samedi 27 novembre 2021

Écrans d'automne : quatre jours de pur cinéma à Argelès-sur-Mer

 Deux avant-premières de films français attendus, des films rares à redécouvrir pour un public de cinéphiles et de connaisseurs : le programme du festival Ecrans d'automne, organisé par les Amis de Cinémaginaire à Argelès-sur-Mer du jeudi 2 décembre au dimanche 5 décembre, a tout de l'excellence.


Quelques jours après Confrontation à Perpignan, un nouveau festival offre une programmation ambitieuse aux cinéphiles du département. Cette fois c'est à Argelès-sur-Mer que plusieurs films seront proposés aux cours des Ecrans d'automne organisés par les Amis de Cinémaginaire au Cinéma Jaurès. Tout débute ce jeudi 2 décembre à 19 h avec une courte présentation du festival précédant la projection d'un film français en avant-première. Ouistreham, d'Emmanuel Carrère, est adapté du livre de Florence Aubenas. La journaliste, incognito, a travaillé durant plusieurs semaines avec les femmes qui font le ménage dans les bateaux assurant la navette entre France et Angleterre. Une œuvre poignante, avec Juliette Binoche dans le rôle principal. Le film ne sort partout en France que le 12 janvier 2022.

Le vendredi 3  décembre, deux films au rendez-vous. Gagarine à 18 heures et Indes galantes à 21 heures. Le premier est un film de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh mêlant critique sociale et fantastique. Dans la cité de Gagarine, en banlieue parisienne, un adolescent se rêve en cosmonaute. Mais quand les autorités annoncent que la cité va être rasée, il se lance dans la résistance avec la volonté de transformer la cité en vaisseau spatial.

Le soir, beaucoup de spectacle avec le documentaire de Philippe Béziat. Une plongée dans la création d'un spectacle à Opéra de Paris faisant dialoguer danse urbaine et chant lyrique dans l'adaptation contemporaine du chef-d’œuvre baroque de Jean-Philippe Rameau, Les Indes Galantes. Un film présenté par Imago publica avec le soutien du Groupement National des Cinémas de Recherche.

Le festival voyage autour du monde en musique le samedi 4 décembre avec Africa Mia (17 h 30), documentaire sur  le premier groupe afro-cubain de l'histoire : les Maravillas de Mali.

À 21h, redécouvrez, en version rénovée, ce film yougoslave de 1980 de Slobodan Sijan. Qui chante là-bas ? place le public dans le sillage d'un bus brinquebalant menant à Belgrade une bande d'originaux. Beaucoup d'humour et de musique dans ce film qui annonce les prémices des œuvres de Kusturica. 

Fin des Ecrans d'automne le dimanche 5 décembre. Après la projection de Digger, film grec à 14 h 30, place à la clôture du festival, vers 17 heures, avec une autre avant-première française. La croisade est signée Louis Garrel. Le réalisateur interprète également une des rôles principaux en compagnie de Laetitia Casta. Une belle histoire de prise de conscience de l'urgence climatique par de jeunes enfants. 

Écrans d'Automne, du 2 au 5 décembre, cinéma Jaurès à Argelès-sur-Mer. 5 € la séance, Pass 4 films : 15 €, Pass «Amis de Cinémaginaire» : 20 €

vendredi 26 novembre 2021

De choses et d’autres - De quoi parlerons-nous à Noël ?

Dans la catégorie des saillies politiques à mettre au panthéon des énormités, cette déclaration de Christian Jacob, pourtant président du parti Les Républicains au Journal du Dimanche : « Il faut que les discussions du repas de Noël des Français tournent autour de notre candidat. »

Le fameux candidat n’est pas encore désigné. Normalement c’est le 4 décembre que l’on saura donc, qui sera aux centre des discussions des repas de Noël de tous les Français.

Enfin, ça c’est le vœu pieux de Christian Jacob. Si l’on réfléchit deux secondes (ce que le président Jacob a oublié en prononçant ces malheureux mots), on se doute qu’entre les petits fours et la bûche, le repas de famille portera essentiellement sur la crise sanitaire.

Du moins si on parle de choses sérieuses. Car souvent pour Noël, on met de côté les choses qui fâchent. On se consacre surtout aux enfants, à leur joie de découvrir de nouveaux jouets. On profite de la bonne bouffe et des liquides qui vont si bien avec. Alors vous pensez bien, la politique... Et encore moins le candidat de la droite républicaine.

A moins bien sûr que finalement les militants désignent un outsider absolu, comme Éric Ciotti (mais ça ferait quasiment un troisième candidat étiqueté extrême droite) ou le docteur Juvin. Mais ce dernier, tant qu’il se contentera de squatter les plateaux télé sans trouver le remède miracle au coronavirus, risque de conserver cette dernière place que lui prédisent tous les sondages.

Et vous, quel sera votre sujet de discussion préféré pour le repas de Noël ? Dinde ou chapon ? Huîtres ou langouste ? Blanquette ou champagne ? Élection ou vaccination ?

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mardi 30 novembre 2021

jeudi 25 novembre 2021

De choses et d’autres - Un gouvernement de confinés

Rien ne sert de se cacher derrière son petit doigt (vieille expression remise au goût du jour par la ministre des Sports), ce mois de décembre n’est pas encore commencé, mais je sens qu’il va être long, très long. Comme l’impression que le cirque Covid est de retour au centre de la place publique.

Avant même le décollage « fulgurant » de la 5e vague et l’arrivée du variant Omicron, l’annonce de la contamination de Jean Castex, Premier ministre, et de sa mise à l’isolement a remis notre détesté virus en tête des débats politiques. Oublié le Z. qui signe ses exploits d’un I majuscule. On n’a même pas le temps de prendre un rendez-vous pour la 3e dose. De toute manière, il n’y a plus beaucoup de place et même Doctolib a craqué.

Un Premier ministre confiné et le lendemain un autre membre du gouvernement testé positif au Covid 19. La ministre déléguée à l’Insertion, Brigitte Klinkert. La pauvre, plaignons-la. Pas d’être malade, elle explique être asymptomatique, mais de se retrouver tout à coup propulsée sur le devant de la scène médiatique pour un test PCR positif. Car il faut bien l’avouer, personne ne se souvenait de sa nomination le 20 juin 2020 à ce poste.

Et l’hécatombe continue puisqu’on a appris ce week-end que Joël Giraud, secrétaire d’État chargé de la ruralité, était lui aussi malade. Ce dernier non plus ne souffre pas d’une surmédiatisation excessive. Mais enfin lui au moins je savais qu’il existait depuis la découverte de « La pause rurale » série de capsules vidéo assez étonnantes mises en ligne chaque mercredi sur les réseaux sociaux de son ministère.

Le générique est chanté par un coq et quand il a un invité, c’est ce dernier qui lance l’épisode. On a ainsi vu un Jean Castex totalement hilare en septembre dernier et le dernier numéro visible montre Olivia Grégoire, autre secrétaire d’État, chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable, glisser que Joël Giraud, en plus d’être incollable sur « les finances publiques », l’est aussi sur le « hard rock ».

Et ce dernier de rebondir en expliquant qu’« Aujourd’hui le coq n’aura pas des accents de Métal et de Rammstein, on va rester dans le classique. » Cocorico ou co-covid-rico ?

Chronique parue (en partie) en dernière page de l’Indépendant le lundi 29 novembre 2021

mercredi 24 novembre 2021

De choses et d’autres - Les mots de l’humour

Qui n’a pas, un jour, transformé un mot sans le vouloir. La langue fourche et on se retrouve inventeur d’une drôle d’expression. Parfois cela ne veut rien dire. Ou alors on se retrouve face à un étrange trait d’esprit non voulu. 


Pour Robert Pico, pas de langue qui fourche mais une volonté de triturer les mots et de leur trouver d’autres significations, souvent plus marrantes. Il en a collecté des centaines qu’il propose dans son « Fictionnaire ».

Il est même totalement dans l’actualité du moment sur le genre en inventant « Jarretil : jarretelle pour homme ». Ces mots fictifs, « pour rire et, peut-être, réfléchir », sont souvent un peu scabreux ou tournés vers le sexe. Comme ce très sympathique « Coucherire : s’esclaffer en faisant l’amour » ou ce beaucoup plus imagé et peu sortable : « Introuniser : adopter un nouveau membre dans un club échangiste. »

« Mon Fictionnaire » de Robert Pico, Editions Glyphe, 10 € 

mardi 23 novembre 2021

De choses et d’autres - Faire ses courses en vitesse

Amazon, le premier, avait tenté l’expérience : des magasins sans caisses. Une déshumanisation complète des courses. On rentre, on se sert, on sort et automatiquement la somme des objets pris dans les rayons est débitée de notre compte. De la science-fiction pour certains. Et pourtant…

A Paris, le premier Carrefour Flash vient d’ouvrir. Même principe avec cette accroche publicitaire « Mes courses en un éclair ». Dans les faits, on peut effectivement en moins de 20 secondes attraper ce paquet de fromage râpé qui va agrémenter le plat de coquillettes et sortir moins d’une minute plus tard. Comment fonctionne ce tour de passe-passe ? Le magasin est truffé de caméras reliées à une intelligence artificielle qui « reconnaît » le visage des clients.

De plus les rayons sont d’immenses balances connectées. Le total de l’addition est calculé en direct et l’argent débité dès qu’on franchit la porte.

C’est bien beau tout ça, mais j’ai un doute de l’utilité pour certains clients. Prenez ma femme par exemple. Hier elle décide d’aller faire deux courses (des yaourts nature et du lait). Même en passant par les caisses, elle n’en a pas pour plus de 5 minutes. Mais disparaît plus d’une heure. Et revient avec un plat chinois, des soupes instantanées (il fait froid), un sapin conceptuel de branches de bois, deux tapis de sol pour la salle de bain (chauds et doux) et du lait… d’amande.

Avec cette complication supplémentaire qui sans doute aurait fait disjoncter l’intelligence artificielle, avant de se décider pour le lait d’amande, elle a mis dans son panier du lait de soja, puis du lait à base de riz. Pour finalement remettre ces produits en rayon de se décider pour le produit à base d’amandes « car sans sucre ajouté ».

Bref, déjà qu’elle évite les caisses automatiques pour faire un brin de causette avec les caissières, le « magasin flash » ce n’est sûrement pas pour elle.

Chronique parue (en partie) en dernière page de l’Indépendant le vendredi 26 novembre

lundi 22 novembre 2021

De choses et d’autres - Presque comme aux États-Unis

Si selon le slogan publicitaire des années 70 en France on n’a pas de pétrole, mais on a des idées, dans les faits, en France, on ne fait rien qu’à copier nos voisins américains.

Regardez les campagnes pour la présidentielle. On a dans un premier temps tenté d’adapter les fameuses primaires démocrates et républicaines. Les résultats ont été catastrophiques tant à droite qu’à gauche. Même si on doit reconnaître une sorte de vision divinatoire des écolos quand ils ont préféré l’austère et peu connue Eva Joly au flamboyant et médiatique Nicolas Hulot.

Ensuite, pour conquérir le poste suprême, des agitateurs de droite extrême ont pensé faire comme Trump dans sa prise de la Maison Blanche. Pourquoi ne pas sortir du chapeau un animateur télé, lui permettre d’être omniprésent grâce à des télévisions complaisantes et souligner tous les quatre jours combien il progresse dans les sondages.

Mais en France, contrairement aux USA, le candidat choisi n’est pas un milliardaire qui ne regarde pas à la dépense. Il n’a pas un gratte-ciel à son nom au cœur de New York, juste un 100 m2 à Paris, même pas de quoi payer l’impôt sur la fortune. Alors vous pensez bien que pour financer toute une campagne électorale, sans l’aide d’un parti bien implanté, cela semble de plus en plus mission impossible.

Enfin, rions de ce dernier exemple montrant la différence flagrante entre les USA et la France. Le week-end dernier vous avez vu partout ces images d’hommes et de femmes au bord de la route en Californie en train de ramasser des liasses de billets de banque qui se sont échappés d’un fourgon blindé.

En France aussi on a eu droit à une récolte miraculeuse avec un léger décalage. Exactement c’était mardi dans la petite ville de Cassel dans le Nord. Mais après un accident sur un passage à niveau, ce ne sont pas des billets qui ont envahi la chaussée mais des oignons.

Je vous le dis, on fait toujours moins bien que les Ricains. Des oignons vous m’en direz tant. Si encore ça avait été des bottes d’oseille.

Chronique parue (en partie) en dernière page de l’Indépendant le 25 novembre 2021

dimanche 21 novembre 2021

De choses et d’autres - La maltraitance des fins d’année

Chaque fois qu’approchent les fêtes de fin d’année et les agapes culinaires qui vont avec, me vient une subite envie de crustacés. Notamment, un tourteau, gros, plein et si goûteux. Longtemps, j’achetais les crabes déjà cuits. Avec toujours une petite inquiétude sur la fraîcheur. Aussi, quand j’ai découvert qu’ils se vendent aussi vivants, je n’ai pas hésité longtemps.

Mais, il faut le cuire. En clair, plonger la bestiole qui agite frénétiquement les pattes dans de l’eau frémissante ou bouillante. Il existe des façons moins traumatisantes pour mourir. Par chance, on ne s’identifie que très peu aux crabes, contrairement aux si mignons agneaux. Pourtant, il s’agirait, là aussi, de maltraitance animale.

Pour preuve, la Grande-Bretagne, en décidant de réformer ses lois en cours, a rajouté quelques animaux dans la catégorie de ceux dotés de sentience. Autrement dit, ils sont capables de ressentir « des sensations, telles que la douleur, le plaisir, la faim, la soif, la chaleur, la joie, le confort et l’excitation ».

Parmi les entrants : le poulpe et le homard. Par extension, les crabes sont dans le lot. Quand la loi sera adoptée, les cuistots auront interdiction de plonger  le homard dans l’eau bouillante, comme c’est déjà le cas en Suisse et en Nouvelle-Zélande.

Reste à déterminer quelle est la meilleure façon légale de tuer l’animal.

Et cette autre question, qui, soudain, taraude : les escargots éprouvent-ils des sentiments ? Peut-être qu’ils ont un message à nous faire passer, quand ils font des bulles de salive, au moment où on les met sur les braises de la cargolade catalane.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant du Midi le 24 novembre 2021

samedi 20 novembre 2021

De choses et d’autres - Le nouveau scandale du foot français

Encore un scandale dans le milieu du foot. Décidément le monde du ballon dit rond tourne de moins en moins rond justement. À se demander ce qui traverse l’esprit des dirigeants du sport le plus populaire de France. Pourtant il serait facile de mettre fin à cette mauvaise image de marque. Rien de bien compliqué ni de coûteux quand on connaît le montant des droits télés versés par les diffuseurs.

Je précise que ce scandale n’a rien à voir avec les incidents du match entre Lyon et Marseille dimanche soir. L’arrêt d’une rencontre au bout de trois minutes deviendra de plus en plus fréquent vu les supporters qui font le déplacement en tribune. Je suggère d’ailleurs aux organismes chargés de paris sportifs de rajouter une case dans leurs grilles. En plus des deux victoires possibles et du nul, pourquoi ne pas rajouter l’option « match arrêté ».

Non, quand je parle de scandale, je fais référence à ce qui s’est passé à Rennes samedi soir avant le match de coupe de France entre le petit club de Bréquigny et le club professionnel de Brest. Quand l’équipe de Bréquigny est arrivée sur le terrain, le public a constaté qu’aucun de ses membres ne portait de shorts. Juste le maillot qui descendait jusqu’à mi-cuisse.

Car il faut savoir qu’en coupe de France féminine, la fédération ne fournit que le haut de la tenue alors que chez les amateurs, à ce stade de la compétition, c’est toute la panoplie qui est offerte aux hommes, chaussettes comprises. Alors les joueuses de Bréquigny, pour protester contre cette discrimination sexiste, ont décidé de jouer la partie en culotte. Malheureusement éliminées, les courageuses footballeuses bretonnes quittent la compétition.

Dommage, car la FFF a annoncé que désormais, la tenue complète serait offerte aux équipes féminines amateurs toujours en lice en Coupe de France.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mardi 23 novembre 2021

vendredi 19 novembre 2021

De choses et d’autres - Robert : masculin, féminin ou autre ? 

Alors qu’on entre tout droit dans une quatrième ou cinquième vague (je m’y perds un peu comme beaucoup de mes concitoyens qui ont surtout l’impression de ne pas encore être sortis de la première), que la Guadeloupe s’enflamme et que les candidats à l’investiture pour les Républicains monopolisent encore le prime time d’une chaîne de télévision nationale juste pour savoir, selon toute vraisemblance, qui aura l’honneur de perdre en avril, une étonnante polémique vient relativiser ces mauvaises nouvelles.

En découvrant que le dictionnaire Le Robert a décidé d’intégrer dans sa nouvelle édition le mot « iel », le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, s’est fendu d’un communiqué offusqué pour souligner que « l’écriture inclusive n’est pas l’avenir de la langue française. »

Pour rappel, le pronom iel (ou ielle) est utilisé par ceux et celles qui ne veulent pas choisir de genre. Ce 3e sexe qui semble tellement déboussoler les fameux « boomers », ces hommes (essentiellement) de plus de 50 ans qui n’arrivent pas à comprendre que la société est en pleine évolution sur ce sujet.

L’équipe du dictionnaire Le Robert, toujours à l’écoute des pratiques des Français, a pourtant bien précisé dans sa notice que iel, est « rare ». Mais il existe et est de plus en plus utilisé. Rien d’étonnant. Il y aura de plus de jeunes garçons qui ne se reconnaissent plus du tout dans le stéréotype du macho viril et dominant. Comme de plus en plus de jeunes filles rejetteront de n’être considérée que comme femme, notamment par des féministes vindicatives.

Les voilà les armées de iels (ou ielles, les deux peuvent s’écrire et se dire) qui vont donner tort au ministre d’ici dix ans maximum.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le lundi 22 novembre 2021 

jeudi 18 novembre 2021

Roman - La vie au ralenti à « Aulus »

Certaines communes des Pyrénées ont connu une forte activité quand les thermes fonctionnaient et attiraient quantité de curistes et autres touristes richissimes. Aulus-les-Bains (mais tout le monde dit Aulus tout court), dans l’Ariège, créé à la belle époque, n’est plus qu’un village quasi déserté perdu au fond d’une vallée. C’est là que le père de Zoé Cosson découvre un vieil hôtel à la vente. Il l’achète et se met à le rénover. Pour Zoé, encore enfant, c’est devenu son lieu de vacances, sa seconde maison, son petit monde. Zoé Cosson a décidé de raconter la vie dans ce village pyrénéen typique. 

Un premier roman qui aurait pu avoir des airs de texte nostalgique d’un terroir perdu mais qui se transforme en long poème naturaliste où pierres, montagnes, ciel et habitants interagissent avec intelligence et bonheur. Pourtant il est difficile de vivre à Aulus : « Le village est une surface cabossée, boursouflée, qui cloque et se soulève brusquement sur ses bords pour épouser l’élan des montagnes. » Dans la région, où la vie semble au ralenti, il n’y a plus d’avenir, plus de projets. Ne reste que les sentiers pour les randonneurs. Et peut-être une ancienne mine de tungstène dans le village voisin. Mais le projet de rachat par des Australiens va vite capoter. Aulus dort, il ne faut pas la réveiller.

« Aulus » de Zoé Cosson, Gallimard, 12,90 €