Pas évident de trouver de bonnes comédies déjantées dans le cinéma français ces dernières années. Saluons donc la tentative de Benjamin Lehrer et son 38°5 quai des Orfèvres qui sort en DVD chez M6 Vidéo.
Un film policier avec des flics idiots, des tueurs en série ignares et des comédiens un peu en roue libre. Un nombre incalculable de gags ou de bons mots ne font malheureusement pas tout. L’histoire est un peu faible et surtout les deux comédiens principaux (Didier Bourdon et Caroline Anglade) semblent perdus dans l‘ensemble, pas accordés.
Par chance quelques seconds rôles sauvent l’ensemble, Artus en médecin légiste destroy et Yann Papin en second obséquieux totalement largué. Mais le film reste un bon moyen de passer un peu plus d’une heure loin des contraintes de la vraie vie.
Catastrophes à répétition dans ce train en folie contrôlé par un Artus hilarant sous la férule d’une Elsa Zylberstein déchaînée. Un film déjanté signé Olivier Van Hoofstadt.
Si des milliers de trains circulent tous les jours en France, par chance il n’en existe aucun qui accumule les problèmes comme celui du film d’Olivier Van Hoofstadt (Dikkenek, Go fast). Au grand désespoir de Sébastien (Artus), contrôleur en passe d’être nommé chef de gare en Provence. Faut-il encore qu’il passe avec réussite le dernier test : faire un sans-faute sous le regard intransigeant de Madeleine (Elsa Zylberstein), la contrôleuse des contrôleurs. Or, Madeleine, est un cas. Sous des airs de jeune femme vieille France se cache une nymphomane en plein déni mais surtout une castratrice qui prend son pied en saquant les pauvres victimes masculines placées sous sa coupe.
Et comme si cela ne suffisait pas, Sébastien se retrouve avec un stagiaire de 3e, Adel (Maël Rouin Berrandou), par ailleurs fils du PDG.
Rien que les interactions à l’intérieur de ce trio (avec une palme à Elsa Zylberstein, excellente dans ce rôle atypique), suffiraient à se faire gondoler toute la salle. Mais le réalisateur a rajouté autant de rencontres que de wagons, multipliant les scènes insolites et délires humoristiques. De la chorale de handicapés qui chante à tue-tête du Johnny Hallyday en passant par la colonie de jeunes racailles supervisée par un spécialiste de Shakespeare ou des activistes écologistes qui tentent de protéger des singes qui quittent leur cage pour semer la panique parmi les voyageurs.
Il y a aussi une presque fausse alerte à la bombe et en fil rouge, qui transforme la comédie en film d’action avec suspense, une prise d’otages et un compte à rebours avant assaut des policiers d’élite. Bref on ne s’ennuie pas une seconde dans ce film au titre à rallonge, Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée, qu’on pourrait, selon le sarcastique stagiaire, transformer en slogan de la SNCF.
Lors d’une avant-première début juillet au Méga Castillet de Perpignan, Olivier Van Hoofstadt a expliqué combien ce film est important pour lui. « J’ai passé trois années à réécrire le scénario et trouver les comédiens pour les 18 personnages. » L’idée était de proposer « sept vaudevilles pour sept wagons avec la scène finale dans la locomotive de tête ». Il aurait aimé tourner avec Blanche Gardin, mais on ne perd pas au change avec Elsa Zylberstein. Elle aurait d’ailleurs pu être encore plus trash. Mais, explique le réalisateur, « je sais quand je vais trop loin. Je lui ai enlevé des scènes… »
Tourné presque intégralement dans l’Aude, J’adore ce que vous faites (Gaumont) de Philippe Guillard est désormais disponible en DVD après un relatif échec lors de sa sortie en salles (un peu plus de 150 000 entrées). Pourtant la comédie est réussie, servie par un duo d’acteurs complémentaires. Artus et sa bonhomie faisant le contrepoint parfait de l’humeur souvent massacrante de Gérard Lanvin.
Un Gérard Lanvin qui pour la première fois de sa foisonnante carrière joue son propre rôle. Comédien reconnu internationalement, il est choisi pour interpréter un Résistant dans une grosse production américaine sur la Libération de la France. Sur place, son quotidien de vedette est chamboulé par l’arrivée d’un fan Momo Zapareto (Artus), aussi exaspérant qu’idiot. Une confrontation qui va faire des étincelles.
Olivier Baroux, réalisateur de Menteur, a sans doute beaucoup menti dans son existence. C’est presque un exercice imposé dans le milieu du cinéma. Il faut embellir, donner du relief, saupoudrer d’anecdotes pas forcément exactes à 100 % pour réussir à se faire remarquer. Il avait donc beaucoup à dire sur ce péché capital, sans doute le plus pardonné par la société (avec l’adultère, mais pour d’autres raisons).
Adaptée d’un film québécois, cette comédie trépidante tourne autour de Jérôme (Tarek Boudali), cadre dans un chantier naval de la Côte d’Azur, menteur invétéré depuis l’âge de 9 ans. Ce beau gosse qui aurait tout pour réussir sans en rajouter, ne peut s’empêcher de travestir la réalité. En priorité pour excuser ses retards au boulot : dégât des eaux, pneu crevé… ses excuses s’accumulent au grand désespoir de sa famille, notamment de son frère Thibault (Artus).
Une mythomanie maladive qui est connue de tous, jamais acceptée par le principal intéressé. Quand, par une complexe opération religieuse qui débute par une vue aérienne splendide de l’abbaye de Saint-Martin du Canigou, site religieux des Pyrénées-Orientales, tous les mensonges d’Antoine deviennent réalité. Il se retrouve donc sélectionné pour aller dans l’espace, son appartement est submergé par une suite d’eau, il n’a plus de meubles (tous donnés à Emmaüs par charité) ou, plus grave, la femme de son frère est amoureuse de lui et le voisin est un serial-killer. Se greffe sur ce florilège de gags la négociation d’un contrat de maintenance de yacht de luxe avec des Russes peu accommodants et la rencontre avec Chloé (Pauline Clément), charmante interprète dont il tombe amoureux.
Tarek Boudali, pour la première fois sans sa bande, maîtrise parfaitement son sujet, aidé par deux jeunes comiques français en devenir : Artus, future star au potentiel sans cesse grandissant et Bertrand Usclat, créateur de la série courte Brute, parfait dans un petit rôle d’assistant dépassé par sa tache.
"Menteur", un film français d’Olivier Baroux avec Tarek Boudali, Artus, Pauline Clément.
Tourné dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales, ce film de Philippe Guillard, à l'affiche à partir de ce mercredi 18 mai, fonctionne sur l’opposition entre Artus et Gérard Lanvin
Pour la première fois, Philippe Guillard, ancien rugbyman de haut niveau, signe un film qui ne tourne pas autour du sport. Une infidélité à son genre de prédilection pour ce qui a façonné sa seconde partie de vie : le cinéma. « J’adore ce que vous faites » fait partie des répliques entendues plusieurs fois par semaine par les stars du 7e art. Une sorte de porte d’entrée pour, dans la foulée, prendre un selfie avec l’artiste.
Gérard Lanvin, célèbre comédien qui a marqué le cinéma français de ces 40 dernières années, en croise des tonnes de ces admirateurs parfois un peu collants. Dans ce film, il joue son propre rôle et une fois arrivé dans le sud de la France pour tourner dans une grosse production américaine historique sur le débarquement, il va croiser un fan qui décroche le pompon de la lourdeur. Momo (Artus), est réparateur de piscine. Tôt le matin, il vient s’occuper de celle de la villa occupée par Gérard Lanvin durant le tournage. Momo, après quelques gaffes croustillantes, va reconnaître Gérard et tout faire pour s’immiscer dans sa vie.
Plus qu’un film sur les fans, c’est une histoire sur le quotidien des acteurs qui est présentée dans cette comédie très rythmée. S’il interprète son propre rôle, c’est cependant un Gérard Lanvin assez différent de la vraie vie qui est montré. On se doute que dans la vraie vie, sa bonhomie face à ce boulet qui s’accroche ne durerait pas tout le film. Pour les besoins du scénario, il va être très gentil avec ce grand gamin aux yeux écarquillés. Quand Momo demande l’autorisation de venir sur le tournage, Gérard accepte.
En lui recommandant de venir seul et d’être discret. Mais c’est avec toute la famille qu’il investit le plateau de tournage, en l’occurrence la place centrale du château de Salses dans les Pyrénées-Orientales. Momo qui reviendra tous les jours, devenant une sorte de porte-bonheur à l’équipe dirigée par un metteur en scène québécois (Antoine Bertrand), reprenant le film en catastrophe.
C’est l’autre intérêt du film de Philippe Guillard, montrant les rapports parfois tendus entre les comédiens et ces graines de dictateurs. Le choix de Gérard Lanvin dans le rôle est très judicieux. Il parvient à rendre crédible son « faux » personnage tiré du vrai. Mais la véritable révélation du film reste Artus. Il est de toutes les scènes, ses répliques font mouche et il parvient à imposer sa présence face à l’immense Gérard Lanvin.
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Gérard Lanvin : « Je n’ai pas de fans lourds »
Lors d’une conférence de presse au Méga Castillet pour l’avant-première, Philippe Guillard et Gérard Lanvin reviennent sur le tournage.
Le choix d’Artus a-t-il été évident ?
Philippe Guillard : Je connaissais l’humoriste. Je le trouvais drôle. J’ai vu le Bureau des légendes et là, je me suis dit « y’a un comédien, y’a du lourd ». Quand je l’ai rencontré j’ai tout de suite compris que c’était lui. D’abord il a joué au rugby, pour moi c’est essentiel. On a un truc en commun, forcément puisqu’on a bu huit bières en deux heures en parlant du scénario. Surtout je l’ai trouvé très attachant. Un mec talentueux et drôle comme lui, je n’ai cherché personne d’autre.
Gérard Lanvin : Je l’ai rencontré chez Philippe. Il y avait de l’humilité, ce n’est pas quelqu’un qui est arrivé avec de la suffisance. J’ai trouvé que l’idée était très exacte avec ce que l’on voulait faire c’est à dire un film générationnel.
Avez-vous vécu des situations gênantes comme dans le film lors de votre carrière ?
G. L. : Non, je n’ai pas de fans lourds. Du tout. J’ai beaucoup d’amitié qui vient de partout dans la rue, mais les gens ne me prennent pas du temps. En plus avec les selfies c’est plus facile qu’avant quand les mecs te demandaient un autographe. Ça, c’est tout ce qu’on attend quand on fait ces métiers-là, c’est-à-dire que les gens vous reconnaissent que les gens vous aiment bien. Ce n’est pas le cinéma qui m’a permis de faire ce parcours, c’est le public.
Pourquoi le choix de l’Aude et des Pyrénées-Orientales pour décor de tournage ?
P. G. : J’y ai beaucoup d’amis et je cherche toujours des coins où on va être super bien reçus pour le tournage et en dehors du tournage car j’ai une team assez festive. Et en même temps car je cherchais des décors car le film américain qui se tourne est un film d’époque des années 39-45. Et comme je n’ai pas l’argent des Américains ni le budget du soldat Ryan, je ne peux pas construire un village. Or, en Occitanie, il y a des villages, par exemple Lagrasse dans l’Aude ou le château de Salses dans les Pyrénées-Orientales, qui font des décors intemporels. Sans rien rajouter on peut faire croire qu’on est en 39-45. Voilà pourquoi le mélange de tout ça a fait que je suis venu tourner ici et d’avoir de très beaux décors pour pas cher.
Si la télévision française a adapté les enquêtes de Maigret, les Anglais ont donné la priorité à celles de Sherlock Holmes. Durant les années 50, Ronald Howard a interprété le détective imaginé par Sir Conan Doyle dans 39 épisodes tournés... en France. L'occasion de découvrir en guest stars quelques vedettes locales débutantes comme Delphine Seyrig, Jacques Dacqmine ou Jacques François. Une redécouverte que l'on doit aux éditions Artus Films, infatigables promoteurs des trésors de l'âge d'or du cinéma et de la télévision. Sherlock Holmes, l'intégrale, Artus films, 39,90 euros.