lundi 13 janvier 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Du sex-appeal du scooter et du casque de François Hollande

Mille mercis M. le président !
Vos frasques extraconjugales mettent en exergue un fait qui m'enchante : pour emballer une actrice, rien ne vaut le sex-appeal d'un scooter et d'un casque intégral. Des nuits entre le premier personnage de l'Etat et la jolie Julie, Closer ne montre rien. Pour fantasmer, le magazine people n'offre à ses lectrices et lecteurs qu'un mystérieux homme casqué et en scooter.
Il se trouve que je ne me déplace qu'en scooter. Certes je n'ai pas de garde du corps chauffeur, mais la frime en deux-roues, ça me connaît. Comme j'ai en plus l'insigne honneur de ne guère être plus grand que le président et ne pas avoir un corps gracile (version politiquement correcte du sobriquet gros patapouf), impossible d'éviter le transfert. 
Et me voilà, au guidon de mon 50 cm3, à m'imaginer séduire mes idoles sur grand écran. Si Julie Gayet n'a jamais attiré mon attention, et encore moins Carla Bruni, j'espère de tout mon cœur que Marina Foïs, Valérie Lemercier ou Valérie Bonneton (mon trio de tête dans la catégorie actrices belles, intelligentes et ne se prenant pas au sérieux) sont sensibles au bruit du moteur deux-temps.
Et quand Hervé Morin de l'UDI prétend au micro de RTL que "Hollande a un peu plus discrédité la fonction présidentielle avec son casque et sa mobylette", c'est qu'il n'a rien compris. Car pour ne rien vous cacher, c'est en ramenant chez elle ma future épouse, à l'arrière de mon scooter voilà presque 20 ans, que notre histoire d'amour a véritablement commencé.

Roman - De la courtoisie à l'amour dans "Les amants" de Joël Schmidt

Le roman « Les amants » de Joël Schmidt est une transposition de l'amour courtois moyenâgeux à notre époque.

Roman érudit mais dérangeant, « Les amants » de Joël Schmidt a pour but de faire découvrir les richesses de l'amour courtois du Moyen âge. L'originalité du propos tient dans le fait que le texte n'est pas historique. Il se passe de nos jours et montre toute la difficulté d'être différent dans un monde moderne. Le narrateur, Johann, médiéviste émérite, débarque dans une petite ville de province. Nommé professeur de lettres dans un khâgne, il est toujours célibataire malgré sa cinquantaine bien tassée. Il a eu des compagnes, des maîtresses, des conquêtes... mais jamais l'amour absolu dont il rêve. Johann est un romantique éthéré. Il se réserve pour la Belle qui comprendra sa démarche. Coup de foudre à la rentrée scolaire. Ce sera Aurore, une de ses étudiantes. 19 ans, fille de très bonne famille, intelligente et vierge. Quand elle quitte la classe, Johann a « le temps d'admirer la blancheur de sa peau, ses jambes élancées et moulées dans des bas résille noirs dont une jupe courte dévoile les cuisses. » L'amour courtois et ses 31 codes est à l'opposé de l'amour platonique. Il y a certes toute une partie de cour chaste et respectueuse, mais c'est aussi l'occasion de pleinement profiter des joies de la chair, de tous les excès des sens et du corps.
Le roman de Joël Schmidt, comme le code ancestral, est très progressif. Le professeur va mettre en place toute une stratégie pour conquérir la jeune fille. « Je sais que c'est par ces codes que j'atteindrai le cœur d'Aurore, que c'est le première étape pour l'entraîner avec moi, après l'avoir capturée dans la nasse de mon imaginaire. » Malgré la différence d'âge, Johann va se faire aimer d'Aurore et accepter par des parents trop modernes pour être honnêtes. Ils se marieront et pourront alors consommer cet amour.

Jusqu'à la mort
Le malheur de Johann, c'est qu'il sait parfaitement que cela ne peut que mal finir. Il existe un code qu'il ne faut jamais respecter, un code rajouté par l'Église pour détruire le bel ensemble. Il fait tout pour l'éviter, mais Aurore cède au besoin impérieux de respecter l'ordre, d'aller au bout du bout. Il la perd. Mais va pouvoir la reconquérir. Cela se passera dans des caves, hors du temps, des bas-fonds de Nuremberg. Là, il va participer à une de ces orgies signe de la grande liberté des codes, « mélange de douleur et de plaisir qui nous ont tant frappé Aurore et moi au cours de tous les avatars de notre amour. » Pour l'auteur l'amour courtois est le symbole malheureusement oublié de cette renaissance médiévale « où la femme prend des droits qu'elle n'a jamais eus et où l'homme accepte de souffrir pour elle jusqu'à la mort. » Un amour fou qui conduit inéluctablement à la folie.
Michel LITOUT

« Les amants » de Joël Schmidt, Albin Michel, 16 €

dimanche 12 janvier 2014

Livres - Cinéma et fourmis

1001 films

Le titre exact du livre est « 1001 films à voir avant de mourir ». Il va de soi que cet exploit est quasiment irréalisable. Pour preuve ils se sont mis à plusieurs pour rédiger ce pavé de 1000 pages tout en couleur et pesant plus de 2 kilos... Le jeu c'est de lister ceux que l'on a vu. Un cinéphile averti en a certainement vu plus de 200. Le consommateur lambda de 7e art se contente d'une petite centaine. Donc on a envie de piocher dans cette liste qui semble sans fin. Comme elle est classée par année, on peut également voir l'évolution des modes au fil des décennies. Bref, un livre à prendre par tous les bouts, à garder à porter de main pour savoir si un de ces 1001 films ne serait pas rediffusé à la télé. (Omnibus, 33 €)

La trilogie des fourmis


Si Bernard Werber est un des romanciers français les plus publiés de par le monde, il le doit beaucoup à la trilogie des fourmis. Le Livre de Poche propose la réédition en un seul gros volume de 1400 pages de ce classique de la SF. En bonus, car c'est Noël, une planche de stickers ! (Le Livre de Poche, 18,90 €)






samedi 11 janvier 2014

BD - Cath et son chat en vacances

Les chats ont pris le pouvoir. Ils sont partout sur le net et investissent de plus en plus la BD. Terminés les beaux rôles pour les Rantanplan, Cubitus, Idéfix et autres Milou. Leurs ennemis héréditaires sont les rois du moment. Prenez par exemple la série « Cath et son chat » écrite par Cazenove et Richez et mise en images par la jeune et talentueuse Yrgane Ramon. Si la fillette, vivant seule avec son père, est la vedette officielle, Sushi, son matou, est le ressort comique ultime de quasiment tous les gags. 
Que cela soit avec la chatière, une balle en caoutchouc ou une imprimante, il a toujours des réactions décalées et hilarantes. Une bonne partie de l'album conte les vacances de la famille dans un camping. Et bien entendu, pas question de laisser Sushi seul à la maison. Il est donc du voyage. Pour le plus grand malheur des tentes des autres campeurs, peu résistantes face aux griffes d'un chat fou... 
Simples et efficaces, ces gags plairont à toutes les générations, le dessin de Ramon étant moderne tout en affichant des influences nettes des dessins animés des années 70.

« Cath et son chat » (tome 3), Bamboo, 10,60 €

DE CHOSES ET D'AUTRES - Tremblez bonnes gens, Fantômas est de retour


Tremblez bonnes gens, Fantômas est de retour. Il va sévir cette nuit sur Arte. La chaîne entend célébrer le centenaire de la première guerre mondiale. Et avant de plonger les téléspectateurs dans l'enfer des tranchées, elle propose ce week-end une programmation consacrée à l'avant-guerre, notamment autour de la culture. C'est dans ce cadre que Fantômas va débarquer sur les écrans. Pas celui des films d'André Hunebelle avec Jean Marais et Louis de Funès. Non, le Fantômas choisi par Arte est la version muette et en noir et blanc de Louis Feuillade. Après un documentaire pour présenter le personnage imaginé par Pierre Souvestre et Marcel Allain, vedette de 32 romans, diffusés sous forme de feuilletons dans les meilleurs journaux, vous pourrez replonger dans l'ambiance d'époque avec les 5 films de la saga datant de 1913 et 1914. Durant la nuit de samedi à dimanche, tremblez face à "Fantômas à l'ombre de la guillotine", "Fantômas contre Juve" et "Le mort qui tue". Dans la nuit de dimanche à lundi, prolongez le cauchemar avec "Fantômas contre Fantômas" et "Le faux magistrat". Ces chefs-d'œuvre du cinéma populaire sont diffusés dans une version restaurée et agrémentée d'une musique de Yann Tiersen.
Le méchant absolu, masqué et sans pitié, est pour certains l'ancêtre des super-héros, version maléfique. Un personnage à jamais ancré dans la mémoire collective. Il inspire même la nouvelle génération avec la sortie (le 17 janvier) du second tome de "La colère de Fantômas", BD de Bocquet et Rocheleau aux éditions Dargaud.

vendredi 10 janvier 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Séparation de biens

On a beau s'aimer, il n'est pas obligatoire de tout partager. L'Insee, selon une récente étude, souligne le recul du mariage et la hausse du régime de la séparation de biens. Cette tendance est beaucoup plus généralisée qu'on ne le croit. Des années de vie commune n'empêchent pas les petites mesquineries égoïstes.
Quelques exemples pour savoir si votre amour est véritablement payé de retour. Madame, si l'homme avec qui vous partagez votre quotidien hésite toujours à vous prêter sa voiture, n'y voyez pas une cause de divorce. C'est personnel une voiture. Et puis quand vous la rendez il doit à nouveau régler le siège, les rétroviseurs et faire le plein... De toute manière, il ne la prête pas à sa maîtresse non plus. Pas de jalouses. Si de plus il ne vous autorise pas à utiliser sa carte bleue, ce n'est pas par défiance. Il applique simplement ses convictions politiques. Non, la France ne sortira pas de la crise en relançant la consommation. Sans compter que tous les vêtements qui vous plaisent sont fabriqués à l'étranger.
Par contre, remettez sérieusement en cause son amour pour vous si, après lui avoir reproché de ne jamais participer aux tâches ménagères, il se contente, à la fin du repas, de débarrasser son assiette (jamais la vôtre) en l'abandonnant, sale et non rincée, dans l'évier.
Dans l'autre sens, messieurs, ne soyez pas offensé si votre épouse ou compagne refuse que vous portiez ses sous-vêtements. Ce n'est pas parce qu'elle ne vous aime plus. Juste un problème de taille. Et d'orientation sexuelle. Mais, ça, c'est votre problème, pas le sien...

(Illustration extraite de la BD "La faute aux Chinois" Futuropolis)

BD - Virus révolutionnaire dans Metronom'


Dans le genre « Ne vous plaignez pas du présent, ce sera pire dans le futur », la série « Metronom' » de Corbeyran et Grun en impose. Vraiment pas réjouissant l'avenir décrit par les deux auteurs bordelais (qui parviennent quand même à glisser une pub subliminale pour les vins de Graves). Dans quelques décennies, un pouvoir autoritaire et policier bride la liberté des citoyens. Et pour abolir la moindre velléité de rébellion, le gouvernement a interdit toute création artistique. 
L'histoire, assez dense, se déroule sur plusieurs niveau. Il y a la fuite d'une famille et la mission d'un couple pour récupérer un savant dans le coma. Ce dernier serait à l'origine d'un virus venu de l'espace. Il a muté et est dangereux. En fait, à la base, il devait simplement augmenter les envies de révolte du peuple. Mais le meilleur dans cette BD est le travail d'un petit groupe de résistants. Ils écrivent et impriment un livre illustré pour dénoncer la dictature. Le prochain coup d'éclat, se sera en public. Ils répètent en secret une pièce de théâtre. 
Ce qu'ils ne savent pas c'est qu'il y a un traitre dans leurs rangs, Radcliffe, un policier infiltré. Mais qui sait, l'art est parfois plus fort que la violence et l'intolérance.

« Metronom' » (tome 4), Glénat, 14,50 €

jeudi 9 janvier 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Comment ne pas paniquer en public ?

L'appât du gain permet de se sublimer. Même si parfois cela semble mesquin. Et puis il y a ceux qui n'ont pas besoin de quelques dizaines de milliers de dollars supplémentaires.
Prenez Michael Bay. Ce réalisateur américain à qui l'on doit, notamment, la série des "Transformers" avec Megan Fox et Shia LaBeouf a accepté d'intervenir en public pour vanter les mérites de la nouvelle technologie Samsung, de l'écran incurvé. Problème : ce n'est pas parce que l'on peut diriger les plus grandes stars de la planète et commander à des équipes techniques pléthoriques que l'on est à l'aise sur des planches, en direct et en public. Michael Bay, bien conscient de ses limites dans l'exercice, a prévu de lire son intervention sur un prompteur. Mais la technologie sud-coréenne fait faux bond et le texte cesse de défiler. Complètement tétanisé, le réalisateur répète trois fois "I'm sorry... » avant de piteusement quitter l'estrade sans un mot d'excuses. Le lendemain seulement, il reconnaît, par écrit, que "les événements en direct ne sont pas mon truc."

La prochaine fois, avant son intervention, il devrait faire des exercices de "tapping" préconisés par la psychothérapeute Sarah Frachon. Ils consistent à se tapoter la tête et d'autres parties du corps en se répétant que l'on a confiance en soi. La séance dure une dizaine de minutes et doit être répétée 21 jours d'affilée. À la vue des vidéos de démonstration, ça a tout l'air d'une belle escroquerie. À moins qu'apprendre à être ridicule en privé permette de s'assumer en public.

DE CHOSES ET D'AUTRES - Merkel belle chute !

Si l'Allemagne brille sur les podiums sportifs et caracole en tête de l'économie mondiale, sur des skis, c'est une autre histoire. Après Michael Schumacher grièvement blessé, c'est la chancelière allemande qui nous refait le sketch des Bronzés font du ski. Elle s'est fêlé le bassin après une chute lors d'une excursion en ski de fond.
Si Schumi faisait du hors piste au milieu de rochers, la femme la plus puissante du monde s'est lamentablement "vautrée" sur un parcours hyper sécurisé. Il me tarde de voir la séquence en caméra "GoPro" au prochain bêtisier de fin d'année.
Durant leurs vacances, les chefs d'état veulent faire comme certains de leurs concitoyens. Un peu d'exercice physique ne peut pas faire de mal ! Eh bien si, le sport tue. Pas autant que la cigarette, certes, mais mieux vaut y aller à l'économie. On se souvient du malaise de Nicolas Sarkozy en plein jogging. On court moins de risque avec François Hollande. Le manger de macarons (compétition culinaire assimilée à un sport dès que l'on dépasse les dix unités) est sans danger. Pas le moindre risque d'accident, si ce n'est digestif. Et même si notre président se prend de la folle envie de faire du ski, sa supposée mollesse le met à l'abri de toute fracture en cas de chute.
Un qui aime le danger, c'est Poutine. Impatient de lancer les Jeux Olympiques, il vient de tester le parcours du slalom spécial et pourrait donner des leçons à Angela Merkel. A moins que cette dernière ait mis en scène cet accident pour éviter de se rendre à Sotchi sans provoquer de brouille diplomatique...
Chronique parue mercredi en dernière page de l'Indépendant. 

Cinéma - Sorcières et victimes hilarantes

Les Sorcières de Zugarramurdi font un peu peur et beaucoup rire.

Alex de la Iglesia, réalisateur espagnol, ne doit pas aimer être catalogué. Sa filmographie de plus en plus importante est d’une rare diversité. S’il a un goût prononcé pour les séries B (horreur et fantastique), il ne crache pas sur la comédie, a déjà réalisé un thriller et même des drames.

Avec Les Sorcières de Zugarramurdi il revient à ses premières amours, le fantastique, mais avec une grosse dose de gags et un soupçon de critique sociale.
Ça débute comme un film d’action, cela bascule dans la comédie loufoque pour s’achever dans le grand guignol fantastique. Un film, trois genres, des acteurs de toutes les générations et surtout des dialogues aussi percutants qu’une percée de Messi balle au pied (pour rester dans la métaphore ibérique). L’opposition entre ces hommes, tous dans des situations compliquées avec leurs compagnes (de la séparation à l’objet sexuel) et ces femmes- sorcières qui ne trouvent les mâles bons qu’en petits morceaux et longuement mijotés dans de grosses marmites, est une source inépuisable de bons mots.
Hold-up costumé
A Madrid, jour d’animation sur la Puerta del sol. Malgré la foule et les artistes de rue, des convoyeurs de fonds viennent récupérer l’or vendu par les petites gens durement touchées par la crise. Quand Jésus Christ entre dans la boutique, ce n’est pas la grâce qui touche les clients mais la peur. Il est armé et braque la boutique. Le bandit est aidé par un soldat vert, Bob l’éponge, Daisy, un homme invisible et... Sergio, son fils âgé d’une dizaine d’années. Le hold-up tourne mal. Bob l’éponge est criblé de balles, l’homme invisible se mange un lampadaire...
Jésus, le soldat et Sergio prennent la fuite à bord d’un taxi. Ils foncent vers la France mais n’atteindront pas la frontière. Arrivés à Zugarramurdi, petit village basque, ils tombent dans les griffes d’horribles sorcières.
L’affrontement sera très mouvementé jusqu’à la scène finale et l’apparition de la mère de toutes les sorcières, sorte de créature mutante entre un King Kong femelle et une divinité sortie de l’imaginaire de Botero.