jeudi 26 décembre 2024

Un collector - "Mamma Maria", best seller de Serena Giuliano

Si vous appréciez les « feel books » et l’Italie, ce roman ne peut que vous séduire. Paru il y a quelques années, après que l’autrice, Serena Giuliano, a percé sur internet, Mamma Mia ressort pour cette fin d’année en version collector. 

Couverture à dominante jaune et tranche de la même couleur (le citron, évidemment), couverture cartonnée : l’objet est indéniablement beau. Et si vous l’avez déjà lu, ce peut être un excellent cadeau pour une connaissance qui pourrait être sensible aux amours de Sofia, l’héroïne et aux autres personnages typiquement italiens de ce café mythique de la côte amalfitaine. 

Et en bonus, un chapitre inédit et la recette du fameux Amalfitano.

« Mamma Maria » de Serena Giuliano, Le Cherche Midi Robert Laffont, 256 pages, 22 €

mercredi 25 décembre 2024

Un beau livre – Planètes dans les mondes de la science-fiction



Ouvrir un livre, encore plus un beau livre richement illustré, c’est l’assurance de voyager. Dans le cas précis de Planètes de Renaud Jesionek, c’est un périple de plusieurs milliards de kilomètres qui est proposé avec l’exploration des planètes dans les mondes de la science-fiction. 

Des chapitres courts, des éclairages scientifiques ou romanesques, une iconographie recherchée : ce livre est renversant. De la Terre à la Lune en passant par le système solaire, les planètes désertes ou recouvertes de zones urbaines, c’est tout l’espace qui est à votre portée.
« Planètes, Voyage dans les mondes de la science-fiction », Renaud Jesionek, Hoëbeke, 168 pages, 30 €

mardi 24 décembre 2024

Un livre de poche - Plus amère que la mort


Il est toujours décevant de ne pas connaître la fin d’un roman. Paru en 2010, Ça aurait pu être le paradis de Camilla Grebe et Asa Traff est resté sans suite. Saluons l’initiative du Livre de Poche qui réédite le premier titre et propose Plus amère que la mort, la suite et fin des aventures de Siri Bergman, psychologue spécialisée dans les violences faites aux femmes. 

Siri et sa collègue Aina rencontrent leurs nouvelles patientes. Kattis, qui a été battue par son petit ami, Malin, la jeune athlète prometteuse agressée par un homme rencontré en ligne… Mais les dangers qui menacent la vie des femmes à l’extérieur ne tardent pas à envahir l’espace protégé qu’elles se sont créé.

« Plus amère que la mort », Le Livre de Poche, 480 pages, 9,40 €

lundi 23 décembre 2024

Un beau livre - Le portrait de Dorian Gray


Benjamin Lacombe, illustrateur de plus en plus coté, inaugure la nouvelle collection de beaux livres de chez Gallimard. Papillon Noir propose de grands textes de la littérature fantastique richement illustrés dans des albums à la facture soignée. Le chef-d’œuvre d’Oscar Wilde, Le portrait de Dorian Gray, devient encore plus obsédant avec les tableaux signés Benjamin Lacombe. 

De plus le texte proposé (traduction de Jean Gattégno), est la version non censurée conforme au manuscrit de l’auteur. Dans la même collection, découvrez Les sorcières de Venise, roman écrit par Sébastien Perez et illustré par Marco Mazzoni (27 €)

« Le portrait de Dorian Gray », Oscar Wilde et Benjamin Lacombe, Gallimard, 256 pages, 35 €

dimanche 22 décembre 2024

BD - Sommeil assuré avec ce Pillow Man


Vous avez le sommeil compliqué ? Pourquoi ne pas faire appel aux services de cette jeune start-up qui propose un pillow man pour une nuit reposante ? Littéralement des hommes oreillers sur lesquels on peut dormir sereinement.

Jean, ancien chauffeur routier, la quarantaine bedonnant, est au chômage depuis trois ans. Il a découvert une petite annonce étonnante. Postule et après un test dans un canapé, est embauché. Mais comment dire à sa chérie, Marianne, qu’on va dormir, tous les soirs, chez de riches clientes ? En tout bien tout honneur, mais dans leur lit, leur intimité. Il invente alors un poste de veilleur de nuit.


Imaginée par Stéphane Grodet et dessinée par Théo Calmejane, cette histoire assez déconcertante semble pourtant tout à fait réaliste. La solitude tue. Ou plus sûrement empêche de dormir. Un peu de chaleur sous les draps suffisent à rendre les nuits calmes et reposantes. Jean, assez timide, a des difficultés au début.

Mais son « confort » est tel qu’il est très demandé. bonhomie et gentillesse lui permettent de gagner beaucoup d’argent. De quoi payer la maison de ses rêves à Marianne. Mais comment va-t-elle réagir quand elle découvrira la vérité ?
« Pillow Man », Glénat, 224 pages, 26 €

samedi 21 décembre 2024

BD - Dad, un papa exemplaire

Pour le 11e recueil de gags de Dad et ses filles, Nob, dessinateur et scénariste de cette série vedette du magazine Spirou, dévoile la vie de son héros avant l’arrivée des enfants. Une quarantaine de flashbacks présentés chronologiquement avec d’entrée, un Dad à peine sorti de l’adolescence, déjà papa d’une petite fille sérieuse avant l’heure.

Car notre héros, malgré un métier aléatoire (comédien de casting…), ne peut s’empêcher, dès qu’il tombe amoureux, de concevoir un enfant avec sa belle. Une fille. Tout le temps.

Il y a donc la première, Pandora, intelligente, sérieuse, réfléchie. Elle ne veut pas de petite sœur mais craque complètement face à la mignonerie de la petite blonde Ondine, fille d’une starlette. Enfin arrive dans le foyer Roxane, aussi rousse que sa maman, employée dans une ONG à l’étranger. On rit aux facéties du père et relations parfois compliquées entre les trois sœurs.



Et puis au final, on ne peut retenir une petite larme quand arrive dans le foyer une quatrième fille, adorable Bébérénice, orpheline ayant déjà vécu son lot de malheurs. Une histoire de famille moderne, avec un papa que personne ne renierait.
« Dad » (tome 11), Dupuis, 48 pages, 12,50 €

vendredi 20 décembre 2024

BD - Petit homme, mais remarquable


Fétichiste des souliers et des jolis pieds, Stanislas a trouvé le métier de rêve : vendeur dans un magasin de chaussures pour femmes. Mais sa timidité maladive l’empêche de supporter la clientèle. La patronne relègue le petit homme (1 m 57 seulement) au sous-sol à ranger les stocks.

Le nouveau roman graphique de Zanzim (révélé avec Peau d’Homme) est délicieusement osé. Car Stanislas assume son voyeurisme. Sa vie n’est pas tout rose, mais il est quand même heureux dans sa chambre de bonne en compagnie de son chat et de ses rêves.

Tout change quand il fait un vœu en caressant ses bottines préférées. Fabriquées en peau de vache indienne sacrée, elles exaucent son rêve… à l’envers. Il devient vraiment petit, à peine quelques centimètres. Il va dès lors lutter pour survivre mais découvrir aussi qu’être presque invisible est l’idéal pour voir sans être vu. Démasqué par une des vendeuses, il va être transformé en doudou sexuel avant de tomber amoureux d’une fleuriste. Et finalement réussir à devenir un grand homme.

Une jolie fable très réussie et convaincante, sur le vivre ensemble, les différences et le sacrifice.
« Grand petit homme », Glénat, 144 pages, 25 €

jeudi 19 décembre 2024

Roman - Petites contrariétés fatales dans "Fort Alamo", roman de Fabrice Caro

On est souvent confronté à des situations du quotidien énervantes. Problème, le personnage imaginé par Fabrice Caro dans « Fort Alamo » tue les malotrus qui l’insupportent. 


Les histoires sorties de l’imagination de Fabrice Caro, auteur de Montpellier connu également pour ses BD signées Fabcaro, semblent au début des anecdotes d’un quotidien tout ce qu’il y a de plus banal. Dans Fort Alamo, on suit les déambulations et réflexions de Cyril, simple professeur, marié, deux enfants. Un Français moyen dans toute sa splendeur. Aimant les habitudes, un peu râleur. De ces hommes ou femmes trop bien élevés pour les nouveaux codes de notre société.

Dans les premières pages, il fait ses courses dans un supermarché. Une fois son chariot rempli, il fait la queue. Et sans coup férir, se fait doubler par un inconnu faisant mine de ne pas l’avoir vu. Un peu contrarié le Cyril. Énervé même. S’il osait, il lui dirait ses quatre vérités. Voire un peu plus. De vilaines pensées qui semblent s’exaucer quand le malotru s’écroule en sortant du magasin. Un malaise qui provoque panique chez les employés et fuite de Cyril, mal à l’aise, comme s’il était indirectement le responsable.

Le lendemain, il découvre que l’homme qui l’a doublé à la caisse est mort, foudroyé par un AVC. Le doute commence à le submerger. D’autant que quelques jours plus tard, après une prise de bec avec la proviseur adjointe, cette dernière tombe raide morte dans la salle des profs. Et le soir, en regagnant son petit pavillon, Cyril, excédé par les aboiements du chien des voisins, lui lance un caillou. Il le touche à la cuisse et l’animal s’écroule, muet pour l’éternité.

En quelques pages, Fabrice Caro transforme ce quotidien morne et aseptisé en terreau fertile d’une intrigue presque fantastique. Cyril a-t-il des superpouvoirs ? Pourra-t-il bientôt se fabriquer un costume de « Super-AVC-man » ? Encore faudrait-il qu’il maîtrise son don. Car trop souvent il se retrouve dans des situations où son exaspération atteint des sommets.

Comme cette rencontre dans un grand magasin, quelques jours avant Noël, alors qu’il tente de trouver une idée originale de cadeau pour sa belle-sœur qu’il exècre (il craint d’ailleurs qu’elle ne termine pas le repas de fêtes vivante). Un autre client, smartphone à l’oreille, parle fort avec son interlocuteur. Sans gène. Et Cyril de regretter ces mauvaises manières : « Les boutiques s’ajoutaient à tous ces lieux publics que l’être humain avait fini par rendre infréquentables par sa seule présence, les trains, les salles de cinéma, les rues. Les gens se croyaient dans leur salon partout où ils allaient. Le portable avait abattu les cloisons de l’intime, qui s’était vulgairement déversé dans l’espace public, de sorte que tout lieu était devenu invivable. » Invivable pour Cyril, mortel pour les importuns qui se trouvaient à proximité…

Sous couvert de raconter les affres du quotidien, Fabrice Caro dresse le portrait d’un homme qui, comme l’auteur certainement, se pose trop de questions. Il est dans une mauvaise passe. Persuadé d’être dangereux, il se recroqueville. Encore plus quand sa femme pense qu’il débloque et qu’on apprend qu’il a récemment perdu sa mère. Ce Fort Alamo de Fabrice Caro semble en réalité la description d’une certaine folie ordinaire qui nous menace insidieusement.

« Fort Alamo » de Fabrice Caro, Gallimard, 180 pages, 19,50 € (« Journal d’un scénario » vient de sortir en poche chez Folio)

mercredi 18 décembre 2024

Thriller - « Surfacing », enquêtrices qui parlent aux cadavres

 Jayne et Steelie sont deux médecins légistes et anthropologues employées par la police de Los Angeles pour faire parler… les cadavres.


La meilleure façon de démasquer l’identité un tueur est de demander à la victime. Mais une fois morte, le dialogue est plus que réduit. A moins de trouver les trucs et astuces pour faire « parler » un cadavre. C’est devenu la spécialité de Jayne et Steelie, deux jeunes femmes qui ont ouvert une agence spécialisée dans l’identification des corps. Ces deux enquêtrices, qui collaborent régulièrement avec le FBI pour identifier des victimes et traquer les criminels ont une grande expérience de la mort.

Après des formations d’anthropologues et de médecine (spécialisation en médecine légiste), elles ont travaillé pour l’ONU dans les Balkans et ont vu plus que de raison des charniers. Depuis elles tentent de se reconstruire, évitant les émotions fortes. Un parcours assez identique à leur créatrice, la jeune romancière Clea Koff dont c’est le second thriller.

Tout débute par la découverte d’ossements sur le campus d’UCLA, l’université de Los Angeles par des ouvriers. Nous sommes en 2003 et le cadavre a été enterré depuis presque un an. Jayne et Steelie analyse les restes et découvrent que c’est le cadavre d’un étudiant. Un autre cadavre est retrouvé à proximité. Tueur en série ? Quel lien entre ces deux victimes ?

Les deux jeunes femmes vont rapidement faire avancer l’enquête mais se retrouvent, de ce fait, sur le devant de la scène et le meurtrier aux mystérieuses motivations va les pister. Un thriller très documenté, d’une grande rigueur, avec une intrigue un tout petit peu trop linéaire.

Pour pimenter le tout, Clea Koff greffe sur les péripéties de ses héroïnes une petite guerre des polices et surtout deux histoires d’amour naissantes. Comme quoi, la proximité de la mort au quotidien n’empêche pas de rêver d’avenir radieux.

« Surfacing », Clea Koff, Éditions Héloïse d’Ormesson, 368 pages, 22 €

mardi 17 décembre 2024

BD - Un libertin dans les forêts du Canada sauvage


Le chevalier de Saint-Sauveur, libertin ambitieux rêvant de faire sa place dans la cour, est criblé de dettes. Pour les effacer, il promet à un noble de faire pousser une jeune noble française dans les bras d’un Iroquois. Un plan machiavélique qui l’oblige à rejoindre la Nouvelle-France, de l’autre côté de l’Atlantique.


Alain Ayroles, sous forme de lettres, raconte ce périple épique qui va pousser le vert galant à courir les bois en compagnie de son valet, Gonzague. Des bois dangereux car peuplés de multiples tribus d’Indiens, pas toujours amicales.

Le format nettement plus grand de l’album permet d’apprécier au mieux les planches de Richard Guérineau.
« L’ombre des Lumières » (tome 2), Delcourt, 72 pages, 22,95 €