Si parmi vos fantasmes les plus inaccessibles, messieurs, vous rêvez de porter le sein de Kate Moss à vos lèvres, sachez que vous aurez prochainement la possibilité de le réaliser.
Le longiligne mannequin a accepté de prêter sa plastique pour une création artisanale unique. La sculptrice Jane McAdam Freud a réalisé le moulage du sein gauche de Kate et s'en est servi pour réaliser une coupe de champagne en édition limitée. Pour la modique somme de 2 650 euros (ça fait cher le fantasme...) vous pourrez vous imaginer en train de vous désaltérer, le galbe de la poitrine de la star entre vos lèvres. Quelques restaurants londoniens annoncent déjà l'acquisition d'exemplaires pour leurs clients.
Mais attention aux crises de jalousie des épouses. Si, la coupe étant pleine, elles s'avisent de la briser, le dîner en amoureux deviendra hors de prix. Cette coupe de champagne Kate Moss se veut un hommage au bol-sein ou jatte-téton moulé sur la poitrine de Marie-Antoinette. Mais cette dernière s'était réservée l'usage de la sculpture unique de Le Jeune pour y boire... du lait.
Si la mode persiste, voici quelques suggestions pour de futures créations. Jane Birkin servira de modèle pour une coupe réservée aux alcooliques anonymes. Totalement plate, le liquide s'en échappera avant même que vous ne la portiez à la bouche. Les gros buveurs, les soiffards intrépides, opteront pour la chope moulée sur une fesse de Nicki Minaj. Mais à ce compte-là, le célèbre "Un verre, ça va. Trois, bonjour les dégâts" deviendra "Un verre, j'ai peur. Trois, adieu je meurs !"
Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
jeudi 28 août 2014
mercredi 27 août 2014
DVD - "Minuscule" mais effet maximum
Après avoir été vu par plus d'un million de spectateurs au printemps dernier, «Minuscule, la vallée des fourmis perdues » est disponible en DVD et blu-ray 3D. Le film d'animation de Thomas Szabo et Hélène Giraud est le prolongement de la série diffusée dans les programmes jeunesse de plusieurs télévision.
Une petite coccinelle, clouée au sol pour cause d'aile brisée, aide des fourmis à ramener à la maison une boite de sucres en morceaux abandonnée par des pique-niqueurs en pleine forêt. Un trésor convoité par de méchantes fourmis rouges. Durant 90 minutes, sans un seul dialogue, on plonge dans ce microcosme plein de dangers. Chute, attaque de brochet, voitures... les périls sont nombreux avant d'atteindre la fourmilière. Et une fois à l'abri, des millions de fourmis rouges passent à l'attaque. Humour et aventure ponctuent ce film d'animation visible par les plus jeunes. Les images de synthèse s'intègrent parfaitement dans les décors réels trouvés dans les Parcs du Mercantour et des Écrins. La preuve que l'animation franco-belge peut largement concurrencer les mastodontes américains. En bonus, découvrez un reportage de 30 minutes sur la fabrication de ce long-métrage où chaque pièce du puzzle vient s'imbriquer patiemment l'une dans l'autre pour en faire, au final, une œuvre cohérente et plaisante.
« Minuscule, la vallée des fourmis perdues », éditions Montparnasse, 15 euros (25 euros le blu-ray 3D)
mardi 26 août 2014
Thriller fantastique - Bienvenue à Yumington
Entre thriller classique et pur fantastique, « Waldgänger » de Jeff Balek est aussi une expérience d'écriture autour d'un univers transmédia.
Yumington est une ville imaginaire. Elle sert de décor au roman « Waldgänger » de Jeff Balek. Une cité qui a sa propre vie sur le net à travers site (yumington.com) et réseaux sociaux (Twitter et Facebook essentiellement). En fait tout a débuté il y a quelques années par la volonté de l'auteur de proposer un feuilleton pour smartphones. Chaque jour il racontait l'histoire de Blake, ancien soldat à qui il arrivait des aventures incroyables. Édité en numérique, l'intégrale des épisodes termine finalement sous la forme d'un gros bouquin papier de plus de 400 pages chez Bragelone. En 2025, les forces armées de Yumington sont en intervention au Moyen-Orient. Le commando de Blake doit protéger des archéologues sur le point de faire une découverte capitale. Il n'a pas le temps d'arriver sur le lieu des fouilles qu'il est attaqué. Son collègue, touché par une balle, prend feu. Lui aussi est frappé à la tête et sent son visage se consumer. Il tombe dans un trou, se retrouve nez à nez avec un squelette brandissant une épée. Blake, dans un dernier geste, s'en empare. Black-out.
Quelques jours plus tard il se réveille dans un hôpital. Défiguré, mais en vie. Il est rapatrié dans sa famille à Yumington. Accueil glacial de sa femme et de sa fille. Blake, convalescent, se découvre de nouveaux pouvoirs. Au début ce sont des flashes incontrôlables. Comme des hallucinations. Jusqu'à ce qu'il « voit » sa fille en train d'acheter de la drogue dans la rue. Il s'y rend et tue le présumé dealer. Blake devient alors l'ennemi public de Yumington et doit se cacher pour échapper à ses poursuivants.
Vengeance impitoyable
Il trouve refuge auprès d'un vieil original qui semble en savoir énormément sur ses nouvelles capacités de Waldgänger, un proscrit islandais qui se réfugiait dans les forêts. Et d'expliquer à Blake « Vous voilà donc livré au néant, Vous n'existez plus. Vous êtes mort en quelque sorte. Mort aux yeux de la société. Ou tout au moins vous n'existez plus que sous la forme d'une espèce de cauchemar, de croque-mitaine. » Blake se métamorphose, devient quasi invincible, omniscient. Mais pas forcément heureux, bien au contraire. « La vengeance nourrit ma rage comme l'oxygène alimente l'incendie. C'est tout ce quartier, toute cette ville, que j'ai envie de raser, de détruire jusqu'au dernier de ses habitants. A cet instant précis, le désir de tuer naît au plus profond de mon être. C'est un être archaïque, reptilien, qui surgit en moi. Une âme mauvaise et assoiffée de mort. » Yumington tremble, le Waldgänger est lâché et sa détermination est terrible.
Écrit de façon très cinématographique, à coup de courts chapitres très dynamiques, le roman déroute au début. Un style qui s'apparente à notre nouvelle habitude de consommer du bref, du vite lu et allant droit à l'essentiel. A l'arrivée, cela donne une impression de lecture en apnée, sans jamais de répit dans l'enchaînement des combats et autres coups de théâtre, particulièrement nombreux pour relancer sans cesse l'intérêt. Yumington prend forme et c'est naturellement que l'on poursuit l'exploration de la ville virtuelle sur internet. Une suite est en cours de publication, directement en numérique. L'action se déroule en 2075 et c'est toujours le très efficace Jeff Balek qui est aux manettes.
« Waldgänger », Jeff Balek, Bragelone, 22 €
DE CHOSES ET D'AUTRES - Douche glacée
A l'heure de la rentrée, après un été pourri côté météo, impossible de ne pas revenir sur le phénomène de ces deux derniers mois. J'ai toujours considéré les modes comme une preuve flagrante de la bêtise de l'Humanité. Le challenge Ice Bucket ne contribue pas à me faire changer d'avis.
Comment des publicitaires complètement azimutés ont-ils réussi à convaincre la moitié de la planète que se verser un seau d'eau glacée sur la tête pouvait faire progresser la recherche médicale ? Car, in fine, c'est le message qui est distillé : avant de faire un don, relevez un défi et passez le mot à votre voisin…
De Bush à Bill Gates en passant par Lady Gaga ou Shakira et Pique, ils se sont tous filmés dans leur jardin, au bord de la piscine ou sur la terrasse. Ils offrent en pâture aux foules anonymes quelques secondes de leur intimité. La belle affaire. Comme pour prouver leurs points communs avec l'internaute. Sauf que, la caméra coupée, une horde d'assistants se précipite sans nul doute, armée de peignoirs et de serviettes pour réchauffer l'illustre frigorifié.
S'ils se montraient un tant soit peu honnêtes, ce sont ces images qu'ils diffuseraient. Des scènes où, grands de ce monde, ils se font servir par une armée de petites gens dévouées et entièrement à leur service.
En réalité, cette histoire d'Ice Bucket, n'est que la contre-offensive du gotha mondial contre les neknominations et autres défis idiots. Internet permet à chacun de connaître ses 20 secondes de gloire. Or la "société du spectacle" n'existe plus si elle ne fait pas rêver le quidam de base. Cet été, un seau d'eau glacée lui a sauvé la mise.
dimanche 24 août 2014
BD - Alexandre avant la grandeur
La Macédoine, en 300 avant Jésus Christ, rayonne sur la région. Le roi Philippe vient de mourir et la ville de Pella, capitale du royaume, est en fête pour l'accession au trône du jeune Alexandre. Sa fulgurante ascension, jusqu'à dominer la moitié du monde civilisé, est racontée par l'intermédiaire de quelques uns de ses proches ou de ses simples sujets. Le scénario de Chauvel et Le Galli se concentre sur Pyrrhus et Eurydice. Frère et sœur, ils ont été spolié de leurs titres de noblesse.
Alexandre est ami avec Pyrrhus et Eurydice est sa maîtresse, mais pour ne pas se mettre la noblesse à dos, il laisse les choses en l'état. D'autant qu'il a d'autres chats à fouetter : éliminer ses rivaux, conquérir la Thrace et se lancer à l'assaut de l'Orient. Dans sa conquête il emmène un soldat, Karanos, une prostituée, Apamée et un médecin, Philippe. Rigueur historique et solidité de l'intrigue transforment cette série, dès le premier tome, en réelle réussite. Surtout que le dessin du Breton Gildas Java est d'une rare méticulosité.
« Alexandre, l'épopée » (tome 1), Glénat, 14,95 €
samedi 23 août 2014
Cinéma - Le nouvel Eden des « Combattants »
Un homme, une femme, la nature. Le premier film de Thomas Cailley parle d'amour, de survie et de la place des jeunes dans la société.
Le premier contact entre Madeleine (Adèle Haenel) et Arnaud (Kevin Azaïs) est des plus rugueux. Sur une place, au coeur de l'été, l'armée française organise des jeux pour tenter de recruter des jeunes susceptibles de s'engager. Arnaud, inscrit par des amis, doit se mesurer à Madeleine dans un corps-à-corps. Madeleine, musclée et entraînée, a vite le dessus. D'autant qu'Arnaud rechigne à se battre avec une femme. Bloqué, il n'a pas d'autre moyen que de mordre son adversaire pour lui faire lâcher prise. Ils se séparent en se lançant des regards de haine. Fin du prologue de ce film entre naturalisme et survivalisme.
Arnaud recroise le chemin de Madeleine quelques jours plus tard. Il aide son frère à construire des abris de piscine en bois. Les parents de la jeune fille, riches bourgeois aisés, en achètent un et c'est Arnaud qui va le construire. L'ouvrier va travailler tout en surveillant la jeune femme qui fait des longueurs dans la piscine. Intrigué par sa nage particulière, il s'approche du bord. Quand Madeleine émerge, avec ce ton cassant qui la caractérise elle l'apostrophe : « Tu me mates? » La situation tendue se débloque quand Madeleine demande à Arnaud s'il peut la conduire sur la plage, là où les militaires ont planté leur podium d'information. L'incompréhension mutuelle va lentement se transformer en fascination. Surtout du fait d'Arnaud qui reste sans voix face à cette fille qui sait ce qu'elle veut. Madeleine, persuadée que le fin du monde est proche, cherche à s'aguerrir pour survivre. La meilleure façon, selon elle, est d'intégrer l'armée française, un bataillon de parachutistes, les mieux entraînés.
La forêt sur grand écran
Avant un stage de deux semaines, elle fait ses classes avec Arnaud en coach : nage avec sac à dos chargé et préparation aux nourritures les plus abjectes (elle petit-déjeune avec un maquereau cru passé au mixer...). Arnaud aussi fera ce stage et leur destin se trouvera alors irrémédiablement lié.
Tourné dans les forêts landaises, certaines scènes du film font penser à un nouvel éden. Voire à deux naufragés volontaires loin de la civilisation. L'amour a-t-il sa place dans cet environnement hostile ? La survie est-elle plus facile seule ou en couple ? Ce long-métrage, présenté à Cannes dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs, tout en abordant des thèmes éternels, est particulièrement bien ancré dans son époque.
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Femme forte
Si Arnaud semble beaucoup hésiter sur l'orientation à donner à se vie future, Madeleine ne doute pas une seconde.
Quand elle accepte de venir manger chez Arnaud (elle venait pour lui offrir des poussins morts et congelés à donner à manger à son furet...), elle explique calmement qu'on est tous condamnés. Entre la faim dans le monde, le réchauffement climatique ou les catastrophes nucléaires, rien n'est épargné aux convives. S'engager dans l'armée, c'est se préparer à survivre. Problème, cette individualiste survivaliste ne supporte pas l'autorité. Son stage de commando tourne rapidement au fiasco.
Pour interpréter cette femme forte et fragile, Adèle Haenel a mis de côté son charme et son joli minois. Elle ne sourit quasiment jamais, semble toujours sur la défensive et aboie plus qu'elle ne parle. Une jolie performance pour une actrice déjà primée aux Césars avec le prix du meilleur second rôle en 2014 dans « Suzanne ». Elle est également au générique de “L’homme qu’on aimait trop“ d’André Téchiné, toujours à l’affiche.
vendredi 22 août 2014
Cinéma - Un amour aussi bref qu'intense dans "Nos étoiles contraires"
Adapté du best seller de John Green « Nos étoiles contraires », ce film d'amour pour adolescents aborde le difficile problème de la maladie.
Grace et Gus sont amoureux. Ils hésitent avant de s'engager. Ils n'ont que 17 et 18 ans. Pourtant ces grands adolescents n'ont pas de temps à perdre. Tout les deux atteints du cancer, chaque jour passé est une victoire sur la maladie. Alors comment dans ces conditions faire des projets à plus ou moins terme ? Si l'amour déplace les montagnes, le cancer les rend parfois totalement infranchissables. Le film de Josh Boone, adapté du roman de John Green (édité chez Nathan en France) est un mélodrame intelligent et émouvant.
Hazel Grace Lancaster (Shailene Woodley) a des poumons à l'état de vieilles éponges. Atteinte d'un cancer à 10 ans, elle a passé des mois et des mois dans un hôpital. Séances de chimio, médicaments et finalement découverte d'un traitement expérimental qui lui sauve la vie. Temporairement, mais elle peut retourner vivre chez ses parents (Laura Dern et Sam Trammell). Pas retourner à l'école, mais vivre quasiment normalement si elle fait abstraction de l'assistance respiratoire qu'elle traîne en permanence derrière elle...
Son problème, ce sont les autres. Elle s'est repliée sur elle, ne sort presque plus. Sa mère la pousse à participer à un groupe de parole. C'est là qu'elle rencontre Gus (Ansel Elgort). Beau, grand, sûr de lui, séducteur il accompagne un ami qui va devenir aveugle. Lui-même a connu le cancer. Une forme rare qui a obligé les médecins à lui amputer une jambe. Depuis il a une prothèse. Mais surtout il est en rémission. L'espoir personnifié.
Voyage à Amsterdam
Entre Gus et Grace les débuts sont compliqués. Elle est attirée, mais n'ose pas s'engager. Elle fait des rechutes sévères, la condamnant à de longs séjours à l'hôpital. Mais il en faut plus pour décourager le gentil Gus. Lui veut croire en cet amour. Il va littéralement faire le siège de la forteresse Grace pour finalement trouver les mots pour l'émouvoir. Il trouvera même la solution pour lui faire rencontrer son auteur favori, le romancier d'un seul livre (sur le cancer) retiré aux Pays-Bas. Une longue séquence tournée à Amsterdam, notamment dans la maison d'Anne Frank. Le film, loin d'être mièvre, est parfois très dur. La maladie est montrée dans toute sa noirceur. Ils tentent d'en rire, mais cela se termine souvent dans des pleurs. Le spectateur lui aussi a les glandes lacrymales régulièrement sollicitées. Il est vrai que les deux jeunes acteurs, Shailene Woodley et Ansel Elgort sont bourrés de talent. La première notamment impose sa force après ses premiers rôles dans la série « La vie secrète d'une ado ordinaire » et le blockbuster de science-fiction « Divergente ».
jeudi 21 août 2014
Cinéma - Un petit « SMS » et de gros problèmes
Guillaume de Tonquédec est virevoltant dans une comédie un peu brouillonne.
Il y a des jours comme ça. Cela semble une journée comme les autres. Pas mieux, mais pas pire que les autres. Et puis un simple SMS déclenche une série d'événements tous plus catastrophiques les uns que les autres. En prenant son petit déjeuner dans sa maison fraîchement rénovée, Laurent (Guillaume de Tonquédec) goûte à la joie d'une vie de famille paisible. Jusqu'à ce que sa femme Nathalie (Anne Marivin) hurle sous la douche froide et que son fils Milo constate que sa chambre est inondée. Mais il n'a pas le temps. Il doit filer conduire Milo à l'école.
En chemin, il apprend que sa société de téléphonie mobile a un découvert de 150 000 euros et reçoit le fameux SMS. Un inconnu, qui s'est trompé de numéro, demande à Nathalie de quitter son « connard de mari ». Laurent n'a pas le temps de se remettre du choc qu'un « jeune à capuche » lui vole son smartphone. Le film, déjà parti sur les chapeaux de roues, prend encore plus de vitesse quand le héros course le voleur dans les rues de Paris. Jusqu'à embrasser une voiture et revenir penaud et boitant. Sans le téléphone. Sans son fils non plus qui a disparu entre temps.
De journée désagréable, Laurent bascule dans une abominable journée de merde, la pire de son existence. Car même si le réalisateur Gabriel Julien-Laferrière (Neuilly sa mère) a placé la barre assez haute pour les 20 premières minutes de son second long-métrage, il en rajoute quelques touches sur les épaules d'un Guillaume de Tonquédec de plus en plus dépassé par les événements. Mené à 100 à l'heure, entièrement sur les épaules de l'interprète du patriarche de la famille Lepic, ce film se disperse un peu en cours de route. Il est vrai que Laurent court beaucoup de lièvres en même temps, de son amour de jeunesse (Géraldine Pailhas) à son frère frapadingue (étonnant Franck Dubosc) en passant par le sauvetage de sa boîte.
Une gentille comédie française qui permet surtout de révéler un acteur de talent trop souvent cantonné aux seconds rôles.
mercredi 20 août 2014
DVD - L'étrange enfance de Jodo
Tocopilla, petite ville côtière chilienne entourée de désert sert de décor au film « La danza de la realidad » d'Alejandro Jodorowsky. Le gourou de la la psychomagie avait délaissé la caméra ces vingt dernières années pour se consacrer essentiellement aux scénarios de ses multiples séries de bande dessinée (Bouncer, La caste des Meta-barons ou l'Incal).
S'il a choisi cette ville isolée et quasi sinistrée, c'est parce qu'il y a vu le jour à la fin des années 20. Le film se veut une autobiographie imaginaire. Il se met en scène, gamin trop bon (il donne ses chaussures neuves à plus pauvre que lui) mais exclu car Juif.
Le film est essentiellement consacré aux parents de Jodo. Jaime, le père (interprété par Brontis Jodorowsky, le propre fils du réalisateur), commerçant révolutionnaire vivant dans le culte de Staline, impose une éducation à la dure à son fils unique. Il quittera Tocopilla pour tenter d'assassiner le dictateur au pouvoir, se fera capturer et torturer.
Sara, la mère (Pamela Flores) est encore plus extravagante. Elle ne s'exprime qu'en chantant, montre sans cesse son énorme poitrine et croit dur comme fer à certaines formules magiques permettant de guérir la peste avec de l'urine ou de se rendre invisible dans des lieux publics. Foisonnant, inquiétant, poétique mais aussi parfois choquant, ce testament de Jodo (il a plus de 80 ans, même qu'il n'en paraît pas plus de 60...) a tout de l'expérience mystique filmique. On n'en sort pas indemne car tout n'est pas du domaine du cartésien.
« La danza de la Realidad », Pathé, 19,99 €
mardi 19 août 2014
BD - A la gloire des aviateurs français
Comment la France a perdu la guerre en 1940 ? Si cet album n'apporte pas une réponse complète et circonstancié à cette question historique, il permet cependant ce mieux comprendre comment les aviateurs français ont été balayés par les assaut des chasseurs allemands. Malgré leur courage et leur détermination, ils n'ont pas fait le poids face aux engins plus rapides et mieux armés. Philippe Pinard, journaliste et passionné d'aviation, a intégré quelques héros imaginaires (Etienne de Tournemire notamment) à l'escadrille des Diables rouges. De véritables aviateurs postés à la frontière, spectateurs impuissants de l'attaque éclair des forces nazis.
Battue sur terre, l'armée française l'a également été dans les airs. Ses quelques vieux « coucous » n'étaient que des cibles faciles pour les centaines de Messerschmitt. Au dessin, Olivier Dauger est un as de la ligne claire, tendance hyper réalisme. L'album est complété par un dossier sur les forces en présence et les différents types d'appareils engagés, bourré de détails techniques pour les plus passionnés.
« Ciel de guerre » (tome 1), Paquet, 13,50 €
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