mardi 23 octobre 2012

Billet - Piques entre voisins par l'intermédiaire du réseau wi-fi

Une nouvelle distraction se développe dans les centres urbains : renommer son réseau wi-fi. Par défaut, votre fournisseur d'accès lui donne la marque de votre box suivi de chiffres et lettres aléatoires. En le personnalisant, vous pouvez lui donner un nom qui sera visible par vos voisins. Idéal pour faire passer un message aux malotrus. Ce petit jeu est en pleine expansion en Angleterre. On trouve ainsi de plus en plus de « Shut up ! » (Fermez-la), « Stop slamming the door ! » (Arrêtez de claquer la porte!) ou le grivois et très gênant « We can hear you having sex » (Nous vous entendons faire l'amour).

D'autres donnent des identités particulièrement révélatrices à leur réseau : le truc, le confondre avec un pseudonyme. Si vous arrivez à capter le signal d'un « bogossdu66 » ou d'une « Sexygirl11 », le petit jeu sera de deviner qui dans l'immeuble ou le quartier se promène sur le net sous cet avatar on ne peut plus explicite. 

Et puis il y a ceux qui ne sécurisent pas leur réseau. Il y en a plus qu'on ne le croit. Mais ne faites pas comme cette jeune femme de Menton. Les pompiers l'ont retrouvée inconsciente au pied de son appartement. Tentative de suicide ? Alors pourquoi a-t-elle sauté du premier étage avec son ordinateur portable ? C'est à l'hôpital (elle souffre de multiples fractures) qu'elle a expliqué sa mésaventure. Elle n'arrivait pas à se connecter dans son salon, du coup elle s'est penchée par la fenêtre pour tenter de capter la wi-fi. Un peu trop... L'histoire ne dit pas si l'ordinateur est blessé.

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant. 

lundi 22 octobre 2012

Billet - Après la lutte, les injures des classes

La lutte des classes est toujours d'actualité. Elle a simplement changé de forme. La semaine dernière elle s'est exprimée par le biais d'une altercation entre un responsable d'Orange et une fonctionnaire de la SNCF.
La scène, enregistrée par un témoin, se déroule dans une gare de la banlieue parisienne. L'agent commerciale de la SNCF a l'outrecuidance de faire remarquer au cadre de la société de téléphonie qu'il parle un peu trop fort  dans son portable. Il sort immédiatement de ses gonds : « Moi je ne respecte pas les fonctionnaires français. Je gagne 70 K-euros (70 000 euros par an), vous gagnez le smic alors vous fermez votre gueule. » Durant de longues minutes il agonit d'insultes la pauvre femme qui garde son calme. Publiée sur Youtube, la vidéo est vue plus d'un million de fois et déclenche la polémique. Dans un premier temps les deux entreprises se montrent très prudentes. Pas de confirmation, juste l'annonce d'enquêtes internes. La SNCF dégaine la première et via un tweet apporte « son soutien à son agent agressée verbalement. »
Vendredi, c'est Orange qui annonce avoir identifié l'irascible : « Il nous a fait part de lourdes difficultés personnelles et de sa volonté de s'excuser auprès de l'intéressée et de son entreprise. » Il semble se repentir après coup mais le mal est fait. Preuve par A plus B que certains prétendus « pigeons » ne sont pas si gentils et que les fonctionnaires ont parfois de bonnes raisons de faire grève... 

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant.

BD - Mauvaise raison d'Etat pour Lady S de Van Hamme et Aymond


Héroïne imaginée par Jean Van Hamme, Lady S se retrouve en bien mauvaise posture dans ce 8e épisode de la série. Emprisonnée dans le sud de la France, elle doit subir les brimades incessantes d'autres détenues. Pourtant elle n'a pas encore été jugée et a de fortes chances d'être acquittée. Qui essaie de la faire craquer ? Pourquoi ce traitement de « défaveur » ? Finalement, elle est libérée au cours d'un transfert. Contre son gré. 
La voilà en cavale et même morte, les mystérieux commanditaires de l'évasion n'hésitant pas à tuer une autre détenue et la faire passer pour Lady S. La belle espionne va être embauchée dans une officine secrète chargée de « nettoyer » certaines relations de l'Etat français en dehors de toute légalité. 
Un rebondissement de plus dans l'existence très mouvementée de cette jeune femme, toujours aussi ravissante sous la plume de Philippe Aymond.
« Lady S » (tome 8), Dupuis, 12 €


dimanche 21 octobre 2012

Billet - Coup de vieux à génération variable


Pas toujours facile de faire jeune quand on a allègrement passé le demi-siècle. Surfer sur internet, twitter, sélectionner les sites les plus à la mode, se prétendre branché ne trompe personne. L'imposture nous saute aux yeux quand on tombe par hasard sur le désespérant « Coup de vieux ». Un site vérité, où il n'est question que de ces produits, marques, chanteurs ou émissions de télé d'un « temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître » selon l'expression de l'ancêtre Aznavour.

La nostalgie se partage à tire-larigot dans ce site participatif. Chacun peut proposer un souvenir au vote des visiteurs. Classés par catégories, ils vont des céréales multicolores aux chanteurs les Musclés en passant par la série télé Manimal ou la première console de jeu nomade, la Gameboy. Une excellente occasion de retrouver un pan de son enfance à jamais révolue. Quel que soit son âge (enfin sauf si on a moins de 17 ans...) on se laisse happer par cette multitude de bons souvenirs qui permettent également de se situer dans l'échelle des générations. Si le petit canard Saturnin vous parle et que Goldorak c'est du Chinois, pas de doute, vous êtes des années 70.
Le succès du site tient aussi au fait des nombreux jeunes qui s'y baladent pour se moquer des goûts douteux de l'époque. Mais sachez, jeunes écervelés, que notre Sabrina (Boys, boys, boys 1987) vaut largement vos Lady Gaga et autres Nicki Minaj. Vous verrez dans 20 ans !  


(Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce samedi en dernière page de l'Indépendant.

BD - Shelly de "White crows" est-elle humaine ou robot ?


Certaines mauvaises langues ont accusé Tessa (Louis et Mitric) de n'être qu'un pastiche de Sillage. Erreur, la vraie série de SF la plus proche est White Crows de Djief. Les très mauvaises langues diront également que c'est un mélange de Sillage et de Tessa... Si cela avait été réalisé par un tâcheron peu talentueux, la série n'aurait même pas vu le jour. Mais cet auteur canadien est talentueux. Le second tome de White Crows se déroule sur fond d'émeutes raciales. Les aliens rejettent les Humains sur le point d'entrer dans la grande ConstelNations. Shelly, l'ado bionique, découvre l'amour... et la trahison. Un parfait divertissement pour s'éloigner à des milliards d'années lumière de nos soucis du quotidien.
« White Crows » (tome 2), Soleil, 13,95 €


samedi 20 octobre 2012

BD - Une chasseuse sachant chasser dans Sillage


La crise frappe aussi dans le monde de la science-fiction. Navïs, l'héroïne de la série Sillage de Morvan et Buchet, se retrouve acculée par les dettes. Elle accepte n'importe quel job un peu rémunérateur. Elle se retrouve donc sélectionnée pour « nettoyer » un astéroïde peuplé de grosses bébêtes toutes plus dangereuse les unes que les autres. La jeune humaine n'en oublie quand même pas ses principes et plutôt que d'exterminer les monstres, elle les capture pour les réimplanter dans un autre monde, plus vaste et réservé. Mais la chasseuse se retrouve transformée en gibier par des nemrods ayant moins de scrupules. 
Récit complet à part dans la saga, cet album permet aux auteurs de rendre plusieurs hommages (notamment la tenue de Navïs directement inspirée de celle du Major Fatal) à un maître récemment disparu : Moëbius.
« Sillage » (tome 15), Delcourt, 13,95 €


vendredi 19 octobre 2012

BD - Vatine et Niourk sont totalement wuliens


Connaissez-vous Pierre Pairault ? Ce nom ne doit pas dire grand chose au grand public. C'est pourtant le véritable nom d'un des plus grands écrivains de science-fiction français. Il a 12 romans (chefs-d’œuvre plus exactement) à son actif sous le pseudonyme de Stéfan Wul
Un univers qui a inspiré des centaines d'auteurs contemporains et qui est remis au goût du jour par les éditions Ankama. « Niourk » est adapté par Olivier Vatine (Aquablue). Dans un futur apocalyptique, les hommes survivent en tribu.Les hommes chassent le chien sauvage. L'enfant noir est rejeté. Il est différent. 
Cela lui donnera le courage d'aller sur les ruines de la civilisation et y retrouver une arme l'élevant au rang de dieu. L'intrigue parfaitement menée n'occulte pas les dessins d'une finesse et d'une élégance d'un Vatine au sommet de son art.
« Niourk » (tome 1), Ankama, 13,90 €


jeudi 18 octobre 2012

Billet - Les nuits de Christophe H.

Il se passe des choses bizarres la nuit sur la toile. Christophe Hondelatte, ancien journaliste, nouveau chanteur, en fait le sujet de son nouveau single intitulé « Cybernight ». Virtuose de la rime riche, il frappe fort. Après son légendaire Dr House/Mickey Mouse, il ose le SMS/fesses. Et comme jamais rien n'est simple avec lui, lorsqu'Europe 1 diffuse sa chanson mardi sans son autorisation, « Aux voleurs » s'indigne-t-il immédiatement sur son mur Facebook. Reprise sur nombre de sites, « Cybernight » fait beaucoup jaser. Il est vrai que les phrases crues sur les rencontres d'un soir via le net ont de quoi interpeller. « T'es OK pour un plan ce soir ? Moi je ne peux pas recevoir. J'aime le cuir et le latex, et les toilettes du Grand Rex ». Le premier couplet plante le décor. Et de demander ensuite d'envoyer « par SMS », une photo « de tes fesses ». Les commentaires et avis sur les réseaux sociaux déferlent. Assez méchants dans l'ensemble. Christophe Hondelatte endosse involontairement le rôle de la tête de Turc dont il est si facile de se moquer. Beaucoup se demandent si les paroles sont inspirées des expériences personnelles de l'auteur...
Le problème est que la teneur du texte a éclipsé l'affaire du vol. Enregistré cet été, le single ne devait être dévoilé que le 15 novembre. L'énorme buzz a entraîné un changement de planning. On peut donc écouter « Cybernight » sur Youtube. Mais pas la noter. Logique : « Dr House » a recueilli 1234 « j'aime » contre 6219 « Je n'aime pas »...

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce jeudi en dernière page de l'Indépendant.

BD - Jumeaux aurifères dans les "Chambres noires" de Yomgui et Bleys


Société secrète, savant fou, recherche de la pierre philosophale, spectres et envoûtements : « Chambres noires » d'Olivier Bleys (scénario) et Yomgui Dumont (dessin) est un savant cocktail de tous ces ingrédients, avec un zeste d'hommage aux feuilletons de la fin du 19e siècle. La famille Pénouquet gagne sa vie en photographiant des vivants en compagnie des fantômes de leurs ancêtres. Ce n'est pas forcément très honnête, mais cela ne fait pas de mal.
Dans le précédent album, les jumeaux Louise et Tristan sont enlevés par la Salamandre, une confrérie secrète pour le rétablissement de la royauté. Pour arriver à ses fins, la Salamandre a besoin de beaucoup d'argent. Or, dans les reins de certains jumeaux, des pépites d'or se développent. Menacés d'être disséqués comme de simples rats de laboratoires, les jumeaux seront secourus par le reste de la famille et une armada de spectres.
L'ambiance développée dans ces albums est unique. Un fantastique de fantaisie qui est tout sauf enfantin.
« Chambres noires » (tome 3), Vents d'Ouest, 13,90 €


mercredi 17 octobre 2012

Billet - Sexy ce gros thon...


Comment faire le buzz autour d'une cause à défendre ? Facile : demander à quelques célébrités de se dénuder. Pour dénoncer la maltraitance aux animaux, Peta (People of the ethical treatment of animals) a souvent mis en scène des mannequins et des stars nues, histoire de bien faire comprendre que porter des fourrures, c'est du passé et plus mode du tout. Dans le même ordre d'idée, the fishlove gallery a pour cheval de bataille la préservation des poissons dans les océans. La pêche équitable et raisonnée n'est pas un sujet passionnant le grand public. Pourtant ils sont des milliers à faire un petit tour sur la galerie photo mise en ligne sur le site de l'association. On peut y voir des thons, poulpes, bars, crabes et autres créatures marines menacées par la surpêche. Ils posent avec des célébrités soutenant le combat. Ainsi un poulpe n'est pas très engageant. Un poulpe sur le corps nu d'Emilia Fox, ravissante actrice anglaise, c'est déjà plus fun. Lizzy Jagger, top-model et fille de Mick Jagger, chevauche un thon rouge alors que Gretta Scacchi, inspiratrice du projet, serre sur sa poitrine... un énorme cabillaud. Les photos, très artistiques, jouent sur l'opposition entre deux mondes totalement étrangers. Mais ces poissons, forcément morts, cassent un peu le côté sexy des clichés.
Quant aux machos de tous poils, ils se discréditeront définitivement avec quelques bons mots genre : « Dans le thon, tout est bon » ou « Vraiment dessalée cette morue... »

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant.