Affichage des articles dont le libellé est mandela. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est mandela. Afficher tous les articles

vendredi 13 décembre 2013

DE CHOSES ET D'AUTRES - Toujours plus faux

Pour beaucoup c'est l'imposture du siècle. Renvoyés à leurs études les Laurent Baffie et autres Jean-Yves Lafesse, petits braquets du rire français.
Lors de l'hommage mondial à Nelson Mandela, un inconnu s'est fait passer pour le traducteur en langage sourd et malentendant des discours prononcés à la tribune. A deux mètres d'Obama, il a gesticulé à qui mieux mieux. Mouvements des mains et des bras censés traduire l'hommage de l'homme le plus puissant de la planète. En fait, des gestes dénués de toute signification. Un bras d'honneur mondial, en langage codé !
Cet exemple planétaire prouve qu'à l'heure des grandes oreilles de la NSA, des milliers de caméras de vidéo surveillance et des fichiers secrets toujours plus précis sur notre vie privée, un petit plaisantin parvient à tromper tout le monde. Et devant des millions de téléspectateurs...
La recrudescence de ces impostures est flagrante. Hier par exemple, je tombe, complètement éberlué, sur les photos du premier Noël du petit Prince George. Affublé de fausses cornes de renne, il découvre ses jouets dans les bras de sa mère, avec son oncle Harry déguisé en père Noël et son arrière-grand-mère, The Queen, une coupe de champagne rosé à la main. Impossible de faire plus kitsch. Comme pour l'interprète, plus c'est gros et plus c'est crédible. En fait cette série de photos d'Alison Jackson est une commande pour une boisson gazeuse anglaise. Il ne s'agit pas de champagne rosé, mais de jus de fruit pétillant. Et pas la moindre famille royale en scène, mais des sosies.
Chronique "De choses et d'autres" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant.

jeudi 12 décembre 2013

DE CHOSES ET D'AUTRES : Sourires de Grands



Comment attirer les regards vers soi quand on est Premier ministre d'un petit pays de moins de 6 millions d'habitants, perdu au milieu d'une centaine de chefs d'Etat à la cérémonie mondiale d'hommage à Nelson Mandela ?

Helle Thorning Schmidt, à la tête du gouvernement du Danemark, a gagné. D'abord, trouver une bonne place, pas trop loin de Barack Obama. Ensuite, proposer de prendre une photo avec lui. Pas un de ces clichés officiels compassés. Non, une "selfie" réalisée avec son smartphone tenu à bout de bras.
La scène, immortalisée par un photographe de l'AFP, a fait le tour du monde. On y voit la blonde Helle, tout sourire, serrée à sa gauche par un Obama toujours aussi séducteur et à droite par David Cameron, premier ministre anglais jamais dernier sur les bons coups. Celle qui ne sourit pas, c'est Michelle Obama. Peut-être saisie d'émotion par la cérémonie ? A moins qu'elle ne fulmine intérieurement contre cette "blondinette" un peu trop collante...

Pendant ce temps, Hollande et Sarkozy, côte à côte, semblent s'ennuyer ferme.

dimanche 8 décembre 2013

DE CHOSES ET D'AUTRES - Mandela l'Antillais

Nelson Mandela et sa lutte contre l'apartheid ont pris une autre dimension dans mon imaginaire le 11 février 1990. A l'époque je suis journaliste dans un quotidien à la Martinique. Je travaille dans une équipe composée à 70 % d'Antillais. La problématique de la couleur de peau m'est totalement étrangère.
Ce matin-là, un attroupement se forme devant la petite télévision de la rédaction de Fort-de-France. Mandela va être libéré. Mandela libre... Du simple journaliste au rédacteur en chef en passant par les employés techniques, tous regardent CNN, diffusée depuis l'île voisine de Sainte-Lucie. Exclamations en créole, rires, applaudissements : le direct prend un peu de retard, le grand homme se fait attendre. Et puis enfin il apparaît, il marche devant des voitures, main dans la main avec sa femme Winnie. Dans la rédaction, le silence se fait. Je regarde l'image, mais ne peux m'empêcher de voir aussi mes collègues. Je lis l'émotion dans leurs regards, la gravité du moment.
Je prend conscience que ce matin-là, je suis le seul Blanc de l'équipe. Je perçois alors mes collègues, mes amis, différemment. Ce sont aussi, au plus profond de leur être, des descendants d'esclaves et la marche sans entrave de Mandela après des années d'enfermement représente la fin du dernier vestige de la ségrégation raciale. Je devine des larmes dans les yeux de certains. Je suis au milieu d'eux, avec eux. Je les comprends.
La marche et le poing levé de Mandela ce 11 février 1990 resteront à jamais gravés dans ma mémoire.