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jeudi 20 octobre 2022

DVD et Blu-ray - Dans les coulisses de la célébrité


Tourné presque intégralement dans l’Aude, J’adore ce que vous faites (Gaumont) de Philippe Guillard est désormais disponible en DVD après un relatif échec lors de sa sortie en salles (un peu plus de 150 000 entrées). Pourtant la comédie est réussie, servie par un duo d’acteurs complémentaires. Artus et sa bonhomie faisant le contrepoint parfait de l’humeur souvent massacrante de Gérard Lanvin. 

Un Gérard Lanvin qui pour la première fois de sa foisonnante carrière joue son propre rôle. Comédien reconnu internationalement, il est choisi pour interpréter un Résistant dans une grosse production américaine sur la Libération de la France. Sur place, son quotidien de vedette est chamboulé par l’arrivée d’un fan Momo Zapareto (Artus), aussi exaspérant qu’idiot. Une confrontation qui va faire des étincelles. 

samedi 14 mai 2022

Cinéma - “J’adore ce que vous faites”, fan et boulet contre star trop gentille

Tourné dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales, ce film de Philippe Guillard, à l'affiche à partir de ce mercredi 18 mai, fonctionne sur l’opposition entre Artus et Gérard Lanvin

Pour la première fois, Philippe Guillard, ancien rugbyman de haut niveau, signe un film qui ne tourne pas autour du sport. Une infidélité à son genre de prédilection pour ce qui a façonné sa seconde partie de vie : le cinéma. « J’adore ce que vous faites » fait partie des répliques entendues plusieurs fois par semaine par les stars du 7e art. Une sorte de porte d’entrée pour, dans la foulée, prendre un selfie avec l’artiste.


Gérard Lanvin, célèbre comédien qui a marqué le cinéma français de ces 40 dernières années, en croise des tonnes de ces admirateurs parfois un peu collants. Dans ce film, il joue son propre rôle et une fois arrivé dans le sud de la France pour tourner dans une grosse production américaine historique sur le débarquement, il va croiser un fan qui décroche le pompon de la lourdeur. Momo (Artus), est réparateur de piscine. Tôt le matin, il vient s’occuper de celle de la villa occupée par Gérard Lanvin durant le tournage. Momo, après quelques gaffes croustillantes, va reconnaître Gérard et tout faire pour s’immiscer dans sa vie.

Plus qu’un film sur les fans, c’est une histoire sur le quotidien des acteurs qui est présentée dans cette comédie très rythmée. S’il interprète son propre rôle, c’est cependant un Gérard Lanvin assez différent de la vraie vie qui est montré. On se doute que dans la vraie vie, sa bonhomie face à ce boulet qui s’accroche ne durerait pas tout le film. Pour les besoins du scénario, il va être très gentil avec ce grand gamin aux yeux écarquillés. Quand Momo demande l’autorisation de venir sur le tournage, Gérard accepte.

En lui recommandant de venir seul et d’être discret. Mais c’est avec toute la famille qu’il investit le plateau de tournage, en l’occurrence la place centrale du château de Salses dans les Pyrénées-Orientales. Momo qui reviendra tous les jours, devenant une sorte de porte-bonheur à l’équipe dirigée par un metteur en scène québécois (Antoine Bertrand), reprenant le film en catastrophe.

C’est l’autre intérêt du film de Philippe Guillard, montrant les rapports parfois tendus entre les comédiens et ces graines de dictateurs. Le choix de Gérard Lanvin dans le rôle est très judicieux. Il parvient à rendre crédible son « faux » personnage tiré du vrai. Mais la véritable révélation du film reste Artus. Il est de toutes les scènes, ses répliques font mouche et il parvient à imposer sa présence face à l’immense Gérard Lanvin.

"J'adore ce que vous faites", film de Philippe Guillard avec Artus, Gérard Lanvin, Antoine Bertrand  

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Gérard Lanvin : « Je n’ai pas de fans lourds »  

Lors d’une conférence de presse au Méga Castillet pour l’avant-première, Philippe Guillard et Gérard Lanvin reviennent sur le tournage.

Le choix d’Artus a-t-il été évident ?

Philippe Guillard : Je connaissais l’humoriste. Je le trouvais drôle. J’ai vu le Bureau des légendes et là, je me suis dit « y’a un comédien, y’a du lourd ». Quand je l’ai rencontré j’ai tout de suite compris que c’était lui. D’abord il a joué au rugby, pour moi c’est essentiel. On a un truc en commun, forcément puisqu’on a bu huit bières en deux heures en parlant du scénario. Surtout je l’ai trouvé très attachant. Un mec talentueux et drôle comme lui, je n’ai cherché personne d’autre.


Gérard Lanvin :
Je l’ai rencontré chez Philippe. Il y avait de l’humilité, ce n’est pas quelqu’un qui est arrivé avec de la suffisance. J’ai trouvé que l’idée était très exacte avec ce que l’on voulait faire c’est à dire un film générationnel.

Avez-vous vécu des situations gênantes comme dans le film lors de votre carrière ?

G. L. : Non, je n’ai pas de fans lourds. Du tout. J’ai beaucoup d’amitié qui vient de partout dans la rue, mais les gens ne me prennent pas du temps. En plus avec les selfies c’est plus facile qu’avant quand les mecs te demandaient un autographe. Ça, c’est tout ce qu’on attend quand on fait ces métiers-là, c’est-à-dire que les gens vous reconnaissent que les gens vous aiment bien. Ce n’est pas le cinéma qui m’a permis de faire ce parcours, c’est le public.

Pourquoi le choix de l’Aude et des Pyrénées-Orientales pour décor de tournage ?

P. G. : J’y ai beaucoup d’amis et je cherche toujours des coins où on va être super bien reçus pour le tournage et en dehors du tournage car j’ai une team assez festive. Et en même temps car je cherchais des décors car le film américain qui se tourne est un film d’époque des années 39-45. Et comme je n’ai pas l’argent des Américains ni le budget du soldat Ryan, je ne peux pas construire un village. Or, en Occitanie, il y a des villages, par exemple Lagrasse dans l’Aude ou le château de Salses dans les Pyrénées-Orientales, qui font des décors intemporels. Sans rien rajouter on peut faire croire qu’on est en 39-45. Voilà pourquoi le mélange de tout ça a fait que je suis venu tourner ici et d’avoir de très beaux décors pour pas cher.

 

vendredi 20 mai 2016

DVD : Gare aux aigreurs d'estomac avec "Pension complète"

pension complète, dubosc, lanvin, studiocanalOn croyait le genre disparu depuis la mort de Michel Galabru en début d'année. Et pourtant il existe toujours des films dont le tournage ne semble justifié que par le désir d'acteurs ou de réalisateurs de faire de l'argent facile pour payer leurs impôts. "Pension complète" de François Siri semble totalement rentrer dans cette catégorie. Franck Dubosc et Gérard Lanvin ayant cassé le box-office dans "Camping", il y a quelqu'un qui a pensé qu'en réunissant les deux acteurs dans un autre film, les millions d'entrées étaient assurées. Pas la peine d'écrire un scénario original, contentons-nous de reprendre la trame de "La cuisine au beurre" avec Fernandel et Bourvil. Pour s'assurer de la participation des deux stars, en plus d'un cachet conséquent, appâtons-les avec un tournage en Corse dans un hôtel-restaurant gastronomique réputé. Le titre, "Pension complète", prend alors toute sa dimension. Mais comme l'a fait remarquer un critique cinéma plein de bons sens lors de la sortie du film en salles, "ce n'est pas forcément dans les vieilles marmites qu'on mijote les meilleurs plats".
Le film n'est cependant pas si catastrophique que cela. Le problème consiste en une impression de superficialité, de distanciation qui nuit au propos. Comme si le réalisateur, au moment du montage final, a coupé tout ce qui fait qu'une intrigue se construit par ses à-côtés. Résultat on a l'impression que cette comédie manque cruellement de corps. Il y a pourtant quelques personnages secondaires intéressants, comme le cuistot obsédé sexuel, la belle-sœur alcoolique et camée (Audrey Dana, méconnaissable).

Mais ils ne sauvent pas le film où on voit essentiellement Franck Dubosc (cuisinier aussi crédible que Sarkozy quand il dit "J'ai changé"), Gérard Lanvin (qui ne veut pas admettre qu'il a plus de 60 ans et que les rôles de jeune premier, c'est râpé) ou Pascale Arbillot dont le charisme et le sex-appeal ne font même pas le poids face à celui de Nadine Morano. Par contre on conseillera à tous les élèves en école de cinéma de visionner le making-of, excellente leçon portant sur le thème "la technique ne sauve pas un film".
"Pension complète", Studiocanal, 12,99 euros

jeudi 24 avril 2014

Cinéma : 96 heures de garde à vue inversée entre Lanvin et Arestrup

Un flic, Gérard Lanvin, se retrouve en garde à vue durant 96 heures. Pour l’interroger, son pire ennemi, un truand, Niels Arestrup, récemment évadé.


Dans la catégorie des thrillers ou films policiers il y a les « agités » (course-poursuite, fusillades...) et les « cérébraux » (personnages complexes, intrigue à tiroirs...) « 96 heures » de Frédéric Schoendoerffer joue clairement dans la seconde catégorie. Avec une réussite certaine. Il est vrai que dans le genre “duel de personnalités”, l’affrontement entre Gérard Lanvin, le flic pris au piège, et Niels Arestrup, le truand qui n’a plus rien à perdre, on atteint des sommets de tension. Au final le spectateur passe 96 minutes scotché dans son fauteuil, pris dans ce face-à-face qui fait parfois penser à certaines légendes du cinéma français, de Garde-à-vue (Ventura/Serrault) aux Granges brûlées (Delon/Signoret).

La notion de course contre le temps est omniprésente tout au long de ce film. Avec quelques symboles évidents comme cette montre qui passe de main en main ou la reproduction du tableau de Dali, les montres molles, dans la luxueuse villa utilisée comme décor de l’affrontement en huis clos.
Carré, le patron de la BRB (Brigade de répression du banditisme) tombe dans un guet-apens au petit matin. Deux hommes s’introduisent chez lui et prennent sa femme en otage. Elle aura la vie sauve s’il collabore. Son contrat est simple : il doit faire sortir Kancel de prison à la faveur d’une fausse extraction. Kancel est une vieille connaissance de Carré. Il y a trois ans, c’est lui qui l’a interpellé en plein casse. Une action d’éclat qui a permis à Carré de prendre du galon. Kancel, dans sa cellule, a mis au point cette évasion avec un seul but : savoir qui l’a balancé. Et aussi récupérer les millions qu’il est parvenu à mettre en lieu sûr avant de se faire prendre.
Menotté dans la cave
Une fois libre, le truand, interprété par un Niels Arestrup, abonné aux rôles de dur après son triomphe dans « Un prophète », va se mettre dans la peau du flic pour soutirer le renseignement du suspect. Menotté dans une cave, surveillé en permanence, aveuglé par un spot, Carré va devoir se mettre dans la peau du coupable qui ne peut pas avouer.
Véritable morceau de bravoure, l’opposition entre ces « deux grands acteurs », de l’aveu même du réalisateur, porte ce film de bout en bout. Il y a bien quelques interventions extérieures pour faire avancer l’action (Sylvie Testud en policière tenace qui cherche son patron, Laura Smet la fille de Kancel), mais elles sont juste là pour couper ces longs plans séquences entre un homme piégé et son geôlier implacable.
Quant à savoir qui a donné Kancel et où sont les millions, il faut patienter durant plus de 90 minutes pour avoir les réponses. Ou du moins, croire savoir. C’est aussi le message du film : il faut se méfier des apparences et ne jamais céder aux tentations du manichéisme.
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Gérard Lanvin, l'exigence de l'excellence

Grande gueule assumée, Gérard Lanvin fait plus que se bonifier avec l’âge. Cet ancien du Splendid (il fait encore aujourd’hui souvent référence à Coluche) aime les rôles forts. Encore plus quand il peut y apporter sa touche personnelle. Quand il reçoit le scénario de « 96 heures » il s’imagine immédiatement dans la peau de ce flic à la vie personnelle compliquée et secrète. Le tournage dans la villa isolée en forme de bateau, s’est passé dans une ambiance très studieuse. Gérard Lanvin, lors de la présentation du film aux Rencontres cinématographiques d’Avignon a salué l’attitude de l’équipe technique. « Pour tourner ce film, il fallait que l’ambiance soir lourde, sinon cela ne marchait pas. Les techniciens l’ont parfaitement compris. Il faut que le climat soit pesant dans ce genre de film. »

Pour Niels Arestrup ces scènes d’affrontement purement intellectuel « ont nécessité une sacrée concentration. C’était même un peu oppressant. Gérard et moi ce n’est pas qu’on se parlait mais sans doute qu’on essayait de préserver quelque chose de manière inconsciente, une étrangeté de l’autre. » Le résultat est très probant. Malgré des contraintes énormes, Gérard Lanvin passant près de la moitié du film menotté à un lit métallique au fond d’une cave. Le genre de défi physique qui motive encore plus un acteur toujours aussi méticuleux dans les choix de ses rôles.