mardi 24 juin 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Oscar, Gaston et Jacques

La Polynésie française, Tahiti et ses îles, a une fausse image de paradis sur terre. Lagon et ciel bleu n'empêchent pas des rancunes tenaces. Régulièrement ces poussières de colonie sont secouées par des poussées de fièvre. Les autonomistes sont revenus au pouvoir, mais il y a peu les indépendantistes étaient majoritaire à l'assemblée territoriale. Les deux camps s'opposent depuis des décennies par leaders charismatiques interposés. 
D'un côté il y a Gaston (Flosse), de l'autre Oscar (Temaru). Le premier, 83 ans, président en fonction, est cofondateur du RPR avec Jacques Chirac. Le second, 70 ans, dans l'opposition, n'a toujours pas réglé sa dette avec la France qui a utilisé son territoire pour y mener des essais nucléaires. La politique en Polynésie se résume à des prénoms et des couleurs. Oscar et le bleu ciel d'un côté, Gaston et le orange de l'autre. 
Au pouvoir, Oscar a débaptisé une place Jacques Chirac en place du 2 juillet 1966, date du premier essai nucléaire. Gaston, de retour aux rênes, a rendu le nom d'origine à cette place. Grosse colère d'Oscar qui manifeste avec ses militants. Et décide, pour répliquer, de donner un nom à la rue de sa commune qui mène à la prison. Il hésite encore entre rue Jacques Chirac ou rue Gaston Flosse. Et de préciser sa pensée : « Gaston la casserole et Chirac la marmite », en allusion aux affaires judiciaires des deux hommes politiques. 
En fait, la Polynésie française, pays béni des Dieux (beauté des paysages, gentillesse des habitants), souffre surtout d'être devenue la cour de récréation de deux vieillards qui se prennent toujours pour des gamins.  

lundi 23 juin 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Papy Star Wars

Je ne veux pas être particulièrement pessimiste (mon épouse se désespère de mon côté négatif, même pour les petites choses de la vie) mais j'ai la nette impression que l'épisode 7 de la saga Star Wars est mal parti (sortie mondiale le 18 décembre 2015). Reprise par Disney, la franchise de George Lucas a voulu caresser les fans dans le sens du poil de la nostalgie. Retour donc en haut de l'affiche des acteurs vedettes de la première trilogie : Carrie Fisher (Princesse Leia), Mark Hamil (Luke Skywalker ) et la super star Harrison Ford (Han Solo). Mais si les spectateurs des débuts de Star Wars n'ont pas vieilli d'un iota dans leurs têtes, les comédiens eux, ont 40 ans de plus au compteur. Résultat, ils n'ont plus les capacités physiques des années 70. 
Ainsi Harrison Ford, pourtant bien conservé, a quitté le tournage sur une civière. Un premier communiqué annonce une blessure à la cheville. Quelques jours plus tard la vérité éclate : jambe gauche cassée, écrabouillée par la porte de son vaisseau spatial le Faucon Millenium (qui lui aussi semble avoir besoin d'une bonne révision). La suite du tournage est perturbé. C'est sûr qu'un héros se battant en chaise roulante ou armé de deux béquilles à la place de son sabre laser, ça manque de charme. Heureusement les effets spéciaux ont fait d'énormes progrès. 
D'ailleurs, je me demande pourquoi Disney n'a pas tout simplement numérisé les anciennes prises pour en faire une autre histoire entièrement en images virtuelles. Car les pixels, eux, ne vieillissent jamais...  

dimanche 22 juin 2014

Cinéma - Ariane ou la vie comme elle vient

Robert Guédiguian prévient dès le générique : “Au fil d’Ariane” est une fantaisie. On suit la radicale remise en question d’une femme au seuil de la cinquantaine.


Dans son appartement lumineux, Ariane s'active. Aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres. Elle dresse une belle table et passe des heures à confectionner un énorme gâteau. Son gâteau d'anniversaire. Mais quand on sonne à la porte ce ne sont que des coursiers avec des fleurs. Et au téléphone les messages d'excuses pleuvent. Quand elle constate qu'elle sera seule pour déguster son chef-d'oeuvre, Ariane préfère prendre ses jambes à son cou. Et finalement, ce jour particulier ne sera vraiment pas comme les autres, mais pour de toutes autres raisons.

Robert Guédiguian, cinéaste engagé, aux œuvres parfois aussi sombres que Marseille, sa ville d'élection est lumineuse, semble avoir voulu s'offrir une récréation. Comme une pause dans une filmographie trop sérieuse. Et cette « fantaisie » il a voulu la partager avec ses acteurs fétiches. Ariane est interprétée par Ariane Ascaride, derrière le comptoir du bar-restaurant on retrouve Gérard Meylan, Jacques Boudet montre toute l'étendue de sa connaissance de l'anglais, Jean-Pierre Darroussin est irrésistible en chauffeur de taxi. Une joyeuse bande autour d'Ariane qui déprime sérieusement. Son coup de tête l'entraîne au port de Marseille, bloquée par un pont basculant, elle accepte l'invitation d'un jeune scootériste d'aller déjeuner dans une petit restaurant en bord de mer.

Aider les autres
Bien décidée à n'en faire qu'à sa tête, Ariane accepte. Elle prend la vie comme elle vient, sans se poser de questions. Elle mange donc en compagnie de retraités et de Jack (Jacques Boudet), l'écrivain américain. Denis (Gérard Meylan), le patron, grand fan de Jean Ferrat, est le pivot de ce petit monde autour duquel gravite également Martial, un vieil Africain et une jeune prostituée.
Séduite par ces personnages, Ariane décide de s'inviter, remplace la serveuse, dort sur le bateau de Denis, aide Martial et va pêcher avec Jack aux sentences imparables comme « la fureur destructrice du libéralisme ». Cela donne à Denis de lui dire, esbaudi : « Jack, tu es épatant ! »
De son côté, Ariane est sur un petit nuage, heureuse, amoureuse, apaisée. Avec l'envie de mettre à exécution cette maxime « On joue toujours sa vie en une seule fois» Mais tout cela est-il réel ? Pourquoi Ariane entend la tortue de Denis lui parler ? Et Martial, qui sont ces enfants à qui il souhaite bonne nuit le soir, en hurlant ? Robert Guédiguian va finalement beaucoup plus loin qu'une simple fantaisie. Et à trop vouloir aider les autres, Ariane, comparée à un ange par Denis, risque de se brûler les ailes.
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Une bande d'acteurs fidèles

Robert Guédiguian, cinéaste marseillais, a su s’entourer d’acteurs fidèles qu’il retrouve régulièrement dans ses réalisations. En tête de distribution Ariane Ascaride, évidemment. Celle qui est sa femme depuis plus de 30 ans est de la première aventure. Le premier film de Guédiguian, “Dernier été”, en 1980 donne le premier rôle à Ariane Ascaride et Gérard Meylan, l’autre fidèle de la “tribu”. Durant des années le cinéaste s’est contenté de succès d’estime jusqu’à la consécration de “Marius et Jeannette”. Entre-temps Jean-Pierre Darroussin a rejoint la bande.
Comme une troupe de théâtre, les acteurs se retrouvent et jouent les scénarios de leur mentor. Du drame social au polar en passant par le film historique, pas un genre n’échappe à Robert Guédiguian. Un touche à tout de génie, pouvant s’appuyer sans réserve sur ses talentueux comédiens. “Au fil d’Ariane”, film plus léger, sans trop de pathos, loin de la réalité, comme dans un monde idéal, est une nouvelle expérience. C’est totalement différent des précédentes productions mais reste avant tout du Guédiguian.

samedi 21 juin 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Faux foot

Avez-vous regardé
le match de l'équipe de France hier soir ? Ce matin tout le monde va parler du résultat (que je ne connais pas encore car cette chronique est écrite bien avant le coup d'envoi). Mais on peut aussi briller en société sans passer sa soirée à écouter les commentaires horripilants de TF1 et regarder onze Bleus en shorts courir après la baballe comme de jeunes chiens aussi fous que bêtes.
Pour France-Honduras, le site internet satirique bilboquet-magazine.fr a publié un savoureux article intitulé "Neuf points pour faire croire à votre entourage que vous avez suivi le match". Pratique, mais totalement au second degré.
Pourtant je suis persuadé qu'un résumé succinct et circonstancié de la rencontre rendrait service à quelques-uns. J'imagine parfaitement la scène. "Chérie, ce soir je ne vais pas t'infliger le match. Je vais le regarder avec des potes dans un bistrot". L'épouse, subjuguée par tant de prévenance, ne se doute certainement pas que son homme préfère, de loin, les dessous affriolants de sa maîtresse aux jambes poilues des pros du ballon rond.
Et si par malheur le lendemain l'épouse, quand même un peu soupçonneuse, réclame des détails, l'antisèche permettra à l'infidèle d'avoir un alibi en béton.
A l'arrivée, j'ai l'impression que ces matches de l'équipe de France, de grande communion nationale, se transforment en vaste entreprise de tromperie. Car l'inverse est probablement vrai. L'épouse délaissée par le fan de foot a de fortes chances de se consoler dans les bras... d'un rugbyman.

Chronique "De choses et d'autres" parue ce samedi matin en dernière page de l'Indépendant

DE CHOSES ET D'AUTRES - Bruit satanique au Hellfest de Clisson

Aujourd'hui
débute le Hellfest à Clisson, petit village viticole (le fameux muscadet) situé à quelques dizaines de kilomètres de Nantes. La grand-messe annuelle des fans de Metal (appellation fourre-tout dans laquelle se mélangent hard rock, death ou trash) affiche une nouvelle fois complet. 150 000 personnes sur trois jours pour une cinquantaine de groupes. Et ce malgré des prix prohibitifs : pas moins de 79 euros la journée ou 185 pour un passe de trois jours.
Les trois têtes d'affiche de cette année : Iron Maiden, Aerosmith et Black Sabbath. Des vieux de la vieille aux scores incroyables. Le premier groupe a 33 ans d'existence et 80 millions d'albums vendus, le second tourne depuis 1970 et cumule 150 millions de ventes alors que le troisième capitalise plus de 100 millions d'albums au compteur depuis ses débuts en 1968.
Le Hellfest permet également de découvrir des groupes plus atypiques aux noms prometteurs. Les Killers, par exemple, comme leur nom l'indique sont Français. Basques exactement. Ils ouvrent la journée de samedi... à 11 heures du matin. Le métalleux aura pu la veille faire saigner ses oreilles grâce aux riffs de Sepultura qui, toujours comme son nom l'indique, est brésilien. Après avoir parcouru longuement le programme, Behemoth (des Polonais...) remporte le prix du groupe le plus sataniste. Du moins au vu de son clip "Blow Your Trumpets Gabriel" sur le site du festival. Mais mon préféré reste les Lez Zeppelin, version féminine et glamour de Led Zep'. On trouve vraiment de tout au Hellfest.

En bonus, une vidéo des Lez Zeppelin



vendredi 20 juin 2014

BD - Les nouvelles ailes de Walthéry


Natacha a fait rêver des générations de petits garçons devenus depuis de vieux bonshommes qui n'ont plus souvent l'occasion de s'envoyer en l'air. François Walthéry, tout en continuant à animer les aventures de la sublime hôtesse de l'air, tente un nouveau décollage avec une héroïne tout aussi craquante. 1935. Nora Stalle fait partie de l'élite des pilotes de la toute jeune flotte de l'aviation civile. Cette brune, coiffée à la garçonne, aime les défis. Quand sa compagnie Air Zénith décide de tester un nouvel appareil sur une ligne en projet entre Paris et l'Extrême-Orient, elle est bien évidemment candidate. 
Choisie, elle est enthousiaste. Moins quand elle apprend qu'elle devra embarquer un mécanicien chargé de surveiller l'avion prototype. Un mécano qu'elle a déjà croisé. Théo Norville, anarchiste contestataire, porté sur la boisson, a le chic pour se mettre dans des embrouilles carabinées. Le duo, lors de son premier vol entre la Pologne et la France, va ramener un passager clandestin dans ses soutes (un opposant politique à Hitler) qui a des documents prouvant l'intention de l'Allemagne de conquérir l'Espagne. Espions, pannes, bagarres : pas un moment de répit dans ce premier tome écrit par Borgers, dessiné par Walthéry et encré par Bruno Di Sano.

« L'aviatrice » (tome 1), Paquet, 13,50 €

DE CHOSES ET D'AUTRES - La dent dure


Une découverte médicale va bientôt nous changer la vie. Terminées les roulettes, fraises et autres instruments de torture pour réparer les dents cariées. En pointant un laser sur une dent abîmée, les chercheurs sont parvenus à enclencher un phénomène d'auto-réparation qui lui redonne toute sa santé. Les dentistes, profession la plus honnie de la planète, augmenteront de plusieurs degrés au baromètre des métiers sympas. Par contre, les opposants aux expérimentations animales risquent de s'offusquer car cette avancée découle d'un essai préalable sur des rats. Et là, mon esprit cartésien est saisi d'un gros doute. Si mes souvenirs sont bons, les rats sont des rongeurs. Ces bestioles ont la particularité de devoir en permanence manger des aliments durs pour limer leurs dents qui ne cessent jamais de grandir... Je sens la grosse entourloupe. Comment constater que le laser est efficace alors que les dents testées se régénèrent naturellement ?
Je me doutais que c'était trop beau. Car en fait, dentiste est la couverture de prédilection d'une ribambelle de sadiques en liberté. Même en vous faisant la piqûre d'anesthésique, ils semblent prendre du plaisir à vous perforer la gencive. Si ce laser est véritablement efficace, il aura pour conséquence de laisser dans la nature des milliers de tortionnaires en état de manque. Le nombre de meurtres horribles subira sans doute une hausse considérable.
Mais là, je sens que c'est moi qui noircis un peu trop le tableau. Le rendez-vous que j'ai ce matin chez mon dentiste n'y serait-il pas pour quelque chose ?

jeudi 19 juin 2014

Polar -"L'affaire tequila" de F. G. Haghenbeck repris au format chez Folio Policier


Vous êtes plutôt « El diablo » ou « Rhum swizzle » ? Le premier cocktail est à base de téquila blanche alors que le second est un mélange de rhum doré et jus de fruits. Leur point commun ? Ils sont tous les deux dégustés par Sunny Pascal, le détective privé américano-mexicain dont les aventures sont écrites par F. G. Haghenbeck. Deux cocktails parmi la trentaine dont la recette et l'historique sont relatées en début de chaque chapitre de « L'affaire Tequila ». 
Donc, on boit beaucoup dans ce roman policier d'action. Le héros mais aussi les quelques stars que l'auteur se permet de mettre en scène dans son roman. Dont Johnny Weissmuller, couvert de dettes, mais vivant quand même dans un luxueux hôtel.
(Folio Policier, 7,90 €)


DE CHOSES ET D'AUTRES - Ressembler au héros

Livre, film, BD, série télé : s'identifier au héros est inévitable. On commence gamin (personnellement j'ai failli éborgner quelques copains en tentant de manier la Fronde comme Thierry) et on continue devenu adulte, tel un jeu qui nous replonge en enfance.
Attention quand même à ne pas trop en faire. Ne vous retrouvez pas comme Sheldon de « Big Bang Theory » (le contre-exemple idéal pour la non-identification) à parler parfaitement le guttural klingon, langue des belliqueux aliens de Star Trek. Les plus jeunes, dans peu de temps, pourront prendre des cours de dothraki, la langue de la belle sauvageonne Daenerys de Game of Thrones. Pour ma part je maîtrise déjà assez bien le parler Hodor, langue du géant éponyme. Vous me direz, l'effort n'est pas surhumain puisqu'il n'a qu'un mot à son vocabulaire : hodor... Un geek jusqu'au-boutiste propose même un logiciel pour implanter un clavier virtuel hodor (à une touche) sur son ordinateur...
Les personnages des séries ont parfois des influences étonnantes sur nos vies. Je me souviens avoir accepté de porter des lunettes de lecture après avoir vu dans Lost, Sawyer (Josh Holloway) chausser, avec une certaine classe, des bésicles usagées pour dévorer ses romans à l'eau de rose.
Dernière expérience d'identification, la plus récente ; ce week-end j'ai regardé les 8 épisodes de « True Detective ». Effet subliminal radical : tel le détective Rust interprété par Matthew McConaughey, j'ai fumé deux paquets de cigarettes.

mercredi 18 juin 2014

DVD - Suivre les aventures des deux flics particulièrement tenaces de "True detective"

Certaines séries télé valent un bon film. « True Detective », tournée en 35 mm, place la barre très haut.


L'intégrale de « True Detective » en DVD et blu-ray vient de paraître chez WarnerBros. Les huit épisodes de la première saison avec quelques bonus dont les explications du scénariste Nic Pizzolatto et du réalisateur Cary Fukunaga vous permettent de plonger dans les tréfonds de l'âme humaine, quand les ténèbres gagnent sur la lumière. Considérée à juste raison comme la meilleure série de ces dix dernières années, « True Detective » chamboule le spectateur par son intrigue et ses personnages complexes et attachants.

L'histoire se déroule en Louisiane sur deux lignes de temps différentes. Un peu comme une expérience mystique, le visionnage du premier épisode s'apparente à la découverte d'une drogue totalement addictive. Dès les premières minutes ont est happé par l'ambiance crépusculaire de l'enquête de ces deux flics tenaces. Martin Hart (Woody Harrelson) forme la partie terre à terre du binôme. Marié, deux petites filles, il semble efficace et équilibré. On ne peut pas en dire de même de Rust Cohle (Matthew McConaughey) taciturne et très torturé.

Ils arrivent ensemble sur une scène de crime. Au milieu des champs de canne à sucre, au pied d'un arbre, une femme nue, attachée, violée, poignardée à mort, porte une couronne formée de branchages et de bois de cerfs. Nous sommes en 1995. Plus rien ne sera comme avant pour les deux détectives. L'enquête est racontée indirectement par Martin et Rust, lors d'un interrogatoire en 2012. Martin a perdu pas mal de cheveux, Rust, au contraire, arbore une tignasse longue et filasse, les yeux injectés de sang, il fume cigarette sur cigarette tout en descendant des bières. Comment Rust est-il devenu cette épave ? Pourquoi sont-ils mis sur le gril si longtemps après les faits ? Ce premier interrogatoire se double d'une enquête sur ce qui ressemble à s'y méprendre à un rite sataniste. Et comme dans toutes les bonnes histoires il y a un monstre. Celui de « True Detective » hantera longtemps vos nuits de cauchemar...

Acteurs au sommet
Réalisé comme un film, avec des acteurs habitués au cinéma (Matthew McConaughey a obtenu l'Oscar du meilleur acteur cette année pour son rôle dans « Dallas Buyers Club »), une musique hypnotisante et une image léchée de cette Louisiane tiraillée entre les grands sites industriels et les bayous inchangés depuis la nuit des temps, la série de Nic Pizzolatto est particulièrement bien écrite. Rust, écorché vif, au passé douloureux, ne vit plus que pour cette affaire. Marty, homme faible sous une image de flic dur à cuire, n'en finit plus de céder à ses pulsions, comme un suicide social à petit feu par « pétasses » interposées. Tout oppose les deux hommes. Ils vont pourtant trouver un terrain d'entente pour « achever » cette affaire qui n'a que trop duré. Une suite est annoncée pour janvier 2015 sur la chaîne câblée HBO. En fait Nic Pizzolatto va raconter une autre histoire autour de nouveaux flics. Rien n'a filtré du casting, mais il se pourrait qu'il y ait trois personnages principaux. Seule certitude, l'action se déroulera en Californie, mais sûrement pas dans les beaux quartiers d'Hollywood.