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mercredi 6 mai 2020

BD - Coups de feu dans l’Ouest


L’Ouest, le vrai, n’est plus ce qu’il était. Les westerns, symboles absolus de la violence et de la liberté totale qui a forgé les États-Unis, sont drôlement critiqués dans cette série de Anne-Claire et Jérôme Jouvray. Pourtant « Six-coups » a tout du western classique, version comique. Une petite ville, un saloon, un shérif, des malfrats et quelques commerces. La différence est dans l’intervention de personnages qui d’ordinaire sont peu sollicités dans ces histoires viriles : les femmes ont décidé d’agir. 



Notamment Clarisse, l’épouse du shérif. Elle se lance dans une croisade contre les armes à feu. Et elle a du pain sur la planche car dès la première page la ville est en effervescence, Bud et Bif, les deux frères ennemis, ont décidé de se défier dans un duel au pistolet. Clarisse va réussir à s’interposer au dernier moment, au grand désespoir de la belle Charlotte, apprenti photoreporter qui était sur le point de fixer sur la pellicule cette scène typique de l’Ouest sauvage. L’omniprésence de la parole pacifique et intelligente des femmes doit sans doute beaucoup à Anne-Claire Thibault-Jouvray. L’épouse du dessinateur s’est longtemps contentée de mettre en couleur ses histoires (notamment Lincoln, autre western). Mais désormais elle coécrit le scénario. 
Résultat la suite des événements est une ode contre la peine de mort et la vente des armes. Alors qu’Albert, jeune bandit, attend son jugement (la mort par pendaison pour le braquage d’une banque), un certain Johnson débarque et ouvre une armurerie. Avec une politique commerciale très agressive, il entend doter tous les habitants de la ville d’un fusil ou d’un revolver. Voire les deux pour les plus peureux. 
Clarisse sera la seule à voir le danger pour la population, et se lancera dans un lobbying intensif pour l’empêcher de nuire. Sous couvert d’humour, les deux auteurs abordent le sujet encore très d’actualité du port d’armes aux USA. Avec un final qui fait rêver. 

« Six-coups » (tome 2), Dupuis, 10,95 €


mercredi 15 octobre 2014

BD : Le dernier cri

deveney, jouvray, glénat, tarzan
Inspiré en partie de la véritable vie de Johnny Weismuller, « Johnny Jungle » est un roman graphique signé Deveney et Jouvray. Le premier maitrise à la perfection ce mélange d'anecdotes véridiques et de délires junglesques. Le second dessine ce bestiaire avec une précision et une finesse du plus bel effet. Dans la seconde partie de ce biopic imaginaire, Johnny Jungle raconte la suite de sa carrière. Pas forcément la plus glorieuse. L'effet de surprise retombe (les aventures exotiques d'un homme singe ne passionnent plus les foules), les scénarios tournent en rond, les moyens diminuent et le grand amour avec Jane s'étiole. Un enfant, trouvé dans la jungle, relance leur amour. Mais la mauvaise habitude de Johnny d'épouiller ses partenaires met à mal le couple. Ensuite c'est la dégringolade, les apparitions comme portier à Las Vegas et la ruine définitive par les actions en justice de ses nombreux enfants illégitimes. Jusqu'à l'enfermement dans un hôpital psychiatrique. Une histoire qui vous fera souvent rire et finalement pleurer dans les dernières planches au son du dernier cri de Johnny Jungle.

« Johnny Jungle » (tome 2), Glénat, 17,25 €

mardi 22 janvier 2013

BD - Johnny Jungle, acteur sachant nager...


Johnny Weismuller avant d'incarner Tarzan des années à l'écran, était champion de natation. Sur cette biographie connue, Jean-Christophe Deveney (scénario) et Jérôme Jouvray (dessin) imaginent l'enfance de cette légende d'Hollywood. Un télescopage total car les auteurs prétendent que le jeune Johnny est un gamin de la jungle, élevé par des singes. 
S'il sait parler l'allemand, c'est grâce au seul Blanc de la région, un missionnaire bavarois amateur de bière et de belles histoires. Il est coupé du monde, entouré d'animaux, respecté. Son destin bascule quand il tombe sur une équipe de cinéma en plein tournage. Il tombe amoureux de l'actrice principale et accepte de la suivre aux USA. 
En chemin, il est débarqué en France. Par chance, il intègre l'équipe des USA de natation et glane nombre de médailles. Ensuite, il passe un casting et devient célèbre avec son slip léopard.
Entre délire absolu, conte moderne, romance tragique et peinture de l'Amérique des années 40, cette BD joue sur plusieurs tableaux.
« Johnny Jungle » (première partie), Glénat, 17,25 €

mercredi 27 avril 2011

BD - Le dernier tour de l'île de la Réunion


Poursuite de la découverte du côté obscur de l'île de la Réunion avec le second tome de « La Pès Rekin », écrit par Stéphane Presle et dessiné par Jérôme Jouvray. Ce département français d'outre-mer est le cadre de la rencontre entre deux écorchés de la vie. Phil, vieux, méchant et malade, survit en pêchant des requins. Pour attraper les prédateurs de la mer, il capture des chiens errants pour s'en servir d'appâts. Une nuit, il est tombé sur Nelson, adolescent en cavale.

Phil a besoin d'un associé pour maintenir son activité clandestine. Le gamin, malgré son passé fait de violence, a des difficultés. « A quoi ça sert d'être riche si c'est pour faire des cauchemars tous les soirs. Même en rêve je trucide des clébards... » confie-t-il à son nouveau mentor. Phil lui dévoile alors son dernier but dans la vie (malade il se sait condamné) : retrouver la seule femme qu'il n'a jamais aimé. Il ne sait pas où elle habite exactement. Ils prennent un annuaire et entreprennent un dernier tour de l'île.

Sans aucune sensiblerie, cette histoire présente la Réunion sous son vrai jour : violente et sans pitié, truqueuse ou assistée.

« La pès rekin » (tome 2), Futuropolis, 15 € 

dimanche 24 octobre 2010

BD - La face cachée de l'île de la Réunion


Parfois, les DOM-TOM sont présentées comme les dernières poussières de l'empire colonial français. Des poussières qu'il vaut mieux cacher sous le paillasson. La Réunion a l'image d'une île tropicale paradisiaque. La réalité est tout autre. 

Si vous envisagez de passer quelques jours au soleil de l'Océan Indien, cette BD devrait vous en dissuader. Stéphane Presle, le scénariste, met en lumière La Réunion cachée, celle que les touristes ne voient pas. Les bidonvilles, les épaves alcooliques, celle des voleurs et des drogués. 

Dessinée par Jérôme Jouvray, la première partie de « La Pès Rekin » se lit comme un reportage sur la misère d'une certaine France. Les deux personnages principaux sont peu recommandables. Nelson, un ado en rupture de ban, erre dans le port, cambriolant le jour, survivant la nuit. Phil, malade, alcoolique, vole des chiens pour les utiliser comme appât vivant. Il pêche le requin, le poisson symbolisant si bien les profiteurs ayant mis en coupe réglée ce paradis perdu. 

Sombres et déprimants sont ces nouveaux tristes tropiques.

« La Pès Rekin » (tome 1), Futuropolis, 15 € 

jeudi 1 juillet 2010

BD - Le voyage des retrouvailles


Au crépuscule de sa vie, un homme tente de retrouver le souvenir des jours heureux en parcourant une nouvelle fois le monde. Mais cette fois, il n'est pas jeune en compagnie de sa future femme, mais vieux et infirme et malade, accompagné de son fils avec qui il avait coupé les ponts depuis des années. Un voyage de retrouvailles qui sera bénéfique pour les deux protagonistes ainsi que pour le lecteur qui, forcément, trouvera dans ces situations des pans de sa propre vie. 

Ecrit par Olivier Jouvray, ce récit de 80 pages est dessiné par Frédérik Salsedo alors que les couleurs sont de son frère, Greg. Un projet qui a vu le jour en raison de l'envie de Jouvray d'utiliser les décors de ses nombreux voyages. On suivra ce couple bancal de la Réunion à la Finlande en passant par les USA, le Maroc et l'Asie du Sud-Est. Un étonnant road-movie familial.

« Nous ne serons jamais des héros », Le Lombard, collection Signé, 15,50 € 

mardi 25 mai 2010

BD - Fascinante Majipoor


Majipoor, saga foisonnante de Robert Silverberg, est du pain béni pour David Ratte, le dessinateur chargé de l'adaptation de ce monument de la science-fiction. Le premier tome était enthousiasmant, cette suite est décoiffante. 

Toujours sur un scénario de Jouvray, Ratte donne sa vision des dragons des mers, d'une ville portuaire grouillante d'activité et surtout de l'île du sommeil, cette contrée de pèlerinage où chaque évolution de sa conscience correspond à un secteur géographique. 

Le lecteur suit les pas de Lord Valentin, le Coronal de Majipoor, lancé dans une folle quête pour reprendre possession de son château et faire cesser l'oppression de son peuple. Le réalisme de ce monde imaginaire est à couper le souffle.

« Majipoor » (tome 2), Soleil, 12,90 € 

lundi 14 avril 2008

BD - Quand des humains étaient exhibés en cage


Le premier tome de « Kia Ora », paru en janvier 2007, avait fait sensation. Cette histoire de troupe de danseurs et chanteurs Maoris, embauchés par un promoteur de spectacle anglais pour présenter leurs coutumes à Londres à la fin du 19e siècle, était profondément humain. Le premier volume montrait comment Maaka et son épouse, jeune couple ayant des difficultés financières, avait accepté de partir durant ces quelques mois, laissant leur fillette, Nyree, aux grands-parents. 

Mais la petite parvient à se glisser à bord du bateau en partance. Elle sera découverte quelques jours plus tard, affamée, et sera donc du voyage. Pour ces maoris, fiers et courageux, la découverte de Londres est un rêve éveillé. Leur accueil par les Européens est beaucoup moins agréable. Passé la surprise, le spectacle remporte beaucoup moins de succès. Un « haka » cela fait peur une fois, mais c'est assez limité dans le temps. 

Le promoteur, au bord de la faillite, trouve comme solution de repli le jardin d'acclimatation de Paris. La troupe de Maoris y sera exhibée comme des animaux en cages. Les hommes du Pacifique appréciera moyennement. 

Le scénario de Jouvray et Olagnier s'appuie sur la vision de Nyree. Efa, au dessin, est sobre et efficace.

« Kia Ora » (tome 2), Vents d'Ouest, 13 € 

lundi 14 août 2006

BD - L'idole s'échappe


Retour dans la Monoposie, pays imaginaire imaginé par Stéphane Presle, le scénariste de "L'idole dans la bombe" cette série dessinée par Jérôme Jouvray et mise en couleur par Anne-Claire Jouvray. Le dictateur de cette contrée aux airs d'ancienne Union soviétique veut dominer le monde. Il convoite l'arme absolue. Un savant lui propose une bombe surpuissante utilisant le principe de la fission de l'atome. Trop petit, trop compliqué, le Grand Monopose abandonne le projet et le savant, se sentant en danger, décide de passer à l'ennemi. La veille de son départ, un petit escroc réussit à se faire passer pour lui. Dans ce second épisode, on suit essentiellement les péripéties de Tho-Radia, artiste vedette du pays. Elle passe souvent à la télévision, entre deux discours du dictateur et veut elle aussi quitter ce pays oppressant. Sa fuite grâce à un réseau d'espions et de résistants ne se fera pas sans casse. Course poursuite, trahisons, personnages décalés, « L'idole dans la bombe », prévu en 12 épisodes de 32 pages est très dense. D'autant que certains personnages secondaires semblent prendre de plus d'importance au fil des pages. (Futuropolis, 4,90 €)