samedi 19 novembre 2011

Billet - Le second scandale DSK

Les blagues de potaches sont rarement de bon goût. Celle-là fait de plus en plus parler d'elle. Des associations d'étudiants organisent à Nantes, le 24 novembre, une soirée dans une boîte de nuit. Intitulée Tonus DSK, l'affiche montre une charmante jeune femme en tenue de soubrette, l'œil aguicheur, demandant « Ben dis donc on te voit plus à l'hôtel... ? »

Pourquoi avoir associé DSK à cette soirée ? Simple, ce sont les étudiants de Droit, Santé et Kiné qui l'organisent. DSK en abrégé. Une séance de brainstorming plus tard, cela donne cette affiche qui circule à toute vitesse sur les forums du net. Certains syndicats étudiants se sont offusqués, d'autres saluent cette trouvaille qui ne fait que rebondir sur une actualité s'enrichissant chaque jour de détails croustillants. La boîte de nuit, elle, se frotte les mains : les réservations explosent.

Enfin, dernier détail qui tue, les transports en commun nantais proposent une navette de nuit. Le départ, cela ne s'invente pas, est prévu... Hangar aux bananes. 

vendredi 18 novembre 2011

Billet - Allumer le feu

Être fan de Johnny Hallyday n'empêche pas d'être suicidaire. Un homme de 52 ans a failli mourir lundi dernier en mettant le feu à son canapé. Peut-être chantait-il à tue-tête « Allumer le feu ! » (1998) au moment de l'intervention des pompiers, prévenus par les voisins.

L'article de l'Est Républicain relatant ce fait divers précise que le suicidaire, « alcoolique notoire était surnommé Johnny dans le quartier en raison de sa propension à entonner à toute heure les tubes de son idole », n'en est pas à son coup d'essai. En juin dernier il avait déjà essayé de mettre fin à ses jours au gaz. Au son de « C'est du vent », chanson interprétée par son idole en 1989 ? Les voisins ne le savent pas, mais ils ont été soulagé d'apprendre que finalement Johnny se retrouve derrière « Les portes du pénitencier » (1964) pour trois mois après avoir été jugé en comparution immédiate. Son explication, « Je crois qu'il me rend fou » (1967) n'a pas convaincu les juges...

La surveillance sur le net se révèle de plus en plus efficace dans la prévention des suicides. Des résultats chiffrés par la police judiciaire : en 2010 il y a eu 181 interventions liées à de possibles tentatives.

Par contre le taux de suicide chez les adolescentes américaines risque de monter en flèche après le piratage massif de comptes Facebook. A quoi vivre après la découverte sur son mur d'une photo pornographique gay (un montage) de son chanteur préféré : Justin Bieber... pas Johnny Hallyday. 

jeudi 17 novembre 2011

BD - "Marivaudevilles" : une comédie humaine multiple par Martin Veyron


Le nouvel album de Martin Veyron est un petit bijou. Le type d'album qui vous étonne dans les premières pages puis vous scotche littéralement au récit. L'auteur de « L'amour propre » semblait avoir tiré un trait sur la BD. Il revient pourtant avec une idée simple et enthousiasmante. Les 48 pages de « Marivaudevilles de jour » forment un unique plan séquence dans lequel quantité de personnages vont entrer puis sortir. 

Cela débute au lit. Une jeune femme se réveille dans une chambre qu'elle ne reconnaît pas. Dans la pièce d'à côté un homme dort dans le canapé. Elle panique et lui demande : « Est-ce qu'on a fait l'amour ? ». La scène se déroule sous les yeux d'une autre femme, à sa fenêtre en petite tenue. Elle annonce à son ami qu'elle va le quitter. Lui part travailler et au passage pour piétons, il croise un aveugle qui va draguer ouvertement une passante qui « sent bon ». 

Plus loin, l'action se poursuit en terrasse, un gros gars timide aborde une gentille fille à lunettes... Sans cesse les couples vont se faire, se défaire, et parler de ce qui fait le sel de la vie selon Martin Veyron : l'amour, le sexe, l'amour et encore le sexe. L'exercice de haute volée est l'œuvre d'un virtuose du dialogue. La plus belle surprise BD de cette fin d'année.

« Marivaudevilles de jour », Dargaud, 13,95 € 

mercredi 16 novembre 2011

BD - Mort, terre inconnue explorée par les Thanatonautes de Bernard Werber


La mort, et après ? Cette question est à la base du roman « Les Thanatonautes » de Bernard Werber paru en 1994 chez Albin Michel. Aujourd'hui c'est une adaptation en bande dessinée qui est proposée par Drugstore. Corbeyran a assuré l'adaptation, Taranzano le dessin. Michael Pinson et Raoul Razorbak se connaissent depuis l'enfance. Ils se sont rencontré dans un cimetière et sont tous les deux passionnés par la mort. 

Après leurs études, ils se retrouvent pour collaborer à un projet gouvernemental top secret. Le président actuel, après un attentat qui l'a laissé pour mort quelques minutes, a eu l'impression de sortir de son corps et de s'élever. Intrigué, il veut savoir ce que cette expérience veut dire et il charge les deux jeunes scientifiques de trouver un moyen de maîtriser cet état. Pinson va longuement hésiter car les cobayes sont humains. 

Des condamnés à la prison à vie, tous volontaires. Les échecs se multiplieront. Mais Razorbak, le plus passionné, va sans cesse chercher le bon sujet, celui qui lui donnera la clé des cette nouvelle « terra incognita ». La BD est aussi passionnante que le roman et donne immédiatement l'envie de se plonger dans ce roman de Werber, pas le plus connu mais souvent le plus apprécié de ses lecteurs réguliers.

« Les Thanatonautes » (tome 1), Drugstore, 13,90 € 

mardi 15 novembre 2011

BD - Enquête méditerranéenne en 205 avant JC par Isabelle Dethan


Leptis Magna a longtemps été une grande cité impériale d'Afrique du Nord. Aujourd'hui il n'en reste que des ruines près de la ville de Homs en Libye. En 205, la ville est en émoi. Pour la troisième fois, le corps d'un enfant vient d'être retrouvé. Violé, assassiné et momifié à la façon des prêtres égyptiens. Si ce n'était que de simples esclaves, la communauté romaine n'en aurait pas fait grand cas, mais ce sont des fils de notables qui sont enlevés puis assassinés. 

L'affaire est suffisamment sérieuse pour que l'empereur Septime Sévère envoie de l'autre côté de la Méditerranée son meilleur enquêteur, Marcus Seïus Dento. Cet homme de bons sens, fin psychologue et enquêteur scientifique avant la lettre va tenter de débusquer le tueur en série. Il devra pour cela affronter la fronde des colons, persuadés que ce sont les religieux de la communauté égyptienne les responsables. Marcus devra mettre en balance toute son autorité impériale pour empêcher un massacre aveugle. 

Cette nouvelle série (prévue en trois tomes) est la dernière création d'Isabelle Déthan. Elle quitte l'Égypte pour l'empire romain. Mais sa reconstitution de la cité et des mœurs de l'époque sont toujours impeccables. Le suspense en plus.

« Les ombres du Styx » (tome 1), Delcourt, 13,50 € 

lundi 14 novembre 2011

Billet - Twitte avec les stars

Après la réalité augmentée, internet nous offre la télé commentée. Quand on regarde une émission, on ne peut s'empêcher de la commenter, critiques, louanges, voire moqueries. Jusqu'il y a peu, ces remarques se limitaient au cercle familial. Maintenant tout le monde peut en profiter grâce aux réseaux sociaux, Twitter notamment.

Samedi soir se déroulait en direct sur TF1 la demi-finale de « Danse avec les stars ». Et que ça twitte à tire-larigot. Deux mondes s'opposent radicalement. Les premiers degrés : « Baptiste il est trop beau » « Il faut sauver Sheila », et ceux qui mettent l'émission en perspective. Grâce à cette traduction simultanée, le show prend une tout autre saveur.

Ce samedi, le décolleté (plus que profond, abyssal...) de Sandrine Quétier, la présentatrice, fait beaucoup d'impression à Guy Birenbaum : « La dame qui présente est globalement à poil ». Pierre Courade redoute (avec le désir secret que cela arrive ?) « Faut qu'elle fasse attention Sandrine Quétier... On n'est pas loin d'un incident à la Sophie Marceau sur les marches de Cannes. »

Beaucoup se demandent aussi qui sont ces fameuses stars : « Les stars on les connais tellement pas qu'on prend les danseurs pour les vedettes. »

Et si la variété et la danse ne sont pas votre tasse de thé, rassurez-vous, selon @somebaudy, « Arte préparerait "Pense avec les stars" : BHL pensera avec Sophie Marceau, Michel Onfray avec Daniela Lumbroso, etc. » Alléchant ! 

Roman - Vous êtes licorne ou zombie ?

Un match littéraire oppose deux équipes de six auteurs. Les histoires de Zombies vont-elles terrasser les récits de licornes ? Un recueil de nouvelles original.

Holly Black, amoureuse des licornes, et Justine Larbalestier, fan de zombies, se sont lancé un formidable défi : convaincre le plus de lecteurs possible de rejoindre leur camp ! Deux équipes de six auteurs célèbres ont choisi leur créature préférée...

Ce recueil de nouvelles peut se lire de plusieurs façons. De façon linéaire, vous alternerez récits de zombies et histoires de licornes. Mais si vous avez une préférence déjà marquée, contentez-vous des six nouvelles concernant les morts-vivants ou les créatures de légende. Dernière possibilité, se contenter des dialogues de liaison entre Holly et Justine. Dans un style alerte et parfois moqueur, elles vantent leur équipe et dénigrent l'adversaire. Holly Black trouvant dans la nouvelle « Bougainvillées » de Carrie Ryan « l'une des caractéristiques des zombies les plus énervantes à mes yeux : ils ne s'arrêtent jamais, ils ne ralentissent jamais et ils finissent toujours par gagner. Je déteste ça ». Justine Larbalestier n'est pas en reste quand elle remarque, en préambule de la nouvelle « La troisième vierge » de Kathleen Duey, « Qui aurait cru que les licornes étaient des grosses pleurnichardes comme ça ? Les zombies, eux, ne perdent pas vraiment leur temps à gémir sur le prix à payer pour dévorer des cerveaux. » Ces dialogues de liaison apportent un intérêt supplémentaire à ce livre, qui pourtant n'en avait pas réellement besoin tant les auteurs sélectionnés signent des textes passionnants.

Côté licornes on passe du très classique « La plus haute justice » de Garth Nix au totalement déjanté « Princesse Petite-Culotte » de Meg Cabot. Dans le camp des zombies l'éclectisme aussi est de mise. Scott Westerfield par exemple imagine dans « Inoculata » un monde coupé en deux. D'un côté les humains, sains, de l'autre les Zèdes, malades, affamés de cervelles. Mais tout à coup apparaissent des porteurs sains. Plus tout à fait humains, pas complètement zombies. L'avenir de l'Humanité peut-être ?

L'amour Z

S'il est question de zombies pirates, partant à l'assaut de l'île de Curaçao dans le très pessimiste « Bougainvillées », ne manquez surtout pas la première nouvelle zombie, « Love will tear us apart » d'Alaya Dawn Johnson. Une splendide histoire d'amour. Grayson est un zombie qui peut passer inaperçu. Mais pas se priver de manger. Donc, régulièrement, l'adolescent s'inscrit dans des universités américaines et puise dans ce vivier inépuisable de cervelles. Et puis un jour il croise la route de Jack, jeune rebelle sous l'influence de son père, violent, ancien de la CIA. Le coup de foudre peut-il changer Grayson ? Et lui, peut-il séduire Jack ? Presque une histoire à l'eau de rose, virant au rouge vif.

Enfin, si ces deux genres littéraires vous sont inconnus, les liaisons entre les nouvelles sont un excellent mémo. Holly Black et Justine Larbalestier répondent à diverses questions, sur les couleurs des licornes, leurs pouvoirs et faiblesses, les origines des zombies, leur alimentation et autres caractéristiques médicales. Plus prosaïquement ce recueil répond à des interrogations terre à terre comme : Savez-vous comment élever un bébé licorne ? Certains people seraient-ils des zombies ? Une licorne peut-elle vous débarrasser de votre ex ?

« Zombies contre licornes », Fleuve Noir collection Territoires, 16,90 € 

dimanche 13 novembre 2011

Billet - Vendre, acheter... rire avec les petites annonces les plus délirantes du net

L'arrivée des sites de petites annonces gratuites est une véritable mine pour les pourfendeurs de fautes. La mise en ligne directe, sans aucune relecture, transforme certaines annonces en poèmes surréalistes. Depuis quelques semaines, le site « LOL annonces » les compile. Allez-y, le fou rire est assuré.

Vous cherchez des marque-pages de collection ? Une annonce en propose 25 pour 4 euros. Mais pour y arriver, vous devrez préciser que ce sont des « marco page colecsion ». Chance pour vous ils n'ont jamais servi car « ce ke de neuv ». A l'inverse, si vous cherchez « 3 mousquetaires violés » (on ne vous demandera pas pourquoi), vous serez déçu en découvrant la photo de trois moustiquaires violettes...

Parfois une simple faute de frappe change le sens de l'annonce. Non, à Aix-en-Provence, ce vendeur ne fait pas dans le proxénétisme en vous proposant une « cagole très chaude ». Il a simplement oublié le U de sa cagoule.

On vend de tout sur internet, même un cercueil. Le texte explicatif est digne d'entrer au panthéon de l'humour noir : « Suite à guérison maladie grave je vends mon cercueil tout neuf, jamais servi. » Pour le prix, « j'étudie toutes les propositions car je suis complètement fauché. Comme je devais mourir, j'ai dépensé tout mon fric. »

Tout aussi étonnant ce « A vendre femme ou moto » : « Ma femme m'a demandé de choisir entre elle ou la moto... Je commence donc par proposer ma femme... » Mais là c'est volontairement humoristique, car en photo il n'y a que la moto. 

samedi 12 novembre 2011

BD - Le billet énigmatique de Caroline Baldwin


La quinzième aventure de Caroline Baldwin, la privée imaginée par André Taymans, s'intitule « L'ombre de la chouette ». Problème, de chouette, je n'en ai pas vu la moindre plume dans les 45 planches de l'album. Mais en dehors de ce titre énigmatique, l'album se laisse lire. Il est même assez rapidement passionnant, Taymans sachant parfaitement structurer ses histoires pour faire monter la pression. 

Les premières scènes n'ont pas de lien entre elles : découverte d'un cadavre ayant la carte de visite de Caroline dans son portefeuille, mission d'Adam Scott (l'amant de Caroline), en France sur une affaire de blanchiment d'argent puis tentative de démasquer des fanatiques religieux d'un nouveau genre : malades incurables, ils veulent contaminer le plus de personnes possibles, la présidente des USA en priorité. Le détail commun sera découvert par Caroline quand elle voudra payer une nouvelle tournée (l'héroïne aime un peu trop le scotch...) à un ami policier. 

Première partie d'un nouveau diptyque, cet album laisse plus de questions que de réponses. Mais c'est tout l'intérêt de ces séries feuilletonnantes.

« Caroline Baldwin » (tome 15), Casterman, 11,95 €

vendredi 11 novembre 2011

BD - La chute de l'ange, second tome de "La 6e heure"

En quelques années, la collection « Secrets du Vatican » de chez Delcourt a fait son chemin et trouvé son public. Une quinzaine de séries, plus de trente albums, les amateurs de machination religieuse ou de fantastique à base d'écritures bibliques ont trouvé de quoi lire, dans la lignée du succès du « Da Vinci Code » ou de la recherche du trésor perdu des Templiers. 

Nicolas Pona, jeune plume talentueuse (scénariste de Déluge et Le cycle d'Ostruce) s'est emparé de cet univers pour raconter, à sa façon, le retour sur terre des trois Parques. Le second tome de « La 6e heure » débute par le suicide d'un haut dignitaire religieux. La chute de l'ange, direct du balcon de sa luxueuse villa au toit de sa voiture. En parallèle, les policiers enquêtent sur le meurtre de toute une triade chinoise par une jeune femme muette. Elle est accompagnée d'une vieillarde aveugle et d'une fillette espiègle et sarcastique.

 Ces trois femmes, les Parques, seraient de retour pour tuer un dieu secret. Une religieuse va se mettre en travers de leur route et le récit s'animer. On débute avec des personnages secondaires humoristiques, puis le suspense va crescendo pour finir dans une apothéose d'hémoglobine dessinée par Ferreyra, un Argentin au trait classique déjà rodé par des années de collaboration chez DC Comics aux USA.

« La 6e heure » (tome 2), Soleil, 13,50 €