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lundi 25 juillet 2022

BD - Bragon et la graine


Lancée en 1982, alors que le genre de l’heroic fantasy n’était pas à la mode, La Quête de l’Oiseau du temps, de Le Tendre et Loisel, a connu un formidable engouement. 40 années plus tard, un nouvel album de la série paraît, le 11e seulement. Folle graine est le 7e épisode du cycle dit « Avant la quête ».

On y retrouve Bragon, le ténébreux chevalier, mais pas Pelisse. Bragon amoureux fou de Mara, tentant d’empêcher la secte de l’Ordre du Signe de prendre le pouvoir en s’emparant de la Conque de Ramor. Dans cet album, dessiné par Etien, Bragon et Mara bravent une entité des ombres pour dérober une graine mystérieuse qui aurait le pouvoir « d’affaiblir la menace du retour du dieu Ramor. »


68 pages de toute beauté, avec les personnages habituels de ce cycle (l’impétueux Bulrog, la belle et redoutable Kryll) et quelques nouveaux venus, dont le prince Bodias qui rêve de séduire Mara. La BD se termine par un coup de théâtre qui annonce parfaitement le dernier épisode de la saga et permet déjà de faire lien avec la série principale.

« La quête de l’Oiseau du temps - Folle graine », Dargaud, 15 €

samedi 12 mars 2022

BD - Âmes damnées

Serge Le Tendre n’en a pas terminé d’imaginer des histoires fantastiques. Le créateur de La Quête de l’Oiseau du Temps lance une nouvelle série, cette fois chez Drakoo. Il a confié l’illustration des aventures d’Olivia et de sa fille Mercy à Patrick Boutin-Gagné. 

A Shaalem, aux USA à la fin du XIXe siècle, une jeune veuve doit subir les assauts de villageois persuadés que c’est une sorcière. Ils n’ont pas tout à fait tort, même si le véritable danger est ailleurs. Une histoire complète mais qui devrait avoir une suite tant elle est réussie. 

« Le sarcophage des âmes », Bamboo Drakoo, 14,50 €

lundi 6 février 2017

BD : "Le projet Bleiberg" ou le surhomme à travers les âges

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A la base, « Le projet Bleiberg » est un thriller en trois parties écrit par David Khara. Adapté par Serge Le Tendre, il devient une BD dans l’air du temps avec complot nazi et guerre des services secrets. Le personnage principal a tout pour être haï. Jeremy Corbin est un trader américain. Jeune, millionnaire, il tue un bébé avec sa décapotable. Il évite les poursuites mais déprime. La mort de son père va bouleverser sa vie. Ce militaire US était au centre d’un secret datant des années 40, quand les Nazis tentaient de créer un surhomme pour purifier la race aryenne. Jeremy, après de multiples tentatives d’assassinat, reçoit la protection d’une belle espionne américaine et d’un géant du Mossad. Album palpitant et remuant, dessiné par un Frédéric Peynet au sommet de son art.
➤ « Le projet Bleiberg » (tome 1), Dargaud, 13,99 € 

dimanche 3 mai 2015

BD - Trois albums bourrés de monstrueux et de fantastique

Des avocats chargés de défendre des monstres et autres goules, une Europe entièrement peuplée de zombies et un vampire dans le ciel de New York : ces trois BD fantastiques sont des modèles du genre.


Le cabinet d'avocats Wolff & Byrd s'est spécialisé dans les procès hors normes. Exactement ce sont ses clients qui sortent de l'ordinaire. Alanna Wolff et Jeff Byrd sont «
 Les avocats du surnaturel ». Ils défendent vampire, loup-garou et ce genre d'abominations. Ce comics américain imaginé par Batton Lash rencontre un beau succès depuis le début des années 80. Une première salve d'histoires complètes est enfin traduite dans ce recueil de 100 pages. On croise un homme qui défie les lois de la pesanteur, une maison hantée (uniquement les nuits de pleine lune,) ou un présentateur de show télévisé d'horreur sur le retour. Un dessin simple et efficace et surtout un ton résolument décalé donne une saveur particulière à cette série qui surfe entre humour et horreur.


Des zombies, il y en a en très grande quantité dans le premier tome de «
 Nous, les morts », série écrite par Darko Macan et dessinée par Igor Kordey. Le récit débute au XVIe siècle. La peste fait des ravages sur le continent européen. Une maladie qui mute et touche la totalité de la population. Fin de l'Humanité ? Sous cette forme, oui. Mais les morts se relèvent et continuent d'exister sous forme de zombies. Conséquence, l'Amérique n'est pas découverte, les Incas développent leur civilisation et asservissent les autres peuples. Les auteurs imaginent une conquête à rebours. Les vaisseaux incas traversent l'Océan et découvrent cette contrée maudite. Prévue en quatre tomes, cette série est particulièrement violente. Les zombies européens massacrent tout ce qui est encore vivant, mais les Incas, qui ont élevé le sacrifice humain au rang d'art de vivre, supportent la comparaison.


Pour terminer ce tour d'horizon abominable, un petite dose de vampire s'impose. « 
Les vestiges de l'aube », roman de David S. Khara, adapté par Serge Le Tendre et mis en images par Frédéric Peynet se déroule à New York de nos jours. Un jeune policier, Barry Donovan, enquête sur une série de meurtres d'hommes d'affaires. Il pense avoir découvert le commanditaire grâce à la collaboration de Werner von Lowinsky, une connaissance rencontrée sur internet. Mais Werner est bien plus que cela. Ce vampire vit à New York depuis la guerre de Sécession. Il n'a plus de famille, ni d'ami. Si ce n'est Barry. Alors quand le policier est en danger, il intervient. Radicalement. L'histoire (qui a un peu des airs de True Blood, la série télé, par certains aspects) est un peu trop classique. Mais les dessins de Peynet sont remarquables de précision et on a envie de connaître la suite des relations entre le jeune policier et le vieux vampire.

« Les avocats du surnaturel » (tome 1), Fluide Glacial, 17 euros
« Nous, les morts » (tome 1), Delcourt, 14,95 euros
« Les vestiges de l'aube » (tome 2), Dargaud, 13,99 euros

mercredi 26 mars 2014

BD - Le flic et le vampire dans l'adaptation des "Vestiges de l'aube"


Énorme succès de librairie, le roman « Les vestiges de l'aube » de David S. Khara (Michel Lafon) bénéficie d'une jolie adaptation en BD. Côté textes, c'est Serge Le Tendre qui s'est frotté à cette histoire de flic américain et de vampire. Pour les dessins, Frédéric Peynet et son réalisme à toute épreuve dessine un New York noir à souhait. Barry Donovan est policier. Un bon. Fiable et efficace. Enfin, c'était vrai avant le 11 septembre. Dans l'attentat, il a perdu sa femme et sa petite fille. 

Depuis il erre de dépression en dépression, hanté par les images du bonheur passé. Quand il se retrouve sur une affaire de tueur en série, il ne se doute pas qu'un certain Werner Von Lowinsky l'observe. Il ne connait cet homme que par internet. Ils échangent sur des forums. Werner revit depuis la découverte du web. Il n'osait plus trop sortir de sa tanière, voir les humains s'agiter lui redonne un peu goût à la vie. Werner va donc aider Barry dans son enquête. Avec ses moyens. Werner est un vampire. 
Un mélange des genres qui passe parfaitement, entre romantisme et traque policière.

« Les vestiges de l'aube » (tome 1), Dargaud, 13,99 €


mercredi 12 novembre 2008

BD - Paroles de petits rescapés

Jean-Pierre Guéno a recueilli les témoignages d'enfants juifs cachés durant la guerre. Leurs récits ont été adaptés en courtes bandes dessinées.


La bande dessinée contre l'oubli. L'oubli de la Shoah. Mais cet album collectif où l'on retrouve les signatures de Sorel, Algésiras, Lidwine, Biancarelli, Démarez, Kristiansen, David Lloyd, Arnoux, Thierry Martin, David Mack et Stéphane Servain ne raconte pas l'horreur des camps. Il se penche sur la survie des enfants juifs cachés par des Français durant la guerre. Des enfants qui ont survécu et qui ont accepté de raconter cette période si particulière de leur vie.

L'idée est de Jean-Pierre Guéno. A l'antenne de Radio France, il avait demandé aux auditeurs de collecter les lettres des Poilus. Cela avait donné des émissions, un livre (édité à 1,5 million d'exemplaires) et des adaptations en bande dessinée. Sur ce même principe, il a demandé à des enfants cachés de raconter. Mais cette fois il a pu rencontrer ces miraculés.

« Avant la Seconde Guerre mondiale, explique Jean-Pierre Guéno dans la préface, 72 000 enfants d'origine juive vivaient en France. 12 000 ont été éliminés entre 1942 et 1946. 60 000 ont survécu à la Shoah. Irène, Robert, Margot, Agnès, Martine, Solange et Catherine ont fait partie de ceux qui ont été sauvés par les hommes ou malgré eux. » Ce sont ces histoires que les dessinateurs ont mis en images, après que Serge Le Tendre ait adapté les textes originaux.

Les lettres de Margot

Cela donne des récits très forts, parfois dérangeants. Comme ces lettres de Margot. La petite Margot vivait heureuse avec sa mère. Et puis un jour, cette dernière a décidé qu'elle ne devait plus s'appeler Margot mais Marguerite. Et il fallait qu'elle soit baptisée. Elle s'en souvient, c'était à Figeac et Capdenac. Pour sa sécurité, elle est hébergée dans un couvent. Mais la fillette ne voit qu'une seule chose : sa mère semble l'avoir abandonnée. Elle lui écrit régulièrement, mais n'a jamais de réponse. Margot comprendra pourquoi des années plus tard. La religieuse, craignant que ces lettres ne tombent dans de mauvaises mains, les avait toutes gardées. Pendant des années Margot a reproché à sa mère d'avoir été silencieuse. Aujourd'hui elle regrette... Une histoire dessinée par Guillaume Sorel qui quitte son univers merveilleux pour une réalité triste et froide.

Tout aussi poignant le témoignage de Solange. Une petite fille cachée chez des paysans du Maine-et-Loire qui tenaient également un café. Avec très vite un malaise, Solange a eu l'impression d'être choisie « comme le serait des petits animaux ». Les enfants sont en fait exploités par ce couple. Et un jour, « dans l'étable qui jouxtait le café » la petite fille est violée par le frère de la mère Lulu, la patronne. Cette mère Lulu qui a toujours fermé les yeux. Et qui des années plus tard est morte sans regret, fière, au final, d'avoir sauvé une petite juive des fours crématoires. 

Solange a mis des années à exorciser cette histoire. Récemment, elle a retrouvé les enfants de la mère Lulu. Ils lui ont notamment demandé d'appuyer leur demande pour qu'elle soit nommée, à titre posthume, Juste devant les Nations... Ce récit, certainement le plus difficile à illustrer, a bénéficié d'une présentation très dépouillée et digne de Teddy Kristiansen.

D'autres histoires composent cet album d'une centaine de pages où les BD alternent avec les récits des enfants cachés. Textes illustrés de photos d'époque et actuelles. Un remarquable livre, pour ne pas oublier ce qu'était la France durant l'occupation.

« Paroles d'étoiles, mémoires d'enfants cachés, 1939 - 1945 », Soleil, 19,95 € 

jeudi 17 juin 2004

"Mister Georges" par Rodolphe, Le Tendre et Labiano


Prometteuse série écrite à deux mains par Rodolphe et Le Tendre pour une mise en images par Labiano, le lecteur connaît enfin la véritable identité de Mister George dans de second et dernier volume de la série. Et il est un peu déçu, il faut bien le reconnaître, de nombreux éléments restant dans le flou. 

Aidé d’une jeune journaliste, cet amnésique recherché par toutes les polices du pays trouve refuge dans une grande ville. Il tente de vérifier le passé que lui racontait sa pseudo-femme. Tout étant faux, il doute de sa raison pour finalement découvrir le pot aux roses grâce à un spot publicitaire… 

Labiano excelle toujours autant pour reproduire ces paysages urbains américains. Cela reste malgré ces réserves une des meilleures productions de la collection « Signé » du Lombard. (Le Lombard, 11,90 €)