mardi 17 mai 2016

Littérature : Simenon au long cours


S'il est un romancier dont l'œuvre ne risque pas de tomber dans l'oubli, c'est bien Georges Simenon. L'homme aux milliers de femmes et aux centaines de romans, créateur de Maigret, est très régulièrement réédité en livre de poche mais aussi sous forme de recueils copieux et exhaustifs. Même ses écrits de jeunesse sont à redécouvrir.
Dans "Mes apprentissages", on retrouve le Simenon reporter au long cours. Journaliste, il a sillonné tout le globe, des USA à Tahiti en passant par l'Amérique latine ou la Méditerranée. Un de ses premiers papiers est son périple sur les canaux de France. Paru en 1931, il raconte notamment le Canal du Midi : "Et la péniche s'en va entre les platanes des rives, qui donnent l'ombre la plus lumineuse qui soit." Les écrits de Simenon restent, les platanes ont quasiment tous disparus...
« Mes apprentissages, reportages 1931-1946", Georges Simenon, Omnibus, 1 056 pages, 28 euros

lundi 16 mai 2016

Livres de poche : quand le féminin rime avec destin

folio, pocket, 1018

Ce roman de David Foenkinos retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande elle doit tout quitter pour se réfugier en France. Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste.

"Charlotte", Folio, 7,10 euros
folio, pocket, 1018
Île de la Cité, 1118. Théologien et dialecticien acclamé, Abélard était promis, aux dires de tous, aux honneurs de Rome. Chargé par le chanoine Fulbert de veiller à l'éducation de sa nièce, la moins candide qu'il n'y paraît Héloïse, le sage professeur prendra ses devoirs plus qu'à cœur. Jean Teulé revisite le Moyen âge, tendance paillard avec florilège de jolies images, quand "il la hurtebille à la sauvage"...
« Héloïse, ouille !", Pocket, 6,95 euros
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Constance Kopp ne correspond à aucun moule dans cette Amérique du début du XXe siècle. Elle surpasse en taille la plupart des hommes, ne trouve aucun intérêt dans le mariage et vit dans la clandestinité. Face au au chantage et à l'intimidation d'une bande de voyous, un shérif progressiste n'hésitera pas à lui confier un revolver... Premier roman très prometteur d'Amy Stewart, libraire en Californie.
"La fille au revolver", 10/18, 8,80 euros

dimanche 15 mai 2016

DVD : De « La fille du patron » tu ne tomberas pas amoureux...

loustau,fille patron,wild side vidéoLe cinéma français persiste et signe dans sa veine sociale. "La fille du patron", premier film d'Olivier Loustau, mélange deux univers : l'usine et le rugby. Pour corser le tout, il y greffe une histoire d'amour et de classe. L'ensemble est parfois confus et un peu foutraque, à la limite de la caricature, mais il se dégage malgré tout une poésie et une force indéniables. Notamment en raison de quelques scènes de groupe, véritables moments virtuoses, comme dans les vestiaires des ouvriers ou dans les tribunes du stade. Plus que dans les relations amoureuses entre les deux principaux protagonistes, c'est dans ces plans que l'on retrouve le métier d'Olivier Loustau, acteur depuis une vingtaine d'années et acteur récurrent d'Abdellatif Kechiche (L'esquive, Vénus noire et La graine et le mulet). S'il s'est réservé le rôle principal, Vital, ouvrier et entraîneur de l'équipe de rugby de l'entreprise au bord du dépôt de bilan, il a également demandé à nombre de véritables ouvriers ou joueurs de rugby amateurs de passer devant la caméra pour interpréter leur propre rôle. Cela donne ces moments de bravoure d'une rare sincérité.

Vital, marié mais dont le couple bat de l'aile, est le genre d'homme taciturne et froid qui se révèle excellent meneur d'hommes. Quand Alix (Christa Théret), une jeune ergonome, vient faire une étude dans l'entreprise, elle le choisit comme "cobaye". Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'Alix est la fille du patron. Quand le secret est éventé, elle peut difficilement faire son travail et Vital la rejette. Mais entre ces deux idéalistes, bien décidés à profiter de la vie, l'attirance est trop forte. Mais pour les collègues de Vital, quitter sa femme pour aller dans les bras de la belle et jeune fille du patron, c'est comme trahir sa classe sociale, passer à l'ennemi. En filigrane, l'interrogation de chacun sur ses pulsions, ses coups de foudre, sa déraison...
Dans les bonus, à ne pas manquer "Face à la mer" un court-métrage d'Olivier Loustau, tourné à Sète, sur le milieu des petits patrons de pêche.
"La fille du patron", Wild Side Vidéo, 14,99 euros le DVD

DE CHOSES ET D'AUTRES : Mayonnaise maison

mayonaise,aioli,oeufs,moutarde,recetteDepuis quelques mois, la question déchaîne les passions sur le net. Peut-on toujours nommer une sauce mayonnaise si elle ne contient pas un gramme de jaune d'œuf ? En France, la question ne se pose pas. Mais aux USA, des industriels de la bouffe conditionnée sont parvenus à confectionner ce type de sauce (à base de protéines de pois) et de la commercialiser sous le nom de « Just Mayo ». Des consommateurs et des industriels français ont attaqué la société pour publicité mensongère. Un premier jugement donne raison aux gastronomes. Un second, en appel, retourne la situation au profit du fabricant.
Pourtant, il est écrit dans tous les livres de cuisine que la mayonnaise est une sauce obtenue en émulsionnant du vinaigre, des huiles végétales (70 %) et du jaune d'œuf (minimum 5 %). Un peu comme si on cuisinait un cassoulet sans fayots ou une choucroute sans saucisses. Je n'ai pas un avis tranché sur la question, jamais je ne suis arrivé à « monter » une mayonnaise. Mais celle que je préfère, la « maison » (en clair celle que ma femme réussit en un tour de main) s'accommode toujours de moutarde. Or la moutarde est une fantaisie ajoutée après coup. Qui depuis est devenue une règle. Preuve que les recettes, même plus que centenaires (la mayonnaise aurait été inventée en 1756) sont susceptibles d'évoluer.
La polémique peut se prolonger localement. Qui concocte le véritable aïoli, les Catalans qui se contentent d'huile et d'ail ou les Provençaux qui y ajoutent des jaunes d'œufs ? Le débat est ouvert.

samedi 14 mai 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : L'Eurovision des bizarreries

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Ce soir, c'est Eurovision (que j'adore, comme vous le savez). Chaque année, des millions de personnes regardent le concours et en France on croira à la victoire tout au long de la soirée, jusqu'au moment fatidique des votes. Selon les spécialistes (oui il existe des spécialistes de ce genre de compétition), Amir, le représentant français, a de fortes chances de l'emporter. Ou du moins de monter sur le podium. Enfin il ne pointera pas dernier... si l'on en croit les bookmakers anglais.
Histoire de ne pas terminer dans les abysses du classement, les sélectionneurs nationaux ont même accepté l'inacceptable : le refrain de la chanson est en anglais.

Bizarre quand on sait que la représentante autrichienne, Zoë Straub, âgée de 19 ans, interprétera "Loin d'ici", un titre aux accents pop et aux paroles bon enfant entièrement dans la langue de Molière.
Autre étrangeté, la favorite de la compétition, d'origine coréenne, chante pour l'Australie. L'île continent se situe pourtant aux antipodes du Vieux monde. Simplement les organisateurs ont accordé une dérogation à ce pays qui, paraît-il, adore le concours. Encore plus bizarre, le métier du candidat russe : quand il ne vocalise pas, il gère une pâtisserie en ligne pour chiens.
Par contre on n'aura pas droit au chanteur bélarus nu avec des loups. Non seulement on lui a interdit cette chorégraphie, mais en plus il a été éliminé en demi-finale. De même la chanteuse moldave et son accompagnateur robot ne seront pas invités à la finale de ce soir.
Bizarre, mais pas trop.

Livres de poche : trois belles histoires de femmes


1938. Alors que le destin de l'Europe s'apprête à basculer, un voilier accoste sur l'Île-aux-Moines. À son bord, Marge. La jeune Anglaise rencontre Blaise et son meilleur ami Mathias. De la débâcle à l'épuration, de la guerre d'Indochine aux Jeux olympiques de 1964, ce trio amoureux imaginé par Gilles Martin-Chauffier traverse un quart de siècle où la petite histoire se mêle à la grande.
"La femme qui dit non", Folio, 7,70 euros

Après la mort de leur amie Sonja, Rebecka, Susanne et Maggan découvrent qu'elles sont les uniques héritières de sa fortune, dont elles ignoraient tout… à la condition expresse de changer de vie et de laisser derrière elles tous leurs soucis. Les trois quinquagénaires décident de relever le défi ! Ce roman optimiste d'Asa Hellberg prouve qu'il n'y a pas d'âge pour réaliser ses rêves de jeunesse.
"Amusez-vous en pensant à moi", Pocket, 6,95 euros

Suzanne Stone a tout d'une vie parfaite : la beauté, la jeunesse, une jolie maison et un mari qui la vénère. Mais elle veut la gloire. Star d ela télévision locale, lorsque son époux est retrouvé mort, la veuve éplorée, point de mire des caméras, devient rapidement suspecte. Enigmatique, capricieuse, est-elle pour autant l'arriviste perverse que certains dénoncent ? Étude de mœurs subtile signée Joyce Maynard.
"Prête à tout", 10/18, 8,40 euros

Un livre sur l'entourage de Marilyn Monroe

marilyn monroe,cauchon,stock

Quintessence de la vedette hollywoodienne, Marilyn Monroe, plus d'un demi-siècle après sa mort prématurée, reste un mystère, une légende. Tout (et son contraire) a déjà été écrit sur sa vie, son œuvre et surtout les derniers mois de sa vie. Sébastien Cauchon, présenté comme un "cinéphile et collectionneur, spécialiste de Marilyn Monroe", apporte un nouvel éclairage sur les dernières semaines de la vie de l'actrice. Pour cela il dresse le portrait de douze proches ou collaborateurs, ayant partagé les derniers moments de l'inoubliable interprète de "Certains l'aiment chaud" ou des "Misfits". Il y a Eunice, sa femme de compagnie, celle qui lui a trouvé la maison à Hollywood où elle a tenté de retrouver le goût de vivre, en vain. Inez, la comptable, Ralph, le psychanalyste ou Evelyn la doublure. Tous étaient dans le premier cercle, employés mais aussi amis de la jeune actrice en plein doute existentiel. Était-elle finie comme certains le prétendaient ? Sa beauté du passé, son talent une vue de l'esprit ? Sans donner de véritable explication sur le suicide, Sébastien Cauchon, en décrivant l'entourage, la vie quotidienne, plante un décor et une intrigue qui ne peut que se terminer de cette façon...
"Marilyn 1962" de Sébastien Cauchon. Stock. 18 euros.

vendredi 13 mai 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Souffler dans le vide

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Éoliennes et panneaux solaires représentent les meilleurs atouts de la France pour sortir (un peu) du nucléaire. Pourtant tout n'est pas aussi rose qu'il n'y paraît. Le Canard Enchaîné révélait il y a peu que la moitié des éoliennes installées en France tournent à vide. Elles brassent de l'air pour rien car toujours pas connectées au réseau d'ERDF. Pour une fois, le Canard s'est un peu emmêlé les palmes. Sur la foi d'un document spécifiant que plus de 10 000 Mw sont "sur la file d'attente", le journal a cru que ces éoliennes étaient inutiles.
En réalité, comme dans le bâtiment, il s'agit essentiellement de permis de construire, des projets encore en développement. D'autres sources expliquent qu'une éolienne, dès qu'elle tourne, est raccordée au réseau. Et qu'en moyenne, entre l'achèvement des travaux et la connexion, il ne passe pas plus d'un mois. En y réfléchissant, c'est logique. Les investisseurs, même dans les énergies renouvelables, ne sont pas des philanthropes. Ils dépensent plusieurs millions pour des machines high-tech, la simple majesté de ces nouveaux moulins à vent n'a rien à y voir. Ils veulent rentrer dans leurs frais. Le plus vite possible. Si EDF rechignait à leur acheter l'électricité produite, ils se montreraient plus vindicatifs.
Par contre, loin de me prétendre spécialiste es-économie, je peux affirmer sans trop de risque que la production des éoliennes en France reste quantité négligeable... quand il n'y a pas de vent. De même, la rentabilité des centrales solaires est proche de zéro... la nuit.

Roman : Castes du futur dans "Newland" de Stéphanie Janicot

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Dans quelques siècles, l'humanité se divisera en trois castes. L'amour n'existera plus dans le "Newland". A ceux qui se plaignent sans cesse de la déshumanisation de notre société, lisez donc "Newland" de Stéphanie Janicot avant d'endosser votre rôle de pleureuse sur la mort du libre-arbitre et de chouiner sur l'air du "c'était mieux avant". L'Europe décrite par la romancière semble un paradis, mais c'est l'enfer. Face aux conflits religieux, à l'explosion démographique et l'épuisement des ressources, les états du vieux continent ont pris des mesures drastiques. Limitation de la population, découpage en 100 territoire autonomes, mise en place d'un système de castes. A l'adolescence, chaque individu est affecté à un rôle précis, en fonction de ses gènes. Les Blancs, l'élite, seront les décideurs et fourniront semence et ovocytes pour perpétuer l'espèce. Les Bleus, stérilisés, seront chargés d'élever les enfants. Les Noirs, la majorité, eux aussi stérilisés avant même la puberté, s'occuperont du fonctionnement de la société dans un semblant de liberté.
Marian, la Noire
Pour comprendre ce fonctionnement à la Orwell, Stéphanie Janicot suit le parcours de Marian, brillante jeune fille, persuadée qu'elle sera Blanche et qui se retrouve versée chez les Noirs. Elle va se rebeller et mettre son intelligence au service de sa vengeance. Marian, à l'origine mystérieuse (elle cherche qui sont ses parents, un tabou dans cette société), peut-elle changer de caste, devenir la première Noire à avoir du pouvoir ? Elle séduira hommes et femmes pour atteindre son but, passant même par la case voyage dans le temps, un passage qu'apprécie Stéphanie Janicot qui sort d'une immense saga sur les civilisations, "La mémoire du monde". Marian va-t-elle changer ce monde ? Plus facilement qu'elle ne le croit car "on avait beau lisser l'humain, lui retirer ses aspérités, ses imprévisibilités, sa sexualité, ses humeurs, on ne parvenait pas à l'apaiser complètement." La morale du roman ? Tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir. Donc n'oubliez pas d'en profiter tant que c'est encore possible.

jeudi 12 mai 2016

Cinéma : faites votre propre festival de Cannes (vidéos)

Si les stars du cinéma sont à Cannes, quelques films présentés en exclusivités sur la croisette sortent dans la foulée. Woody Allen ce mercredi, Jodie Foster jeudi et le Bruno Dumont vendredi.
Jusqu'au 22 mai, la planète cinéma vivra sur le tempo imposé par le festival de Cannes. Des œuvres fortes, des auteurs originaux, des acteurs d'exception... Le tout réservé aux festivaliers. Enfin pas complètement car le Festival de Cannes, chaque année, permet à quelques films de profiter de cette exposition médiatique mondiale pour assurer une promotion à leur sortie française. Et cette année, le public est chanceux car de nombreux films, le jour même de leur présentation sur la Croisette, seront à l'affiche dans les salles.

Le film d'ouverture, hors compétition, sera le premier à ouvrir le bal dès aujourd'hui. "Cafe Society", de Woody Allen, se passe à Hollywood dans les années 30. Un jeune Américain, devenu coursier, tombe amoureux d'une starlette. Amours compliquées dans un milieu où tout est possible. Cette comédie au cours de laquelle Woody Allen retrouve les USA et l'époque bénie de la gloire du cinéma, met en vedette Jesse Eisenberg et Kristen Stewart. Du moins ce sont les têtes d'affiche jeunes et bankables présentées sur les marches. Dans le film, ce sont surtout Steve Carell et Blake Lively qui sont sur le devant.

Demain jeudi, nouvelle sortie décalée dans les cinémas de la région avec Monster Money, nouveau film de la très francophile Jodie Foster. Celle qui a fait ses premiers pas à Cannes dans les années 70, encore adolescente (notamment dans Taxi driver), revient présenter son film, lui aussi hors compétition. Casting de rêve pour ce film avec George Clooney et Julia Roberts. L'histoire d'un présentateur vedette de la télé américaine qui donne des conseils financiers à ses auditeurs. Mais l'un d'entre eux, ruiné, décide de prendre en otage en direct son mauvais conseiller. Le film a des airs de réquisitoire contre les médias et la finance. A découvrir dès demain.
Drôles de flics
Vendredi, place à Ma Loute" de Bruno Dumont. Premier film en compétition qui sort le jour même de sa présentation au jury présidé par George Miller (lire ci-contre). Cannes synonyme de prise de tête ? Pas toujours puisque dimanche c'est "The Nice Gys" qui sera dévoilé et programmé dans la foulée dans les cinémas de la région.

Le film de Shane Black est une comédie qui s'annonce désopilante avec deux monstres du cinéma américain en contre-emploi : Ryan Gosling et Russel Crowe. Ils interprètent des détectives privés calamiteux chargés d'enquêter sur le prétendu suicide d'une starlette. Humour à tous les niveaux avec côté féminin la sublime Kim Basinger et la non moins charmante Margaret Qualley, vue dans Palo Alto et fille d'Andy McDowell.
Enfin mardi soir, sortie du nouveau Pedro Almodovar, "Julieta", également en compétition au festival. Mais nous en reparlerons la semaine prochaine...
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"Ma Loute", un Bruno Dumont burlesque
Certains réalisateurs, une fois primés à Cannes, reviennent régulièrement au festival. Cette année plusieurs habitués sont dans la sélection, de Xavier Dolan aux frères Dardenne en passant par Olivier Assayas et Bruno Dumont. Ce dernier, multiprimé avec La vie de Jésus, L'Humanité ou Flandres, change totalement de genre.

Vendredi "Ma Loute" sera diffusé pour la première fois et immédiatement programmé dans les cinémas de la région. Bruno Dumont, cinéaste du Nord (devenus "Hauts de France"...) plante une nouvelle fois ses caméras sur la côte d'Opale. Il abandonne le drame social pour le burlesque. Une seconde incursion après le feuilleton "Mon p'tit Quinquin" diffusé avec succès sur Arte. Dans les années 1910, il suit quelques extravagants bourgeois interprétés par Fabrice Luchini, Juliette Binoche et Valeria Bruni Tedeschi. Une histoire de passeurs, de belles maisons mais aussi de meurtre et d'enquête policière. Comme dans la série télé, les deux flics, interprétés par des acteurs amateurs, semblent totalement surréalistes. Un duo comique absolu où l'on retrouve toute l'originalité du réalisateur qui aime plus que tout les gueules cassées, sortant du cadre, du moule. C'est aussi le cas de Brandon Lavieville, incroyable interprète du personnage qui donne son nom au film. A ne pas manquer, dès vendredi dans vos salles !