lundi 24 juillet 2017

BD : Chasse au Cerbère américain



Amazonie au milieu du XVIIe siècle. Des explorateurs découvrent une bête fabuleuse. Sanguinaire et puissante. Dressée, elle pourrait devenir une arme redoutable pour les puissances occidentales. Justement la guerre fait rage entre les Pays-Bas et l’Angleterre. En jeu le commerce maritime mondial. Quelques soldats et mercenaires à la solde des Britanniques s’’embarquent vers la Nouvelle-Espagne pour capturer l’animal légendaire, cerbère des dignitaires aztèques. Dans cette série historico-fantastique, on suit le parcours du jeune Jonas, tombé amoureux au cours de la traversée de Mara, belle Indienne qui revient sur ses terres en compagnie de son mari, le redoutable Espagnol Rodrigo Toledano. Le scénario de Munoz laisse toute latitude à Tirso pour développer son talent dans des planches dynamiques et très enlevées.
➤ « Les traqueurs » (tome 1), Glénat, 14,50 €

dimanche 23 juillet 2017

BD : XIII, version traumatisme paternel



D’où vient XIII ? Cette question a alimenté les premiers tomes de la saga policière imaginée par Jean Van Hamme et dessinée par William Vance. Une vingtaine de titres a apporté presque toutes les réponses aux fans. Mais il y a encore quelques zones d’ombres que la collection « XIII Mystery » entend exploiter. Pour le 11e titre, c’est le père du jeune Jason Fly (futur XIII pour ceux qui ont raté des épisodes) qui est mis en vedette sur un scénario de Luc Brunschwig et des dessins d’Olivier TaDuc. Dans la petite ville de Greenfalls, Jonathan Fly, journaliste local, tente de comprendre pourquoi le directeur du FBI vient régulièrement chasser le cerf. Lui qui est une piètre gâchette. Ses visites auraient-elles une autre utilité ? Il va enquêter et découvrir les activités illicites de ce responsable, un peu trop extrémiste. Il pourrait le faire tomber, mais son fils, Jason, tombe sous l’emprise de ce beau parleur. Un album très politique mais surtout axé sur le sacrifice. D’un père pour son enfant. De ses idées humanitaires contre un peu de tranquillité. Édifiant.
➤ « XIII Mystery, Jonathan Fly » (tome 11), Dargaud, 11,99 €

samedi 22 juillet 2017

Littérature jeunesse : César et Capucine, enfants désobéissants


Imaginés par Tebo, le créateur de Captain Biceps avec Zep, César et Capucine sont deux jeunes enfants débordants d’imagination. A la base, leurs aventures étaient destinées à une bande dessinée. L’éditeur tardant à donner son accord, le dessinateur contacte une société de production audiovisuelle qui accepte de lancer la production de 52 épisodes. Diffusés sur France 5, remportant un beau succès, César et Capucine reviendront bientôt pour une saison 2 et Tebo, pour mieux exploiter graphiquement les personnages, adapte leur désobéissance chronique dans deux albums pour les enfants à partir de 5 ans. Dans « On ne veut pas faire la sieste ! », ils s’échappent de leur chambre sur des bulles de savon, découvrent une île aux fruits et affrontent un lion paresseux. Dans le second opus « On ne veut pas ranger la chambre ! », ils découvrent une île aux jouets très marrante. Mais un requin leur fait peur. A moins que ce ne soit eux qui effraient le requin, un spécimen très peureux. Joliment dessinés, aux couleurs vives et tout en courbes, ces albums permettent aux enfants de développer leur imagination.
➤ « César et Capucine », Bamboo Jeunesse, 11,95 €

vendredi 21 juillet 2017

DVD et blu-ray : Le meilleur de Jean-Luc Godard en coffret


Jean-Luc Godard est-il le meilleur ? Si vous avez un doute, contre quelques dizaines d’euros vous pourrez redécouvrir 7 de ses films les plus emblématiques de la période des années 60. De grands classiques comme « Le Mépris » ou « Pierrot le fou » ou d’autres moins célèbres comme « Made in USA » avec Yves Afonso dans un de ses premiers rôles ou « Le petit soldat » brûlot (déjà) contre le colonialisme et l’OAS.
Donc Godard s’il n’est pas le meilleur est quand même un grand du cinéma qui mérite ce nouveau coffret dans une collection qui porte, tout simplement, son nom.
➤ Studiocanal, 59,99 € les sept DVD, 69,99 € les sept bluray avec quatre heures de bonus et un livret.

jeudi 20 juillet 2017

Cinéma : L’été rime avec avant-premières dans la région

Comment avoir l’air plus au courant des nouveautés cinéma que la moyenne ? Facile, il suffit de voir un film en avant-première et de pouvoir ainsi en parler avant tout le monde. En cet été, elles seront nombreuses. En voici une liste élaborée mi-juillet et donc encore susceptible d’être enrichie dans les prochaines semaines.
En dehors des classiques projections du mardi soir, soit la veille de la sortie nationale (Valérian le 25 juillet ou Atomic Blonde le 15 août au Méga CGR Rivesaltes) les enfants sont à la fête avec des séances dans quasi tous les multiplexes de la région des As de la Jungle (le dimanche 23 juillet) et de Cars 3 (les 23, 24 et 25 juillet pour une sortie le 2 août). Toujours pour les enfants, mais uniquement au Cap Cinéma de Carcassonne pour l’instant, une projection de « Ho-Kaï Watch, le film », le dimanche 6 août.
Au Méga CGR de Rivesaltes, pour les fans de courses poursuites, « Overdrive » le 14 août avec Scott Eastwood en vedette.


Le Castillet de Perpignan, fidèle à sa politique de proposer des œuvres de qualité, organise trois avant-premières en août de films vus et remarqués au dernier festival de Cannes. « Patti Cake$» (mardi 15 août à 21 h 15) raconte la vie d’une jeune fille (Danielle Macdonald, photo ci-dessous) passionnée de slam et tentant de percer dans ce milieu. Une superbe comédie, entre chronique sociale et comédie musicale. « Faute d’amour » de Andrey Zvyagintsev, Prix du Jury au dernier festival de Cannes, sera le rendez-vous à ne pas manquer des cinéastes le mardi 22 août à 19 h 15. Enfin « Un beau soleil intérieur », film de Claire Denis avec Juliette Binoche sera à dé- couvrir le mardi 29 août à 19 h 15 avant sa sortie nationale un mois plus tard.
Plus loin dans le temps, le 1er septembre, « Coexister » sera diffusé au CGR de Narbonne. Cette comédie de Fabrice Eboué Avec Ramzy Bédia, Guillaume De Tonquédec, Audrey Lamy ou Jonathan Cohen raconte les déboires d’un « producteur de musique à la dérive qui décide de monter un groupe constitué d’un rabbin, un curé et un imam afin de leur faire chanter le vivre-ensemble. Mais les religieux qu’il recrute sont loin d’être des saints » selon le synopsis diffusé par la production. 

Article paru le 20 juillet dernier dans l'Indépendant. 

mercredi 19 juillet 2017

DVD : Comment être belle malgré la maladie



Florence Foresti tente depuis quelques années de se défaire de son image de comique fofolle et excessive. Tentée par le théâtre et le cinéma, elle parvient parfois à décrocher des rôles plus ambitieux.
Comme dans « De plus belle », premier film d’Anne-Gaëlle Daval spécialement écrit pour la comique. Un personnage complexe, meurtri dans son corps et ses convictions personnelles. A un peu plus de 40 ans, Lucie a frôlé la mort. un cancer du sein détecté heureusement assez tôt. Chimio, rayons... Le protocole mis en place par son chirurgien, par ailleurs petit frère (Jonathan Cohen), a porté ses fruits. Elle est en rémission et la scène d’ouverture montre tous ses amis fêter son retour à la vie dans une boîte de nuit.
Tout le monde fait la fête, danse, boit... Sauf Lucie. Comme si elle sentait que tout cela n’est qu’écume en surface d’une vie sans but ni amour. Et ce ne sont pas les gros sabots de Clovis (Mathieu Kassovitz), dragueur impénitent, qui vont la faire changer d’avis. Lucie en plus d’être devenue un peu hypocondriaque, doit subir les foudres de sa mère (Josée Drevon), peau de vache qui ne cache jamais sa préférence pour son fils.
De tous les personnages secondaires, c’est elle qui crève l’écran. La prestation de Florence Foresti, à côté des autres actrices (Nicole Garcia et Olivia Bonamy) semble un peu en deçà. Pourtant elle porte sur ses épaules tout le film, ses cours de « strip-tease thérapeutique » donnant une couleur très cabaret à cette comédie un peu trop léchée pour être émouvante.
Dans les bonus, la réalisatrice, qui a débuté comme costumière dans la série Kaamelott d’Alexandre Astier, raconte sa relation avec sa comédienne principale, quelques images du tournage montrant Florence Foresti comme on la connaît : souriante, virevoltante et provocatrice.  
➤ « De plus belle », Studiocanal, 19,99 € le DVD


mardi 18 juillet 2017

Livres de poche : laissez-vous tenter par un tour en Afrique


Dans une contrée africaine sans nom, la guerre civile fait rage. Agu essaie de fuir son village mais la violence le rattrape. Il est enrolé comme enfant-soldat. Le commandant ordonne. Agu exécute. Il frappe, tue pille. Pour ne pas mourir, le jeune garçon devient bête féroce. Premier roman du Nigérian Uzidinma Iweala, « Bêtes sans patrie » bénéficie d’une traduction d’Alain Mabanckou.
➤ « Bêtes sans patrie », Points, 6,50 €

Ikenna, Boja, Obembe et Benjamin ont désobéi aux ordres paternels. Les quatre frères sont allés pêcher dans les eaux du fleuve interdit, l’Omi-Ala. Ils savourent cette pêche clandestine, jusqu’au jour où le fou Abulu les maudit : Ikenna, l’aîné, mourra de la main d’un de ses frères. Peu à peu, le poison de la terrible prophétie infiltre les esprits… Né en 1986 au Nigeria, Chigozie Obioma enseigne la littérature aux États-Unis. Son premier roman, Les Pêcheurs a connu un immense succès public et critique.
➤ « Les pêcheurs », Points, 7,60 €

Née en Ecosse, la mère d’Alexandra Fuller, mieux connue sous le nom de « Nicola Fuller d’Afrique centrale », a grandi au Kenya dans les années 50 avant d’épouser un Anglais fringant. Ils s’installent dans leur propre ferme, d’abord au Kenya puis en Rhodésie où l’auteur, Bobo, et sa sœur ont grandi, avant d’atterrir en Zambie. Le parcours de la famille Fuller, déterminée à rester en Afrique malgré la guerre civile, est fait de survie, de folie, de loyauté et de pardon.
➤ « L’arbre de l’oubli », Le Livre de Poche, 7,30 €

lundi 17 juillet 2017

Livre : Enquête au Gévaudan sur « La Dévoreuse »



Durant des siècles elle a terrorisé les locaux et suscité commentaires et spéculations partout ailleurs en France. La bête du Gévaudan, rebaptisée « La Dévoreuse » par Pierric Guittaut permet à cet auteur de polars ruraux de fournir quelques explications en fonction de ses recherches historiques mais aussi de ses connaissances en armes à feu. Car en plus de manier la plume avec brio, Pierric Guittaut s’adonne à la chasse et au tir à poudre noire. Il a passé dix ans à écumer toutes les archives de cette région du Haut-Languedoc. Collecte suffisamment fructueuse pour qu’il pense pouvoir enfin « livrer les clefs pour comprendre cette énigme qui n’en était pas une...»

■ Chairs déchirées
Tout débute en juin 1764 par la mort de Jeanne Boulet. Elle est découverte « gisante, la chemise déchirée et ensanglantée. » De toute évidence « des traces de crocs, de griffes ont déchiré ses chairs ». Quelques victimes de plus et les autorités décident de lancer des battues. En vain. Les dragons du roi sont sollicités, mais là encore la bête échappe aux mailles du filet, poursuivant son chemin sanglant dans toute la Margeride. L’auteur nous apprend même que l’affaire, franchissant les frontières hexagonales, a été utilisée par un journal anglais pour se moquer de l’armée française. Dans un article se voulant humoristique, le London Chronicle raconte que toute l’armée française s’attaque à la Bête, mais que cette dernière ne fait qu’une bouchée des milliers de soldats. Le lendemain, toujours affamée, elle mange un chaton. La mère « enragea si bien qu’elle lui sauta dessus et la tua sur le champ. La chatte doit faire une entrée triomphale à Paris pour y être faite pairesse du royaume. » Certains en rient, d’autres enragent de ne pouvoir tuer cet animal.
Le 19 juin 1767, trois ans après son apparition, « La Dévoreuse » est abattue par un certain Jean Chastel. Pierric Guittaut raconte ces chasses avec un savoir-faire indéniable, romançant l’Histoire mais sans la dénaturer. La suite du livre détaille les races possibles de la bête, en fonction des descriptions et de l’autopsie de l’animal, des tests de tir réalisés par l’auteur et le rappel d’autres affaires de bêtes dans divers coins de France et de Navarre.
Savante et distrayante, « La Dévoreuse » est sans doute la meilleure étude sur ce phénomène de société qui est encore dans toutes les mémoires.
➤ « La Dévoreuse » de Pierric Guittaut, éditions de Borée, 21,50 € 

dimanche 16 juillet 2017

BD : Un tournant pour Spider-Man



Portés par le succès des films aux effets spéciaux de plus en plus gigantesques, les comics américains ont connu un réel développement en France. Avant la vague, il y a 20 ans, Panini Comics a lancé nombre de magazines puis a décliné les séries dans de beaux albums, aux couvertures cartonnées, reprenant de 6 à 8 épisodes pour obtenir des titres compacts, bien imprimés et au goût des amateurs français du genre. Pour célébrer ses 20 ans, la maison d’édition ressort en 2017 douze titres emblématiques avec une couverture dessinée par une gloire française de la BD. Ce Spider-Man de Straczynski et Quesada par exemple bénéficie d’une interprétation par Bastien Vivès. Sollicités également Boulet, Trondheim, Sfar ou Barbucci. Et le denier titre sur les Avengers, en octobre, bénéficiera de quatre couvertures signées Vatine, Bajram, Mourier et Tarquin. Impossible de faire mieux...
➤ «Spider-Man, un jour de plus », Panini Comics, 16 € 

samedi 15 juillet 2017

BD : Les survivants rentrent à bon port


Fin de galère pour les survivants du vaisseau spatial échoué sur une planète inconnue et dangereuse, où des anomalies quantiques leur font faire des bonds dans le futur. Après quatre tomes bourrés de péripéties et de rencontres avec des races extraterrestres toutes plus étonnantes les unes que les autres, la grande spécialité de Léo le scénariste et dessinateur des Mondes d’Aldébaran, ils voient enfin le bout du tunnel avec l’arrivée de Sven, le compagnon de Kim Keller. Il explique le rôle de la mantrisse de cette planète et les ramène à Aldebaran. Là, après un temps pour réapprendre à vivre sans avoir peur au quotidien, Manon, le personnage clé de « Survivants », devrait rencontrer Kim. Mais ce sera pour le prochain cycle. Peut-être le dernier pour l’auteur brésilien âgé de 73 ans.
➤ « Survivants » (tome 5/5), Dargaud, 11,99 €