction aboutie : Jean-François Rouzières marque des points pour une première œuvre. Ce psychanalyste suit pas à pas Gabriel, le personnage principal, militaire de carrière dans la première partie, patient dans la seconde, médecin au final.

Les premières pages sont un peu déstabilisantes. Pour raconter le quotidien de Gabriel, engagé dans l'armée française, militaire d'élite faisant équipe avec Nadja, le Géant et Capa, l'auteur a choisi une construction sèche, saccadée, comme ces coups de feu incessants dans les multiples accrochages avec les terroristes terrés en Afghanistan. Cela semble très éloigné d'une certaine littérature classique, mais cela donne encore plus de force à ces passages au fort taux d'adrénaline. Et une fois le combat achevé, de retour au camp, Gabriel ne se donne aucun répit : « Sommeil. Réveil. Corps qui demande à vivre. Contrainte. Entraînement. Je ne connaissais rien de plus abrutissant. Mais j'en redemandais. Je ne saurais pas nommer cette force qui me pousse à ne pas être. A mourir. A s'avilir. A se consumer à petit feu. Dans une programmation suicidaire. »

Mathilde, amour impossible

On comprend rapidement que Gabriel a un réel problème avec la vie. Amoureux fou de Mathilde, cette dernière a préféré la sécurité à la passion. Elle s'est mariée, a eu des enfants d'un mari insipide mais riche et rassurant. Régulièrement, Gabriel retourne revoir Mathilde. Cela donne des scènes aussi violentes que les combats, le sexe en plus.

Finalement Gabriel quitte l'armée. Nadja est morte au combat, il n'a plus la force de se battre. Devient même muet, comme absent de cette existence qu'il ne cautionne plus. De retour à Paris, il s'installe dans une petite chambre et cherche à oublier ses problèmes existentiels en se dépensant physiquement. Il court de dizaines de kilomètres dans la ville, de jour comme de nuit.

Le mistigri de la psychanalyse

Un jour, arrivé près d'un parc, il remarque sur une porte d'entrée la plaque d'un psy : « Monte-Cristo, psychanalyste ». Gabriel force presque l'entrée et se lance dans une analyse imposée à un étrange médecin très fier de posséder le revolver de Lacan pour se défendre. Une véritable complicité va s'installer entre Monte-Cristo et Gabriel qui communique par écrit. L'ancien militaire va presque devenir dépendant de ces séances asséchant ses économies. Jean-François Rouzières change de style pour cette partie. Plus détendue, ludique et joyeuse à l'image de cette fin de séance : « Monte-Cristo me fit un clin d'œil et esquissa comme un pas de danse.

- Je suis le mistigri de la psychanalyse ! Eh oui ! Le mistigri de la psychanalyse ! » 

Dans la troisième partie du roman, Gabriel s'assagit enfin. Il reprend ses études, mais ne quitte pas l'action et l'uniforme du militaire. Il devient chasseur. Et boucle la boucle avec Mathilde. « Le revolver de Lacan » est aussi une histoire d'amour. Fou.

« Le revolver de Lacan », Jean-François Rouzières, Seuil, 18,50 €