Souvent, les héros de bande dessinée doivent une grande partie de leur succès au méchant que leurs créateurs ont la bonne idée de leur opposer. Que serait Tintin sans Rastapopoulos, Spirou sans Zorglub, Blake et Mortimer sans Olrik ? Tif et Tondu, à la carrière très longue dans les pages de Spirou, ont longtemps passionné les jeunes grâce au mystérieux M. Choc, un méchant qui tel Fantômas, se dissimule derrière un masque. Le heaume d’une armure moyenâgeuse en l’occurrence.
Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
lundi 5 mai 2014
BD - Choc, la genèse du méchant absolu par Maltaite et Colman
Souvent, les héros de bande dessinée doivent une grande partie de leur succès au méchant que leurs créateurs ont la bonne idée de leur opposer. Que serait Tintin sans Rastapopoulos, Spirou sans Zorglub, Blake et Mortimer sans Olrik ? Tif et Tondu, à la carrière très longue dans les pages de Spirou, ont longtemps passionné les jeunes grâce au mystérieux M. Choc, un méchant qui tel Fantômas, se dissimule derrière un masque. Le heaume d’une armure moyenâgeuse en l’occurrence.
dimanche 4 mai 2014
Cinéma - Étouffante passion dans "Last days of summer" avec Kate Winslet
Adèle (Kate Winslet) vit seule avec son fils Henry (Gattlin Griffith), âgé de 13 ans. Dépressive depuis des années, elle rencontre les pires difficultés pour sortir de sa maison refuge. Pourtant, en cette fin d'été, elle doit absolument renouveler ses réserves en prévision d'un long week-end. Dans le supermarché local, elle remplit son chariot en évitant les regards des autres. Henry, attentionné, l'aide mais ne peut résister à l'envie d'aller feuilleter quelques comics. C'est là qu'il croise la route de Frank (Josh Brolin). Il boite et saigne un peu au niveau de l'aine. Détenu en fuite, il prend en otage Henry et Adèle, parfaits pour lui fournir une cachette le temps que les recherches s'essoufflent. Qu'il se retape un peu physiquement aussi.
DE CHOSES ET D'AUTRES - La politique de la banane positive
Quelques heures plus tard, Neymar, autre joueur de foot brésilien, publie sur son compte Twitter une photo où il mange une banane avec cette légende "Nous sommes tous des singes". En moins de 24 heures, le coup de la banane de Dani Alves est repris des centaines de fois. Par des célébrités, mais aussi des anonymes. Même les politiques s'en mêlent. Le président du conseil italien pose en train d'en déguster une en compagnie du sélecteur national. Le "manger de banane" s'exporte aussi sur les plateaux de télévision et en une de Marca, le quotidien sportif espagnol qui a remplacé le premier A de son logo par trois fruits entrecroisés.
La morale de cette histoire, c'est Dani Alves qui la résume : le racisme, "on ne va pas réussir à changer ça donc il faut prendre les choses en riant et se moquer d'eux… » Bravo !
Chronique "De choses et d'autres" parue samedi en dernière page de l'Indépendant.
samedi 3 mai 2014
BD - Souvenirs d'Indochine dans le sillage de "La Rafale"
Une Européenne, sans illusion, une autochtone, en réalité agent infiltrée, mais qui ne supporte plus ce double jeu (l'amour est passé par là). Un peu de mélo n'a jamais fait de mal à une histoire basée sur des faits réels. En devenant plus « humaine », la Rafale intéresse encore plus le lecteur qui pourra en plus tout savoir de ces trains blindés grâce à un dossier en fin de volume.
vendredi 2 mai 2014
DE CHOSES ET D'AUTRES - 1er mai, un jour sans...
BD - Héros "inoxydable" et très médiatique
Les héros nous ont toujours fait rêver. Leurs exploits permettent de quitter notre monde injuste, de penser que le Bien peut triompher. Dans le futur imaginé par Sébastien Floc'h et dessiné par Steve Baker, ce héros parfait existe. C'est le Major Pulsor, flic masqué bodybuildé à la mâchoire carrée. Il est toujours là au bon moment et pas avare de déclarations fracassantes en direct à la télévision, son « gun » encore fumant. L'antithèse absolue du Major, et véritable héros de ce roman graphique de la collection Kstr, se nomme Harry Rockwell. Il est en prison, preuve de la totale efficacité de Pulsar. L'album débute par une tentative d'évasion.
En compagnie de Zip, un robot déclassé, Harry parvient presque à se faire la belle. Presque... C'est un coup monté. Les autorités ont en fait besoin de son savoir-faire pour jouer l'agent double dans les bas-fonds. Sa mission : retrouver Pulsor qui vient de se faire enlever.
Très éloigné du politiquement correct, Inoxydable, en plus de la thématique de la manipulation des foules, aborde aussi le problème de l'émancipation des robots. Bref, c'est beaucoup plus profond que quelques bons mots et pléthore de scènes de baston.
« Inoxydable », Casterman, 18 €
07:12 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inoxydable, baker, floc'h, casterman
jeudi 1 mai 2014
Cinéma - La philosophie passée au shampooing dans "Pas son genre" de Lucas Belvaux
Le réalisateur belge quitte son univers sombre de polars crépusculaires (Cavale, Rapt) pour revenir à la comédie. Mais dans cette histoire d'amour improbable entre deux êtres que tout oppose, il met une bonne dose de désillusion et de fatalisme. Comme pour conjurer le sort de ces trop conventionnels petits films d'amour français essentiellement basés sur un couple d'acteurs.
Clément (Loïc Corbery), jeune et brillant professeur de philosophie, ne sait pas aimer. Du moins il n'arrive pas à s'impliquer. Son esprit analytique l'empêche de se lâcher, de laisser libre cours à ses sentiments. Ce Parisien, fils de bourgeois, a remporté un joli succès de librairie avec un roman dans lequel il raconte ses conquêtes. De l'autofiction à la mode bobo comme le pire parisianisme sait en faire la promotion. Petit monde étriqué qui se croit au centre de la planète.
Déprime à Arras
Quand Clément apprend qu'il est muté -pour une année seulement- à Arras, il croit défaillir. La province ! Le Nord ! Le voilà professeur dans un lycée, tentant de faire apprécier la philosophie à des élèves d'une section économique qui n'ont qu'une idée : se faire de l'argent le plus vite possible. Il vit à l'hôtel. Du lundi au mercredi. Le reste du temps il retourne à Paris, la vraie vie selon lui. Mais les soirées sont longues à Arras. Surtout quand on se trouve en panne d'inspiration. Il drague donc la gentille coiffeuse qui vient de lui rafraîchir sa coupe.
Jennifer (Émilie Dequenne), fausse blonde toujours de bonne humeur, élève seule son grand garçon. Avec ses copines et collègues du salon, elle va s'éclater au karaoké du coin. Strass, paillettes et gloss, elle ne philosophe pas. Profite simplement de la vie comme elle vient. Quand Clément l'invite à boire un verre, puis au cinéma et au restaurant, elle n'est pas dupe. Mais décide de mener l'histoire à son rythme. Elle le fera languir, apprendra à mieux le connaître avant de faire le grand saut. Clément est sous le charme. Car Jennifer, sous ses airs de petite fille trop simple, cache beaucoup une profondeur insoupçonnée sur sa vision de la vie. Un exemple dans ce dialogue surréaliste où la coiffeuse explique à son futur amant qu'elle n'est pas belle : « Un mannequin comme Kate Moss est belle. Moi je suis juste jolie. J'ai un certain charme. » Clément vient de rencontrer la première coiffeuse kantienne.
Leur amour, secret, sera rendu public au cours d'une soirée en boîte de nuit avec les copines. L'occasion de voir la danse la plus sensuelle de ces dernières années au cinéma sur la magnifique chanson antillaise « Carrésé mwen » de Marie-Josée Alie. Ces deux-là s'aiment, c'est sûr. Mais les barrières sociales et la peur de la désillusion poussent certains à tout faire pour rejeter ce bonheur, trop beau pour être réel. La mayonnaise de Lucas Belvaux, cinéaste réaliste prend parfaitement dans une conclusion décoiffante...
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Blonde platine
Pour interpréter Jennifer, la coiffeuse amoureuse de « Pas son genre », Lucas Belvaux avait dans un premier temps choisi Sophie Quinton qu'il avait dirigée dans son précédent film « 38 témoins ». Mais la jolie blonde, prise par ailleurs, a décliné la proposition. Émilie Dequenne a récupéré le rôle. Première modification : le réalisateur la teint en blonde.
L'inoubliable interprète de Rosetta des frères Dardenne et de la jeune Marie dans « J'ai oublié de te dire » de Laurent Vinas-Raymond entièrement tourné dans les Pyrénées-Orientales avoue avoir une personnalité très proche de celle de la coiffeuse, malheureuse en amour, accro aux revues people et adepte de karaoké. « C’est une fille optimiste, une fille qui va de l’avant, une fille moderne, indépendante. En un mot : vivante ! » se réjouit Émilie Dequenne. Elle est parfaite dans ce rôle tout en apparence. Souriante, enjouée, toujours en train de courir pour rattraper un retard, la blonde à la recherche du grand amour est aussi une mère poule pour son gamin.
Et une fois le strass parti sous le sur le coton de lait démaquillant, elle montre son vrai visage de femme blessée, seule et pleine de doute. Son attitude trop enjouée cache une philosophie plus sombre : à quoi bon être heureuse si cela ne doit pas durer éternellement ?
BD - Gargamel amoureux
Les Schtroumpfs n'en peuvent plus. Il ne se passe pas un jour sans que Gargamel, le méchant sorcier ne tente de les capturer. Ils décident donc d'agir après avoir surpris un monologue du triste sire. Il se sent seul. Personne à qui parler. Voilà la solution : lui trouver une gentille femme pour calmer ses ardeurs guerrières.
mercredi 30 avril 2014
DE CHOSES ET D'AUTRES - La nécropole des jeux vidéo
Voulant surfer sur le succès de ET, Atari sort une cassette tirée de l'univers du film de Spielberg. Des milliers d'exemplaires sont fabriqués. En pure perte. Pour faire oublier cet échec, la société, en grave difficulté, décide de se débarrasser de la montagne d'invendus. Une légende urbaine insistante raconte que les jeux auraient été enterrés dans un endroit secret, comme pour conjurer le sort, éloigner le mauvais œil.
Entretemps, Atari a fait faillite. Aujourd'hui, une partie de la cause de sa perte pourrait être remise sur le marché avec le statut d'antiquités hors de prix...
Chronique "De choses et d'autres" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant.
DVD - Les hauts et les bas d'un couple suédois
Chef d'œuvre du cinéma des années 70, « Scènes de la vie conjugale » d'Ingmar Bergman avec Liv Ullmann et Erland Josephson ressort en DVD et Blu-ray après un remarquable travail de restauration.
Mais quand le mari tombe amoureux de la jeune Paula, tout vole en éclat. Le film raconte vingt années de vie commune. Du bonheur des débuts à la violence de la séparation puis les retrouvailles. Très écrit, comme toujours avec Bergman, ce long-métrage permet à Liv Ullmann d'incarner une femme partagée entre amour fou, humiliation et désir impulsif. A redécouvrir.












