Souvenez-vous. Dehors la pluie menace. La télévision devient votre meilleure alliée. Sur le petit écran vous suivez les aventures de vaillants héros ou de personnages attachants. Et comme le marketing n’est pas une invention du XXIe siècle, pour Noël, vous réclamez des jouets qui vous permettront de recréer ces histoires passionnantes. Vous voilà Zorro, épée, cape, chapeau et masque noirs. Ou alors, dans les vignes, vous vous mettez en quête des cailloux avec lesquels, grâce à la fronde du beau Thierry, vous décanillerez quelques méchants branchages. La Ford Gran Torino de Starsky et Hutch est de loin la préférée de toutes vos petites voitures. Vous, les filles (celles du moins qui ne préfèrent pas les héros ci-dessus), assumez votre faible pour la peluche de Pollux ou de Belle, le chien des Pyrénées de Sébastien. Retrouvez tous ces héros devenus joujoux en vous plongeant dans le livre richement illustré de Christophe Mourthé. Il liste « Mes jouets de quand j’étais petit... », ceux des années 60 et 70. Une grosse bouffée de nostalgie pour tous ceux qui se rappellent les plus beaux jours de leur enfance. ➤ « Mes jouets de quand j’étais petit... », Hugo, 16,95 €
Beaucoup trop dure notre époque. Guerre, attentats, chômage... La télévision l'a bien compris qui préfère de loin jouer la nostalgie du "c'était mieux avant". M6 diffusait jeudi soirun programme centré sur les années 80.Mais au lieu de reprendre de bonnes images d'archives, les producteurs ont passé le tout à la moulinette de la téléréalité. Une famille française typique d'aujourd'hui est immergée durant quatre jours dans ces années 80 que beaucoup semblent regretter. Pour le père et la mère, retour au temps béni de l'adolescence. Pour les trois filles (de 15 à 10 ans) plongée dans... la préhistoire. On a eu droit à tous les clichés, du Tang à la Fuego en passant par le Minitel, le Banga, le Rubik's cube ou les épaulettes. Si l'enthousiasme des parents semblait un peu forcé, le dégoût des enfants était plus étonnant. Notamment pendant la séquence de la playmate topless de l'émission "Co-Co Boy". Shocking ! Cachez ce sein ! Comme si on ne voyait pas pire sur internet de nos jours, via Snapchat par exemple. De ce mélange de téléréalité scénarisée et de fausse nostalgie du passé, flatteurs pour les anciens, critiques chez les jeunes, découle un prêt à penser désespérant qui risque d'aller crescendo dans le prochain épisode "plongée au cœur des années 70". Quitte à retourner en arrière, je préfère cette réplique culte entendue dans la bouche d'un comédien déguisé en homme préhistorique de Tautavel (reportage sur TVSUD) : "Ne zappez pas ou ma femme vous fait cuire avec le mammouth ce soir !"
Caramba ! Carambar n'aura jamais plus le même goût. La recette ne change pas mais le fabricant a décidé de supprimer les blagues à l'intérieur du papier d'emballage. Parler d'une « blague Carambar » est pourtant passé dans le langage populaire pour décrire une mauvaise plaisanterie. Exemple : « Quelle est la blague à deux balles ? Pan Pan ! » Les galéjades seront remplacées par des jeux « ludo-éducatifs », bonjour la prise de tête ! Sur le site internet de la friandise sucrée, un compte à rebours s'égraine inexorablement. Il prendra fin lundi.
Sur Twitter, les réactions des internautes se révèlent très partagées. Un gros contingent affiche sa nostalgie, « l'humour de notre enfance disparaît ». D'autres en profitent pour se moquer de certains comiques : « Les dégâts collatéraux de l'affaire Carambar. Le prochain spectacle de l'humoriste Arthur est annulé » twitte Didier Porte, toujours aussi vachard avec son « collègue ». Cette décision marketing possède au moins le mérite de remettre le produit à la pointe de l'actualité. Les nostalgiques ne représentent certainement pas les consommateurs d'aujourd'hui. Les enfants ont beaucoup changé. Si les blagues disparaissent, c'est non seulement parce qu'elles ne font plus rire, mais qu'en plus elles paraissent complètement ringardes à une clientèle incapable de comprendre le second degré. Enfin, les indécrottables grands enfants pourront se rattraper avec les décalcomanies de Malabar. Même si aujourd'hui on dit « tatoo »... Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce samedi en dernière page de l'Indépendant.
Pas toujours facile de faire jeune quand on a allègrement passé le demi-siècle. Surfer sur internet, twitter, sélectionner les sites les plus à la mode, se prétendre branché ne trompe personne. L'imposture nous saute aux yeux quand on tombe par hasard sur le désespérant « Coup de vieux ». Un site vérité, où il n'est question que de ces produits, marques, chanteurs ou émissions de télé d'un « temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître » selon l'expression de l'ancêtre Aznavour. La nostalgie se partage à tire-larigot dans ce site participatif. Chacun peut proposer un souvenir au vote des visiteurs. Classés par catégories, ils vont des céréales multicolores aux chanteurs les Musclés en passant par la série télé Manimal ou la première console de jeu nomade, la Gameboy. Une excellente occasion de retrouver un pan de son enfance à jamais révolue. Quel que soit son âge (enfin sauf si on a moins de 17 ans...) on se laisse happer par cette multitude de bons souvenirs qui permettent également de se situer dans l'échelle des générations. Si le petit canard Saturnin vous parle et que Goldorak c'est du Chinois, pas de doute, vous êtes des années 70. Le succès du site tient aussi au fait des nombreux jeunes qui s'y baladent pour se moquer des goûts douteux de l'époque. Mais sachez, jeunes écervelés, que notre Sabrina (Boys, boys, boys 1987) vaut largement vos Lady Gaga et autres Nicki Minaj. Vous verrez dans 20 ans !
(Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce samedi en dernière page de l'Indépendant.