jeudi 23 octobre 2014

DVD : Jeunes à la dérive dans « Palo Alto »



Dans la catégorie « Je suis fils de... et je fais ce que je veux » Palo Alto remporte tous les oscars possibles et imaginables. La réalisatrice, Gia Coppola est la petite fille de Francis et la nièce de Sofia, Jack Kilmer, l'interprète principal, le fils de Val et Emma Roberts, la vedette féminine, la nièce de Julia. Du très lourd au niveau patronyme. Et de quoi parle la jeunesse dorée d'Hollywood quand elle décide de passer derrière et devant la caméra ? De leur vie de pauvre petits adolescents riches et cyniques. « Palo Alto » est un film désenchanté sans la moindre lueur d'espoir. Teddy (Jack Kilmer), un peu poète, subit la mauvaise influence de Fred, aux idées bêtes et destructrices. Il est amoureux d'April (Emma Roberts), gentille fille effacée, joueuse de foot amoureuse de son entraîneur (James Franco) qui n'hésite pas à en profiter. Et puis il y a Emily (Zoe Levin). Elle a le beguin pour Fred. Mais ce dernier, odieux, n'y voit qu'une poupée gonflable idéale pour assouvir ses envies de sexe. La caméra, aussi déshumanisée que leurs existences, suit ces jeunes entre parties alcoolisées, réunions familiales et délires solitaires dans leurs chambres rose bonbon. On ne sait que penser en regardant ces jeunes à la dérive. La réalisatrice a-t-elle voulu dénoncer cette non-vie ou au contraire la présenter au public, comme une sorte d'autobiographie avant l'heure ? Difficile de rentrer dans ce monde tant il semble à des lieues de la vraie vie. Pourtant il existe et tend à devenir la norme dans tous les pays industrialisés et développés. Mais cela n'empêche pas d'avoir le regard d'un voyeur involontaire, témoins d'un univers qui nous est totalement étranger et que pour rien au monde on voudrait laisser à nos enfants.
« Palo » Alto », Pathé, 19,99 euros


DE CHOSES ET D'AUTRES : Cloisonnons les open space

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De l'intimité ! L'employé français et plus généralement européen n'en peut plus de travailler dans un open space. Il veut un bureau pour pouvoir s'isoler, travailler au calme, dans le silence. Ce constat n'a rien d'une révolte personnelle contre le vaste plateau qui accueille la rédaction de l'Indépendant (même si parfois...), mais simplement les résultats d'une étude sur les conditions de travail.
L'open space remporte une nouvelle fois l'unanimité contre lui. Ce modèle, défendu par certains communicants comme la meilleure façon de faire travailler ensemble toute une équipe n'est en fait que la solution économique pour caser plus de monde sur une même surface de bureau. Un peu comme si certains hôtels, pour avoir plus de clients, abattaient les murs des chambres et les transformaient en un seul et unique dortoir.
Obligés de cohabiter, certains employés développent des trésors de ruse pour se recréer une bulle. La meilleure solution reste les écouteurs. Autant écouter de la bonne musique au lieu des derniers développements de la crise d'adolescence du fils de Régis de la compta. D'autres réquisitionnent toutes les plantes en pot et se confectionnent un havre vert, à l'abri des regards.
Moi, j'ai tendance à tout garder, vieux dossiers, journaux, livres... Les piles augmentent, tels des remparts de pacotille.
Alors, halte à ce nouveau genre de "souffrance" au travail ! Même si cette revendication semble bien futile pour les chômeurs et autres ouvriers, à la chaîne, ou obligés de subir les aléas de la météo...
En bonus internet, cette compilation vidéo de quelques "pétages de plomb" dans des open space...

mercredi 22 octobre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Disparitions prévisibles

breton, lambour, iphone, coeur artificiel, pétrole, voiture électrique, frange
Elle était la dernière à ajuster chaque jour sa coiffe bretonne traditionnelle. Maria Lambour, 103 ans, s'est éteinte dans le Finistère. Elle était devenue une vedette de la télévision en apparaissant dans la publicité Tipiak. Son décès marque donc la fin d'une Bretagne vivante et authentique. Il y a peu, le dernier Poilu disparaissait et projetait du même coup la guerre 14/18 dans l'Histoire tout court. Inéluctablement, tout s'efface, tout disparaît. Sans vouloir me poser en concurrent des prophètes et autre voyants, je peux imaginer quelques étapes incontournables de notre société.
2040 : fermeture de la dernière boucherie chevaline dans la Creuse. Manger du cheval est impossible, en 41 ce sera illégal.
2060 : dernière transplantation cardiaque. Les cœurs artificiels, parfaitement au point, remplacent avantageusement la loterie du don d'organe.
2070 : fermeture de la dernière pompe à essence. En dix ans les véhicules électriques ont accaparé 99 % de la production automobile. De toute manière, il ne reste plus une goutte de pétrole...
2100 : démantèlement de la centrale de Fessenheim, dernière à produire de l'électricité grâce à la technologie nucléaire sur le sol français.
2120 : arrêt de la production de l'iPhone 22, ultime version des smartphones, détrônés par les implants psychiques neuronaux aptes à la communication par télépathie.
2180 : Kevin, dernier Français à porter la frange disparaît dans l'anonymat. Il entretenait sa fantaisie capillaire depuis son adolescence, malgré les moqueries de six générations successives.

mardi 21 octobre 2014

BD : Aberration urbaine dans "Memphis" de Rodolphe et Marchal


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En cage ! Plus les personnages principaux de cette série fantastique de Rodolphe et Marchal progressent dans leurs recherches, plus l'évidence s'impose à eux : ils sont prisonniers d'une ville qui a cessé d'évoluer depuis des décennies. L'action se déroule à Memphis et donne son nom à la série. Cette ville moyenne américaine, célèbre pour avoir hébergé Elvis Presley, a le look des années 60. Pourtant l'action se déroule de nos jours. Louis et Roosevelt, journalistes au quotidien local, ont découvert dans le premier album que toutes les routes sortant de Memphis sont coupées. Et parfois, des aberrations apparaissent. Comme ce livre trouvé sur un vide-greniers. Il est consacré à Elvis. Et le dernier chapitre présente sa maison. Or, quand Louis cherche cette fameuse bâtisse, soit-disant très prisée des fans et des touristes, il ne la trouve pas. Comme si le Memphis dans lequel il vivait était une version différente de celui présenté dans ce livre. Par petites touches Rodolphe fait progresser l'intrigue jusqu'au dernier coup de théâtre qui permettra certainement de relancer l'attente du lecteur...

« Memphis » (tome 2), Glénat, 13,90 €

DE CHOSES ET D'AUTRES : Voir Mars et mourir

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68 jours. Pas un de plus. Des scientifiques ont sérieusement étudié l'idée de Mars One, une société néerlandaise, d'envoyer des hommes et des femmes sur Mars pour un aller simple. Résultat, ils meurent par asphyxie au bout de 68 jours… Ce sont les plantes amenées avec les colons qui produiront trop d'oxygène. Et la technologie pour rééquilibrer l'atmosphère des habitats de vie n'est pas encore au point.
Voilà qui devrait refroidir les ardeurs des 200 000 personnes postulantes au départ. Contrairement aux prévisions des concepteurs du projet, la mission n'est pas du tout autosuffisante.
mars one, seul sur mars, survie, oxygène, andy weir, bragelonnePourtant, il existe toujours des moyens pour faire mentir les scientifiques. La preuve avec la récente parution d'un roman aux éditions Bragelonne. Certes, c'est un récit de science-fiction, mais Andy Weir, l'auteur, a multiplié les explications scientifiques pour justifier le titre de son livre "Seul sur Mars". Dans un futur proche, la Nasa envoie des missions habitées sur Mars. La troisième subit un peu le même sort qu'Appollo 13. Une énorme tempête, au bout de deux jours, oblige l'équipage à rejoindre en urgence le vaisseau resté en orbite. Seul Mark Whatney, le "mécanicien et homme à tout faire" rate l'embarquement. Il se retrouve donc seul sur Mars avec une durée de vie très limitée. Comme la prochaine mission n'arrive que dans trois ans, il va devoir trouver des solutions pour assurer sa survie : fabriquer de l'eau, faire pousser des légumes.
Alors 68 jours ? J'ai la solution : Mars One emporte ce livre dans ses soutes et ce cap fatidique sera facilement dépassé.

lundi 20 octobre 2014

BD : Le débarquement d'Alix


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Alix, Gaulois passé au service de Rome, a survécu à son créateur Jacques Martin. Comme pour Blake et Mortimer, plusieurs équipes se succèdent pour prolonger cette série historico-réaliste. Le 33e titre de la collection conduit le héros sur Britannia, île sauvage et réfractaire aux bienfaits de l'empire romain. César, la Gaule quasi pacifiée, décide d'envahir l'île si proche et si lointaine à la fois. Il embarque dans son armada Alix, Enak et un chef celte chassé du pouvoir par le « méchant » de l'album, Cassinos. Intrigue complexe avec traitrise, double jeu et guet-apens dans un album tout à fait dans la lignée des premiers titres de la saga. Mathieu Bréda au scénario mélange avec bonheur véritable histoire et faits romancés. L'Angleterre est déjà présentée comme une entité à part dans cette Europe romaine sans frontières. Résister aux envahisseurs de toutes sortes semble déjà ancré dans les gènes de ces tribus celtes désunies, sauf quand l'invasion menace. Pour le dessin, on retrouve Marc Jailloux qui avait placé la barre très haut avec sa première incursion dans l'univers d'Alix. La réussite est évidente, « Britannia » semblant véritablement avoir été dessiné par Martin il y a 30 ans...

« Alix » (tome 33), Casterman, 10,95 €

dimanche 19 octobre 2014

BD : Fatale et Perico, histoires de femmes en cavale

L'une veut échapper à une vie de prostitution à Cuba, l'autre à un passé de femme battue. Leur point commun : elles sont trop belles pour des hommes sans cœur.
fatale, perico, berthet, hautière, dupuis, dargaud, manchette, cabanes, headline« Fatale », polar de Jean-Patrick Manchette paru en 1977 est peut-être le plus sombre et nihiliste des romans de l'écrivain trop tôt disparu. Doug Headline en signe l'adaptation et Cabanes les dessins. Un récit au long cours de 130 pages avec des airs de Simenon pour la description des notables de banlieue et de roman noir américain pour le personnage d'Aimée. La jeune femme aux cheveux noirs apparaît dès les premières pages. Une partie de chasse entre amis. L'un d'entre eux s'isole. Aimée arrive, lui sourit, le tue. Dans le train de nuit qu'elle prend dans la foulée, elle change de tête. Blonde et bouclée, elle débarque à Bléville. Son bord de mer, ses industries agroalimentaires. Sous une couverture de riche veuve qui cherche une propriété tranquille, elle s'intègre à la bonne société de la cité. Industriels, médecin, notaire : elle les intrigue et devient l'amie de leurs femmes. Patiemment Aimée va tisser sa toile d'araignée pour tout connaître de leurs travers, grands et petits secrets. Alors elle pourra faire ce pour quoi elle est venue. La BD, fidèle au roman, est le portrait d'une femme dangereusement désespérée. Son passage à Bléville laissera des traces. Rouges et sanglantes...
fatale, perico, berthet, hautière, dupuis, dargaud, manchette, cabanes, headlineLa belle Livia est elle aussi au centre de « Perico », série écrite par Régis Hautière et dessinée par Philippe Berthet. Cette jeune Cubaine, après une enfance malheureuse, est vendue à un parrain de la drogue. Dans la première partie, elle profite de la fuite aux USA du jeune Joaquim, un employé du trafiquant, pour s'évader avec lui. Ils volent au passage une valise pleine de billets. La seconde partie du récit vient de paraître et se déroule entièrement aux USA, à la fin de ces années 50 où la corruption est partout. Le rêve américain aussi. Livia voudrait devenir actrice à Hollywood. Dans une belle décapotable, elle va traverser les States avec Joaquim en chevalier servant. Mais le rêve devient cauchemar... un trio de tueurs cubains, bénéficiant de complicités dans la police et les syndicats de routiers, va traquer les deux jeunes en cavale. Berthet, qui a désormais sa propre collection (Ligne noire), excelle dans ces décors rétros. Il revient un peu à ses premières amours, du temps du « Privé d'Hollywood » avec Bocquet et Rivière.
« Fatale », Dupuis, 22 euros

« Perico » (tome 2), Dargaud, 13,99 euros

samedi 18 octobre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Les derrières de l'art

Énorme scandale jeudi après-midi place Vendôme à Paris. Dans le cadre de la Foire internationale d'art contemporain (FIAC), un artiste obtient carte blanche pour présenter l'une de ses œuvres. L'Américain Paul McCarthy y expose "Tree", une énorme structure gonflable toute verte, interprétation personnelle d'un arbre de Noël. Immédiatement, certains piétons sont interloqués et un homme a carrément agressé l'artiste. 
tree, vendome, mccarthy, plug, scandaleMais comment un sapin de Noël peut-il déchaîner une telle violence ? L'explication arrive un peu plus tard avec une campagne virale lancée par le Printemps Français, le mouvement hostile au mariage pour tous. Sous la photo de "Tree", cette légende : "Un plug anal géant de 24 m de haut vient d'être installé place Vendôme ! Place #Vendôme défigurée ! Paris humilié !"
Un "plug anal" ? Qu'es aco ? Je découvre alors qu'il s'agit d'un sextoy destiné à une stimulation locale vaginale ou anale, souvent "conservé pendant que l'utilisateur s'adonne à d'autres activités, voire en présence d'autrui" selon Wikipédia. La ressemblance est flagrante, l'artiste l'admet, mais il n'est pas encore né le géant qui pourra en profiter...
La directrice de la FIAC avance une explication cohérente : "A quoi sert l'art si ce n'est de troubler, de poser des questions, de révéler des failles dans la société ?"
De mon côté, je m'interroge. Mais comment se fait-il que les promoteurs de la famille classique "un papa, une maman" connaissent l'existence de cet ustensile. Pourquoi ne voient-ils dans la sculpture qu'une représentation sexuelle monumentale ? Freud a encore du boulot...

Cinéma : Lou, nouvelle coqueluche des ados

Julien Neel a adapté sa bande dessinée « Lou, journal infime » avec des « vrais personnages en viande ».


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Le premier film de Julien Neel a un petit air de ressemblance avec « Amélie Poulain ». Comme Jeunet, le dessinateur de BD qui passe pour la première fois derrière la caméra a entièrement recrée un quartier, une ville voire tout un univers avec de nombreuses références aux objets obsolètes, vieillots mais plein de charme. La faute à la mère de Lou (Ludivine Sagnier), adulescente assez irresponsable. Derrière sa grande frange et ses grosses lunettes rondes, elle ne sort quasiment plus. Elle passe ses journées vautrée sur un canapé à jouer aux jeux vidéo, ne tenant debout qu'en ingurgitant une quantité phénoménale de café. Lou (Lola Lasseron) elle, est du genre petite fille rêveuse. Très rêveuse. Elle a pris la manie d'observer les gens et de tout noter dans des carnets. Depuis son toit terrasse, avec sa meilleure amie Mina, elles observent la chambre du joli garçon. Un certain Tristan qui fait briller les yeux de Lou. Ce petit monde assez farfelu et très poétique est encore plus chamboulé quand Richard (Kyan Khojandi, le créateur de Bref pour son premier grand rôle au cinéma), baba cool à la peau de mouton, emménage dans l'appartement de l'autre côté du palier. Lou y voit immédiatement un possible petit ami à sa mère trop seule et malheureuse. Son plan se déroule à merveille, jusqu'à cette soirée pendaison de crémaillère. Richard et la maman sont effectivement sur la même longueur d'ondes. Mais il y a surtout le beau Tristan...



Beaucoup plus qu'une simple bluette d'adolescent, ce film a la grâce des albums de BD. Le dessinateur aux couleurs pastels et douces a été très exigeant dans la reconstitution de son univers de papier. Cela donne un ovni visuel où le moindre détail est soigné. Il s'est même payé le luxe d'intégrer des effets numériques dans la grande scène de combat au laser et des séquences en images de synthèse pour présenter l'univers de Sidéra, le personnage principal du roman en construction de la maman. Plein d'espoir, de tendresse et de justesse, ce film s'adresse avant tout aux jeunes filles. Mais les adultes feraient bien aussi d'aller le voir. A l'image de la grand-mère de Lou (Nathalie Baye), vieille casanière revêche, un contact prolongé avec l'univers de Julien Neel peut avoir un effet bénéfique sur vos humeurs.



Sur papier aussi

Lou, julien Neel, Glénat, sagnierA la base, Lou est une série de bande dessinée. Publiée dans le magazine Tcho ! De Titeuf, les gags et histoires courtes ont donné naissance à six albums publiés aux éditions Glénat. A l'occasion de la sortie du film, ces mêmes éditions Glénat proposent deux livres autour du long métrage. En premier lieu l'adaptation du film, avec quelques dessins de Julien Neel mais surtout une farandoles de photos et une mise en page très recherchée. Idéal pour revivre le film après son visionnage. En cadeau, en fin d'album, l'affiche officielle.
Lou, julien Neel, Glénat, sagnierPlus pointu (et cher), « Lou ! Journal d'un film » est un beau livre retraçant toute l'aventure du projet. De la première rencontre avec le producteur aux bruitages en postproduction, Julien Neel livre son processus de création. Une formidable immersion dans un univers fabriqué de toutes pièces, des bijoux de pacotille de Lou au costume de Mister Juice. Sans oublier les séquences en animation de Sidéra, la justicière intergalactique issue de l'imagination de la maman de la jeune héroïne. Un film, six BD et deux livres : l'univers de Lou est de plus en plus riche.
« Lou, journal infime », Glénat, 9,99 euros
« Lou, journal d'un film », Glénat, 30 euros.


vendredi 17 octobre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : La surbouffe

J'espère que vous avez bien terminé vos assiettes hier, pas laissé une miette de pain et saucé le jus. Le contraire eut été dommage alors que le ministère de l'Agriculture célébrait la journée nationale de la lutte contre le gaspillage alimentaire. Paradoxe de notre société dite évoluée, alors que des millions de personnes souffrent de la faim, on ne s'offusque pas de jeter à la poubelle quand on en a trop ou que le plat n'est pas à notre goût. Des goûts de riches...
Personnellement, je me fais un point d'honneur de manger tout ce qui m'est servi. Au grand désespoir de ma surcharge pondérale... et de ma femme. Cette dernière non plus ne quitte jamais un restaurant en laissant quoi que ce soit dans l'assiette. Mais elle, toujours aussi mince qu'à 20 ans, le fait pour nos chiens. Son immense sac regorge de poches en plastique. Elle y glisse gras et restes divers, idéaux pour accommoder savoureusement la gamelle des toutous.
La situation est différente quand nous allons (rarement) dans un "buffet libre". Enfin pour elle. Moi, j'engloutis tout, même ce que j'aurais clairement dû éviter (ce ragoût baignant dans le gras rance ou ces frites mollassonnes). Elle, systématiquement, a les yeux plus grands que le ventre. Et comme elle ne peut pas emporter le surplus (c'est carrément interdit à l'entrée), elle en laisse une bonne partie. Non sans en avoir glissé la moitié dans mon assiette.
Il va sans dire qu'un repas dans un buffet libre équivaut, pour moi, à l'absorption de trois milliards de calories... Mais au moins, je suis fier de ne pas avoir contribué aux 2,3 millions de tonnes de nourriture jetées par an par les restaurants et les commerces.