lundi 10 novembre 2014

BD : Sombre plongée dans "Sunlight" de Bec et Khattou chez Glénat


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Nouvelle collection chez Glénat. « Flesh & Bones », comme son nom l'indique (de chair et d'os) est spécialisée dans l'horreur. Le premier titre donne la tonalité de l'ensemble : copieux (168 pages) et en noir et blanc pour plus d'efficacité dans la peur. Christophe Bec s'est associé avec son collègue dessinateur Tarnais Bernard Khattou pour une histoire se déroulant en grande partie sous terre. Trois jeunes, deux filles et un garçon, passionnés de plongée et de spéléo se retrouvent en boîte de nuit. Un « ami d'un ami » leur donne un tuyau de première main. Dans une mine abandonnée entre Salvetat et Saint-Dourdou (localités imaginaires mais qui semblent directement inspirées par les villages aveyronnais), des dizaines de galeries sont inondées. Un terrain de jeu idéal pour les trois amateurs de sensations fortes. Seule condition : ne rien dire à personne car tout accès à la mine est interdit. Ils partent donc un matin, en catimini, pour une journée de plongée qui va se transformer en cauchemar puis en horreur absolue. Une chute dans un puits non identifié, une blessure, des restes humains, la faim, la soif... Tout se ligue contre les trois naufragés du gouffre, aux prises avec leurs pires peurs au bout de quelques jours. Scénario digne d'un film d'horreur, dessin noir et ténébreux : ce premier titre a tout pour lancer sous de bons auspices cette prometteuse collection.

« Sunlight », Glénat, 15,50 €

dimanche 9 novembre 2014

Cinéma : Toutes les facettes de la féminité dans le film de François Ozon avec Romain Duris et Anaïs Demoustier


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François Ozon aborde un sujet sensible dans son film « Une nouvelle amie » ou comment un veuf fait revivre son épouse, pour leur bébé et sa meilleure amie.


François Ozon n'a pas la réputation d'être un réalisateur consensuel. Au contraire, il aime déranger, interpeller, faire réagir son public par des sujets complexes voire tabous. Il ne déroge pas à ses bonnes habitudes dans « Une nouvelle amie », histoire d'un triangle amoureux joué à deux. Claire (Anaïs Demoustier) et Laura (Isild Le Besco) se connaissent depuis l'école élémentaire. Amie de classe, de cour de récréation, de vacances... Deux fillettes, l'une blonde l'autre rousse, inséparables qui se jurent une amitié éternelle. Devenues adultes et étudiantes, c'est ensemble qu'elles font tourner la tête des hommes. Quand Laura se marie avec David (Romain Duris), Claire est témoin. Elle échangent leur rôle quand la rousse se marie avec Gilles (Raphaël Personnaz). Laura tombe enceinte, donne naissance à une petite fille. Mais la grossesse se passe mal, la jolie blonde, malade, ne survit pas à ces neuf mois de douleur. Le film débute par l'oraison funèbre de Laura par Claire. La voix tremblante, l'amie de toujours réitère la promesse faite à la mourante : elle serait toujours présente pour aider sa fille et son mari.

Qui manipule qui ?
Après ce rapide résumé en images d'une amitié forte, François Ozon prend plus de temps pour planter l'ambiance. Claire n'arrive pas à surmonter son chagrin. Elle pose des congés, reste à traîner dans sa grande maison. Surtout, elle n'ose pas reprendre contact avec Gilles. Trop peur de raviver des plaies. Ce sont ses jambes lors d'une footing qui la conduisent inconsciemment devant la maison de Gilles. Claire hésite. Et finalement décide d'entrer. Sans frapper. Presque en intrus. Ce qu'elle découvre la fige sur place. Une certaine Virginia donne le biberon au bébé. Claire la connaît parfaitement tout en la voyant pour la première fois. Cette nouvelle amie, si différente, rencontrée par l'entremise de Gilles, va servir de factotum pour remplacer Laura. Ce sera le secret du veuf et de la meilleure amie. Un lourd secret qui va considérablement compliquer leur vie mais aussi leur permettre, à tous les deux, à sortir de la dépression et, qui sait, permettre à l'enfant de vivre avec une présence féminine forte malgré la mort de sa mère.
Une nouvelle fois François Ozon fait un film autour de la manipulation. Si au début, on a l'impression que c'est Romain Duris qui tire les ficelles, plus l'intrigue progresse et devient complexe, plus on se doute que Claire n'est pas la simple oie blanche du début. Chaque personnalité dévoile sa complexité et toutes ses facettes de sa féminité. Un film au sujet par excellence casse-gueule, mais parfaitement maîtrisé en ces temps obscurs de chasse à la théorie du genre.

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La promesse d'un César pour Romain Duris

ozon, duris, demoustier, isild le besco, nouvelle amie, travestiLa performance de Romain Duris dans ce film de François Ozon lui permettra certainement de décrocher un César lors de la prochaine cérémonie.
L'acteur fétiche de Cédric Klapish (lancé dans le Péril Jeune et personnage récurrent dans la trilogie de l'Auberge espagnole), intègre pour la première fois l'univers de François Ozon. Il abandonne donc sa peau de jeune minet, bourreau de coeurs et parfait pote, pour une composition beaucoup plus complexe. Un pari osé qu'il remporte haut la main en épousant parfaitement le corps et l'esprit de Gilles. Amoureux fou de sa femme, il sombre dans la dépression quand elle meurt après la naissance de leur premier enfant. Pourtant il faut bien s'occuper de ce bébé braillard. Et trouver des solutions pour le contenter, l'éduquer, lui offrir une vie normale. En homme torturé, écartelé entre raison et folie, image du père omniprésent et de la mère absente, Romain Duris marque les esprits. Nommé quatre fois aux Césars (deux fois en tant que meilleur espoir puis meilleur acteur dans « De battre mon coeur s'est arrêté » et « L'arnacoeur »), il n'a jamais remporté la moindre statuette symbole de l'excellence du cinéma français. Sa composition dans « Une nouvelle amie » pourrait enfin rendre justice à son immense talent. Reste à savoir dans quelle catégorie...

samedi 8 novembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Raccrochez

Splendeurs et misères de la téléréalité. Hier matin, alors que tout le monde glosait sur la prestation de François Hollande la veille sur TF1, une petite information de rien du tout a chamboulé les discussions à la machine à café, au bistrot, dans les cours de récréation... Dans un hôtel de Boulogne-Billancourt en région parisienne, au cœur de la nuit, un couple se dispute. Le ton monte, la femme se saisit d'un couteau et en porte plusieurs coups au niveau du thorax de l'homme. En pleurs, elle descend à la réception prévenir les secours.
Depuis hier matin elle est en garde à vue et risque une mise en examen pour "tentative d'homicide" - l'homme a été touché au niveau du cœur et des poumons.
Le fait divers n'a rien d'exceptionnel, la personnalité de la présumée coupable par contre sort de l'ordinaire. Il s'agit de Nabilla, la jeune vedette des "Anges", rendue célèbre après sa cultissime réplique "Allô, non mais allô quoi !"
Même si cet épisode sanglant n'implique pas forcément la fin de la carrière médiatique de Nabilla, il lui sera difficile de rebondir après. Déjà, D8 a préféré déprogrammer dans l'urgence les rediffusions de l'émission "Touche pas à mon poste" où elle officie en tant que chroniqueuse.
Il se peut fort qu'elle soit obligée de faire une étape par la case prison. Reste que le milieu de la téléréalité est souvent peu regardant sur la morale, il se trouvera donc certainement des producteurs peu scrupuleux pour lui proposer de filmer son incarcération et sa détention. The show must go on. Jusqu'à la nausée.

BD : Adorables voleurs


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Dans l'univers Disney, les méchants ne sont pas nombreux. Les frères Rapetou, voleurs maladroits, s'ils commettent de mauvaises actions, ne sont pas à proprement parler méchants. Dans la collection des grands Héros Disney, ce recueil de 150 pages propose une dizaine d'histoires courtes farfelues pour ces « irrécupérables Rapetou ». Attirés par les diamants, billets et autres babioles qui brillent, ils tentent en vain de cambrioler riches et nantis. Spécialistes des déguisements improbables, ils ratent systématiquement leurs coups et finissent régulièrement en prison. Mais ce n'est pas pour leur déplaire. Car en plus d'être voleurs, les Rapetou sont fainéants et passer quelques mois nourris logés blanchis n'est pas pour leur déplaire. Parfois, les histoires font penser à des aventures des Pieds Nickelés. Comme ce récit où ils découvrent les prix exorbitants de certaines œuvres d'art contemporain. Ils deviennent donc artistes et voient leur côte monter en flèche. Enfin riche ? Patatras, nouvelle désillusion... Simples et efficaces, ces histoires courtes traversent les décennies sans aucune difficulté.

« Irrécupérables Rapetou », Glénat, 14,95 €

DE CHOSES ET D'AUTRES : Les ragondins de la honte

ragondins, fnsea, agriculteurs, bardot, cruauté, animaux, requins marteauxQuelques ragondins maltraités lors d'une manifestation de la FNSEA ont suffi à réveiller les zélés activistes de la cause animale. Balancés sans ménagement par dessus les grilles d'une préfecture, repoussés à coups de pieds puis recouverts de peinture rouge, les pauvres bêtes n'ont pas compris ce qui leur arrivait.
D'accord, le ragondin n'a jamais été un animal très sympathique. Cet énorme rat colonise de plus en plus les points d'eau de France et de Navarre mais ne s'approche jamais des humains. Pas folle la bête...
Les sévices infligés à ces placides rongeurs ont totalement éclipsé les motifs de désespoir de la France agricole. La faute à quelques « intégristes verts » (selon la terminologie officielle du premier syndicat agricole) qui ont surfé sur ces images de cruauté envers d'innocentes créatures. L'image du paysan qui prend soin de ses bêtes en sort écornée...
Ces mêmes protecteurs des animaux ont taillé en pièces le livre de Vivien Le Jeune Durhin aux éditions des Requins Marteaux. Ce « Manuel de cruauté envers les animaux » donne force détails pour couper la tête à un poulet, arracher les ailes d'une mouche ou donner un coup de pied à un hippopotame. Il s'agit là bien évidemment d'un ouvrage satirique. L'auteur entend dénoncer certaines pratiques existantes, en précisant, dès la page 4, l'illégalité des tortures animales. Mais le second degré a parfois du mal à passer chez des militants trop investis. Résultat, une campagne de boycott du livre est lancée sur les réseaux sociaux.
Autant l'émoi suscité par les ragondins est compréhensible, autant cette seconde action est d'un ridicule achevé... 

vendredi 7 novembre 2014

BD : le Fantastique caché d'ANGE de Robillard


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Romans fantastiques destinés à la jeunesse, « A.N.G.E. » d'Anne Robillard est enfin adaptée en bande dessinée. La romancière québécoise signe les scénarios en personne et confie les destins graphiques de ses personnages à Cristi Pacurariu. L'Agence nationale de gestion de l'étrange, l'Ange, existe depuis le 19e siècle. Fondée par deux francs-maçons, elle a pour but de percer les mystères de certaines croyances. De nos jours, à Montréal, Océane Chevalier, jeune membre d'Ange, est chargée de former Cindy Bloom, nouvellement engagée. Elles travaillent au service des faux prophètes. Leur mission : démasquer les charlatans cupides qui profitent de la naïveté des gens. Leur premier client est Eros, « unique représentant du kyriotétès en Amérique ». Rapidement neutralisé, il est emprisonné par la police canadienne. Mais au cours de son incarcération il est abattu par un démon au service de l'antéchrist. C'est le début d'un violent combat entre les agents d'Ange et ces sous-diables malfaisants. On retrouve dans la BD toute l'ambiance fantastique des romans. Le dessinateur assombrit son trait pour amplifier l'impression de ténèbres. Une BD efficace, parfaite pour ceux qui veulent retrouver l'atmosphère des romans d'Anne Robillard.

« A.N.G.E. » (tome 1), Jungle Thriller, 11,95 €

DE CHOSES ET D'AUTRES : Cent livres ivres

cent titres, mélois, foenkinos, grasset,renaudot« Parlotte » de David Fouette-Nikos a remporté le prix Renaudot. Oups, pardon, j'ai mal lu. Le véritable lauréat est David Foenkinos pour « Charlotte ». En fait j'ai détourné par anticipation la couverture à la manière de Clémentine Mélois. Cette jeune écrivain-artiste vient de publier chez Grasset le livre le plus réjouissant de la rentrée littéraire.
« Cent titres » présente cent couvertures de livres réels ou imaginaires. Le principe est simple : prenez un chef-d'œuvre de la littérature, passez-le à la moulinette des jeux de mots abscons et vous obtenez un fou rire garanti. Avez-vous déjà lu « Du côté de Sichuan » de Proust ou « Wifigénie » de Racine ? Moins dramatique que l'original, « Légume des jours » de Boris Viande vous apportera votre ration quotidienne de vitamines.
Claude Levi-Strauss est doublement à l'honneur : « Cinq cent un » (comme les jean's) et « Tristes sunlights des tropiques » où un indigène arbore de superbes lunettes de soleil. Ces « Méditations poétiques » de Lamartine semblent normales si ce n'est, en couverture, la représentation du visage poupon de Martine, l'héroïne pour enfants.
Une page blanche remplie de ratures illustre « Maudit Bic » de Melville. On rit d'avance à ce titre inédit de Sade, « Justine Bieber ou les malheurs de la vertu ». Clémentine Mélois précise pour les incultes que « Justin Bieber est un chanteur-compositeur canadien à mèche. »
La plus compliquée à comprendre reste « Coyotte » de Jacques Lacan... Un indice, il y est question d'une chanson d'Hubert Félix-Thiéfaine à propos d'une spécialité de Franche-Comté...
Réponse en image :

jeudi 6 novembre 2014

Cinéma : Réfugiée dans son propre pays

Avant la chute du Mur, des Allemands de l'Est parvenaient à passer à l'Ouest. Récit de ce parcours éprouvant dans « De l'autre côté du mur ».
Un quart de siècle déjà que le symbole le plus fort de la partition du monde entre Est et Ouest est tombé. Il y a 25 ans, le mur de Berlin était abattu sous les coups de boutoir de la population de la RDA. 25 ans que l'Allemagne est redevenue une seule nation, reléguant aux oubliettes cette séparation idéologique obsolète.
Le film de Christian Schwochow ne raconte pas ce fait historique mais les à côtés de la guerre froide, en 197510. Quand la RFA servait de refuge à quelques rares dissidents suffisamment déterminés pour risquer leur vie. Nelly (Jördis Triebel), jeune mère d'Alexei, un garçon de dix ans, chercheuse en chimie, ne supporte plus la paranoïa de la RDA et les interrogatoires incessants de la Stasi. Elle décide de rejoindre la RFA et ses espoirs de liberté, de démocratie, de renaissance.

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La jeune femme n'est pas spécialement une dissidente. Son départ est plus personnel. Le père d'Alexei, un scientifique russe, a disparu du jour au lendemain. Nelly apprend qu'il aurait trouvé la mort dans un accident de la circulation à Moscou. Mais alors pourquoi la police politique ne cesse de l'interroger à son sujet. Et pourquoi a-t-elle perdu son emploi ?
Après un passage humiliant de la frontière (fouille au corps entièrement nue), Nelly est hébergée dans un centre provisoire. Là, dans cet ensemble qui a tout l'air d'une prison, des centaines de réfugiés de l'Est tentent d'obtenir le droit de librement circuler à l'Ouest. Ils doivent obtenir un sauf-conduit décerné par les services secrets des Alliés. Nelly quitte un cauchemar pour un mauvais rêve qui y ressemble furieusement. Là aussi elle a droit à une fouille au corps sans ménagement et à de longs interrogatoires par un agent américain, interprété par Jacky Ido, l'acteur français originaire du Burkina Faso. Les questions tournent essentiellement autour du père d'Alexei, Nelly est-elle venu le rejoindre ?

Ce film, à l'ambiance lourde et paranoïaque, montre comment la guerre froide, la suspicion permanente et la crainte des agents infiltrés a parfois dégoûté des hommes et des femmes de cette liberté promise à l'Ouest mais jamais accordée. Une page noire de l'histoire de la RFA méconnue et parfaitement expliquée dans un film sobre mais pas aussi pessimiste qu'il ne semble.

mercredi 5 novembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Inaccessibles étoiles

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Aujourd'hui sort "Interstellar" le film de Christopher Nolan. Près de trois heures d'évasion totale sur la conquête spatiale comme on n'a jamais osé la mettre en images. Sur une trame classique (et on ne peut plus d'actualité), les États font le constat que les réserves de la Terre s'épuisent. Encore une génération et clap de fin pour l'Humanité. Il y a urgence à trouver un autre monde pour la survie des Humains. Le héros, interprété par Matthew McConaughey, pilote un vaisseau spatial pionnier vers ces inaccessibles étoiles.
Film le plus attendu de cette fin d'année, "Interstellar" permettra aux rêveurs impénitents de mon genre de se consoler face à la triste réalité de la conquête spatiale actuelle. Car dans les faits, nous ne sommes même plus capables de faire des sauts de puce hors de l'atmosphère. La dernière fusée de ravitaillement de la station spatiale a explosé juste après le décollage, transformant le pas de tir en fournaise ardente.
Pire, le vaisseau élaboré dans le plus grand secret par Virgin Galactic, SpaceShipTwo, s'est écrasé au cours de son troisième vol d'essai. Un pilote est mort dans le crash, le second est grièvement blessé.
D'un côté un film grandiose enrichi d'effets spéciaux et des technologies innovantes, de l'autre des échecs, preuves de l'extrême difficulté de quitter le plancher des vaches. On pourrait déprimer, se dire que finalement les dés sont jetés, il est trop tard... C'est sans compter avec l'opiniâtreté de Richard Branson, PDG de Virgin. Même si quelques minutes en apesanteur, qui plus est réservées aux plus riches, ne sauveront pas notre planète...
En bonus internet, la bande annonce d'Interstellar


et la vidéo de l'explosion de la fusée américaine...

BD : l'histoire d'un gros mangeur racontée par Cha et Eldiablo


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Cha et Eldiablo aiment faire dans le culinaire. Après le très noir « Pizza Roadtrip » (en cours d'adaptation au cinéma), ils proposent, toujours chez Ankama, « Un homme de goût ». Au Guatemala de nos jours, un riche industriel, grand, fort et musclé, quitte son bureau et rejoint sa luxueuse villa. Son homme à tout faire confirme la venue dans moins d'une heure d'une jeune femme brune. Il se détend un peu et quand la sonnerie retentit, commence à se lécher les babines. Mais la brune attendue est finalement blonde, très maigre et vieille. Le face à face entre Jamie Colgate, policière américaine retraitée et Nekros débute. Elle le neutralise et l'enferme dans la cave. Elle va lui rafraichir la mémoire. Leur premier contact date des années 80. Jamie, nouvellement affectée à Las Suertes, suspecte le directeur du casino local d'avoir fait disparaître quelques joueurs trop chanceux. Une rencontre cuisante pour Jamie qui y perdra un sein et sa place. Elle n'abandonne cependant pas et retrouve la trace de Nekros aux USA, à Cuba, en France et en dernier au Guatemala. Problème, l'homme semble traverser les époques. A Cuba c'était dans les années 50 lors de la révolution et en France vers 1847. Cet album de 65 pages permet à Cha de dessiner quatre époques avec autant de styles différents. Une invention graphique qui ne fait que relever le niveau de cette série très réussie.
« Un homme de goût » (tome1), Ankama, 13,90 €