jeudi 24 février 2022

De choses et d’autres - Moins belle la vie

Drame en vue pour le paysage audiovisuel français, le fameux PAF. Selon le Figaro, le feuilleton de France 3, Plus belle la vie, devrait s’arrêter à la fin de l’année.

Lancée à la rentrée 2004, cette production quotidienne racontant la vie d’un quartier imaginaire de Marseille, avait été accueillie avec scepticisme par les professionnels. Sans compter les moqueries d’une certaine intelligentsia parisienne qui se moquait des accents et des intrigues. Pourtant, le côté populaire, simple, proche des gens, a rapidement joué en faveur de Plus belle la vie. Les audiences ont grimpé, au point que le feuilleton est devenu, en une année, le programme phare de France 3.

Chaque soir, plus de 4 millions de Français se passionnaient pour ces Marseillais, autrement plus intéressants que ceux des téléréalités de seconde zone. Un succès qui a fait des envieux. Donc, TF1 a lancé son propre feuilleton quotidien. Et, finalement, France 2 a décidé de lancer une production en concurrence. On se retrouvait, au total, avec quatre séries à suivre durant les deux heures qui précèdent le prime time. Un peu trop pour le public potentiel qui a fondu comme neige au soleil de Marseille.

Alors, même si cet arrêt n’a pas été confirmé par la direction de la chaîne régionale, il se pourrait bien que la vie soit un peu moins belle, dans quelques mois, pour les 2,5 millions de téléspectateurs qui sont restés fidèles aux péripéties qui agitent le Mistral. Mais, ce vide ne sera que virtuel, puisqu’au total il y a plus de 4 500 épisodes de disponibles. De quoi alimenter les plateformes de streaming, existantes ou à venir.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le vendredi 18 février

mercredi 23 février 2022

Série télé - Jack Reacher, ne croisez pas sa route


Certains héros ont plusieurs vies. Jack Reacher, à la base, est le personnage des romans signés Lee Child. Face au succès en librairie, il devient personnage de cinéma interprété à deux reprises par Tom Cruise. Et finalement il se métamorphose une nouvelle fois pour une série diffusée sur Amazon Prime Vidéo. Par véritablement de doublon car le nouveau Reacher n’a pas grand-chose à voir avec Tom Cruise. Comme dans les romans, le héros est une montagne de muscle, expert en maniement des armes et enquêteur hors pair.  Alan Ritchson personnifie le nouveau Jack Reacher et c’est sans doute tout ce qui fait le succès de ce feuilleton de huit épisodes reprenant fidèlement l’intrigue du premier roman. 

Sanglante vengeance

Après des années à avoir servi l’armée américaine aux quatre coins du monde, Reacher débarque un matin dans la petite ville de Margrave en Georgie. Pas de chance, il est descendu du bus près d’un champ où un cadavre a été découvert. La police locale, qui n’a que peu l’occasion de traiter de crime de sang, trouve que cet étranger au physique hors norme est parfait dans le rôle du suspect. Rapidement disculpé car il a un alibi en béton (il était dans le bus au moment du crime), il va devoir rester à Margrave à la demande de l’inspecteur Finlay (Malcolm Goodwin). Ce dernier, va rapidement comprendre que Reacher est un as de l’investigation. Officieusement il l’embauche pour trouver le coupable. Reacher est réticent, jusqu’à ce qu’il découvre que le cadavre n’est autre que son frère, Joe. D’enquêteur dilettante, Reacher se transforme en soldat en mission vengeance. Dès lors, mieux vaut ne pas essayer de se mettre en travers de son chemin. 

La série, développée par Nick Santora, joue évidemment sur le côté physique de Reacher. Les cascades, combats et scènes d’action rythment les épisodes. 

L’hécatombe des méchants

Mais l’écriture est aussi très aboutie dans les caractères des seconds rôles. Finlay est bourré de contradictions et Roscoe (Willa Fitzgerald), policière de Margrave, pas insensible au charme très viril de Reacher, petite blonde qui doit sans cesse batailler pour s’imposer dans un monde d’hommes dans le Sud des USA, apporte une touche de féminisme assez rare dans les productions américaines. 

Quant aux « méchants », ils sont légion et tombent tous, les uns après les autres, sous les coups ou les balles tirées par un Reacher qui tue au même rythme qu’un candidat à la présidentielle fait des promesses. 


De choses et d’autres - Soutiens introuvables

À moins de 60 jours du premier tour de la présidentielle, il serait temps de savoir qui soutien qui ? Car si depuis quelques semaines la campagne passe essentiellement par des ralliements (Woerth ou Guigou pour Macron, Peltier ou Ravier pour Zemmour…), on ne sait pas encore pour qui voteront les célébrités.

Or c’est un signe important que nombre d’électeurs attendent avec impatience. C’est Giscard en 1974 qui le premier a misé gros sur ces consignes de vote autres que politiques. Son équipe de campagne a publié quantité de listes où les people de l’époque s’engageaient pour le ministre des finances.


C’était très éclectique. On trouvait dans la même publicité Francis Blanche et Johnny Hallyday, Dani et François Nourrissier, Gainsbourg et De Funès. En face, Mitterrand n’avait que les artistes clairement engagés à gauche comme Piccoli, Juliette Gréco ou… Dalida.

Aujourd’hui, les soutiens sont beaucoup moins tranchés. Exactement comme les Français, les artistes ne s’y retrouvent plus entre un Macron qui se revendique autant de la droite que de la gauche, d’une Pécresse qui lorgne vers l’extrême-droite, déjà bien occupée par Zemmour et Le Pen et qui généralement ne remportent que peu de succès en raison de leurs positions clivantes.

Ne parlons même pas de la gauche, là où le cœur de la majorité des people est ancré. Mais comment faire un choix entre la ribambelle de « candidatures utiles », à tel point que pas une seule ne sera au second tour ?

Alors si à 60 jours de la présidentielle vous ne savez toujours pas pour qui vous allez voter, n’attendez pas des consignes de vos stars préférées. Faites-vous votre propre opinion, ça ira plus vite.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le lundi 21 février 2022

mardi 22 février 2022

DVD - Hallucinant Ghostland


Amateurs de films punk à l’atmosphère trouble, ce « Prisoners of the Ghostland » de Sion Sono avec Nicolas Cage et Sofia Boutella est pour vous. Inédit en salles, disponible en DVD et blu-ray à partir du 23 février chez M6Vidéo, cela ressemble à un long cauchemar. Un braqueur (Nicolas Cage) est libéré de prison pour retrouver la petite-fille d’un dictateur local. Affublé d’une combinaison en cuir bourrée d’explosifs pour le dissuader de fuir, il va dans le Ghostland (le pays des fantômes) pour retrouver Bernice (Sofia Boutella). 

Il se battra, prendra des coups, perdra quelques morceaux de son anatomie et surtout replongera dans les crimes de son passé. C’est exceptionnel côté visuel, avec des décors à couper le souffle. Par contre pas évident de tout comprendre toute l’intrigue et Nicolas Cage, en roue libre, semble totalement paumé et se contente d’apporter, involontairement, une touche humoristique à un film pourtant très sombre.

Cinéma - Un film catalan triomphe à la Berlinale


Le film catalan Alcarràs de Carla Simón a remporté l’Ours d’Or de la Berlinale, festival international qui a également vu la Française Claire Denis récompensée.

Alcarràs raconte la dernière saison de cueillette d’une famille d’agriculteurs catalans dans la région qui a donné son titre au film. Cela fait trois générations que les Sole vivent de la production de fruits. Mais les changements dans le commerce mondial condamnent leur exploitation.

La cinéaste, dont ce n’est que le second long-métrage, a emporté l’adhésion de tout le jury présidé par le cinéaste américain d’origine indienne M. Night Shyamalan. Pour l’instant, ce long-métrage n’est pas encore distribué en France. Le précédent film de Carla Simón, Eté 93, était sorti dans les salles françaises en 2017.

Extraits du film fournis par Cineuropa.

lundi 21 février 2022

Cinéma - Très étonnant Big Bug


Tous les cinéastes français ne disent pas non à Netflix. Certains sont mêmes très contents que la multinationale américaine repêche un projet qui se trouvait dans une impasse. Jean-Pierre Jeunet, malgré ses précédents succès, ne parvenait pas à financer son nouveau film de science-fiction. Netflix a accepté, n’a pas lésiné sur le chèque et cela se voit à l’écran.

 « Big Bug » se passe dans un futur proche où les robots domestiques sont aussi fidèles que des chiens. Par contre de nouveaux androïdes, les Yonyx (François Levantal) semblent vouloir prendre la place des Humains, voire les exterminer. Le film est un huis clos dans une maison qui a des airs de villa futuriste du film « Mon oncle » de Tati

L’ensemble est assez décousu et inégal. Reste une certaine poésie, des idées percutantes et malheureusement quelques incongruités, comme d’affubler un accent marseillais caricatural à Youssef Hajdi.


De choses et d’autres - Limace poisseuse

La pluie a fait un timide retour en ce début de semaine dans la région. Pas suffisamment cependant pour faire sortir les escargots. Encore moins les limaces. Pourtant cette peu appréciée bestiole s’est retrouvée à l’honneur dans la campagne de la présidentielle.

C’est Marine Le Pen qui a utilisé l’image de la limace pour stigmatiser le supposé ralliement de Nicolas Bay à l’autre candidat d’extrême droite. Porte-parole de la candidate du Rassemblement National, Nicolas Bay est accusé d’avoir joué l’espion au profit de la Zemmourie divulguant aux ennemis héréditaires les plans pour conquérir l’Élysée.

Il a donc été suspendu du parti et la candidate, qui pourtant, depuis longtemps, tente d’adoucir son image, a été sanglante dans son commentaire : après avoir parlé de « haute trahison » et de « sabotage » elle a fustigé « la stratégie de la limace », la limace car « elle est lente, mais aussi parce qu’elle est poisseuse ».

Nicolas Bay, une « limace poisseuse », le voilà habillé pour l’hiver. Cette campagne électorale semblait un peu morne. Rien de transcendant, pas encore de gros scandales et encore moins d’affrontements tonitruants. Pour l’instant, on devait se contenter de la bataille de cour de récréation entre les très nombreux représentants de la gauche, en espérant que le président Macron n’attende pas le dernier jour pour déclarer sa candidature.

Et puis, comme à chaque fois, l’extrême droite est arrivée avec ses gros sabots et a changé la donne. La « limace poisseuse » a fait des taches indélébiles. Désormais, les insultes et anathèmes en tous genres risquent de pleuvoir entre les anciens meilleurs amis. On a beau tenter de chasser le naturel, il revient toujours au galop.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le jeudi 17 février 2022

dimanche 20 février 2022

BD - Les origines de Buck Danny


Buck Danny est devenu un véritable empire de BD à lui tout seul. En plus de ses aventures classiques qui sont ancrées dans la réalité diplomatique actuelle, le pilote américain créé par Charlier et Hubinon, bénéficie de séries sur ses débuts. 


Une collection Buck Danny Classic, longtemps dessinée par Jean-Michel Arroyo et désormais Buck Danny Origines, scénarisé par Yann et dessiné par Giuseppe de Luca. En pleine guerre du Pacifique, le encore très jeune Buck, apprend lors d’une permission que son père vient de mourir. Il repart au combat et va se retrouver prisonnier des Japonais. Depuis un sous-marin il va tenter de déjouer une attaque suicide contre le sous-marin USS Enterprise. Une nouveauté pour les premiers fans…

« Buck Danny Origines » (tome 1), Dupuis, 14,95 €

De choses et d’autres - Métavers solitaire

Si le mot de l’année 2020 a été coronavirus et celui de 2021 test PCR ou passe vaccinal, je crains que ce qui restera de 2022 commence par « méta » et se termine par « vers ». Une sorte de logique virtuelle en quelque sorte.

Dans le vrai monde, la maladie nous a poussés à rester chez nous, à nous couper complètement des autres. Et quand on osait reprendre une vie normale, on était rapidement puni avec, au mieux, l’introduction d’un coton-tige interminable dans la narine ; au pire, quelques jours en réanimation.

Ainsi, le concept de métavers a pris son envol. Pourquoi prendre des risques dehors alors qu’un univers infini et totalement sûr est à disposition ? J’ai toujours bien aimé les nouveautés technologiques. Mais je sens que ce métavers va rapidement se transformer en grosse escroquerie pour gogo.

Certains signes ne trompent pas. En premier lieu, Facebook veut absolument y être présent. Dès que le géant du réseau social tente de s’accaparer d’un concept ou d’une idée, méfiez-vous : il y a sans doute des données à utiliser à l’insu de votre plein gré. Ensuite, je suis bombardé d’emails expliquant pourquoi les cadres-artistes-retraités (cochez la catégorie voulue) doivent être présent sur le métavers. Quand on veut vous attirer à un endroit précis, c’est pour vous faire les poches.

Le métavers a d’ailleurs anticipé cet attrait, puisque certaines entreprises ont acheté des zones de ce monde virtuel. En déambulant au hasard, vous risquez de vous retrouver dans un magasin Carrefour ou une usine Nike

Dernier indice prouvant que le métavers est à éviter : face à des signalements de harcèlement, les avatars ne peuvent désormais plus se rapprocher de plus de 3 mètres les uns des autres. Mais alors, pourquoi avoir créé un métavers solitaire ?

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mercredi 16 février 2022

samedi 19 février 2022

BD - Picsou Magazine a 50 ans

50 ans et toujours pas à la retraite. Picsou est devenu un des personnages Disney préféré des jeunes. Ce capitaliste odieux a son propre magazine depuis 1972. Un succès phénoménal puisque c’est le numéro 590 qui marque le début des célébrations du 50e anniversaire de la revue. Sous une couverture de Paolo Mottura vous pourrez lire 240 pages de BD. Ne manquez pas les cinq copieux chapitres des aventures des Canards en Italique, racontant la vie de Picsou au temps de l’empire romain. Côté bonus, un ex-libris collector est offert ainsi que des autocollants et un poster signé Andrea Freccero.

« Picsou Magazine », 5,95 €