Halloween vient à peine de mourir de sa belle mort dans une crise de foie carabinée (merci les bonbons) que les fêtes de fin d’année pointent le bout de leur nez. Saint-Nicolas, Noël, jour de l’An : il y en aura pour tout le monde. Et pour frissonner pour une bonne raison (en clair, la crise ne nous permet plus de payer la facture d’électricité), regardons sans scrupule ces deux films d’horreur, aux effets soignés et aux ressorts parfois pré- visibles mais toujours efficaces.
Le « Krampus » est une création de l’imaginaire autrichien. L’ombre de Saint-Nicolas ne vient pas chez les petits enfants pour récompenser, mais pour punir. Le film de Michael Dougherty avec Adam Scott et Toni Collette débute comme une comédie un peu borderline. La famille modèle américaine doit accueillir les cousins, beaucoup moins présentables. Choc de civilisations qui fait bien rire durant les 20 premières minutes. Ensuite, l’angoisse prend le dessus. Une tempête de neige s’abat sur le quartier résidentiel et tout le monde est piégé dans la maison. Le Krampus attend que le feu s’éteigne pour passer par la cheminée et tuer tout le monde. Il reçoit l’aide de quelques marionnettes démoniaques, d’elfes terrifiants et de biscuits de Noël au rire sardonique. Les effets spéciaux sont remarquables et le Krampus véritablement effrayant avec ses cornes, ses sabots et ses lourdes chaînes. Un bon moment à regarder au chaud, entre copains voire en famille, avec au final un succulent bêtisier preuve que même sur le tournage des films d’horreur on aime faire des farces et bien rigoler...
Ambiance totalement différente dans « The Darkness », production US de Greg McLean avec Kevin Bacon en vedette et non sorti en salles. Mais on retrouve quand même la structure familiale américaine classique avec un couple et ses deux enfants, une fille et un garçon. La différence réside dans la personnalité de Mickey : c’est un autiste qui passe ses journées à la maison malgré ses 11 ans. Mickey qui, lors d’un pique-nique dans le Grand Canyon, découvre dans une grotte, des pierres gravées indiennes. Attirées par leur beauté, il les met dans son sac à dos. Malheur ! Ce sont les prisons virtuelles de démons qui cherchent à entraîner le monde dans les ténèbres. L’attitude de Mickey va changer et la famille se fracturer. La fille devient anorexique, la mère paranoïaque et le père devra faire d’énormes efforts pour ne pas céder aux avances d’une ravissante stagiaire. La fin du film, très prévisible, manque un peu de noirceur. Alors vous pouvez profiter dans les bonus d’une conclusion alternative. Avec les Américains, il semble que cela soit tout blanc ou tout noir. Car cette version non seulement s’achève très mal pour la famille mais en plus laisse entendre que ce n’est qu’un dé- but. Au moins on a le choix et ce n’est pas un de ces films français où le générique dé- bute alors qu’on attend encore la moindre action ou rebondissement... ➤ « Krampus », Universal, 14,99 € ➤ « The Darkness », Universal, 14,99 €
Noël, ses cadeaux, ses chansons. De toutes les fêtes, le 25 décembre est associé à quantité de ritournelles, symboles de cette parenthèse enchantée où petits et grands oublient frimas et tracas pour se retrouver en famille. Mais la chanson estampillée Noël n'est pas toujours bonne à entendre. Les auditeurs d'une radio locale en Autriche en ont fait les frais le week-end dernier. Un des animateurs s'est barricadé dans le studio et a passé 24 fois d'affilée la chanson "Last Christmas" de Wham. Près de deux heures de la pire daube commerciale du groupe de George Michaël. Le projet de cet animateur retors était de la diffuser durant toute la journée. Mais quand il a reçu un appel de sa fille de 6 ans lui expliquant qu'elle n'aimait pas cette chanson, il a mis fin à l'expérience. Merci jeune demoiselle. De mon enfance, j'ai le souvenir de la chanson diffusée en boucle pendant les vacances de fin d'année, "Petit papa Noël" de Tino Rossi. Le chanteur corse à la voix sirupeuse, idole de ma mère (comme de 95 % des Françaises nées entre 1920 et 1950), m'aurait presque dégoûté des réjouissances de fin d'année. Heureusement, Trust l'a transformée en version rock presque potable. Mais ma chanson de Noël, celle qui me fera pour toujours rêver à cette enfance lointaine et naïve, reste "Bonne année, bonne chance" de Guy Béart. Multidiffusée sur FR3 car il s'agissait de l'"hymne" de tous les programmes spéciaux, malgré ses paroles répétitives et sa mélodie basique, elle demeurera définitivement gravée dans ma mémoire.
Pour beaucoup c'est l'imposture du siècle. Renvoyés à leurs études les Laurent Baffie et autres Jean-Yves Lafesse, petits braquets du rire français.
Lors de l'hommage mondial à Nelson Mandela, un inconnu s'est fait passer pour le traducteur en langage sourd et malentendant des discours prononcés à la tribune. A deux mètres d'Obama, il a gesticulé à qui mieux mieux. Mouvements des mains et des bras censés traduire l'hommage de l'homme le plus puissant de la planète. En fait, des gestes dénués de toute signification. Un bras d'honneur mondial, en langage codé ! Cet exemple planétaire prouve qu'à l'heure des grandes oreilles de la NSA, des milliers de caméras de vidéo surveillance et des fichiers secrets toujours plus précis sur notre vie privée, un petit plaisantin parvient à tromper tout le monde. Et devant des millions de téléspectateurs... La recrudescence de ces impostures est flagrante. Hier par exemple, je tombe, complètement éberlué, sur les photos du premier Noël du petit Prince George. Affublé de fausses cornes de renne, il découvre ses jouets dans les bras de sa mère, avec son oncle Harry déguisé en père Noël et son arrière-grand-mère, The Queen, une coupe de champagne rosé à la main. Impossible de faire plus kitsch. Comme pour l'interprète, plus c'est gros et plus c'est crédible. En fait cette série de photos d'Alison Jackson est une commande pour une boisson gazeuse anglaise. Il ne s'agit pas de champagne rosé, mais de jus de fruit pétillant. Et pas la moindre famille royale en scène, mais des sosies. Chronique "De choses et d'autres" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant.