Une erreur judiciaire est souvent la somme d'autres erreurs, petites mais graves de conséquence. "Arrêtez-moi là", film de Gilles Bannier, décortique le fonctionnement de la police et de la justice, énorme machine qui broie les innocents quand tout les accuse. La 'victime' est chauffeur de taxi. Samson (Réda Kateb) aime ce métier plein de paradoxes. Il permet de travailler en solitaire tout en rencontrant des gens tous très différents les uns que les autres. Samson, célibataire calme et sans histoire, apprécie d'autant son emploi qu'il lui permet de passer ses journées en compagnie de son chat et d'écouter de la bonne musique.

Accablant
Seconde erreur, il laisse ses empreintes digitales sur la fenêtre ouverte. De retour en ville, alors qu'il a terminé son service, il accepte de transporter gracieusement deux étudiantes éméchées. L'une d'entre elles vomit dans son taxi. Nouvelle erreur quand il décide d'aller immédiatement le laver à la vapeur. Le lendemain, deux policiers sonnent chez lui et lui demandent de le suivre au commissariat. Il se retrouve en garde à vue et ne sera plus libre durant des mois. Un coupable idéal pour des policiers menant l'enquête à charge. La petite fille de la cliente de Grasse a été enlevée dans la soirée. Quand on retrouve les empreintes de Samson sur la fenêtre des WC, son sort est joué. Au cours des interrogatoires, filmés avec brio, dans une tension allant crescendo, Samson comprend petit à petit ce qu'on lui reproche. Et malgré ses dénégations il est mis en examen et écroué. Son avocat commis d'office (Gilles Cohen) ne lui sera d'aucun secours.Le film, tel un mécanisme de précision, montre comment quelques soupçons se transforment en intime conviction et même en preuves, aussi fragiles soient-elles. Pourtant la fillette n'est pas retrouvée. L'étoile Réda Kateb Et jamais Samson ne modifiera son témoignage. Le spectateur, comme paralysé, ne sait que penser. Il veut croire Samson, mais n'a pas la certitude de son innocence. Arrive le procès, avec son lot de coups de théâtre, d'espoir et de désillusion. Tiré d'une histoire vraie, ce scénario a le mérite de mettre en évidence un concept trop souvent négligé : la présomption d'innocence.
Un film dur et âpre, qui doit beaucoup à l'interprétation parfaite de Réda Kateb, étoile montante du cinéma français.
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Un rôle à César pour Réda Kateb
On ne connaît pas encore les acteurs sélectionnés pour les prochains César, mais Réda Kateb devrait faire partie des trois favoris. Cet acteur qui a débuté dans les séries télé après un peu de théâtre impose sa nonchalance et son calme dans tous les personnages qu'il compose. Son charme aussi. Qui passe par une grande douceur. Dans le film de Gilles Bannier, il interprète un chauffeur de taxi. Un métier qu'il a déjà endossé pour le premier film de Ryan Gosling, l'étrange et bizarre 'Lost River'. Une carrière américaine pour ce comédien tout terrain qui a débuté dans 'Zero Dark Thirty'. Il y campe un terroriste torturé par Jason Clarke. L'an dernier on l'a remarqué dans 'Loin des hommes' et le très réussi 'Hippocrate' pour lequel il remporte le césar du meilleur second rôle masculin. Avec 'Arrêtez-moi là', il devrait logiquement monter dans la catégorie supérieure. Il porte le film, présent dans toutes les scènes, passant par tous les états. Mais il aura fort à faire cette année. Il risque de se retrouver confronté à deux monstres : Fabrice Luchini dans 'L'hermine' et Vincent Lindon dans 'La loi du marché'.
Vendredi, voilà exactement 20 ans, François Mitterrand s'éteignait. L'occasion de revenir sur son long parcours, d'opposant puis de président de la République. De tous les hommages, témoignages ou anecdotes, les circonstances de l'annonce de sa mort deviennent passionnantes sous la plume de Dominique Chabrol, journaliste de l'AFP (Agence France Presse) de permanence ce 8 janvier 1996.
Les amateurs de musique techno vont adorer ce film de Max Joseph. Pas forcément pour la bande son, de qualité, mais pour l'image résolument positive d'une mode musicale trop souvent décriée. Qui dit musique techno dit drogues, raves sauvages, excès... Aux USA, cela permet aussi à ces magiciens de l'assemblage de sons de bâtir des fortunes en faisant danser des milliers de jeunes et moins jeunes dans des clubs spécialisés ou en plein air. Cole Carter (Zac Efron) est un passionné. Il ne vit que pour la musique électronique. Il mixe et compose sur son vieil ordinateur. Avec ses copains, il tente de percer. Mais la lutte est rude.
Corentin aurait voulu être réalisateur de films. Un créateur. La vie en a décidé autrement. Le héros du roman de Jean-Philippe Blondel filme, certes, mais seulement des mariages. Il y trouve pourtant des similitudes avec le rôle d'un metteur en scène : «
La mort reste souvent abstraite dans la vie des hommes. Jusqu'au jour où un être cher disparaît. Le narrateur, cinéaste, apprend qu'Eugène, son producteur et meilleur ami a un cancer. « Un vilain cancer » lui annonce-t-il rieur au téléphone. Ce roman, d'une finesse et d'une subtilité trop rares dans la production française, bouleverse car on comprend chaque émotion, doute et interrogation du narrateur comme si on était plongé au plus profond de son esprit. Un transfert complet et intégral de notre identité sur celle de cet homme, la cinquantaine, épanoui intellectuellement, encore capable de tomber amoureux malgré le fait que «

