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lundi 27 avril 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Big Vahine

J'ai toujours été tenté par les concours de nourriture. Gros mangeur devant l'éternel, engloutir le maximum de mets semble le sport extrême par excellence inventé pour ma grassouillette personne. Un reste de bon sens m'a cependant empêché de franchir le pas. L'animation proposée actuellement dans un fast-food de Tahiti est taillée à la mesure de mon estomac. Au menu un cheeseburger de 1 kilo (cinq tranches de viande, trois de fromage...) accompagné de 400 grammes de frites. Si le client parvient à finir l'assiette en moins de 20 minutes, c'est la maison qui régale. Gros succès pour l'enseigne avec plusieurs centaines de réservations. Pas étonnant que ce défi se déroule en Polynésie française. Là-bas, manger gras et en grosse quantité est devenu la norme.

Il y a 20 ans, quand j'ai débarqué dans ce territoire d'Outre-mer pour y travailler quelques années, j'avais la tête remplie de clichés : le lagon, les cocotiers et les vahine. Surtout les vahine, déesses gracieuses aux longs cheveux ornés de fleurs de tiare. La réalité était tout autre. Surtout les vahine.
L'abus de hamburgers, de chips et de soda dans le biberon dès l'âge de six mois a légèrement distordu le tableau. De la grâce il en restait un peu, mais difficile de la distinguer derrière les couches de graisse. D'ailleurs la campagne de promotion du fast-food est vivement dénoncée par l'association locale des diététiciens "dans un contexte d'explosion de l'obésité et du diabète."
Rassurons-nous, cela ne durera pas : le restaurant va vite mettre la clé sous la porte à force de nourrir à l'œil des centaines de Tahitiens.

samedi 12 avril 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Gras ou maigre ? La nouvelle lutte du bien contre le mal

Le manichéisme passe aussi par votre assiette. La faute à certains nutritionnistes et prescripteurs de régime. Dans la nourriture également on rencontrerait le bien et le mal. Principal accusé en l'occurrence : le gras. Défenseur des causes perdues, j'adhèrerais bien à l'Amicale du gras (voir la rubrique C'est la vie du 10 avril) qui s'insurge contre ce dictat de l'allégé et du dégraissé (jambon, bouillon...).

Oui, « sans gras il n'y a pas de goût ! ». Qu'est-ce qui fait toute la saveur de roustes grillées au barbecue ou de saucisses qui pleurent sur la braise ? Enfant, j'ai longtemps cru qu'une viande persillée était accommodée... de persil. Quand j'ai découvert qu'en fait elle était « parsemée de filaments graisseux », j'en ai salivé pendant des heures. L'exact opposé des sensations gustatives provoquées par un steak haché estampillé « avec seulement 5 % de matières grasses ». Même saignant je lui trouve un goût et une consistance de carton...
Parfois la chasse au gras pousse aux pires extrémités. Sous prétexte qu'il s'y cache à profusion, il faudrait manger le poulet rôti sans sa peau croustillante. Autant le cuire au micro-ondes...
D'accord, comme tous les plaisirs qui s'offrent à nous sur cette terre, il ne faut pas abuser du gras. « A consommer avec modération » comme toute drogue qui se respecte. Mais comment imaginer le bannir complètement ? L'intégrisme culinaire de certains m'inciterait presque à prendre les armes. Un couteau de boucher. Bien pointu et tranchant. Si pratique pour enlever le gras superflu...

Chronique "De choses et d'autres" parue ce samedi en dernière page de l'Indépendant.