mercredi 25 mai 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Nouvelles des « couche-tard »


nuit debout,commune,utopie
Ainsi va l'actualité. Les militants de "Nuit Debout", au centre de l'attention des médias en avril, ont progressivement été chassés des pages d'information par les casseurs, puis la pénurie d'essence. Et l'avenir ne s'annonce pas radieux pour les derniers velléitaires, place de la République à Paris.
Entre Roland-Garros, l'Euro de foot et le Tour de France, les Français risquent de se désintéresser encore plus d'un mouvement citoyen unique en son genre. Ils ne sont plus qu'une poignée d'irréductibles (300 samedi dernier) à tenter de refaire le monde la nuit venue. Mais à l'effervescence créative des débuts succède une sorte de routine.
Envolée la fibre révolutionnaire des premiers soirs, quand on trouvait comme une ressemblance entre les Communards et ces couche-tard. Des ateliers travaillent, tentent de trouver des positions communes, des luttes prioritaires. Mais même dans cette phase de bilan il y a du tirage en interne. "Il vaut mieux peut-être que ça ne débouche sur rien, car on ne veut pas rentrer dans les rangs", explique un militant, étudiant, dans un reportage publié par La Croix.
Alors, ce phénomène "Nuit Debout" n'aura donc été qu'un feu de paille, une récréation pour insomniaques utopistes ? Pas sûr. Les syndicats classiques ont repris le flambeau de la lutte (piquets de grève, blocus) mais ne doutons pas que parmi les centaines de jeunes "couche-tard" de ce printemps 2016, quelques fortes personnalités émergeront et brigueront le pouvoir, de manière plus classique cette fois, ces prochaines décennies.

mardi 24 mai 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Panurge et pétrole

greve, essence, carburant, pénurie
Toujours étonnant comme le prix et l'approvisionnement de certains produits sont sensibles. Au point de provoquer des mouvements de foules, de déchaîner les passions. N'en déplaise aux écolos, l'essence en fait partie. Elle pollue, n'est pas vitale (n'oublions pas qu'il y a un peu plus d'un siècle elle n'existait pas) et pourtant quantité de consommateurs sont capables de tout pour remplir leur réservoir.
Le blocage de quelques raffineries dans le nord-ouest du pays suffit à susciter une ruée vers les pompes. Des moutons de Panurge pétroliers, suivant bêtement le troupeau qui bêle que la pénurie est proche. Résultat, la demande atteint quatre à cinq fois la normale et les cuves se retrouvent effectivement vides.
Une situation totalement trafiquée qui permet au passage à quelques-uns de conforter leurs bénéfices. Car si le gazole, il y a deux mois, valait moins de 1 euro le litre, il approche, voire dépasse 1,10 euro depuis cette semaine. De toute manière, même à 2 euros le litre, les automobilistes se rueraient sur les pompes s'ils craignaient une rupture de stock. L'arnaque la plus vénale est attribuée à un supermarché breton. Vendredi, une affiche prévenait les éventuels acheteurs d'essence qu'ils ne seraient servis que sous réserve d'un achat de 60 euros en magasin, le jour même. Mesquin et totalement illégal.
Le service communication de l'enseigne s'est empressé de s'excuser pour une "maladresse, une bêtise". L'affiche a rapidement été retirée, mais elle continue son chemin sur les réseaux sociaux.

lundi 23 mai 2016

Livre : Trois fois Leucate

Une région, Leucate, trois époques. Gérard Gavarry raconte la presqu'île audoise avec talent.
La ville de Leucate inspire Gérard Gavarry. L'écrivain parisien, ayant passé son enfance en Afrique, n'a pourtant pas d'attaches directe avec cette région « presqu'île languedocienne cernée par la mer et deux étangs côtiers ». L'histoire héroïque de Francèse de Cézelli en 1590 sert de trame à la première partie du roman. La seconde est directement tirée d'une anecdote racontée par un ami viticulteur, Guy Marquié. Installé à Maury, en 1955, il participe à des vendanges « assez originales en ce que les vignes se trouvaient comme isolées au milieu des eaux lagunaires. » Guy est embauché pour s'occuper du cheval de trait et de la charrette.
leucate, univers, pol, gavarryCette partie du roman, la plus authentique, a des airs de récit du terroir. Mais Gérard Gavarry y ajoute quelques références à la politique de l'époque (la guerre d'Algérie et l'appel sous les drapeaux des jeunes Français) et des histoires d'amour entre vendangeurs. Et puis il y a les relations entre Guy et ses animaux. D'abord Pompon, le cheval, et aussi son chien, Gbêto. L'avantage de Guy, c'est qu'il parle occitan. Un atout pour le patron de la colle, « le père Chazes n'avait rien contre le catalan mais enfin, hein, pour être compris du cheval, mieux valait l'occitan. » Et sur 90 pages l'auteur, aidé des souvenirs de Guy Marquié, fait revivre ces vendanges d'antan, avant la mécanisation. Un tableau fidèle non empreint d'une certaine nostalgie: « Guy se pencha, soupesa une grappe et, avec le sourire et l'accent, déclara que le vin serait bon mais que les comportes allaient peser leur poids ».
Pour relier les trois histoires, le narrateur raconte ses déambulations en compagnie d'une mystérieuse Histoire, capable de passer d'une époque à l'autre. La dernière partie, contemporaine, parle aussi de guerre. Mais de celle qui déchire les pays lointains et pousse des jeunes à chercher liberté et espoir dans notre pays. Mais comment profiter de vacances à la mer dans ces conditions ? Un roman fort sur un territoire, les hommes et femmes qui y ont vécu, y vivent et y vivront.

« Leucate Univers » de Gérard Gavarry, éditions P.O.L., 17 euros (Gérard Gavarry sera en dédicace à la librairie Torcatis de Perpignan le jeudi 26 mai à 18 heures).

dimanche 22 mai 2016

Festival de Cannes, paillettes et découvertes

Tapis rouge, marches dégoulinantes de stars, télévisions du monde entier. À Cannes, le festival résonne toujours du grand barnum médiatique. Cependant, loin de ce décorum, des milliers de professionnels s'y retrouvent pour bosser. Programmateurs, distributeurs ou producteurs, rarement dans la lumière, néanmoins essentiels à la magie du 7e art.
festival de cannes, marché du film
Huit jours au festival, près de 40 films visionnés. A Cannes, Jonathan Salas ne chôme pas. Directeur et programmateur du cinéma Castillet à Perpignan, il s'apprête pour la troisième année consécutive à visionner "quatre au minimum, parfois cinq longs-métrages par jour". Ceux de la sélection officielle mais également des compétitions parallèles comme la Quinzaine ou la semaine de la Critique. Vous ne le croiserez pas aux soirées, pourtant si courtisées par les festivaliers. "Jeudi soir j'étais invité à la soirée de 'Rester vertical' d'Alain Guiraudie. Mais vu l'heure, plus d'une heure du matin, j'ai décliné. Par contre je suis allé à l'apéritif organisé par le distributeur du film. L'occasion de rencontrer des interlocuteurs parisiens que j'ai toutes les semaines au téléphone pour élaborer ma programmation au Castillet mais que je ne rencontre qu'à Cannes." C'est le côté people et relations publiques du festival. Un aspect essentiel du rendez-vous. "Cannes c'est un des événements médiatiques parmi les trois plus importants au monde après les Jeux Olympiques et le Mondial de foot" n'hésite pas à souligner Christophe Leparc, directeur du festival Cinémed.
Mélange des genres
Ce 'bling bling' ne touche pas trop Jonathan Salas. Les stars, il en accueille parfois à Perpignan, mais ce n'est pas à Cannes qu'il remplit son carnet d'adresse. "Je suis plutôt dans la relation professionnelle avec les distributeurs qui eux traitent avec les agents." Alors, Cannes trop paillettes ? "Non, répond Jonathan Salas, le festival permet de faire venir un public et des médias pour des films difficiles. Un mélange des genres où on met au même niveau, en compétition, des films avec des stars et d'autres très pointus, très art et essai. Et c'est ça finalement qui est bien." Donc le séjour à Cannes pour certains, boulot-boulot, mais la semaine reste "très plaisante" reconnaît Jonathan Salas. S'il ne décide pas de la date de sortie des films, fixée par les distributeurs, il emmagasine quand même le plus de sensations possibles sur les œuvres que le public ne verra que dans quelques mois. Voire jamais. Dès les premiers jours il a repéré une petite perle. 'Victoria' avec Virginie Efira et Vincent Lacoste : "Le film de Justine Triet n'est pas mal du tout. Pour l'instant c'est l'un de mes préférés. Une comédie qui pourrait faire une bonne surprise en salle." Et puis il y a les 'grands', ceux qui ne déçoivent jamais. "Je suis impatient de voir le Ken Loach et 'Mademoiselle' du Sud-Coréen Park Chan-wook. Mais pour l'instant je n'ai pas d'invitation et ça m'embête un petit peu...»
Longues attentes
Ainsi va Cannes pour les ouvriers du 7e art : être accrédité ne permet pas toujours de voir les films que l'on désire. Et parfois on trépigne à attendre une place hypothétique plutôt que de déguster le chef-d'œuvre diffusé en exclusivité mondiale. Si Jonathan Salas passe presque toutes ses journées enfermé dans les salles, d'autres assistent au festival sans quitter le sous-sol du Palais. C'est là que se tient le marché du film. Distributeurs, producteurs, chaînes de télévision, tous enchaînent les rendez-vous pour acheter, vendre, monter des projets que l'on retrouvera peut-être en sélection dans quelques années dans les salles au-dessus. Cannes reste le poumon de cet art si particulier, entre strass, réflexion et gros sous. Une industrie à part qui n'empêche pas l'émotion. "L'an dernier, se souvient Jonathan Salas, 'Le fils de Saul' (film sur la Shoah Ndlr) m'a filé une sacrée claque. C'était très dur de sortir de la salle, retomber dans l'ambiance du festival et d'enchaîner sur un autre film."
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La montée des marches, "désuet mais tellement drôle" 

Cannes, il connaît parfaitement. Il fait partie des rares à participer à la sélection des films en compétition. Depuis 2008, Christophe Leparc est secrétaire général de la Quinzaine des réalisateurs. Il assure également la fonction de délégué artistique pour le festival de Montpellier, Cinémed. Un rendez-vous dont il a pris la direction depuis l'an dernier, avec Aurélie Filippetti, ancienne ministre de la Culture, à la présidence. "Je suis beaucoup plus sur la Quinzaine que sur Cinémed durant le Festival de Cannes. Mais le fonctionnement de Cinémed est assez collégial, trois collaborateurs sont présents pour voir des films et avoir des rendez-vous. Mon poste à la Quinzaine permet de préparer leur travail. Avant, j'ai repéré des films, des personnes pour les projets qu'on a et ensuite je transmets à l'administratrice ou au responsable de la sélection." Par contre, il n'a pas le temps de voir les films. Qu'il a de toute manière visionnés en amont, pour faire la sélection. "Je suis très fier des trois films italiens retenus à la Quinzaine cette année. Ils montrent trois générations de réalisateurs, trois genres différents. Preuve que le cinéma italien n'est pas mort et que non seulement il y a des grands maîtres comme Marco Bellocchio qui sont à la hauteur et qui savent se renouveler et des trentenaires qui assurent la relève."
Cinéma tunisien
La Quinzaine s'achevant vendredi, Christophe Leparc s'accorde le plaisir de visionner un film de la sélection par festival, avec montée des marches à la clé. "Cette année j'irai voir 'Elle' de Paul Verhoeven. C'est rigolo la montée des marches, un rituel désuet mais tellement drôle." Le Festival de Cannes, dix jours intensifs, mais aussi des moments cinématographiques. Christophe Le Parc se souvient, "en 2001, je travaillais pour le festival, j'étais crevé et 'Mulholland Drive' de David Linch a eu un effet complètement hypnotique. Je me disais 'Je ne comprends pas tout mais qu'est-ce que c'est bien'. Il y avait quelque chose de fascinant qui allait bien avec la fatigue cannoise. Au bout de dix jours de festival on est dans un état second, j'étais fatigué mais surtout fasciné. Je n'avais pas tout l'intellect pour comprendre le film mais c'était incroyablement jouissif." Une fois la Quinzaine achevée, Christophe Leparc remettra sa casquette Cinémed. Avec plein d'idées pour la seconde édition sous sa responsabilité. Dont un focus sur le cinéma tunisien, de plus en plus inventif depuis le printemps arabe.

DE CHOSES ET D'AUTRES : Chat-roi

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Déjà vénérés par les Égyptiens, considérés ensuite comme des extra-terrestres, les chats n'en finissent plus d'étendre leur suprématie sur le monde civilisé. S'il y a 20 ans on se demandait à quoi pouvait servir internet, on a désormais la réponse : diffuser massivement des photos et vidéos de matous. Pire qu'une drogue dure, les "lolcats" provoquent une incroyable addiction. Conscients de leur puissance absolue, les chats étendent désormais leur mainmise sur l'édition papier. On ne compte plus les BD et autres récits avec un chat pour héros. Alors aux malheureux qui ont plongé dans cette dépendance, craquez pour le second recueil des gags du Chat-Bouboule (éditions Jungle), personnage imaginé par l'illustratrice Nathalie Jobard. Il est gros, noir, perd ses poils, fait ses griffes partout, ne pense qu'à manger mais... sa maîtresse l'adore et croque ses dernières bêtises avec virtuosité et tendresse. Près de 100 pages hilarantes dont plusieurs variations sur le fait que "selon une loi universelle tout à fait mystérieuse aux origines inexpliquées à ce jour, rien ne peut décider un être humain à bouger lorsqu'il a un chat sur les genoux". Une théorie que je vérifie tous les jours avec l'un des miens, une chatte prénommée Bagheera.


samedi 21 mai 2016

LIVRE : Larousse fait son cinéma

larousse, cinéma, dictionnaire
Envie de tout savoir sur le cinéma ? Ce dictionnaire va vous aider. Référence dans le monde de l'encyclopédie, le Petit Larousse propose de balayer toute l'histoire du 7e art en un ouvrage compact de plus de 1 000 pages. L'édition 2016, comme l'originale parue en 2014, est organisée en deux parties. Un dictionnaire classique de plus de 3 000 notices classées par ordre alphabétique, avec pour chacune d'elles une fiche technique et un résumé du film, ainsi qu'un commentaire critique pour les œuvres majeures. Une partie encyclopédique suivie de très nombreuses filmographies. Elles sont classées par genres mais aussi par pays, réalisateurs ou acteurs. Sans oublier les palmarès détaillés des Oscars, des Césars et du Festival de Cannes. Un dictionnaire à ranger près de votre vidéothèque ou de votre télévision pour choisir intelligemment ces films considérés comme des chefs-d'œuvre au moment de leur sortie.
"Le Petit Larousse des films", 19,95 euros

BD : L'autre mort de Thor


Walter Simonson a longtemps été le dessinateur attitré de Thor, le dieu nordique transformé en super héros dans la galaxie Marvel. Son talent et son originalité lui ont permis de se lancer dans des recherches plus personnelles. Dans la préface du premier tome de "Ragnarök", il raconte comment lui est venue l'idée de raconter la renaissance du Dieu de Pierre. Thor, enchaîné, est vulnérable. Une elfe aidée de plusieurs assassins, tente de le tuer. Mais il parvient à se libérer et massacre ses agresseurs. Thor, laissé pour mort depuis des siècles, n'a plus la beauté et la force d'antan. Son visage fait plus penser à un zombie qu'à un dieu nordique. Ses adversaires se mobilisent pour l'éliminer. Définitivement. L'histoire qui mélange plusieurs légendes nordiques dont le fameux Ragnarök (la fin du monde) n'est qu'un prétexte pour Simonson à dessiner combats, trolls, elfes et autres dragons dans des décors à couper le souffle. Grandiose.
"Ragnarök" (tome 1), Glénat Comics, 16,95 euros

DE CHOSES ET D'AUTRES : Faux blockbuster

foot, euro, footballersSurprise hier dans ma boîte mail. Un certain Mike Grey annonce la sortie de "The Footballers", son nouveau film, en salles le 27 mai. Présenté comme le blockbuster "le plus spectaculaire de tous les temps", ce "nouveau chef-d'œuvre de Mike Drey" (dixit le communiqué de presse) "marquera les esprits sur Terre, comme ailleurs." Critique ciné à mes heures perdues, je ne résiste pas à l'envie de visionner la bande annonce, d'autant que la description du casting, en toute simplicité, se résume à un laconique "les joueurs de l'équipe de France de football".

Pour l'action, on repassera, la demi-minute d'images se contente de gros plans sur des armures et les regards pénétrants de quelques footballeurs. Le pitch du film est délirant : "dans un futur éloigné, une race extra-terrestre est parvenue à retourner les machines contre les hommes. Dernier rempart de l'humanité, l'Équipe de France de football". Olivier Giroud, Bacary Sagna ou Antoine Griezmann en super-héros, il faut oser.
On suspecte la grosse supercherie avec l'interview du réalisateur totalement inconnu. Il explique avoir voulu tourner sur Mars, mais que l'équipe technique a rechigné. "Le prix des billets... Pourtant j'ai des Miles", dit-il, sérieux. Le canular devient évident quand on cherche des infos sur le fameux Mike Drey. Wikipédia nous prévient que sa page a été effacée le 17 mai pour "informations non vérifiées".

Dommage au final car "The Footballers", "épopée cosmique, aux allures futuristes où le football n'est plus seulement un sport, mais une force supérieure" m'aurait certainement fait rire.

vendredi 20 mai 2016

DVD : Gare aux aigreurs d'estomac avec "Pension complète"

pension complète, dubosc, lanvin, studiocanalOn croyait le genre disparu depuis la mort de Michel Galabru en début d'année. Et pourtant il existe toujours des films dont le tournage ne semble justifié que par le désir d'acteurs ou de réalisateurs de faire de l'argent facile pour payer leurs impôts. "Pension complète" de François Siri semble totalement rentrer dans cette catégorie. Franck Dubosc et Gérard Lanvin ayant cassé le box-office dans "Camping", il y a quelqu'un qui a pensé qu'en réunissant les deux acteurs dans un autre film, les millions d'entrées étaient assurées. Pas la peine d'écrire un scénario original, contentons-nous de reprendre la trame de "La cuisine au beurre" avec Fernandel et Bourvil. Pour s'assurer de la participation des deux stars, en plus d'un cachet conséquent, appâtons-les avec un tournage en Corse dans un hôtel-restaurant gastronomique réputé. Le titre, "Pension complète", prend alors toute sa dimension. Mais comme l'a fait remarquer un critique cinéma plein de bons sens lors de la sortie du film en salles, "ce n'est pas forcément dans les vieilles marmites qu'on mijote les meilleurs plats".
Le film n'est cependant pas si catastrophique que cela. Le problème consiste en une impression de superficialité, de distanciation qui nuit au propos. Comme si le réalisateur, au moment du montage final, a coupé tout ce qui fait qu'une intrigue se construit par ses à-côtés. Résultat on a l'impression que cette comédie manque cruellement de corps. Il y a pourtant quelques personnages secondaires intéressants, comme le cuistot obsédé sexuel, la belle-sœur alcoolique et camée (Audrey Dana, méconnaissable).

Mais ils ne sauvent pas le film où on voit essentiellement Franck Dubosc (cuisinier aussi crédible que Sarkozy quand il dit "J'ai changé"), Gérard Lanvin (qui ne veut pas admettre qu'il a plus de 60 ans et que les rôles de jeune premier, c'est râpé) ou Pascale Arbillot dont le charisme et le sex-appeal ne font même pas le poids face à celui de Nadine Morano. Par contre on conseillera à tous les élèves en école de cinéma de visionner le making-of, excellente leçon portant sur le thème "la technique ne sauve pas un film".
"Pension complète", Studiocanal, 12,99 euros

BD : La fin du monde dans un grand éclat de rire


Vous aimez les zombies de la série télé "Walking Dead" ? Vous allez adorer ceux de la bande dessinée "Walk of the dead" de Ztnarf (dessin), Lapuss (scénario) et Tartuff (couleurs). Mais n'espérez pas avoir peur en lisant les péripéties de ce groupe de survivants dans une Amérique envahie de morts-vivants avides de cervelle fraîche : la parodie est dans chaque dessin, un éclat de rire en fin de toutes les planches. Tous les codes des meilleures histoires sont repris dans ces 100 pages format comics : le savant fou, plus intéressé par son singe jouant de la polka que de chercher un remède à son virus mutant hors de contrôle, un shérif, obsédé sexuel, totalement idiot, qui tente de draguer au volant de sa voiturette électrique, une bimbo à gros seins, un prisonnier noir, trop sentimental et trop tueur en série, un enfant handicapé (il est roux...) et un survivaliste, encore plus dangereux que les hordes de zombies. Sans aucune morale ni limite, cette série comique fera plaisir à tous les amateurs de gros délire.
"Walk of the dead", Le Lombard, 12 euros