mercredi 11 janvier 2017

De choses et d'autres : iTélé, plus dure sera la chute

itele, licenciements, plan social, nedjar, bolloréLe CSA reçoit ce mercredi la direction de iTélé pour faire le point sur les engagements pris au sortir de la longue grève. Cela risque d’être sportif car la télé toute info du groupe Canal+ est dans un bien triste état. Le départ de plus de 90 journalistes ne permet plus de tenir l’antenne en continu. Les remplacements promis n’ont pas eu lieu et le lancement de la nouvelle formule, sous l’appellation de Cnews, est encore repoussée. Pourtant il y a toujours de l’agitation autour de la chaîne. Du gros recrutement même.
Après Jean-Marc Morandini, les Bogdanov et Jean-Pierre Elkabbach, c’est au tour de Patrick Poivre-d’Arvor d’être sur les tablettes de Serge Nedjar, le directeur de la chaîne et de la rédaction. Problème, PPDA ne veut pas travailler avec ce Morandini si décrié. Mais comme on lui propose un poste de polémiste le week-end, il ne devrait pas croiser la route de l’ancienne star d’Europe1. Reste maintenant à mettre tout cela en musique. Et trouver les pigistes qui feront tourner la boutique, car les noms évoqués ne sont là que pour rebondir personnellement après des échecs.
Un conseil aux candidats, soyez à l’heure. Serge Nadjar ne plaisante pas avec la ponctualité. Selon le site Lesjours.fr, une pigiste arrivée 30 minutes en retard le 31 décembre a été licenciée sur le champ. Elle a eu le malheur d’aider une voisine tombée dans le hall de son immeuble. Cela faisait quatre ans qu’elle travaillait pour la chaîne. Y’a pas à dire, ça donne envie de postuler... 
(Chronique parue le mercredi 11 janvier en dernière page de l'Indépendant)

mardi 10 janvier 2017

Bande dessinée : Tintin est de retour au Pays des Soviets, mais en couleur


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Paru en 1929 dans les pages du quotidien belge « Le Petit XXe », la première aventure de Tintin bénéficie d’une seconde jeunesse avec la sortie, ce mercredi 11 janvier, d’une version colorisée. Tombée dans l’oubli durant de longues décennies, la première aventure de Tintin n’avait pas encore eu les honneurs d’être publiée dans la collection qui débutait jusqu’à maintenant par le Congo et s’achevait chez les Picaros.
Les péripéties du jeune reporter en Russie étaient, selon Hergé, une œuvre de jeunesse, mal dessinée. Il aurait eu l’intention de la reprendre et de l’améliorer, mais le manque de temps a fait capoter le projet. Après une exhumation de la version en noir et blanc dans la collection des « Archives Hergé », ouvrages de luxe réservés aux amateurs, les éditions Moulinsart et Casterman offrent à ce récit oublié une nouvelle approche avec cette colorisation. Un travail de plusieurs années, cordonné par Michel Bareau, avec la volonté de rendre tout son dynamisme à cette BD d’action. Bolides qui filent, explosion dans le ciel, froid polaire, accidents de trains : les 144 pages donnent l’occasion à Tintin de faire montre de débrouillardise pour se sortir de situations périlleuses.
Si les premières pages sont encore un peu hésitantes, Hergé ne maîtrisant pas encore la représentation de son personnage, il prend rapidement de l’assurance, posant en quelques cases les bases de ce qui deviendra la ligne claire. On se régale des réparties, souvent très ironiques, d’un Milou beaucoup plus autonome que dans les aventures suivantes. Mais si « Tintin au Pays des Soviets » a longtemps été oublié, c’est aussi pour son côté politique. Travaillant pour un journal catholique, le jeune Hergé (il n’a que 21 ans) ne fait pas dans la nuance quand il dénonce les dérives du régime soviétique. Sa sortie aujourd’hui n’offusque plus personne, mais il y a quelques années certaines vérités n’étaient pas toujours bonnes à dire.  
➤ « Tintin au Pays des Soviets » de Hergé, Casterman et Editions Moulinsart, 144 pages couleur, 14,95 €. En vente le 11 janvier. Edition luxe 31,50 €

De choses et d'autres : Danger silencieux


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Menacés par certains fous du volant, piétons et cyclistes vont devoir prochainement affronter un nouveau danger. L’essor des voitures électriques améliorera la qualité de l’air dans les zones urbaines mais posera le problème de leur redoutable discrétion. Totalement silencieux, un véhicule sans moteur à explosion surgit sans crier gare. Ce qui au début passait pour un avantage, moins de pollution sonore, devient un danger public. Les piétons, trop souvent, se fient à leur ouïe. On entend une voiture avant de la voir. Il a donc été décidé qu’avant 2019 tout véhicule électrique sera doté d’un bruiteur. Il ne se déclenchera qu’en dessous de 30 km/h. Au-delà, le bruit des pneus sur la chaussée suffit à signaler l’approche d’un véhicule. Reste à déterminer quel bruit.
Les recherches se concentrent sur un son continu et audible par les piétons, en minimisant les nuisances sonores. Un sacré pari. Dans certains films de science-fiction, les voitures du futur se déplacent en produisant une sorte de sifflement strident assez désagréable. A moins que des chercheurs plus malicieux ne choisissent le tintement des cloches des tramways d’antan. Des opportunistes pourraient proposer des bruits à la carte. J’imagine déjà la petite voiture démarrant dans un vrombissement de moteur 8 cylindres.
Personnellement, je rêve de retrouver le bruit des moteurs Citroën, celui si caractéristique des 2CV et autres DS. Pas agressif et parfait pour attirer l’attention des personnes un peu nostalgiques. 

lundi 9 janvier 2017

Livre de poche : de SAS à KO


La référence est explicite. A la 43e page de sa première aventure, l’héroïne de cette nouvelle série de polars internationaux se plonge dans un SAS de Gérard de Villiers. L’écrivain récemment disparu a fait des émules. Alex de Brienne revendique l’influence et on la retrouve souvent dans « Massacre à Odessa ». KO ce sont les initiales de Kaly et son frère Odyss. Officiellement consultants, ils sillonnent le monde, sollicités par les plus grands pour enquêter, déjouer et arrêter de savants complots. Ce premier titre se déroule en Ukraine, pays en plein bouleversement après la révolution de la place Maydan et le coup de force des prorusses en Crimée. Une poudrière expliquée par Alex de Brienne, pseudonyme d’une personnalités parfaitement informée. Cette collection de romans lui permettra, selon l’éditeur, « de partager des informations décisives sur des événements réels grâce à la fiction ». Déjà les prochains titres sont annoncés en quatrième de couverture, preuve que malgré la fin de la guerre froide et l’envol du numérique, la littérature populaire n’a pas dit son dernier mot. 
➤ KO, massacre à Odessa » d’Alex de Brienne, Le Livre de Poche (inédit), 7,30 €

De choses et d'autres : Mauvaises ondes

Révolution radiophonique en Norvège. Ce pays nordique a commencé à couper ses émetteurs en FM. L’objectif, d’ici la fin d’année, est de passer au tout numérique. Des fréquences plus nombreuses, une qualité parfaite, pour beaucoup c’est l’avenir. Un redéploiement en bonne voie, puisque 7 Norvégiens sur 10 disposent déjà d’un poste de radio numérique. En France aussi on coupe des émetteurs, mais ce sont les vieilles, très vieilles installations diffusant sur les grandes ondes. Ainsi France Inter n’est plus diffusé depuis le début d’année sur cette fréquence unique et un peu grésillante mais qui avait l’avantage de se propager partout. Je me souviens, enfant, avoir récupéré chez des voisins convertis au transistor, un vieux poste à lampes. Du bois vernis et des noms de lieux qui faisaient rêver sur la façade. J’ai passé quelques nuits d’insomnies à écouter Alger Chaîne 3. Une radio en français, l’exotisme en plus. Et d’autres, dont la qualité était encore moins bonne, au langage incompréhensible, mais qui avaient la capacité de me faire évader de la chambre étriquée de la ferme de mes parents. Maintenant la bande FM me paraît tragiquement banale entre les tubes répétitifs des radios musicales ou les généralistes animées par des stars de la télé. Heureusement il reste internet et ses milliers de webradios. On peut se croire à la Réunion en écoutant Radio Freedom ou à la Martinique avec RCI (Radio Caraïbes international) en direct. Pour moi, radio a toujours rimé avec évasion.

dimanche 8 janvier 2017

Livres de poches : romans extrêmes


Une jeune fille a été retrouvée morte, avec d’étranges blessures au cou. Le lieutenant Eve Dallas enquête jusqu’au cœur des souterrains de Manhattan. Au cours d’une réception, le corps d’une femme est découvert gisant sur un pentagramme. Un meurtre a été commis à bord d’un ferry et le cadavre a disparu. Nouvelle enquête de cette héroïne créée par Nora Roberts.
➤ « Crimes sans fin », J’ai Lu, 7,80 €

Depuis la Panique, du monde d’hier, il ne reste rien, ou presque. L’humanité a dû se reconstruire en évitant de reproduire les erreurs de ses aïeux. À Rouperroux, petit village, arrive Jason, un saltimbanque, porteur de l’écho des temps d’avant. Par ses questions, ses contes et ses chansons, Jason va ranimer les braises d’une histoire que tous veulent oublier. Loïc le Borgne signe un roman de SF atypique.
➤ « Hysteresis », Pocket, 8,50 €

Lizzie Prain, femme au foyer, la cinquantaine, vit dans un cottage au milieu des bois. Elle aime cuisiner, vendre les gâteaux qu’elle prépare, et préfère éviter les voisins. Lundi dernier, sans crier gare, elle a tué son mari d’un grand coup de pelle sur la tête. Et pour se débarrasser du corps elle a trouvé une solution radicale. Un bijou d’humour noir, drôle, et subversif signé Natalie Young.
➤ « Assaisonnez à votre goût », Le Livre de Poche, 7,30 €

DVD et blu-ray : Débarquement immédiat !


Ils se connaissent très bien depuis « Mais qu’est-ce qu’on a fait un bon dieu » : Philippe de Chauveron a voulu retrouver Ary Abittan et Medhi Saddoun dans une comédie autour des migrants. José (Ary Abittan), policier à la PAF, doit reconduire Akim (Medhi Saddoun) en Afghanistan. Mais l’avion a un problème et doit se poser à Malte. Commence une galère pleine de péripéties comiques pour le duo renforcé d’un second policier interprété par un Cyril Lecomte au potentiel comique énorme et malheuresuement souvent pal exploité.
➤ «Débarquement immédiat», UGC Vidéo, 14,99 €

samedi 7 janvier 2017

BD : Millenium, la suite en BD


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Après avoir adapté la trilogie Millénium en six albums, Sylvain Runberg, le scénariste, a obtenu l’autorisation de la famille de Stieg Larsson pour prolonger la vie des deux héros Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander. « Millenium Saga », série dessinée par Belen Ortega, se passe quelques mois après le procès de Lisbeth. Elle s’est retirée sur une île en Suède et avec quelques amis hackers tente de casser les codes du nouveau centre numérique des services secrets. Blomkvist de son côté enquête sur le phénomène Sten Windoff, leader de la nouvelle extrême droite. Comme chez nous, Windoff a tout fait pour dédiaboliser son parti politique. Mais cela n’efface pas ses exactions. Les deux histoires vont finalement se croiser et donner l’occasion à Mikael et Lisbeth de reformer le duo improbable mais diablement efficace.
➤ « Millenium Saga » (tome 1), Dupuis, 14,50 €.


De choses et d'autres : Terreur urbaine

rats, paris, extermination, peur, phobieLes images font peur. J’imagine l’effroi de ceux qui se retrouvent véritablement devant de telles scènes. Certains parcs et jardins de la ville de Paris sont littéralement envahis par les rats. Des dizaines de rongeurs, aux longues queues si repoussantes, se promènent en toute impunité à quelques mètres d’enfants jouant au ballon ou de personnes âgées qui prennent un bain de soleil sur un des bancs mis à leur disposition dans ces havres de verdure. Le rat a mauvaise presse. Depuis la nuit des temps. Tant qu’il reste dans les égouts, loin de notre champ de vision, pas de problème. Mais s’il s’enhardit au point d’aller voir ce qu’il y a dans votre panier de pique-nique, cela s’apparente à une scène de film d’horreur. Depuis les premières épidémies de peste, ces animaux effraient. A juste titre car ils transportent quantité de maladies.
Et ce n’est pas en vous mordant (tous mes poils se hérissent en écrivant cette phrase) qu’ils sont les plus dangereux. Le vrai fléau reste leur urine qu’ils ont la fâcheuse tendance à répandre un peu partout pour marquer leur territoire. Ce nouveau mode de vie des rats, au grand air, est donc un réel danger sanitaire. Pour les enfants notamment. Conséquence les parcs sont fermés et les rats exterminés. Comme pour les huîtres (lire cette même chronique hier), il n’y a pas une seule association de protection des animaux qui s’insurge. Comme quoi l’empathie a aussi ses limites et un bon rat sera toujours soit invisible, soit mort. 

vendredi 6 janvier 2017

BD : Lanfeust se féminise à tout va

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Ce n’est plus Lanfeust Odyssey mais « Lanfeust au féminin ». La troisième saison des aventures d’Arleston et Tarquin, donne de plus en plus d’importance aux personnages dits (à tort) du sexe faible. Alors que la méchante Lylth dévore les enfants pour y puiser sa force, Lanfeust en mauvaise posture est sauvé par sa femme, la princesse Cixi. Il a au passage dû abandonner ses quatre autres épouses restées sur Troy. Quand il y retourne, accompagné de Cixi, la tension est palpable entre l’ancienne et les nouvelles femmes du héros. Mais dans ce 8e titre de la série, c’est une autre femme qui se taille la part belle de l’aventure : Tseu-Hi la gardienne. Sur son dragon, la mercenaire va changer de vie une fois qu'elle est choisie par le Magohamoth, animal source de toute la magie de la planète. Un épisode un peu plus sombre, idéal pour relancer l'intérêt du lecteur.

➤ « Lanfeust Odyssey » (tome 8), Soleil, 14,50 €.