dimanche 5 décembre 2021

De choses et d’autres - Elle remporte le titre de Miss Covid 2021

Le mois de décembre, en plus des fêtes, de la grippe et du froid, c’est aussi le moment où l’on parle le plus de miss. Ce samedi, on connaîtra la nouvelle Miss France. Et le lendemain, place à l’élection de Miss Univers, en direct depuis Tel Aviv, en Israël.

La France a, bien évidemment, envoyé une représentante en la personne de Clémence Botino, Miss France 2020. Élue, quelques semaines avant que le coronavirus ne bloque tout le pays, cette charmante Guadeloupéenne a doublement gagné le titre, peu enviable, de Miss Covid.

Bien avant de participer au concours de Miss Univers, elle s’est fait vacciner. Et testée, la veille du départ. Négative au décollage de Roissy, elle est de nouveau testée à sa descente d’avion... Et là, catastrophe, elle est positive. Immédiatement, elle est placée à l’isolement durant 10 jours.

Bref, elle a peu de chance de pouvoir participer au show qui sera regardé par des milliards d’humains… Privée de répétitions, pour passer le temps, elle a publié des vidéos sur les réseaux sociaux. Notamment, d’essayage de tenues, ponctuant chacun de ces petits défilés de de commentaire : « cette tenue, je l’adore, mais je n’ai pas pu la porter ». Notre jolie Miss Covid va beaucoup mieux, aux dernières nouvelles.

Reste à comprendre comment elle a pu développer la maladie durant le trajet en avion. À moins que les tests réalisés, en France, au départ, soient un peu moins efficaces que ceux déployés sur le sol israélien. 

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le lundi 6 décembre 2021

samedi 4 décembre 2021

De choses et d’autres - Marine Le Pen mise tout sur ses chats

Troisième épisode des chroniques à la mode uchronie. Avec un postulat de départ : il y a cinq ans, un autre candidat a remporté la présidentielle. Après François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen.

« Le Pen à l’Élysée : il aura fallu sept candidatures d’affilée, cinq du père et deux de sa fille pour que l’extrême droite accède au pouvoir en France. Malgré une forte mobilisation dans la rue, le Front National remporte les législatives. Un boulevard s’ouvre à la première femme élue présidente de la République.

Pourtant, rien ne se passe comme prévu. L’amateurisme des députés transforme les travaux de l’Assemblée en chaos complet. Sans relais dans les forces économiques ni au niveau européen (excepté la Hongrie d’Orban), Marine Le Pen se sent impuissante. Sortant de moins en moins du palais présidentiel, elle trouve réconfort et espoir auprès de ses chats qui profitent du grand parc de la République.

Des chats qui prennent de plus en plus d’importance au point que la France se retrouve à la pointe du combat pour reconnaître le fait que les animaux sont doués de sensibilité. Il a même été un temps envisagé la création d’un ministère chargé du bien-être des animaux, mais le lobby des chasseurs a usé de son influence pour tuer dans l’œuf le projet.

Reste que depuis qu’elle publie de nouveau des photos d’elle en compagnie de ses matous, la cote de Marine Le Pen a grimpé de 15 points. »

Dans la réalité indéniable, Marine Le Pen a toujours des chats, mais elle se montre beaucoup plus discrète, craignant une image de « mémère à chats » qui nuirait à sa stature internationale.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mercredi 29 décembre 2021

De choses et d’autres - Voyage silencieux

Avez-vous remarqué combien les voitures de nos jours sont moins bruyantes qu’il y a dix ou vingt ans ? Parfois, dans la rue, si comme ces derniers jours la tramontane est impétueuse, on n’entend quasiment pas un véhicule qui arrive par-derrière. Excepté les excités de l’accélérateur qui ne peuvent s’empêcher de faire ronfler leur moteur, comme s’ils prouvaient ainsi à la face du monde entier leur extrême virilité.

Voilà pourquoi ces paradeurs à essence ne seront jamais des adeptes des véhicules électriques. Trop discrets, quasi invisibles acoustiquement parlant. Quand une voiture électrique passe près de vous, elle ne fait pas plus de bruit que, dirait Bérurier l’adjoint graveleux de San-Antonio, « un pet glissant sur une toile cirée ».

Au volant, personnellement, j’aime que le moteur soit discret. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Les constructeurs ont visiblement reçu plus de critiques que de compliments puisque certaines marques ont décidé de proposer en option des amplificateurs du bruit du moteur.

Deux possibilités : le bruit est plus fort dans l’habitacle. Cela passe simplement par les haut-parleurs qui normalement servent à diffuser de la musique ou la radio. Ou, plus rare, le bruit plus fort du moteur est destiné aux passants par des haut-parleurs extérieurs supplémentaires. Étrange paradoxe quand on sait que certaines associations militent pour l’installation en ville de radars contre la pollution sonore.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le samedi 4 décembre 2021 

vendredi 3 décembre 2021

De choses et d’autres - Mélenchon fait le buzz

Suite des chroniques à la mode uchronie. Avec un postulat de départ : il y a cinq ans, un autre candidat a remporté la présidentielle.

« Mélenchon président. L’Europe en a tremblé durant deux mois. Mais rapidement la France rouge a ressoudé les autres nations autour de l’Allemagne. Négociations impossibles à mener, comme promis, des référendums ont été organisés pour sortir de l’Union. La fin de l’état de grâce pour le président puisque les Français, visiblement versatiles, ont refusé de quitter le cocon douillet de l’Europe. Dans une impasse, Jean-Luc Mélenchon a fait le grand écart, abandonnant son projet de VIe république et endossant pleinement les habits de président de la République omnipotent.

Sa fragile majorité à l’Assemblée l’oblige à gouverner à coup de 49.3 pour imposer un smic à 1 400 € et le maintien de la retraite à 62 ans. Une mue qui lui a permis de relancer sa carrière de tribun. Tel un Castro du vieux continent, il a multiplié les interventions, en France comme à l’étranger.

Sur les antennes, de France Télévisions (société dirigée par François Ruffin), il a son émission tous les samedis soir où tel une résurrection de Michel Polac, il multiplie les clashes et les buzz qui font parler le lundi au bureau lui permettant chaque semaine de grimper dans les études d’opinion. »

Dans la réalité indéniable, Jean-Luc Mélenchon est de nouveau candidat à la présidentielle. Selon les derniers sondages, il est à 10 %, soit 9 % de moins qu’en 2017.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mardi 28 décembre 2022

De choses et d’autres - Patates et célébrités

Les Parisiens résidant dans le XXe arrondissement, s’ils ont une subite envie de frites ou de purée, ne seront jamais à court de patates. Pas grâce aux épiceries de nuit ni aux supermarchés mais tout simplement car ils sont à proximité du cimetière du Père-Lachaise.

Un lieu qui abrite la tombe d’Antoine Parmentier, le promoteur de la pomme de terre. Depuis ses obsèques, des fans de ces tubercules en déposent quotidiennement sur le rebord de la tombe de Parmentier. Avec des petits mots gentils, comme « Merci pour les frites ! », gravés dans la patate.

Cette habitude pourrait être étendue à d’autres tombes de personnalités inhumées au Père-Lachaise. Je me vois bien déposer mon vieux transistor sur la tombe de Pierre Bellemare que j’ai tant écouté, enfant, à la radio. Envie d’une petite douceur ? Il suffirait que les amateurs de littérature déposent sur la tombe de Marcel Proust des madeleines. Si possible emballées individuellement…

Une célébrité originaire des Pyrénées-Orientales, François Arago, pourrait voir sa tombe servir de réceptacle pour des lunettes, lui qui a tant fait pour les progrès de l’optique.

Moins utile, mais plus symbolique en ces temps peu riants, on pourrait recouvrir la tombe d’Achille Zavatta de milliers de nez rouge pour conserver une âme d’enfant. D’autres petits rigolos auront sans doute l’idée de fleurir la tombe de Maurice Thorez, célèbre responsable communiste, de bouquets confectionnés avec des faucilles et des marteaux.

Mais la plus utile des tombes restera celle de Jean-Pierre Bacri. En hommage au plus bougon des comédiens français, il suffira d’y déposer sa mauvaise humeur et repartir l’esprit léger.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le vendredi 3 décembre 2021

jeudi 2 décembre 2021

De choses et d’autres - Le (presque) Tsar

Pour cette dernière semaine de chroniques de l’année 2021, pourquoi ne pas s’essayer à l’uchronie. Avec un postulat de départ : il y a cinq ans, un autre candidat a remporté la présidentielle. 

« Comme tous les sondages l’avaient annoncé, François Fillon a largement remporté le second tour avec 53 % des voix. Première mesure du candidat des Républicains, la nomination de son épouse, Pénélope, au poste de secrétaire générale de l’Élysée. Côté diplomatie, coup de théâtre. La première visite du président élu n’est pas pour la chancelière allemande mais pour Vladimir Poutine. Et dans la foulée, la France annonce qu’elle s’approvisionnera désormais en majorité avec du gaz russe. Quand les premiers cas de Covid sont apparus en 2020, toujours dans le cadre de cette collaboration de plus en plus active, France et Russie ont mis leurs moyens de recherche en commun pour trouver un vaccin. Depuis, 100 % de la population est vaccinée et protégée. Même si les derniers médias encore indépendants doutent de la réalité de cette propagande gouvernementale et diffusent des images d’hôpitaux débordés après la grande réforme du service public qui s’est soldée par la suppression de 180 000 postes de fonctionnaires. »

Dans notre réalité indéniable, François Fillon n’est plus homme politique, risque la prison ferme mais vient aussi d’intégrer le conseil d’administration du géant russe de la pétrochimie, Sibur.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le lundi 27 décembre 2021

De choses et d’autres - Joue-t-on encore aux cowboys et aux Indiens ?

Quand l’information a fuité en début de semaine, tout le monde a cru à un vieux poisson d’avril : les restaurants Buffalo Grill vont changer de nom pour être renommés Napaqaro. Submergé de discours contre le wokisme, j’ai dans un premier temps pensé que ces restos qui ont fait du western et de la cuisine américaine une spécialité, montraient là une volonté de rendre hommage aux peuples indigènes massacrés par les colons.

Peut-être que Napaqaro est le nom original d’un chef indien puisqu’il y a des totems à l’entrée de tous les restaurants. N’oublions pas que le véritable nom de Sitting Bull est Tataka Iyotake et que Blueberry chez les Apaches répond au nom de Tsi-na-Pah, traduction de Nez-Cassé.

En fait j’avais tout faux, les propriétaires de la chaîne de restauration, qui détient également Courtepaille, ont simplement décidé de renommer non pas les restaurants mais le groupe de ce mot qui n’est que la traduction phonétique de « nappe à carreaux », tissu bien français présent sur toutes les tables. Il reste que Buffalo Grill va un peu s’éloigner de la culture américaine. Car, selon un des responsables du groupe, « Les cowboys et les Indiens, ça ne parle plus à mes enfants qui sont jeunes, il n’y a plus de westerns qui passent à la télé… »

Alors là je m’inscris en faux. Hier soir sur C8 les amateurs ont pu voir La rivière rouge avec John Wayne. Hier encore, Jane Campion a dévoilé son nouveau film sur Netflix, The power of the dog, un western, le premier de cette grande réalisatrice primée à Cannes.

Et toujours sur Netflix, le créateur de la série Son of Anarchy (sur les bisbilles dans des bandes de Hells Angels) a révélé travailler sur un projet se déroulant dans l’ouest américain vers 1850. Non, le western n’est pas mort. Au contraire, en ces temps où tout le monde se réfère avec beaucoup de nostalgie au passé, même si on ne l’a pas directement vécu, l’épopée de la conquête américaine n’est pas prête à cesser de faire rêver partout dans le monde, même dans nos assiettes.

Chronique parue (en partie) en dernière page de l’Indépendant le jeudi 2 décembre 2021

mercredi 1 décembre 2021

De choses et d’autres - La double peine des réveillons en prison

Claude Guéant « vit très mal » son incarcération à la prison de la Santé. Cette déclaration de son avocat est tout sauf étonnante. Vous pensez qu’ils sont nombreux les détenus qui se réjouissent de passer Noël et le Premier de l’an enfermés entre quatre murs ?

Pour l’ancien ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy, il y aura également dans le lot son anniversaire, 77 ans. Pourtant il avait tout fait pour ressortir rapidement. Sa mise en cellule découlait du non-paiement de fortes amendes. Du coup, le sursis a été transformé par les juges en prison ferme. Il pensait avoir fait le plus dur en versant 115 000 euros, soit, selon son avocat, l’intégralité de la somme due.

Mais la Justice, comme beaucoup d’administrations et d’entreprises durant les fêtes, n’assure qu’un service minimum puisque sa demande de remise en liberté ne sera examinée que le… 19 janvier.

En attendant, il devra se contenter du menu de Noël des prisonniers, qui, j’imagine, doit être un peu moins sélect et goûteux qu’au Fouquets. Mais qui sait, en sortant de cette expérience, il va peut-être se transformer en défenseur des libertés. Car lors de la primaire de son parti, les Républicains, ils ont été plusieurs à regretter ce laxisme qui ferait que désormais les séjours en prison sont comparables à des vacances à l’hôtel.

Certes, la télé est accrochée au mur, mais le confort de la salle de bains et des toilettes correspond plutôt à du « moins 4 étoiles ». Le seul spa proposé c’est quand les canalisations fuient. Du moins quand c’est l’eau chaude. Tiède exactement.

Claude Guéant est donc très éloigné d’un séjour dans un Palace. Mais c’est normal, une prison reste une prison.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le jeudi 23 décembre 2021

BD - Paris en vert


Dans un futur proche, les plantes se sont rebellées. Une poussée forte d’un coup qui a submergé les villes. Quelques années plus tard, dans une ville de Paris recouverte d’une jungle sauvage, la société s’est écroulée. Les gens vivent dans des camps, sous la coupe d’une armée de plus en plus agressive. 


Dans ce monde compliqué, deux jeunes filles que tout oppose, vont devoir s’unir pour conserver un peu d’Humanité. Scénario très réussi de Sébastien Voizat illustré par Kmixe, dessinatrice de Montpellier au trait particulièrement lisible. 

« Jungle urbaine », Jungle, 12,95 €

De choses et d’autres - Suis-je un umarell ?

Depuis quelques semaines, je marche beaucoup. Je me promène, exactement, tôt le matin pour améliorer ma condition physique. Et parfois, je me surprends à progresser, pensif, les deux mains jointes dans le dos.

Exactement comme mon père qui, lui aussi, marchait beaucoup. Cette position, caractéristique des personnes âgées, m’est revenue à l’esprit, quand j’ai découvert le mot « umarell ». Dérivé d’un dialecte typique de Bologne, en Italie, il désigne « les hommes à l’âge de la retraite, qui passent le temps à regarder les chantiers de construction, en particulier les travaux routiers, leurs mains jointes dans le dos. » Même si je ne suis pas un fan de travaux, suis-je un umarell ?

Car il ne fait pas le moindre doute que j’aime avoir les mains jointes dans le dos. Cela me permet de repenser à mon père et je n’ai pas à me demander quoi faire de mes bras (mains dans les poches, simplement ballants…).

En prolongeant un peu les recherches sur les umarells de Bologne, je découvre qu’ils forment, presque, un clan et qu’il existe un titre de seigneur. Certains sont devenus tellement célèbres qu’ils ont fait de la pub et ont même eu droit à des BD racontant leurs exploits. Moins réjouissant, la véritable raison de leur présence quotidienne devant les chantiers : généralement, ils sont chassés de la maison par leurs femmes qui ne désirent pas les avoir, en permanence, dans leurs pieds.

Et, dans la région aussi, on a nos umarells. Ce ne sont pas les chantiers qu’ils squattent, mais les bancs des villages, les mains appuyées sur leur canne. De l’umarell au sénateur, il n’y a qu’un pas. 

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mercredi 1er décembre 2021