Affichage des articles dont le libellé est joann sfar. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est joann sfar. Afficher tous les articles

dimanche 6 octobre 2024

BD - Nouvelle souveraine à Vaucanson


L'univers du Donjon, imaginé par Joann Sfar et Lewis Trondheim, continue d'étendre ses tentacules. C'est avec une certaine appréhension que le fan découvre le 55e titre de la collection, le 10e de la série dite du Crépuscule (mais tome 113 au total) qui conte la fin du Donjon.

Cette fois c'est Obion qui est au dessin. Un style humoristique, mais avec quelques touches d'hyperréalisme quand il faut représenter les morts-vivants ou le château de Vaucanson. Le début de l'album est très bucolique. Marvin rouge et Zakûtu bivouaquent en forêt, presque en amoureux, après avoir dérobé le trésor d'un dragon endormi (oui, encore un dragon !).


Arrive Herbert. Le vieux monarque n'est pas content de la gestion de Vaucanson par son fils. Il demande donc à sa fille, Zakûtu, de prendre sa place. Une passation de pouvoir compliquée mais nécessaire car une armée ennemie approche et les fortifications sont toujours en chantier.

La princesse, sorte de valkyrie musclée qui n'a pas sa langue dans sa poche, décide de trouver une main d'œuvre pas chère. Elle sollicite le royaume des morts. Une mauvaise idée car elle va se retrouver coincée entre les envahisseurs et les zombies.

Sous couvert de bataille et de lutte pour le pouvoir, les auteurs, en plus de nombreux gags, abordent les thèmes très d'actualité de la condition féminine et de la place des femmes dans la société.
« Donjon crépuscule » (tome 113), Delcourt, 48 pages, 11,95 €

 

samedi 5 octobre 2024

BD - Les larmes d'Héliotrope


Héliotrope est une charmante adolescente imaginée par Joann Sfar et dessinée par Benjamin Chaud. Dans ce troisième album, l'héroïne perd sa couleur bleue mais pleure beaucoup. Des larmes qui se transforment en cristaux bleus. En réalité, des diamants parfaits.

Avec une larme d'Héliotrope, on peut acheter trois voitures. Une nuit de sanglots et elle a suffisamment d'argent pour racheter X à Elon Musk.


Mais avant de découvrir cette richesse inespérée, Héliotrope va vivre pas mal de péripéties. Avec sa mémé, grande voleuse devant l'éternel, elle se rend dans le grand Nord pour comprendre la formation de ces diamants. Elle y rencontre un adolescent sympathique et retrouve surtout sa copine vampire, Aspirine. Une entrée en matière frigorifique alors que la suite de l'album se déroule sous le soleil de Crète.

L'occasion pour le scénariste de recycler certaines légendes méditerranéennes comme la Toison d'or ou les sorcières de Thessalie. Sans oublier un dragon, la bestiole toujours au rendez-vous dans les histoires de Sfar.

« Héliotrope » (tome 3), Dupuis, 48 pages, 15,50 €

vendredi 4 octobre 2024

BD - La reine et la sirène


 Scénariste compulsif, Joann Sfar ne cesse d'imaginer des mondes et des personnages. Il se les garde pour lui, parfois. Mais souvent offre ce découpage à des dessinateurs heureux de bonifier son monde de fantaisie.

Sa rencontre avec Tony Sandoval, illustrateur mexicain, permet de découvrir un album totalement fou et merveilleusement dessiné. Joann Sfar a voulu réécrire l'histoire des dragons. Ces bêtes légendaires vivent cachées. Il y en a des dizaines à Paris. Camouflées sous des statues, des gargouilles notamment.

Ils vont tous se réveiller en cette année 1900 et semer la terreur sur la capitale.


La faute à la reine Kapa'akea, maori qui gagne sa vie en se battant dans les foires. Elle est trop romantique l'héroïne (qui aime aussi donner de sacrées mandales aux hommes prétentieux). Quand elle découvre un groupe de comploteurs qui ont capturé une sirène. Ils ont l'intention de la sacrifier. Kapa'akea la sauve. Une bonne action ? Pas sûr, car sans ce sacrifice, les dragons se réveillent.

La suite de l'album est une longue course poursuite dans Paris, avec affrontements entre les deux jeunes femmes et quantité d'adversaires. La capitale va-t-elle être rasée de la carte de France ?

Dommage que la solution trouvée par la reine et la sirène ne puisse pas être transposée dans tous les conflits meurtriers de notre époque violente et sans nuances.

« Le Paris des dragons », Glénat, 104 pages, 20,50 €

jeudi 10 avril 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Etrange idylle entre Jean Sarkozy et Joann Sfar


Il existe sur Twitter un compte parodique intitulé « L'humour de droite ». Il se moque des excès de certains hommes politiques de l'UMP ou du FN. Je les soupçonne d'être derrière la polémique entre Joann Sfar et Jean Sarkozy. Le premier, dessinateur de BD (Le chat du Rabbin) et réalisateur (Gainsbourg, vie héroïque) s'essaye le temps des municipales au dessin d'humour politique pour lemonde.fr.

Des gags qui donnent envie à Jean Sarkozy de lui aussi caricaturer le président Hollande, son tout nouveau Premier ministre et certains membres du gouvernement comme Michel Sapin. Non seulement Jean Sarkozy (qui signe Jeannot) publie ses dessins sur son compte Twitter, mais il explique avoir une grande admiration pour le travail de Joann Sfar, son maître qu'il veut « challenger ».
Ce dernier, en réaction, entame la publication en rafale sur son compte Instagram d'une série de dessins désopilants. Premier épisode, Sfar se dessine, effaré, se demandant « Comment ça, Jean Sarkozy dessine François Hollande ? » Et de poursuivre dans la critique radicale confinant au jeu de massacre : « Jean Sarkozy va convaincre l'opinion que n'importe qui peut faire de la BD », « Son dessin tremble encore plus que le mien. Comment fait-il ? », « Si Jean Sarkozy aime mes dessins, est-ce que je suis de droite ? »
La suite devient un cauchemar. Sfar rêve d'un dîner chez les Balkany puis d'une séance ciné avec Nadine Morano. Les derniers épisodes montrent un Sfar amoureux de Jeannot qui lui propose de reprendre Astérix. Tout cela semble trop gros pour être vrai. Mais au moins, c'est hilarant.

Chronique "De choses et d'autres" parue ce jeudi en dernière page de l'Indépendant. 

jeudi 11 janvier 2007

BD - Le crépuscule du Donjon

L'univers de Donjon a de nouveaux dessinateurs. Donjon Zénith a été confié à Boulet et Donjon Crépuscule à Kerascoët. Mais les scénarios sont toujours du duo le plus novateur de la bande dessinée française : Lewis Trondheim et Joann Sfar. Dans cet épisode, le numéro 105 de Crépuscule, Marvin Rouge est particulièrement à l'honneur. 

Le lapin rouge, acariâtre et coléreux, devient presque un sauveur pour les armées de dragons du maître de Vaucanson. Il est en effet le seul à maîtriser la technologie Nitro qui permet aux armures de se transformer en engins volants. Une option essentielle pour vaincre les troupes de la forteresse noire. Dans cette aventure, toujours aussi dense, il est également question de complot, de trahisons familiales, de jalousie et de viol de soubrette. 

Kerascoët, pseudonyme de deux jeunes dessinateurs passés par l'école Estienne, se sont parfaitement appropriés cet univers merveilleux comptant de plus en plus de fans et d'exégètes. (Delcourt, 9,80 €)