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mercredi 20 novembre 2024

Thriller - « L’ours qui dort » réveille la guerre froide

 Alaska, terre sauvage. Les risques sont multiples pour les aventuriers. Des ours affamés aux savants fous en mal de cobayes.


La fascination des Américains pour leur armée est une réalité indéniable. Toute une littérature sur les exploits des GI’s et autres SEALS alimente la fierté de cette frange nationaliste du pays pour des héros ayant l’amour de la patrie chevillée au corps. Dans le genre, L’ours qui dort, premier roman de Connor Sullivan, en est un exemple parfait. L’auteur raconte les aventures de la famille Gale.

Le père, Jim, vit dans un ranch dans le Montana avec ses deux grandes filles, Cassie et Emily. Le moral de la première est au plus bas. Elle vient de perdre son mari. Cette ancienne ranger part se ressourcer en Alaska. En compagnie de son chien, elle va camper au bord d’une rivière, loin de toute civilisation. C’est là qu’elle est enlevée par des inconnus. Jim se rend immédiatement sur place à sa recherche. Mais comment retrouver une femme dans cette nature immense et sauvage ?

D’autant que les dangers sont multiples, comme cette rencontre périlleuse : « L’ours chargea. Une masse de six cents kilos de sauvagerie se précipitait sur lui avec la puissance d’une locomotive lancée à pleine vitesse. Le vieux cowboy abandonna la recherche de son revolver et se roula en position fœtale, les mains autour de son cou. »

Débutant comme un roman de survie en milieu hostile, le roman prend ensuite la trajectoire d’une histoire de vengeance sur fond d’espionnage du temps de la guerre froide et d’expériences scientifiques pratiquées par de véritables savants fous sur des prisonniers politiques. Un suspense haletant, des forêts du grand Nord au goulag russe en passant par la salle de crise de la Maison Blanche et le palais secret de Poutine.

Écrit avant l’invasion russe de l’Ukraine, ce texte alerte aussi sur les vues impérialistes d’un pouvoir de plus en plus totalitaire. Cela manque parfois de nuances, mais c’est malheureusement criant de vérité.

« L’ours qui dort », Connor Sullivan, H & O Thriller, 480 pages, 22,90 €

mercredi 4 mai 2022

De choses et d’autres - Viagra au garde à vous

Drôle de scandale dans l’armée brésilienne. L’opposition au président Bolsonaro a dénoncé un achat étonnant. Étonnant car pas véritablement utile dans le rôle dévolu normalement aux militaires. En pleine crise sanitaire, alors que les vaccins contre le Covid-19 sont de plus en plus rares pour ceux qui désireraient se protéger, l’état-major a passé la commande de dizaine de milliers de comprimés de… viagra.

Dans un premier temps, les députés de gauche ont parlé de 35 000 cachets de la petite pilule bleue miracle. Mais le président brésilien, toujours présent pour relancer les polémiques, a précisé qu’en fait la commande portait sur environ 50 000 comprimés. Il a également jugé cette quantité insignifiante, « vu qu’elle concerne les trois armées et que (ces médicaments) sont surtout utilisés par des militaires à la retraite ».

Finalement, face à l’ampleur du scandale, l’armée a trouvé une autre explication à cette commande. Car le viagra, s’il est essentiellement prescrit pour combattre les troubles de l’érection (c’est un des effets secondaires de la principale molécule le composant, effet secondaire mais pas toujours indésirable), est avant tout destiné à guérir et soulager les malades souffrant d’hypertension artérielle et de maladie rhumatologique.

Or, c’est bien connu, un général, quand il n’est plus en exercice, a de grandes difficultés à rester longtemps au garde à vous à cause de son hypertension et de ses rhumatismes…

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mardi 26 avril 2022

jeudi 15 septembre 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Ciotti au garde à vous

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Ah le coquin ! Éric Ciotti, un des fervents défenseurs de la droite dure, réclame le retour du service militaire obligatoire. Il sait de quoi il parle... puisqu'il ne l'a pas fait.
Avant d'être député des Alpes-Maritimes, il a été jeune. Et comme cela date d'il y a quelques années, il devait comme tout jeune Français effectuer son service militaire. A 25 ans, il a déjà repoussé au maximum son incorporation. Le Canard Enchaîné paru hier prouve, document à l'appui, qu'il a tenté d'échapper à ces dix mois sous les drapeaux. À l'époque il était assistant parlementaire de Christian Estrosi. Ce dernier a sollicité François Fillon qui a donc écrit à Jean-Pierre Chevènement, ministre de la Défense de l'époque, pour exempter le jeune Ciotti. Un passe-droit sans effet car si finalement le futur député de droite échappe au devoir national, c'est pour "soutien de famille", son épouse attendant un enfant.
Cette petite histoire est pleine d'enseignements. Sans s'étendre sur le double langage des politiques, du style : "Je suis pour le service militaire mais personnellement j'ai magouillé pour ne pas le faire", on apprend que Ciotti, assistant parlementaire puis élu, n'a jamais non plus véritablement "travaillé" dans ce secteur privé, pourtant glorifié par son camp. Il en a sans doute été exempté comme pour sa carrière militaire.
Autre bizarrerie, sa réaction publiée par le Canard : il nie toute demande de piston. Mieux, il pense que les initiatives d'Estrosi et de Fillon partent d'un bon sentiment et ont été réalisées dans son dos. "À l'insu de mon plein gré !" Ciotti et Virenque, même combat.

jeudi 8 janvier 2015

Cinéma - L'amour sous les drapeaux avec "Queen and country" de John Boorman

John Boorman poursuit son autobiographie dans « Queen and country », film où il raconte sa période « soldat, appelé sous les drapeaux », amoureux transi d'une belle inconnue.


Malgré ses 80 ans, John Boorman a encore le regard pétillant du gamin curieux de tout. Après « Hope and Glory », tourné en 1987, film dans lequel il retraçait son enfance anglaise sous les bombardements nazis en pleine seconde guerre mondiale, il a reconstitué son appel sous les drapeaux. Bill Rohan (Callum Turner) a 18 ans et une soif de vivre incommensurable. Mais en 1952, l'Angleterre n'en a pas terminé avec le service militaire. Il est appelé pour deux ans, avec la crainte d'être envoyé en Corée participer à cette guerre, dommage collatéral de l'affrontement indirect entre Chine et Etats-Unis. A la caserne, il rencontre Percy (Caleb Landry), aussi extravagant et provocateur que Bill est calme et réservé. Ce duo va en baver lors des classes, l'occasion pour le réalisateur pour dénoncer la bêtise de l'esprit militaire. Bill et Percy, au lieu de partir pour l'extrême-orient, vont être affectés à la formation des jeunes recrues. Vu leurs aptitudes guerrières, ils sont affectés à des cours de... dactylographie.


Lors de rares sorties, ils tentent de séduire de belles inconnues. Pour une fois que leur uniforme leur est véritable utile. Bill pourrait tomber amoureux de l'espiègle Sophie (Aimee-Ffion Edwards) élève infirmière aux petits seins si charmants. Mais son tempérament romantique le pousse à suivre une distinguée inconnue, Ophelia (Tamsin Egerton) au regard plein de mystères.

Militaires ridicules
Si le film de John Boorman raconte cet amour impossible, il vaut surtout par la description de la vie à la caserne. Les militaires en prennent pour leur grade. Un supérieur psycho rigide complique la vie des deux jeunes hommes, suspectés même d'être des agents infiltrés des « rouges ». Percy accumule les bravades et devient un parfait tire-au-flanc en prenant des cours auprès du meilleur d'entre eux, le soldat Digby (Brian F. O'Byrne). Il s'est inventé une hernie très pratique : obligé de la maintenir en permanence avec sa main droite, il est dispensé de salut. De plus, il ne peut ni porter de poids, ni s'accroupir. Une vie de rêve. Entre comique et nostalgie, « Queen ans Country » dresse le portrait d'une jeunesse insouciante, où le sexe n'est pas encore omniprésent, qui se morfond en caserne mais ne manque pas de projet. Pour Bill, ce sera le cinéma. John Boorman boucle la boucle en se filmant en train de réaliser ses premiers petits films, dans le jardin familial. La suite, c'est une carrière immense, jalonnée de quelques chef-d'oeuvres (voir ci-contre).

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John Boorman, 50 ans de carrière

« Delivrance », « Excalibur », « Hope ans Glory »... John Boorman n'a pas énormémént tourné durant sa longue carrière, mais il a privilégié la qualité. Alternant les styles, il s'est imposé tant dans le thriller que la grade fresque historique ou la romance nostalgique.
« Queen and Country » est la suite directe de « Hope and Glory ». Bill, encore gamin, vivaitt sous les bombes en pleine guerre mondiale. Il était témoin de l'aventure de sa mère, du coup de foudre de sa sœur pour un soldat canadien. Dans le nouveau film, la sœur est de retour d'Amérique, célibataire mais maman. La mère de Bill, une fois son mari de retour au foyer la guerre terminée, a repris sa vie comme si de rien n'était. Mais tous les matins elle continue à saluer cet homme qui passe devant chez elle et qu'elle a follement aimé durant quelques mois.
Rien à voir avec les scènes hallucinantes de « Delivrance ». Choc au moment de sa sortie, la descente aux enfers de ces quatre américains pris en chasse par des fous furieux a provoqué nombre de cauchemars et certainement provoqué la désertion de certaines vallées reculées de France et de Navarre.
Encore plus majestueux, « Excalibur » mélange histoire et fantastique. L'épopée du roi Arthur et de son épée magique permet au réalisateur de grandioses scènes, renforcées par une musique tonitruante. Plus que du grand spectacle, une expérience mystique qui ouvre bien des portes à une nouvelle perception.
Par contre, « Zardoz », avec Sean Connery, ne restera pas dans les annales de la science-fiction. Mais un seul faux-pas en 50 ans, c'est un beau bilan.



mercredi 20 février 2008

BD - Le Bunker de l'élu de la guerre


Christophe Bec a tendance à multiplier les projets depuis quelques années. Avec succès. Exemple avec ce Bunker devenu une de séries phares de la nouvelle collection Empreintes de chez Dupuis. Il a coscénarisé avec Betbeder le premier tome, le dessinant en solo. Mais dès le second tome, il passe le relais graphique à un dessinateur italien, Genzianella, qui s'est parfaitement coulé dans le moule du style réaliste de Bec. Ce dernier se concentre sur le scénario de cette histoire prévue en cinq tomes. 

Après la montagne glaciale de la première partie, le héros, Aleksi Stassik, soldat de l'Imperator, dictateur du Velikistok, se retrouve dans les immensités d'un désert torride et étouffant. Aleksi qui, sans le savoir, est exceptionnel. Il serait l'élu, celui sur qui l'équilibre du monde repose. Pour l'instant, il fait partie de la délégation qui va négocier avec le prince des Territoires du Sud. L'armée a besoin des énergies fossiles du Sud. 

Mais c'est un piège, le prince décime la délégation, première bataille de la guerre sainte. Seul Stassik est épargné, mais abandonné sans eau ni nourriture dans le désert brûlant.

« Bunker », Dupuis, 13 €