vendredi 13 mai 2016

Roman : Castes du futur dans "Newland" de Stéphanie Janicot

newland, janicot, albin michel
Dans quelques siècles, l'humanité se divisera en trois castes. L'amour n'existera plus dans le "Newland". A ceux qui se plaignent sans cesse de la déshumanisation de notre société, lisez donc "Newland" de Stéphanie Janicot avant d'endosser votre rôle de pleureuse sur la mort du libre-arbitre et de chouiner sur l'air du "c'était mieux avant". L'Europe décrite par la romancière semble un paradis, mais c'est l'enfer. Face aux conflits religieux, à l'explosion démographique et l'épuisement des ressources, les états du vieux continent ont pris des mesures drastiques. Limitation de la population, découpage en 100 territoire autonomes, mise en place d'un système de castes. A l'adolescence, chaque individu est affecté à un rôle précis, en fonction de ses gènes. Les Blancs, l'élite, seront les décideurs et fourniront semence et ovocytes pour perpétuer l'espèce. Les Bleus, stérilisés, seront chargés d'élever les enfants. Les Noirs, la majorité, eux aussi stérilisés avant même la puberté, s'occuperont du fonctionnement de la société dans un semblant de liberté.
Marian, la Noire
Pour comprendre ce fonctionnement à la Orwell, Stéphanie Janicot suit le parcours de Marian, brillante jeune fille, persuadée qu'elle sera Blanche et qui se retrouve versée chez les Noirs. Elle va se rebeller et mettre son intelligence au service de sa vengeance. Marian, à l'origine mystérieuse (elle cherche qui sont ses parents, un tabou dans cette société), peut-elle changer de caste, devenir la première Noire à avoir du pouvoir ? Elle séduira hommes et femmes pour atteindre son but, passant même par la case voyage dans le temps, un passage qu'apprécie Stéphanie Janicot qui sort d'une immense saga sur les civilisations, "La mémoire du monde". Marian va-t-elle changer ce monde ? Plus facilement qu'elle ne le croit car "on avait beau lisser l'humain, lui retirer ses aspérités, ses imprévisibilités, sa sexualité, ses humeurs, on ne parvenait pas à l'apaiser complètement." La morale du roman ? Tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir. Donc n'oubliez pas d'en profiter tant que c'est encore possible.

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