Divine surprise : les comptes de la Nation se redressent plus vite que prévu. Résultat le ministère des Finances se retrouve à la tête d'une "cagnotte" de 5 milliards d'euros. Immédiatement les spéculations vont bon train pour trouver une utilisation à cette somme inespérée.
D'un côté les puristes désirent accélérer l'effacement de la dette. Et au passage revenir au plus vite au 3 % de déficit promis à Bruxelles. Ce serait dans un premier temps la volonté de François Hollande. Mais en coulisse, nombreux sont ceux qui plaident pour un coup de pouce aux ménages les plus modestes. Normal, 2017 pointe son nez. 2017, année de la présidentielle.
Reste qu'il ne faut pas être devin pour douter de l'efficacité de la méthode. Juste se souvenir. En 1999, une reprise économique plus forte que prévue surprend le gouvernement. Les rentrées fiscales explosent et Lionel Jospin se retrouve à la tête de 9 milliards (50 milliards de francs à l'époque), la première "cagnotte" après des décennies de crise. Le Premier ministre socialiste de l'époque, pourtant excellent gestionnaire, se laisse convaincre de redistribuer cette manne. L'assurance de se faire élire en 2002 d'après ses conseillers. A l'arrivée, Jospin ne parvient même pas à se qualifier au second tour, la cagnotte est engloutie, la dette repart à la hausse...
Désormais la balle est dans le camp de l'Élysée. Quelle sera sa décision ? Mystère. Seule certitude, beaucoup auraient préféré que la révélation de cette "cagnotte" ne quitte pas les murs de Bercy.
Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
jeudi 31 mars 2016
mercredi 30 mars 2016
DE CHOSES ET D'AUTRES : Les petits pas de Hollande

Le président va équiper son smartphone d'un podomètre et s'astreindre à marcher un peu plus. Une opération de communication lancée sous les bons auspices de Michel Cymes, le toubib de la télé et la mise en pratique dès aujourd'hui lors du lancement de l'Euro de foot par le président. Marcher est bon pour la santé. Mais il faut au minimum 6 000 pas quotidiens pour en ressentir les effets bénéfiques.
François Hollande, qui a repris du poids depuis son élection en 2012, a certainement besoin de retrouver la forme pour affronter les prochaines échéances électorales. Reste à savoir comment est paramétré son podomètre. Le problème de Hollande ces derniers mois reste indéniablement sa propension à faire deux pas en avant et un en arrière. Comme la réforme constitutionnelle qu'il s'apprête à abandonner ou du moins à alléger de plusieurs points pour cause de blocage au Sénat.
Question : deux pas en avant, un en arrière, compte trois pas ou un seul ? Dans le second cas de figure, s'il veut atteindre son quota quotidien, François Hollande devra marcher deux fois plus. Par contre, dans le premier il aura inventé une nouvelle méthode d'amaigrissement en restant presque sédentaire.
Une problématique totalement étrangère à Nicolas Sarkozy. Il n'a pas besoin de marcher, son tic de bouger les épaules lors de ses discours lui suffit à brûler autant de calories que les 6 000 pas de Hollande.
BD : Centaurus, cette nouvelle Terre

« Centaurus" (tome 2), Delcourt, 12 euros
mardi 29 mars 2016
BD : Ludivine et les dessous de l'Histoire

"Ludivine", Glénat, 14,50 euros
DE CHOSES ET D'AUTRES : Tubes d'une vie

Perdu, le hit-parade n'apparaît qu'en 1963. Il me manque deux bonnes années et à peine quinze jours à ma moitié qui a vu le jour fin 62. Mais franchement, mieux vaut éviter ces années 60 trustées par Johnny Hallyday et autres yéyés du même acabit.
Penchons-nous plutôt sur nos jeunes années. Alors que je fêtais mes 20 ans, la chanson la plus vendue était "Women in love" de Barbra Streisand. Pas vraiment ma tasse de thé. Je préférais la pop, comme "Cambodia" de Kim Wilde. C'est justement le titre qui cartonnait le jour des 20 ans de la future femme de ma vie. Mais elle, à choisir, préfère Kim Carnes et son légendaire "Bette Davis Eyes".
Une décennie plus tard, elle bascule dans la trentaine sur les rythmes de Michael Jackson, moi sur Enigma. Dans la foulée arrive la chanson la plus importante à mes yeux, celle qui a marqué le début de notre vie commune. Et cette fois, l'application tape dans le mille en indiquant "Streets of Philadelphia" de Springsteen. Mais on a eu chaud car peu de temps après, Ace of Base et ses rythmes binaires s'imposait et juste avant Elton John atteignait les sommets grâce à ses mélodies sirupeuses.
Avantage de ce petit logiciel bien conçu, avec le résultat vous pouvez directement visionner le clip de la chanson sur YouTube. La nostalgie en un clic.
lundi 28 mars 2016
DVD : Sherlock Holmes, l'intégrale vintage

Si la télévision française a adapté les enquêtes de Maigret, les Anglais ont donné la priorité à celles de Sherlock Holmes. Durant les années 50, Ronald Howard a interprété le détective imaginé par Sir Conan Doyle dans 39 épisodes tournés... en France. L'occasion de découvrir en guest stars quelques vedettes locales débutantes comme Delphine Seyrig, Jacques Dacqmine ou Jacques François. Une redécouverte que l'on doit aux éditions Artus Films, infatigables promoteurs des trésors de l'âge d'or du cinéma et de la télévision.
Sherlock Holmes, l'intégrale, Artus films, 39,90 euros.
BD : Lisa Mandel au coeur du porno
La collection "Sociorama" permet la rencontre de la sociologie et de la bande dessinée. En s'appuyant sur une recherche savante, un auteur de BD vulgarise le tout dans des albums faciles à lire. Sur l'enquête de Mathieu Trachman ("Le travail pornographique" paru en 2013 à La découverte) Lisa Mandel signe une histoire en total décalage avec son trait. Elle qui dessine très gros nez, simple et caricatural, plonge le lecteur dans le tournage de films pornographiques. Elle suit Howard, jeune Noir qui a fait ses débuts dans des productions amateurs et de sa copine, Betty. Sans aucun jugement à l'emporte-pièce, on découvre le quotidien de ces "acteurs", leur vie en famille, les à-côtés des tournages, leur manque de protection sociale et les salaires de misère. Une BD à ne pas mettre entre toutes les mains, mais qui éclaire sur un secteur économique florissant et en perpétuelle progression."La fabrique pornographique", Casterman, 12 euros
dimanche 27 mars 2016
DE CHOSES ET D'AUTRES : Alphonse Allais dans le texte

« On ne badine pas avec l'humour d'Allais », Jean-Pierre Delaune, Omnibus, 21 euros.
samedi 26 mars 2016
DE CHOSES ET D'AUTRES : Réponses belges à l'horreur terroriste

On retrouve sur les réseaux sociaux cette réaction dans des vidéos parfois surréalistes. Normal, on est en Belgique. Une certaine Megan, blonde recouverte de bijoux comme un sapin de Noël, Belge selon ses dires, avoue qu'elle ne comprend pas l'intention des poseurs de bombes et interpelle directement les terroristes : "Mais Chou, tu t'es renseigné sur la Belgique, tu sais qui on est ? Chou, nous avons inventé la frite, la fricadelle, la gaufre et le chocolat. Et tu crois que demain on va rester enfermé. Mais c'est pas la Belgique ça, chou !"
Dernière réponse apportée par le rédacteur en chef de NordPresse, le site parodique du plat pays. Toujours face caméra, des trémolos dans la voix, il demande aux terroristes "d'arrêter de faire des attentats. Je vous le demande gentiment. Ce qui est vraiment dégueulasse c'est les dégâts collatéraux. On n'en peut plus d'avoir le soutien de Marine Le Pen, on veut pas d'une nouvelle chanson de Francis Lalanne, on en a marre des discours du roi, déjà qu'on doit se les taper à Noël. S'il vous plaît, arrêtez, on ne veut pas de concert d'hommage de Johnny (...) »
Beaucoup de Belges sont tristes, mais certains n'ont pas perdu le sens de l'humour.
vendredi 25 mars 2016
Cinéma : Les mystères de Rosalie Blum

Adapté d'une bande dessinée de Camille Jourdy, "Rosalie Blum" conserve son architecture en trois parties distinctes, les trois points de vue des personnages principaux. Honneur à Vincent Machot (Kyan Khojandi), coiffeur de son état dans une petite ville de province (le film a été tourné à Nevers). Il se partage entre son travail, son chat, sa fiancée partie en stage à Paris et sa mère, installée dans l'appartement au-dessus du sien. À plus de 30 ans, il s'ennuie horriblement.
Un dimanche, obligé d'assouvir un nouveau caprice de sa mère (Anémone), il part acheter du crabe en boîte. Il en trouve dans une épicerie excentrée, tenue par une femme (Noémie Lvovsky) dont le visage dit quelque chose à Vincent. Tant et si bien qu'il décide de l'espionner, pour découvrir d'où il la connaît. Maladroit, il se transforme en suiveur-voyeur, l'accompagnant à la chorale, trouvant sa maison, fouillant ses poubelles et la regardant boire plus que de raison dans un club. Jusqu'à une nuit au cours de laquelle il abandonne, terrorisé par cette Rosalie Blum très mystérieuse.
Aude, suiveuse du suiveur
Second acte, Aude (Alice Isaaz), jeune chômeuse, se présente en championne du "moins j'en fais mieux je me porte". Elle vie en colocation avec un artiste de rue (Philippe Rebbot) et traîne avec ses deux amies de toujours (Sara Giraudeau et Camille Rutherford). Le trio sera le moteur comique du film, avec une mention spéciale à Sara Giraudeau, extraordinaire de drôlerie dans le rôle de cette ado attardée qui aime se faire peur, au point de se faire pipi dessus... Aude est la nièce de Rosalie Blum, cette dernière l'embauche pour espionner à son tour cet étrange coiffeur peu discret dans ses filatures.Le suiveur suivi, la suiveuse séduite par le suivi-suiveur : un triangle amoureux se met doucement en place, au grand bonheur de Rosalie, triste et solitaire mais qui voit d'un bon œil cet embryon de romance entre ces deux jeunes paumés. Le film bascule alors dans une grande loufoquerie, où les quiproquos se succèdent, les routes se croisent, se télescopent.
Une belle histoire, à la fin certes prévisible mais qui fait tant de bien en ces temps difficiles et trop moroses.
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Noémie Lvovsky : femme étonnante et mère émouvante

Dans le rôle de Rosalie Blum, Noémie Lvovsky signe une performance toute en nuances. Cette femme solitaire, que l'on devine blessée par la vie, n'est qu'une silhouette dans la ville. Elle ne demande rien à personne, semble vouloir se faire oublier. Dans la première partie du film, Noémie Lvovsky n'a quasiment pas de texte. Elle déambule comme absente dans cette ville de province terne. Mais il faut aussi qu'elle apporte cette lueur de mystère qui accroche le regard de Vincent et du spectateur. Sobre et exemplaire, l'actrice, plus habituée aux rôles comiques, s'impose avec brio dans un exercice délicat.
Par la suite, tout en conservant cette gravité de mère courage au parcours heurté, elle redevient petite fille en manipulant Vincent et Aude. Son sourire, son regard espiègle sont un régal. Excellente actrice, Noémie Lvovsky a pourtant débuté dans le milieu par l'écriture de scénarios, puis la réalisation de films ("Camille redouble", notamment). Elle est passée de l'autre côté de la caméra dans des petits rôles, crevant l'écran dans le rôle de Vincent Lacoste dans "Les beaux gosses" de Riad Sattouf.
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