samedi 30 novembre 2024

Thriller - « Éruption », roman brûlant signé Michael Crichton et James Patterson

 Alors qu’un volcan à Hawaï entre en éruption, menaçant la population, un autre danger, encore plus grand, risque de provoquer l’extinction de toute vie sur terre.


Mort en 2008, Michael Crichton, romancier américain devenu mondialement célèbre avec son Jurassic Park, n’a pas eu le temps de finaliser son ultime thriller. Un sujet qui lui tenait particulièrement à cœur : les volcans et Hawaï. Il avait accumulé une importante documentation et rédigé le début de l’intrigue. Une œuvre inachevée que sa veuve a longtemps préféré ignorer. Et puis la rencontre avec James Patterson, autre écrivain US expert en best-seller, a débloqué la situation. Voilà comment on peut trembler en découvrant Éruption, l’ultime cauchemar imaginé par Michael Crichton et mis en forme par James Patterson.

En ce début d’année 2025, la grande île d’Hawaï ne cesse d’être secouée. Les entrailles de la terre ont la bougeotte. Et comme souvent, ces secousses vont déboucher par une nouvelle éruption du volcan Mauna Loa. Une de plus dans la longue carrière de John MacGregor, volcanologue habitué aux caprices de notre planète. Mais peut-être aussi la dernière car selon toutes les observations de son équipe depuis des mois, c’est une éruption record qui est en train de se préparer. Au point qu’il craint pour la ville de Hilo, la plus grande de l’île.

Le roman va raconter, heure après heure, la préparation de l’éruption. Avec en plus un danger supplémentaire car pas loin du volcan sont entreposés des déchets toxiques mortels. Un double danger pour un héros intelligent, courageux, volontaire, sans faille. Le prototype du bon Américain, capable de tous les sacrifices pour sauver sa planète.

Un côté héros inébranlable toujours un peu irréaliste quand on sait comment cela se passe en réalité, mais c’est une grande spécialité américaine. Cela lui donne l’occasion d’avoir cette pensée, un soir sur une plage du Pacifique : « Mac prit le temps de s’imprégner de la scène, s’émerveillant de la perfection du monde vu d’ici. Seuls le clapotis des vagues devant lui, et de temps à autre le chant d’un oiseau nocturne, venaient rompre le silence. Il avait l’impression d’être le dernier homme sur Terre. Voilà ce qu’on essaie de sauver, songea-t-il. Ce qu’on doit sauver. »

Écrit comme un film à grand spectacle au budget illimité, ce roman est prenant car sans doute peu éloigné d’une possible réalité.

« Éruption » de Michael Crichton et James Patterson, Robert Laffont, 448 pages, 23 €

vendredi 29 novembre 2024

Une intégrale jeunesse - Les débuts de Chien Pourri


Animal préféré de nombreux jeunes lecteurs, Chien Pourri, après de nombreuses aventures, connaît enfin la consécration avec la sortie, quelques semaines avant les fêtes de fin d’année, du premier tome de l’intégrale de ces histoires imaginées par Colas Gutman et illustrées par Marc Boutavant.

Vous y découvrirez quatre romans, dont le premier qui présente ce drôle d’animal : « né dans une poubelle, qui sent la sardine » et dont le pelage ressemble à une « vieille moquette râpée ». Avec Chaplapla, autre estropié de la vie, il va aller à l’école, à la plage et fêter Noël.
« Les aventures de Chien Pourri » (intégrale 1), École des Loisirs, 256 pages, 24,90 €

Un beau livre - Extraordinaires oiseaux


Les fêtes approchant, commencez à penser beaux livres pour vos cadeaux. Si vous avez parmi vos proches un amateur de belles photos animalières, ce livre s’impose. Tous les oiseaux de nos régions (France et Suisse), sont présentés dans de superbes clichés mettant en valeur leur beauté naturelle.

D’un vol d’étourneaux, omniprésents en plaine, à la parade du grand tétras, merveille des Pyrénées, vous en prendrez plein les yeux. Et comme chaque illustration est accompagnée de textes signés de grands ornithologues, vous deviendrez en plus incollable sur cette riche avifaune de la région.
« Extraordinaires oiseaux », Salamandre, 264 pages, 45 €


Un cosy mystery - Intrigues autrichiennes


Joli hommage à l’inspecteur Colombo, une nouvelle série de cosy mystery prend place dans l’Autriche rurale. Un policier peu orthodoxe, Sifkovics, doit découvrir qui a tué une jeune mariée, retrouvée broyée dans une moissonneuse-batteuse.

Imaginé par Thomas Stipsits, l’enquêteur ne carbure pas au café mais à la « tisane d’herbe à fromage aromatisée au miel ». Il recevra, à son grand désespoir, l’aide de sa mère et ses copines, surnommées « Le gang des commères au foulard ».

Souvent décalé, avec quelques situations cocasses, ce polar permet de découvrir la vie quotidienne, pas si différente de chez nous, dans ce petit village de la montagne autrichienne.
« La mariée était en rouge », Thomas Stipsits, City, 260 pages, 15,90 € (le tome 2, « Ça va trinquer ! » est sorti au même moment)

jeudi 28 novembre 2024

Un roman foisonnant - « Le grand Quand » d’Alan Moore


Scénariste ayant marqué l’imaginaire des comics, Alan Moore est aussi (et sans doute avant tout), un romancier à l’imagination sans limite. Britannique pur jus, l’auteur se lance dans une série ayant Londres pour décor principal. Reste à savoir quelle ville exactement : la capitale anglaise de 1949 que l’on connaît où une métropole différente, comme issue d’un univers parallèle.

Pour vous faire une idée, plongez dans Le grand Quand, sur les traces d’un jeune libraire et futur écrivain, Dennis Knuckleyard, fasciné par des livres racontant l’histoire de la ville, avec des pans importants totalement imaginaires. Un univers foisonnant et incroyable où l’on retrouve la douce folie du génial Alan Moore.
« Le grand Quand », Alan Moore, Bragelonne, 384 pages, 25 €

Une saga - « Le seigneur des anneaux » en édition collector chez Pocket


Au rayon cadeaux de fin d’année, les livres collector sont toujours du plus bel effet. L’occasion d’offrir des classiques dans une édition originale. Pour les amateurs de fantasy, osez le Graal absolu : la trilogie du Seigneur des Anneaux.

La saga de Tolkien est à redécouvrir chez Pocket dans ce format poche de toute beauté, aux couvertures dorées et en relief. Trois tomes pour suivre les aventures des Hobbits face au redoutable Sauron, déterminé à conquérir le pouvoir absolu. Plus de 2000 pages au total, en trois volumes pour la somme totale de 34 €.
« Le seigneur des Anneaux », Tolkien, Pocket

mercredi 27 novembre 2024

BD - Fantomiald au boulot


La nuit, Donald devient Fantomiald, le justicier masqué. Un secret bien gardé que Picsou risque de découvrir quand il décide de mettre son neveu à la porte s’il ne paye pas un loyer rapidement. En plus des missions secrètes nocturnes, Donald va donc devoir trouver un travail…

Cet album, composé de quatre histoires courtes sur ce thème, est écrit par Nicolas Pothier et dessiné par Batem. Le repreneur des aventures du Marsupilami conserve toute sa virtuosité pour dessiner des personnages de l’univers Disney avec un peu plus de mimiques et caricatures que d’ordinaire.

On rit énormément aux histoires loufoques de Pothier, avec jeux de mots savoureux et situations loufoques mettant aux prises un Donald dépassé et un Fantomiald toujours aussi intrépide. Un bel hommage à une série populaire qui fait encore les beaux jours de la presse jeunesse.
« Un travail pour Fantomiald », Glénat, 56 pages, 15,50 €

BD - El Diablo de Palombie


Brave Marsupilami, animal de légende, invention de Franquin, devenu aussi célèbre que le groom rouge (Spirou), l’ayant découvert dans la jungle de Palombie. Un animal quasi magique qui vit désormais des aventures propres. Nouveau cap avec le lancement d’un album qui intègre la collection intitulée « le Marsupilami vu par… » inaugurée avec La bête de Zidrou et Frank.

Cette fois c’est Lewis Trondheim et Alexis Nesme qui proposent leur vision du roi de la jungle sud-américaine. Le premier signe un scénario permettant de découvrir les origines de l’animal. Le second met en images cette version se déroulant au temps des féroces conquistadores.

Mais comme c’est Trondheim au scénario, l’humour est omniprésent. Tout commence avec une rébellion à bord d’un voilier parti vers les Nouvelles Indes. À court de vivres, le capitaine Santoro, décide de cuisiner l’un des trois mousses. Ce sera José Palombo. Qui n’est pas d’accord. Par chance, en se réfugiant au sommet du grand mât, il voit une terre à l’horizon.

Les explorateurs, à la recherche de vivres et d’or, accostent, tombent sur des Indiens et un drôle de singe à la longue queue. La suite permet à Alexis Nesme de signer des planches de toute beauté, dans la luxuriance de la forêt équatoriale, avec parures chatoyantes et brillantes des autochtones et oiseaux de toutes les couleurs.

Un régal pour les yeux et les zygomatiques.
« Une aventure du Marsupilami, El Diablo », Dupuis, 64 pages, 17,95 €

mardi 26 novembre 2024

BD - La mémoire du futur de Spirou et Fantasio


La mode semble à la mort des héros. Spirou, vénérable personnage qui a fait le succès des éditions Dupuis, semblait avoir tiré sa révérence lors que précédent album titré sobrement La mort de Spirou. Mais les repreneurs de la série popularisée par Franquin, (Benjamin Abitan et Sophie Guerrive au scénario, Olivier Schwartz au dessin), ont plus d’un tour dans leur sac et proposent un 57e album, La mémoire du futur.


La suite du précédent où Spirou est prisonnier d’une intelligence artificielle issue du robot Cyanure, jolie création de Tome et Janry dans les années 80. Un héros persuadé d’être retourné à Bruxelles en 1958. Il devra trouver la faille qui lui permettra de retrouver le présent.

Un album assez déconcertant. Un côté hommage au Spirou de Jijé, mais un final hyperviolent, avec hécatombe (virtuelle certes) des seconds rôles. L’ensemble est cependant de très bonne qualité, version modernisée et futuriste d’une série qui va vers ses 90 ans.
« Spirou et Fantasio » (tome 57), Dupuis, 64 pages, 12,50 €

BD - Questions sur la ligne de vie de Corto Maltese


Comme Tintin ou d’autres héros de papier, Corto Maltese est un grand voyageur. Ses aventures lui ont donné l’occasion de visiter tous les continents et dans ce 17e album, il accroche un nouveau pays à son tableau de chasse : le Mexique.

Dans La ligne de vie, récit écrit par Juan Diaz Canales et dessiné par Ruben Pellejero, Corto cherche des fonds pour finaliser la restauration de son bateau. La démoniaque Bouche Dorée lui propose un marché : se faire passer pour un amateur d’art et acheter des objets en jade à un pilleur de temples mayas.


Une mission simple qui va se compliquer car Corto se retrouve embarqué, malgré lui, dans la guerre civile qui déchire le pays durant ces années 20. Le gouvernement, républicain, tente de mater la révolte des catholiques. Le bel aventurier va devoir transporter des caisses de munitions pour les insurgés.

Une longue aventure, pleine de péripéties, avec le retour de quelques seconds rôles connus (Raspoutine, Banshee) et la mort qui plane sur le héros à la boucle d’oreille. Une diseuse de bonne aventure lui a annoncé le raccourcissement de sa ligne de vie. Finalement, Corto Maltese est-il mortel ?

« Corto Maltese » (tome 17), Casterman, 80 pages, 17 €