Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
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samedi 28 mars 2020
Petites chaînes de télévision à découvrir pendant le confinement
Lassés de regarder les séries américaines débitées au kilomètre par les chaînes de la TNT, des shows rigolos (enfin c’est ce qu’ils prétendent) des outsiders ou les jeux légèrement débilitants des trois grandes historiques ? Plus de dix jours enfermé face à votre écran de télévision et vous avez envie d’évasion. Comme la sortie libre n’est toujours pas à l’ordre du jour, tentez d’aller sur les sentiers de traverse du paysage audiovisuel français. Si vous avez une box internet, vous pouvez sans doute voir quelques programmes tout à fait étonnants sur ces toutes petites chaînes placées très loin dans la numérotation mais qui méritent pourtant le détour.
Dans la catégorie des télés locales, rares sont les chaînes qui osent la différence et l’impertinence. Depuis plus de 20 ans Télé Bocal s’est achetée une place à part. Associative, foutraque et loin des notables, la chaîne de la région parisienne qui bénéficie d’une fréquence sur la TNT est à regarder au hasard sur les boxes. Ainsi quand j’ai trouvé le bon canal (367 sur la box d’Orange) c’était un de leur fameux micro-trottoir. Le premier un peu soft sur l’origine de l’appellation Passage des soupirs. Mais le suivant décoiffe. Question posée dans la rue au débotté : « Êtes-vous pour ou contre le cunnilingus ? ». Aux femmes comme aux hommes. D’ailleurs ces derniers ne sont pas laissés à l’écart puisque dans la foulée, la journaliste pose la même question, mais sur la fellation. Télé Bocal, rien de normal !
Les turfistes et leur chaîne dédiée Equidia sont privés de courses hippiques depuis la semaine dernière. Mais il en faut plus pour sevrer les parieurs. Sans le vouloir je suis tombé en plein Quinté + du jour. La 7e course de la réunion de Singapour. J’ai assisté en direct à la victoire de Minister. Aujourd’hui vous pouvez parier sur des compétitions se déroulant en Suède et aux USA. Bientôt il ne restera que l’Antarctique et les courses de manchots pour remplir l’antenne.
Basque, accordéon et Heiva I Tahiti
TVPI (prononcer TV Pays) diffuse d’ordinaire sur les Landes et le Pays basque français. On peut aussi voir ses émissions sur le net. Des reportages locaux qui, hier, ça tombait bien, portait sur la venue de Manu Dibango au festival Black & Basque, édition de 2012, une invention de Jules-Edouard Moustic de Groland. Dibango, hilare, expliquait qu’il allait jouer avec un orchestre basque et une chanteuse Sarahouie. On poursuit notre périple régional au gré de la zappette et on tombe sur BipTV, la télé du Berry. Paradoxalement, les Berrichons ont droit à un très vieux film américain en noir et blanc. C’est le cinéma de Minuit, mais en plein après-midi. Par contre, sur le Canal 32, la télé de l’Aube, la culture proposée est locale. Alors qu’un bandeau déroulant en bas de l’écran nous apprend 70 personnes sont hospitalisées dans l’Aube pour Covid19, au dessus un accordéoniste s’en donne à cœur joie pour faire danser les Troyens. L’émission s’appelle 1, 2, 3 musette et ressemble furieusement (mais en moins moderne) au Monde de l’accordéon diffusé sur TF1 dans les années 70.
Enfin si vous voulez danser sur des rythmes un peu plus exotiques, pas de problème, cap sur la Guadeloupe avec Canal 10 et son zouk ou encore plus loin la Polynésie française de Tahiti Nui TV. Vous pouvez y voir des images touristiques renversantes et des danses envoûtantes, notamment enregistrées lors du Heiva I Tahiti, concours très renommé dans tout l’Océan Pacifique.
Voilà de quoi passer un bon confinement, loin de vos voisins et ragots du village. Et je ne vous parle pas des dizaines de chaînes étrangères en accès libre sur internet.
lundi 27 avril 2015
DE CHOSES ET D'AUTRES - Big Vahine
J'ai toujours été tenté par les concours de nourriture. Gros mangeur devant l'éternel, engloutir le maximum de mets semble le sport extrême par excellence inventé pour ma grassouillette personne. Un reste de bon sens m'a cependant empêché de franchir le pas. L'animation proposée actuellement dans un fast-food de Tahiti est taillée à la mesure de mon estomac. Au menu un cheeseburger de 1 kilo (cinq tranches de viande, trois de fromage...) accompagné de 400 grammes de frites. Si le client parvient à finir l'assiette en moins de 20 minutes, c'est la maison qui régale. Gros succès pour l'enseigne avec plusieurs centaines de réservations. Pas étonnant que ce défi se déroule en Polynésie française. Là-bas, manger gras et en grosse quantité est devenu la norme.
Il y a 20 ans, quand j'ai débarqué dans ce territoire d'Outre-mer pour y travailler quelques années, j'avais la tête remplie de clichés : le lagon, les cocotiers et les vahine. Surtout les vahine, déesses gracieuses aux longs cheveux ornés de fleurs de tiare. La réalité était tout autre. Surtout les vahine.
L'abus de hamburgers, de chips et de soda dans le biberon dès l'âge de six mois a légèrement distordu le tableau. De la grâce il en restait un peu, mais difficile de la distinguer derrière les couches de graisse. D'ailleurs la campagne de promotion du fast-food est vivement dénoncée par l'association locale des diététiciens "dans un contexte d'explosion de l'obésité et du diabète."
Rassurons-nous, cela ne durera pas : le restaurant va vite mettre la clé sous la porte à force de nourrir à l'œil des centaines de Tahitiens.
mardi 24 juin 2014
DE CHOSES ET D'AUTRES - Oscar, Gaston et Jacques
La Polynésie française, Tahiti et ses îles, a une fausse image de paradis sur terre. Lagon et ciel bleu n'empêchent pas des rancunes tenaces. Régulièrement ces poussières de colonie sont secouées par des poussées de fièvre. Les autonomistes sont revenus au pouvoir, mais il y a peu les indépendantistes étaient majoritaire à l'assemblée territoriale. Les deux camps s'opposent depuis des décennies par leaders charismatiques interposés.
D'un côté il y a Gaston (Flosse), de l'autre Oscar (Temaru). Le premier, 83 ans, président en fonction, est cofondateur du RPR avec Jacques Chirac. Le second, 70 ans, dans l'opposition, n'a toujours pas réglé sa dette avec la France qui a utilisé son territoire pour y mener des essais nucléaires. La politique en Polynésie se résume à des prénoms et des couleurs. Oscar et le bleu ciel d'un côté, Gaston et le orange de l'autre.
Au pouvoir, Oscar a débaptisé une place Jacques Chirac en place du 2 juillet 1966, date du premier essai nucléaire. Gaston, de retour aux rênes, a rendu le nom d'origine à cette place. Grosse colère d'Oscar qui manifeste avec ses militants. Et décide, pour répliquer, de donner un nom à la rue de sa commune qui mène à la prison. Il hésite encore entre rue Jacques Chirac ou rue Gaston Flosse. Et de préciser sa pensée : « Gaston la casserole et Chirac la marmite », en allusion aux affaires judiciaires des deux hommes politiques.
En fait, la Polynésie française, pays béni des Dieux (beauté des paysages, gentillesse des habitants), souffre surtout d'être devenue la cour de récréation de deux vieillards qui se prennent toujours pour des gamins.
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