Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
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vendredi 26 mai 2017
De choses et d'autres : Amazing Trump
Le premier voyage à l’étranger de Donald Trump est une mine pour les observateurs un peu critiques et prêts à relever toutes les gaffes, bévues et autres incongruités que le nouveau président ne manque pas de commettre. Après l’Arabie Saoudite il rejoint Israël. Dès la descente d’avion il se fend d’une déclaration et le fort vent qui souffle sur Tel Aviv suscite les pires craintes pour sa chevelure péroxydée. Baste, grâce à une couche de laque aussi performante qu’un bouclier anti-missiles et de la colle (peut-être la même que pour le dentier), sa coiffure bouge mais ne rompt pas.
On rit beaucoup moins quand il se rend au mémorial de la Shoah après un détour par le mur des Lamentations où tous les visiteurs de marque laissent un message dans le livre d’or. En 2008, Barack Obama avait rempli une page d’un texte poignant, où il insistait sur le besoin de se souvenir de ceux qui ont péri. Trump se contente de quatre lignes et d’une conclusion un peu abrupte et sans la moindre profondeur selon tous les observateurs : « So amazing + Will never forget » soit « C’est dingue + je n’oublierai jamais ! » Le « amazing » est pour le moins déplacé.
Suite du voyage au Vatican. Là, pas de déclaration mais des photos qui interpellent. Entre sa femme et sa fille, vêtues de noir, un crêpe sur les cheveux blonds, et un pape François taciturne, il est hilare. Le contraste entre son sourire et la gravité du pape est frappant. Enfin il rejoint la Belgique pour une réunion de l’Otan. Là aussi il en a sorti une belle, se déclarant particulièrement heureux de découvrir « cette belle ville qu’est la Belgique ».
Hier il a reçu pour la première fois en tête à tête Emmanuel Macron. S’il continue sur sa lancée, Trump pourrait, au choix, croire que Macron est toujours conseiller à l’Élysée, chercher Sarkozy dans la délégation ou draguer Sylvie Goulard la ministre des Armées françaises.
(Chronique parue le 26 mai en dernière page de l'Indépendant)
lundi 14 mars 2016
BD : Humour juif et familial


« K.O. À Tel Aviv » (tome 3), Steinkis, 18 euros
mercredi 6 janvier 2016
DE CHOSES ET D'AUTRES : L'amour gagne toujours
L'intrigue de Roméo et Juliette a encore de beaux jours devant elle. Indémodable. Depuis toujours et pour longtemps encore, l'amour s'affranchit des races, clans, religions et autres différences.
Dernier exemple en date en Israël. A la nuance près qu'il ne s'agit pas d'un véritable amour mais d'une simple histoire, un roman. Dans le rôle de l'empêcheur de roucouler en paix on trouve le ministère de l'éducation. Le roman, intitulé Borderlife en anglais, vient d'être exclu du programme de littérature des lycéens israéliens. En cause les sentiments partagés entre Liat, une traductrice israélienne et Hilmi, un artiste palestinien. Ils tombent amoureux à New York. Une love story banale jusqu'au moment où ils doivent rentrer à Tel-Aviv et Ramallah, en Cisjordanie occupée. Selon la presse israélienne "la peur de l'assimilation entre juifs et Palestiniens" aurait poussé les responsables éducatifs à prendre cette décision.
Paradoxe car tout le monde souhaite la paix dans cette région du monde et l'amour a toujours été le meilleur vecteur de la bonne entente entre les peuples. Même en plein apartheid sud-africain, toute la propagande gouvernementale ne parvenait pas d'empêcher (en cachette bien sûr) la formation de couples "dominos".
En occultant le roman des programmes scolaires, les technocrates ont tout faux. Car si les romans parviennent parfois à édulcorer la vie, ils reflètent surtout la réalité. Et des histoires d'amour entre une Liat et un Hilmi, il y en a tous les jours de nouvelles. Ainsi va la vie.
Dernier exemple en date en Israël. A la nuance près qu'il ne s'agit pas d'un véritable amour mais d'une simple histoire, un roman. Dans le rôle de l'empêcheur de roucouler en paix on trouve le ministère de l'éducation. Le roman, intitulé Borderlife en anglais, vient d'être exclu du programme de littérature des lycéens israéliens. En cause les sentiments partagés entre Liat, une traductrice israélienne et Hilmi, un artiste palestinien. Ils tombent amoureux à New York. Une love story banale jusqu'au moment où ils doivent rentrer à Tel-Aviv et Ramallah, en Cisjordanie occupée. Selon la presse israélienne "la peur de l'assimilation entre juifs et Palestiniens" aurait poussé les responsables éducatifs à prendre cette décision.
Paradoxe car tout le monde souhaite la paix dans cette région du monde et l'amour a toujours été le meilleur vecteur de la bonne entente entre les peuples. Même en plein apartheid sud-africain, toute la propagande gouvernementale ne parvenait pas d'empêcher (en cachette bien sûr) la formation de couples "dominos".
En occultant le roman des programmes scolaires, les technocrates ont tout faux. Car si les romans parviennent parfois à édulcorer la vie, ils reflètent surtout la réalité. Et des histoires d'amour entre une Liat et un Hilmi, il y en a tous les jours de nouvelles. Ainsi va la vie.
dimanche 2 août 2015
BD - Bombe à Tel Aviv
Mike's Place, bar à Tel Aviv, est un des rares endroits en Israël où la politique n'a pas droit de cité. Seule la bonne musique et l'esprit festif sont admis dans ce petit paradis de quiétude. Au printemps 2003, Jack Baxter, cinéaste américain, découvre cette oasis. Il tourne des dizaines de rushes sur les patrons, les barmen, les clients. Il veut faire de ce reportage une ode à l'entente entre les peuples, à la paix.
Mais quelques jours avant son départ, un kamikaze d'Al Qaïda se fait exploser à l'entrée du Mike's Place. Dom, la serveuse française est tuée, Jack grièvement blessé. Ce roman graphique en noir et blanc de 200 pages dessinées par Koren Shadmi raconte cette histoire où s'entremêle de multiples sujets, de l'amitié à l'amour en passant par la religion, forcément. Une œuvre en complément du film, rare témoignage du véritable Israël.
mercredi 25 juin 2014
BD - Prise de tête à Tel Aviv
Il a la tête de l'emploi. Crâne rasé, petites lunettes rondes, barbe naissante : Asaf Hanuka a tout de l'intellectuel moyen-oriental. Pour d'autres il a une tête de terroriste. Quand il prend l'avion, passer les contrôles est une sinécure. Normal, Asaf Hanuka vit à Tel Aviv. Il a beau être Juif, il a une tête d'Arabe. « Mais je ne me plains pas. Après tout moi aussi je veux vivre dans un monde sûr. » Dessinateur pour la presse, illustrateur jeunesse, il se raconte dans ces planches au trait réaliste sûr.
Et dans le genre torturé, il fait souvent fort. Marié (à une ravissante blonde aux yeux bleus originaire de Pologne aussi ashkénaze qu'il est séfarade...), il a un petit garçon et en cours d'album une petite fille fait son apparition. Une famille normale. Si l'on fait abstraction qu'elle vit dans un pays toujours au bord de la guerre. Où les sirènes annonçant des bombardements retentissent régulièrement. Où les anciens ont des souvenirs de camps et d'exil avant de trouver la Terre Sainte.
Il y a un volet très politique, mais aussi des aspects absolument universels. Quelle que soit sa religion, un homme fait parfois des erreurs dans son couple et la complicité père-fils se moque des religions. C'est pourquoi cet album, tout en informant sur la vie quotidienne à Tel Aviv, est aussi un formidable miroir où l'on se reconnaît facilement.
« K.O. À Tel Aviv » (tome 2), Steinkis, 16,95 €
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