Certaines communes des Pyrénées ont connu une forte activité quand les thermes fonctionnaient et attiraient quantité de curistes et autres touristes richissimes. Aulus-les-Bains (mais tout le monde dit Aulus tout court), dans l’Ariège, créé à la belle époque, n’est plus qu’un village quasi déserté perdu au fond d’une vallée. C’est là que le père de Zoé Cosson découvre un vieil hôtel à la vente. Il l’achète et se met à le rénover. Pour Zoé, encore enfant, c’est devenu son lieu de vacances, sa seconde maison, son petit monde. Zoé Cosson a décidé de raconter la vie dans ce village pyrénéen typique.
Un premier roman qui aurait pu avoir des airs de texte nostalgique d’un terroir perdu mais qui se transforme en long poème naturaliste où pierres, montagnes, ciel et habitants interagissent avec intelligence et bonheur. Pourtant il est difficile de vivre à Aulus : « Le village est une surface cabossée, boursouflée, qui cloque et se soulève brusquement sur ses bords pour épouser l’élan des montagnes. » Dans la région, où la vie semble au ralenti, il n’y a plus d’avenir, plus de projets. Ne reste que les sentiers pour les randonneurs. Et peut-être une ancienne mine de tungstène dans le village voisin. Mais le projet de rachat par des Australiens va vite capoter. Aulus dort, il ne faut pas la réveiller.
« Aulus » de Zoé Cosson, Gallimard, 12,90 €
