vendredi 11 avril 2014

Cinéma - Cavale familiale sans fin dans "La Belle vie" de Jean Denizot


Le fait divers avait fait les gros titres il y a quelques années. Un père a vécu durant plus de dix ans dans la clandestinité avec ses deux fils après les avoir enlevés à leur mère. Retrouvés par les gendarmes dans une ferme isolée des Pyrénées, les deux garçons ont toujours défendu les choix radicaux d'un papa non conformiste. « La belle vie », film de Jean Denizot s'appuie en partie sur cette histoire vraie. La première partie de son premier long métrage se déroule dans les Pyrénées. Au fond d'une vallée, dans une masure quasi insalubre, ils vivent simplement entre moutons, cheval et ruches. Onze ans qu'ils sont en cavale, déménageant dans l'urgence presque tous les ans. « On vit comme des manouches ! » s'insurge Pierre (Jules Pelissier), l'aîné, 18 ans. Le cadet, Sylvain (Zacharie Chasseriaud), 16 ans, n'est pas encore prêt. Mais l'envie le démange de plus en plus. Le père, Yves (Nicolas Bouchaud), leur a toujours laissé le choix. Ils pouvaient retourner chez leur mère. Mais alors il se livrerait à la police. Et irait en prison. Ce chantage affectif fait souffrir tout le monde mais permet de garder un semblant d'équilibre.

En plein été, les flonflons de la fête du village résonnent au fond de la vallée pyrénéenne. Les deux adolescents, lassés de cette solitude, quittent pour une soirée leur cachette. Cela se passe mal. Pierre n'a aucun savoir-vivre. Encore moins de diplomatie. Bagarre générale au bal. Conséquence, les gendarmes débarquent. Yves et Sylvain ont juste le temps de prendre la fuite avec un balluchon, Pierre, à cheval, s'enfonce dans la montagne. Dans la réalité, cette descente des forces de l'ordre au petit matin a mis un terme à l'affaire Fortin. Dans son film, Jean Denizot imagine une autre fin.

L'amour, toujours
Réfugiés sur une île au milieu d'un fleuve, le père et le fils vont vivre une semaine hors du temps. Sylvain, orphelin de son frère bien-aimé, tombe amoureux de Gilda (Solène Rigot), adolescente paumée et un peu sauvage. L'heure est-elle venue pour Sylvain de voler de ses propres ailes ?
Cette première réalisation de Jean Denizot est d'une grande maîtrise. Il filme avec une belle sensualité les jeux virils des deux frères dans la montagne. Un côté sauvage que l'on retrouve dans la relation naissante entre Sylvain et Gilda. Solène Rigot (déjà vue dans Tonnerre et Lulu Femme nue) est toujours aussi nature. Zacharie Chasseriaud, dans le rôle de Sylvain apporte ce qu'il faut de révolte à cet ado qui découvre la complexité du monde quand il ne se réduit pas à trois personnes...

DE CHOSES ET D'AUTRES - La police ringarde


J'arrête immédiatement tous les défenseurs de nos vaillantes forces de l'ordre, il n'est pas dans mon intention de dénigrer la police nationale chère à Manuel Valls notre nouveau Premier ministre aux origines catalanes. Un avant-propos excessivement prudent mais depuis quelque temps mes chroniques qui se veulent essentiellement humoristiques ou à défaut originales font un peu trop réagir des lecteurs au premier degré.

La police du jour, summum de ringardise pour tout graphiste qui se respecte, a pour nom Comic Sans. Une police de caractères donc. Vous pouvez en voir un exemple dans le titre. Mais j'ai abandonné l'idée de composer l'ensemble du texte dans cette fonte pour épargner vos yeux. La Comic Sans est créée en 1995 par un certain Vincent Connare (ça ne s'invente pas !) pour Microsoft. Son but : «Servir comme écriture dans des programmes pour enfants". Intégrée dans tous les logiciels de la multinationale, la Comic Sans se répand comme une mauvaise herbe. Dans des prospectus, des pages de sites web, quelques publicités. Une sorte de fatwa de la nomenklatura des typographes est lancée contre ces pauvres caractères victimes de leur succès.
En 2010, Time Magazine la sacre "pire police de caractères de tous les temps". Depuis, utiliser la Comic Sans c'est s'attirer les rires de toute une clique de chantres de la pensée unique graphique.
Cela n'a pas empêché Craig Rozynski, designer australien, d'imaginer la Comic Neue, dérivée moderne et décontractée de l'originale. Elle a des petits airs d'art déco. Reste que le mauvais goût, aussi commun que la bêtise, assurera encore des décennies de succès à la police Comic Sans.

En bonus, ce que je vous ai épargné sur le papier, cette chronique entièrement en Comic Sans !
J'arrête immédiatement tous les défenseurs de nos vaillantes forces de l'ordre, il n'est pas dans mon intention de dénigrer la police nationale chère à Manuel Valls notre nouveau Premier ministre aux origines catalanes. Un avant-propos excessivement prudent mais depuis quelques temps mes chroniques qui se veulent essentiellement humoristiques ou à défaut originales font un peu trop réagir des lecteurs au premier degré. La police du jour, summum de ringardise pour tout graphiste qui se respecte, a pour nom Comic Sans. Une police de caractères donc. Vous pouvez en voir un exemple dans le titre. Mais j'ai abandonné l'idée de composer l'ensemble du texte dans cette fonte pour épargner vos yeux. La Comic Sans est créée en 1995 par un certain Vincent Connare (ça ne s'invente pas !) pour Microsoft. Son but : « servir comme écriture dans des programmes pour enfants. » Intégré dans tous les logiciels de la multinationale, la Comic Sans se répand comme une mauvaise herbe. Dans des prospectus, des pages de sites web, quelques publicités. Une sorte de fatwa de la nomenklatura des typographes est lancée contre ces pauvres caractères victimes de leur succès. En 2010, Time Magazine la sacre « pire police de caractères de tous les temps. » Depuis, utiliser la Comic Sans c'est s'attirer les rires de toute une clique de chantres de la pensée unique graphique. Cela n'a pas empêché Craig Rozynski, designer australien, d'imaginer la Comic Neue, dérivée moderne et décontractée de l'originale. Elle a des petits airs d'art déco. Reste que le mauvais goût, aussi commun que la bêtise, assurera encore des décennies de succès à la police Comic Sans. 

jeudi 10 avril 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Etrange idylle entre Jean Sarkozy et Joann Sfar


Il existe sur Twitter un compte parodique intitulé « L'humour de droite ». Il se moque des excès de certains hommes politiques de l'UMP ou du FN. Je les soupçonne d'être derrière la polémique entre Joann Sfar et Jean Sarkozy. Le premier, dessinateur de BD (Le chat du Rabbin) et réalisateur (Gainsbourg, vie héroïque) s'essaye le temps des municipales au dessin d'humour politique pour lemonde.fr.

Des gags qui donnent envie à Jean Sarkozy de lui aussi caricaturer le président Hollande, son tout nouveau Premier ministre et certains membres du gouvernement comme Michel Sapin. Non seulement Jean Sarkozy (qui signe Jeannot) publie ses dessins sur son compte Twitter, mais il explique avoir une grande admiration pour le travail de Joann Sfar, son maître qu'il veut « challenger ».
Ce dernier, en réaction, entame la publication en rafale sur son compte Instagram d'une série de dessins désopilants. Premier épisode, Sfar se dessine, effaré, se demandant « Comment ça, Jean Sarkozy dessine François Hollande ? » Et de poursuivre dans la critique radicale confinant au jeu de massacre : « Jean Sarkozy va convaincre l'opinion que n'importe qui peut faire de la BD », « Son dessin tremble encore plus que le mien. Comment fait-il ? », « Si Jean Sarkozy aime mes dessins, est-ce que je suis de droite ? »
La suite devient un cauchemar. Sfar rêve d'un dîner chez les Balkany puis d'une séance ciné avec Nadine Morano. Les derniers épisodes montrent un Sfar amoureux de Jeannot qui lui propose de reprendre Astérix. Tout cela semble trop gros pour être vrai. Mais au moins, c'est hilarant.

Chronique "De choses et d'autres" parue ce jeudi en dernière page de l'Indépendant. 

BD - Sherlock Fox le renard curieux de Morvan et Du Yu


Commissaire de police méticuleux et intransigeant, Sherlock Fox est un renard curieux et observateur. Il est le meilleur dans sa catégorie. Une excellence au détriment de sa vie personnelle, vide et solitaire. Ce héros imaginé par Morvan et dessiné par Du Yu (encore un petit génie chinois déniché par le scénariste de Sillage) est un « animain », des animaux qui ont su abandonner leurs instincts et vivre comme des humains. Après avoir résolu une énigme à base de fuite de capitaux pour cause d'addiction au jeu, le policier velu est chargé de découvrir à qui appartiennent des ossements retrouvés dans des bois. 
Sherlock va faire une découverte horrible : les os ont été rongés ! Une affaire de zoophagie ! C'est la première de sa carrière et cela remet bien des certitudes en doute dans cette société pacifiée. Mais ses découvertes ne s'arrêtent pas là : les os sont ceux d'une espèce inconnue des autorités scientifiques. 
Dans cette enquête policière classique, Morvan a mis beaucoup de philosophie et d'interrogation existentielle. L'immoralité d'être vivants s'entre dévorant peut sans problème être ramenée aux dérives de notre société d'exploitation du faible par le puissant.

« Sherlock Fox » (tome 1), Glénat, 14,95 €

mercredi 9 avril 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Game of Thrones, série et plantage informatique du siècle...


Et la série peut parfois s'avérer utile. Exemple donné par un professeur quelque peu dépassé par le chahut dans sa classe. Il a menacé ses élèves de dévoiler qui était le prochain mort de l'intrigue s'ils ne se taisaient pas. Ils ont rigolé. Une fois. Pas plus. Ne pas oublier que "Game of Thrones" est l'adaptation des romans de George R. R. Martin publiés en France depuis les années 90 chez Pygmalion… et J'ai Lu
Le succès planétaire et sans précédent de la série américaine "Game of Thrones" n'empêche pas quelques plantages retentissants. Dimanche soir aux USA, le premier épisode de la saison 4 était enfin diffusé. Ils étaient des millions à attendre la suite des péripéties des familles Lannister ou Stark après des noces rouges d'anthologie.

Ils n'ont pas été déçu. Du moins s'ils se sont contentés de la diffusion classique sur HBO. Signe des temps, ils étaient beaucoup plus nombreux à vouloir se connecter sur le serveur de la chaîne payante pour regarder l'épisode en replay. Résultat, plantage monumental durant plusieurs heures. Imaginez la colère des fans furieux et frustrés, obligés de se rabattre sur les sites pirates tels de vulgaires voleurs.
Et comme les serveurs illégaux semblent mieux conçus que les officiels, pas de déconnexion cette fois. Pas moins d'un million de téléchargements ou de vues en streaming en moins de 24 heures. On sait même que 11 % des "pirates" viennent d'Australie, 9 % des Etats Unis et 6 % de Grande-Bretagne. La France n'apparaît pas dans le top 10. Voilà peut-être pourquoi la convention à Carcassonne a finalement dû être annulée deux jours avant son ouverture…

Les coffrets vidéo sont édités par Warner.

Chroniques "de choses et d'autres" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant. 

BD - "Les damnés de Paris", un drame à la Zola


Ce roman graphique de plus de 100 pages a des petits airs de Zola. Période Rougon-Macquart, tendance Assommoir, Nana ou Œuvre. D'ailleurs Zola fait quelques apparitions dans l'histoire mélodramatique de cette jeune Normande à la recherche de son fils. Constance débarque à Paris en 1869. Une capitale en pleine révolution architecturale (Haussmann taille dans le vif) et qui bruisse de rumeurs de révolte. Jeune ingénue, sans le sou, elle manque de tomber sous la coupe d'un sergent de ville peu recommandable. Heureusement elle est sauvée par Darius, un galopin au service de Gill, célèbre caricaturiste. 
Le trio imaginé par Michael Le Galli et mis en images (jolis pastels en couleurs directes) par Marie Jaffredo devra surmonter bien des épreuves avant de trouver une certaine stabilité. Entre famille recomposée, amour impossible et poids du passé, ce qui aurait pu se transformer en gentille histoire positive va glisser inexorablement vers le drame. Il est vrai que dans ce 19e siècle agité, le malheur avait beaucoup plus la cote que le bonheur, trop souvent inaccessible.

« Les damnés de Paris », Vents d'Ouest, 22 €

mardi 8 avril 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Les allergies de Manuel Valls

En désignant Manuel Valls au poste de Premier ministre, François Hollande a au moins réussi une chose : éclipser totalement la débâcle des municipales.

Un chef de gouvernement médiatique manquait cruellement depuis quelques années. De François Fillon à Jean-Marc Ayrault, Matignon avait quasi disparu des écrans radars de la presse. Service minimum.
Avec Valls, tout change. La couverture de Paris Match donne le ton : photo glamour avec sa compagne, la violoncelliste Anne Gravoin. On va en manger à toutes les sauces du Manuel Valls. Politique bien évidement, mais aussi people. Le Figaro nous apprend que les cuisiniers de Matignon sont aux quatre-cents coups : le nouveau locataire est allergique au gluten. Exit donc viennoiseries, pains et autres pâtes. Tous les menus et ingrédients sont à modifier. Au moins pour deux raisons. Une contrainte de santé, une autre de goût. Le même article dévoile les préférences alimentaires du Premier ministre. C'est simple : de la viande, exclusivement rouge. Certainement des réminiscences de ses origines ibériques.
Et plus de poisson qu'il n'apprécie pas. Le mareyeur qui a signé un contrat, s'il est Breton, adhérera dans l'heure aux Bonnets rouges. Reste à savoir si Manuel Valls est véritablement allergique au gluten (les cas sont très rares) ou simplement intolérant (un Français sur cent).
A moins qu'il n'exige des menus « sans », contaminé par l'effet de mode. Quelques stars américaines (Jennifer Anniston, Lady Gaga et Miley Cyrus) prétendent que c'est la meilleure façon de maigrir... Doit y avoir du vrai : vous avez déjà goûté un pain sans gluten ?

Chronique "De choses et d'autres" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant.  (Photo Midi Libre)

Thriller - La colère des anges de John Connolly en poche chez Pocket

C'est dans le Maine que Stephen King situe ses romans les plus horribles. C'est aussi dans le Maine que s'est retiré Charlie Parker, le détective privé imaginé par John Connolly. L'ancien flic, traumatisé par l'assassinat de sa femme et sa fille, vivote dans la ville de Portland. Il va rarement dans les bois. Pourtant dans ce thriller plus fantastique que policier, il va devoir affronter les créatures réfugiées dans ces lieux isolés. Une liste, de noms connus et moins célèbres, semble être au centre de toutes les convoitises. Charlie Parker retrouve de vieilles connaissances, les anges déchus. Ces créatures maléfiques œuvrent dans la coulisse pour faire triompher le Mal. 
Logiquement, l'explication finale se déroule dans les bois, près de l'avion et de la fillette. Un roman fantastique transpirant la peur à chaque page. Pas sûr qu'il favorise le tourisme dans l'État du Maine... « Les âmes perdues de Dutch Island », dernier roman de John Connolly, vient de sortir aux Presses de la Cité. (Pocket, 8,40 €)


lundi 7 avril 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Souvenirs du dimanche au gré des vides-greniers

Soleil aidant et températures en hausse, l'heure était hier au premier vide-greniers de 2014. Un petit village au cœur de vignes bourgeonnantes, des centaines de voitures mal garées, des stands bigarrés : la chine devient la nouvelle religion dominicale d'un peuple en quête d'économies, de souvenirs ou simplement de promenades en famille.

L'un des exposants explique à une cliente curieuse que ce drôle d'engin est un presse-citron ramené d'Inde. Plus loin, un jeune vend des photos d'acteurs de l'entre-deux-guerre encadrées avec soin. Nul doute qu'il les a héritées de sa grand-mère. Certaines passions ne résistent pas au temps. Un collectionneur feuillette un album de cartes postales, une mère de famille vend l'enfance de sa fille. Qui commence par le livre « J'attends un enfant » de Laurence Pernoud, se poursuit avec la layette (de 1 à 10 mois) et des vêtements, aujourd'hui complètement démodés. Celle qui a porté tous ces habits prend un air indifférent, ado boudeuse dans son coin, plongée dans sa DS.
Je tombe en arrêt devant une caisse remplie de cassettes vidéo. Un euro les dix. Quatre échoppes plus loin un exposant fait mieux : « Cassettes gratuites, servez-vous ». A ce rythme, les années 80/90 disparaîtront des mémoires pour cause de mutation technologique.
Au final, je divague beaucoup par la pensée, mais ne trouve rien de bien intéressant excepté quelques vieilles revues de BD. Pas chères, mais pas données non plus... Ma femme, sourire en coin, lève les yeux au ciel. Mes achats, aussi inutiles qu'encombrants, la désespèrent. Heureusement, soleil aidant, elle est d'excellente humeur...

Chronique "De choses et d'autres" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant. 

BD - La police des caractères


Bibelosse, petite cité à l'écart des modes, a la particularité de n'être habité que par des écrivains, correcteurs, cruciverbistes, typographes, imprimeurs et autres ouvriers du livre. Tout commence par l'arrivée de Ramon Hache, installateur de bandeaux et enseignes. Il vient livrer de grandes lettres à un certain Tézorus. Très grandes, « à vue de nez, du corps 2500 » d'après un trio d'imprimeurs le regardant déambuler un « A » sous le bras. Dans ce village de fous, Ramon assiste à un duel de rimes, puis à un crime. La victime est un écrivain, sans bras ni jambes, retrouvé pendu dans un puits. 
Un policier, sorte de Maigret mâtiné de Raymond Devos va tenter de mener l'enquête et tenter, dans un premier temps, de déterminer s'il est mort noyé ou pendu... Le commissaire va aller de surprises en surprises. 
Comme cette famille dont chaque membre n'utilise qu'une seule voyelle pour s'exprimer. Ben se contente du « e », sa maman du « a » et son tonton du « o ». Cela donne des dialogues surréalistes que Perec aurait apprécié. Il est vrai que François Ayroles, l'auteur de ces 70 pages bourrées de références, est un adepte de l'OuBaPo (Ouvroir de Bande dessinée Potentielle). Et logiquement, cet album remarquable d'ingéniosité et d'originalité, dont la scène finale se déroule dans une bibliothèque (Maison de détention des livres), a reçu le soutien du Centre National du... Livre. 

« Une affaire de caractères », Delcourt, 14,95 euros