Affichage des articles dont le libellé est mitterrand. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est mitterrand. Afficher tous les articles

lundi 20 février 2023

De choses et d’autres - De Mitterrand à Charlemagne

Étrange décision que celle de Laurent Wauquiez. Le président de la région Auvergne Rhône Alpes semble avoir un problème avec les symboles de gauche. L’adresse officielle du conseil régional, à Lyon, est officiellement Esplanade François-Mitterrand. Était, plus exactement, puisque cette adresse a changé.

Le bâtiment n’a pas déménagé, un peu trop coûteux, mais Laurent Wauquiez a ordonné que désormais tous les papiers officiels situent le conseil régional Cours Charlemagne. Une voie qui longe le bâtiment. L’entrée est toujours côté Mitterrand, mais sur les papiers, communiqués et autres publications officielles, c’est Charlemagne qui apparaîtra.


Laurent Wauquiez fait-il preuve de wokisme en tentant d’effacer le nom du premier président de la République de gauche, élu au suffrage universel ?

Imaginons maintenant que d’autres hommes politiques entrent dans ce petit jeu. La mairie de Perpignan, de place de la Loge pourrait déménager rue de la barre. Barre à droite toute ! Le conseil départemental de l’Aude n’a pas ce problème, puisque déjà sis allée Raymond-Courrière, ancien président de l’institution. Sauf, bien sûr, si le département bascule un jour à droite…

Pour le conseil régional d’Occitanie, c’est encore plus simple, puisque depuis la fusion, il est toujours partagé entre Toulouse et Montpellier. Alors, si le maréchal Juin, de Toulouse, devient un jour trop problématique (ses positions sur l’Algérie), il suffit de mettre en avant l’avenue de Pompignane, à Montpellier. Difficile de lancer une polémique, on ne sait quasiment rien sur Pompinius, le gallo-romain qui a donné son nom au quartier.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le samedi 17 décembre 2022

mercredi 20 avril 2016

BD : Le fantôme de Tonton


Joël Callède, scénariste de BD de plus en plus en vue (Enchaînés, Haute sécurité, L'appel des origines) se revendique comme appartenant à la "Génération Mitterrand". Il a donc décidé de raconter et de dessiner les derniers jours du Président français. Dans sa préface il explique son sentiment mitigé : le passé trouble du jeune fonctionnaire décoré de la Francisque, ses manigances durant la IVe République ; mais François Mitterrand c'est aussi l'abolition de la peine de mort et les progrès sociaux essentiels que sont la retraite à 60 ans ou les 39 heures. Un homme politique fascinant, toujours en quête de spiritualité. Ce pan essentiel de sa vie est au centre de ce roman graphique de 144 pages, où la figure d'un "Tonton", moribond dans un hôtel d'Assouan, rencontre Anubis, le dieu des morts égyptien. Un regard différent et original sur l'Histoire de France.
"Mitterrand Requiem", Le Lombard, 17,95 euros

jeudi 7 janvier 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Le livre mystérieux

mitterrand, gide, afpVendredi, voilà exactement 20 ans, François Mitterrand s'éteignait. L'occasion de revenir sur son long parcours, d'opposant puis de président de la République. De tous les hommages, témoignages ou anecdotes, les circonstances de l'annonce de sa mort deviennent passionnantes sous la plume de Dominique Chabrol, journaliste de l'AFP (Agence France Presse) de permanence ce 8 janvier 1996. Il raconte sur le blog de l'agence les longues heures entre la première rumeur et la confirmation du décès. Il explique qu'à l'époque, les réseaux sociaux n'apparaissaient que dans l'imagination des écrivains de science-fiction. Heureusement car les alertes se multipliaient depuis plusieurs semaines. A n'en pas douter, si Twitter avait existé en 1996, Mitterrand serait mort 20 fois avant la date fatidique. Une fois le recoupement de l'information effectué, c'est le branle-bas de combat. Dominique Chabrol, au desk (le service de réécriture des dépêches) veut apporter une "touche de couleur" dans les informations diffusées. Le lendemain, seul Pierre Favier, également journaliste à l'agence, obtient le droit de voir l'ex-président sur son lit de mort. Il décrit la chambre à Chabrol. Un livre est toujours placé sur la table de chevet. Favier se souvient y avoir lu "Madeleine" et "Gide" sur la couverture. Voilà la couleur tant espérée. Seul problème, Gide n'a jamais écrit de roman avec Madeleine dans le titre. Le rédacteur devra se contenter de décrire la gravure de Saint-François d'Assises au mur. Quant au mystérieux livre, 20 ans plus tard Chabrol l'identifie. La couleur est un peu passée, mais elle est toujours là.

mardi 30 avril 2013

Billet - Quand Twitter renforce l'amitié franco allemande, ou pas...

Quand le PS dérape sur les relations franco-allemandes, tout le monde appelle Twitter à la rescousse pour calmer la crise diplomatique larvée. D'abord Jean-Marc Ayrault twitte, en allemand, l'importance du « dialogue intense et sincère entre la France et l'Allemagne. »



Et puis apparaît ce week-end le mouvement « Sauvons l'amitié franco-allemande ». Là, force est de constater que le travail est d'envergure. Pour quelques Européens convaincus, on a affaire à une cohorte de moqueurs, de rancuniers voire de « jemenfoutistes ». Dans le premier camp, nombreux sont les nostalgiques de Mitterrand et Kohl, main dans la main. La photo reste le symbole parfait de la réconciliation.
Mais depuis, Angela Merkel est arrivée au pouvoir. Fustigée par la gauche du PS, elle s'attire les foudres sur Twitter. Rarement avec élégance. Est-ce vraiment de l'humour que d'écrire « Avouons qu'Angela Merkel n'est pas si moche comme mec ? »



On n'évite pas les gros clichés comme « Relançons la mode des sandales School avec des chaussettes » ou « Mangeons des bretzels » suivi de « offrons-leur Mireille Mathieu ». Plus subtile cette proposition de linguiste : « Tous les verbes à la fin des phrases mettons ».
Mais l'Allemagne, heureusement, fait encore rêver. Ses mannequins, bien sûr, ses footballeurs aussi. Prenez Mario Gotze : depuis la diffusion de sa photo en maillot de bain, il a beaucoup d'admiratrices. Et peut faire son entrée dans les cours de géométrie (droites perpendiculaires) ou d'anatomie (gonflement temporaire de corps caverneux par afflux de sang)...

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant.