Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
jeudi 22 juin 2006
BD - La blondeur sauce Viking
Aëla est blonde. Aëla a les yeux bleus. Aëla est jolie. Mais ne vous avisez pas de vous moquer d’Aëla car cette nouvelle héroïne imaginée par Stéphane Duval (dessin) et Pascal Bertho (scénario) est avant tout une princesse viking. Et quand il y a de la castagne, la belle a du répondant. Pour preuve, fille aînée du roi Gudruun régnant sur le Helluland, quand ce dernier organise un tournoi de chevaliers pour désigner son successeur (aucune femme n’a régné sur ce royaume scandinave), elle y participe masquée et gagne haut la main. Ce n’est pas du goût des autres nobles qui considèrent ce fait d’armes comme une insulte aux dieux. Et dans la foulée, le pays est attaqué… Aëla, pour regagner la confiance de son peuple devra retrouver un frère caché, récemment enlevé par une horde de mongols. Un premier tome exemplaire avec ce qu’il faut de combats, de coups de théâtre, d’humour et de suspense. Ces deux jeunes auteurs maîtrisent parfaitement leur sujet. La suite s’annonce grandiose avec en toile de fond la chevauchée d’Aëla vers l’Est. (Dupuis, 9,80 €)
mercredi 21 juin 2006
BD - Lucie, à suivre...
De toutes les séries lancées dans la nouvelle collection 32 de Futuropolis c’est peut-être la plus ambitieuse. Certainement la plus longue puisque pas moins de 18 épisodes de 32 pages seront nécessaires à Kris, le scénariste, pour raconter le « Monde de Lucie ». Dans un futur proche, à la veille de Noël, une famille va à la nocturne d’un grand magasin. Malgré des consignes de sécurité très strictes, une bombe explose faisant des dizaines de morts. Des gosses des rues sont soupçonnés, mais le duo de flics va finalement s’orienter vers une autre piste avec le témoignage d’une fillette retrouvée indemne dans les décombres. Plongée dans une sorte de coma, elle revit l’explosion grâce à une technique d’hypnose télépathique. Le récit s’annonce dense, bourré de rebondissements et de trouvailles. De quoi permettre à Guillaume Martinez, le dessinateur, de faire l’étalage de son talent, tant en dessin pur qu’en mise en page. Le second épisode est annoncé pour fin août. (Futuropolis, 4,90 €)
BD - Ecorché talentueux
Ruben Pellejero, talentueux dessinateur espagnol, semble attirer les scénarios d’exception. Après « Un peu de fumée bleue » ou « Le tour de valse », il illustre la première partie de l’Ecorché sur un scénario de Giroud et Germaine. Et comme cette longue histoire de 64 pages se passe essentiellement dans le milieu de la peinture au début du XXe siècle, il en profite pour signer des planches d’une rare beauté. Tristan, fils adoptif d’un couple de bouchers, souffre d’une grave malformation du visage. Muet, c’est derrière un masque qu’il se montre en public. Un handicap qui ne l’empêche pas de trouver sa voie : il sera peintre. Mais un peintre maudit qui vivote dans une chambre de bonne, obligé de travailler aux abattoirs pour se payer ses couleurs, essentiellement du rouge… Et puis un jour une belle galiériste remarque son travail et décide de l’exposer. En filigrane, le lecteur est tenu en haleine par un chantage sur les véritables origines de Tristan. Passion, talent, secret : un triptyque gagnant pour un album qui deviendra vite un incontournable. (Dupuis, 13,50 euros)
mardi 20 juin 2006
BD - Secrets américains de la Branche Lincoln
Toutes les fortunes ne sont pas le fait d’un travail honnête et persévérant. Trop souvent, une ascension sociale est due à une opportunité peu flatteuse. C’est le cas de la famille Voss. Parti de rien, au début du XXe siècle aux USA, Charles Voss a su construire un véritable empire. Aujourd’hui, c’est Ted, le dernier représentant de la famille, qui en hérite. Et en réglant les derniers papiers administratifs, il découvre des carnets secrets ayant appartenu à son grand-père. Des rapports codés datant des années 40. Il ne comprend rien si ce n’est que cela parle de Cerbère et d’une certaine « Branche Lincoln ». Avec un ancien professeur de mathématiques et une amie journaliste, il va tenter de décrypter ces mystérieux carnets. Il ne se doute pas qu’avec ces recherches, il va s’attirer des milliards d’ennuis… Nouvelle série réaliste dans la veine de XIII écrite par une jeune scénariste, Emmanuel Herzet et dessinée par un nouveau surdoué polonais abreuvé de Rosinski dans son enfance, Piotr Kowalski. (Le Lombard, 13 €)
lundi 19 juin 2006
Littérature jeunesse - Un livre héros
Comment faire aimer la lecture aux plus jeunes ? En transformant les livres en véritables héros, telle est la solution de Matthew Skelton.
Roman sur l’apprentissage de la lecture, l’histoire de l’imprimerie et de l’utilité des bibliothèques, « Le secret d’Endymion Spring » de Matthew Skelton s’adresse plus particulièrement aux adolescents mais ravira tout autant les adultes passionnés par cette formidable invention que sont les livres. Endymion Spring est un jeune apprenti allemand En cette année 1452 à Mayence, il aide son maître à finaliser une invention qui changera la face du monde et surtout sa compréhension. Gutenberg vient d’inventer l’imprimerie et est bien décidé de démontrer la suprématie de sa technique en publiant plusieurs dizaines de bibles en un temps record. Les moines copistes vont vite rejoindre le cimetière des professions inutiles. Endymion, muet et naïf, ne se doute pas qu’il va être choisi par un livre magique fabriqué en peau de dragon pour détenir la somme de toutes les connaissances. Un lourd fardeau pour le jeune homme obligé de fuir l’Allemagne et un certain Fust, prêt à tout pour entrer en possession de cet objet suprême.
Dans le silence d’Oxford
Le roman se passe donc en 1452, mais également de nos jours dans l’enceinte de la prestigieuse bibliothèque d’Oxford. C’est dans ces salles silencieuses et studieuses que Blake Somers, s’ennuie désespérément. Ce jeune Américain a suivi sa mère, brillante universitaire ayant décroché une autorisation temporaire pour faire des recherches dans les archives de ce temple européen de la culture. Mais lui, les livres, ce n’est pas sa tasse de thé. Au contraire de sa sœur Duck, plus jeune mais passionnée par tout ce qui est écrit, comme sa mère, il ne trouve aucun intérêt à feuilleter un ouvrage, quel qu’il soit. Jusqu’à ce qu’il découvre un vieux volume égaré dans les rayonnages. Il a littéralement été agressé par deux petits bouts de fer en forme de crochet de serpent, servant à tenir le livre fermé. Pas de référence visibles et surtout, toutes les pages sont blanches. Enfin pas toujours, car en y regardant bien, il déchiffre des phrases énigmatiques. Et là où cela se corse, c’est quand il constate que ces inscriptions, il n’y a que lui qui parvient à les voir…
Un livre « vivant »
Ce bouquin très différent commence à obséder Blake, il s’interroge : « Les livres n’agressent pas. Ils ennuient, ils échappent à la compréhension, ils se couvrent de poussière… Ils n’agressent pas. Ce sont des objets. Pas des êtres vivants ! » Un rapport très particulier va s’instaurer entre Blake et ce livre magique. Une union, presque une fusion, qui va conduire l’adolescent sur des chemins périlleux car même de nos jours, alors que le multimédia règne en maître, des hommes sont capables des pires extrémités pour posséder ces quelques pages reliées par une couverture de cuir.
Matthew Skelton parvient à rendre passionnantes, parfois inquiétantes, les péripéties de Blake dans les sous-sols d’Oxford et la fuite d’Endymion, sur fond de carnaval à Mayence. Et tous ceux qui aiment lire, ne peuvent s’empêcher de rêver, un jour, d’avoir la possibilité de feuilleter ce livre magique, véritable héros du roman.
« Le secret d’Endymion Spring », Matthew Skelton, Pocket Jeunesse, 19 €
Roman sur l’apprentissage de la lecture, l’histoire de l’imprimerie et de l’utilité des bibliothèques, « Le secret d’Endymion Spring » de Matthew Skelton s’adresse plus particulièrement aux adolescents mais ravira tout autant les adultes passionnés par cette formidable invention que sont les livres. Endymion Spring est un jeune apprenti allemand En cette année 1452 à Mayence, il aide son maître à finaliser une invention qui changera la face du monde et surtout sa compréhension. Gutenberg vient d’inventer l’imprimerie et est bien décidé de démontrer la suprématie de sa technique en publiant plusieurs dizaines de bibles en un temps record. Les moines copistes vont vite rejoindre le cimetière des professions inutiles. Endymion, muet et naïf, ne se doute pas qu’il va être choisi par un livre magique fabriqué en peau de dragon pour détenir la somme de toutes les connaissances. Un lourd fardeau pour le jeune homme obligé de fuir l’Allemagne et un certain Fust, prêt à tout pour entrer en possession de cet objet suprême.
Dans le silence d’Oxford
Le roman se passe donc en 1452, mais également de nos jours dans l’enceinte de la prestigieuse bibliothèque d’Oxford. C’est dans ces salles silencieuses et studieuses que Blake Somers, s’ennuie désespérément. Ce jeune Américain a suivi sa mère, brillante universitaire ayant décroché une autorisation temporaire pour faire des recherches dans les archives de ce temple européen de la culture. Mais lui, les livres, ce n’est pas sa tasse de thé. Au contraire de sa sœur Duck, plus jeune mais passionnée par tout ce qui est écrit, comme sa mère, il ne trouve aucun intérêt à feuilleter un ouvrage, quel qu’il soit. Jusqu’à ce qu’il découvre un vieux volume égaré dans les rayonnages. Il a littéralement été agressé par deux petits bouts de fer en forme de crochet de serpent, servant à tenir le livre fermé. Pas de référence visibles et surtout, toutes les pages sont blanches. Enfin pas toujours, car en y regardant bien, il déchiffre des phrases énigmatiques. Et là où cela se corse, c’est quand il constate que ces inscriptions, il n’y a que lui qui parvient à les voir…
Un livre « vivant »
Ce bouquin très différent commence à obséder Blake, il s’interroge : « Les livres n’agressent pas. Ils ennuient, ils échappent à la compréhension, ils se couvrent de poussière… Ils n’agressent pas. Ce sont des objets. Pas des êtres vivants ! » Un rapport très particulier va s’instaurer entre Blake et ce livre magique. Une union, presque une fusion, qui va conduire l’adolescent sur des chemins périlleux car même de nos jours, alors que le multimédia règne en maître, des hommes sont capables des pires extrémités pour posséder ces quelques pages reliées par une couverture de cuir.
Matthew Skelton parvient à rendre passionnantes, parfois inquiétantes, les péripéties de Blake dans les sous-sols d’Oxford et la fuite d’Endymion, sur fond de carnaval à Mayence. Et tous ceux qui aiment lire, ne peuvent s’empêcher de rêver, un jour, d’avoir la possibilité de feuilleter ce livre magique, véritable héros du roman.
« Le secret d’Endymion Spring », Matthew Skelton, Pocket Jeunesse, 19 €
dimanche 18 juin 2006
BD - Nouveau départ pour le Choucas
Le Choucas prend ses aises. Le détective privé imaginé par Lax quitte un format trop étriqué pour ses aventures et déploie ses ailes dans un grand format du plus bel effet. Nouveau format, nouveau rythme et nouvelle destination pour ce licencié économique, ayant rebondit après avoir beaucoup lu de romans policiers, essentiellement des Série Noire ayant pour héros des détectives privés. Cette fois il est contacté par des assurances. Elles rechignent à payer une grosse prime à la femme d'un avocat sulfureux retrouvé mort dans son lit. Un avocat qui après avoir défendu les pires escrocs et hommes politiques corrompus, a tout plaqué pour ouvrir un petit restaurant au Népal. C'est là qu'il a trouvé la mort. C'est également là que le Choucas se rend pour tenter de prouver que cette mort n'a rien de naturelle. Pour s'entraîner aux pentes abruptes, notre héros enchaîne plusieurs ascensions de Montmartre et finit par la tour Eiffel. Arrivé sur place, sa condition physique reviendra lentement, mais sûrement. Il rencontrera en chemin quelques maoistes, une Française nymphomane, un statisticien et même une ancienne gloire de la télévision reconvertie en moine. Humour et dépaysement assurés. (Dupuis, 13 €)
samedi 17 juin 2006
BD - Ambiance de Bretagne par Oger et Prugne
En cette fin du 19e siècle en Bretagne, l’industrialisation commence à faire des ravages dans le monde ouvrier, mais les croyances et superstitions sont encore solidement ancrées dans l’imaginaire populaire. Un écrivain parisien recueille les souvenirs de l’aubergiste. Il se souvient de cette jeune fille disparue durant des années et qui est réapparue du jour au lendemain, comme revenue des enfers. Les villageois prétendent que c’est une sorcière. Et il est vrai qu’elle parvient à guérir les animaux et même parfois les humains. Mais quand d’autres personnes disparaissent mystérieusement, elle est la première suspecte. Une BD historique qui fleure bon le goémon et les chapeaux ronds. Dans "L'auberge du bout du monde", Tiburce Oger écrit une histoire fantastique prenante mise en images par Prugne, particulièrement à l’aise en couleurs directes et paysages marins. Une série classique et sérieuse surfant sur la mode des contes celtiques immémoriaux. (Casterman, 9,80 euros)
vendredi 16 juin 2006
BD - Andréas franchit la frontière
En 1937, l’Espagne est ravagée par une terrible guerre civile. Les Républicains savent qu’ils n’en ont plus pour longtemps et les rares combattants, espagnols ou étrangers, préfèrent fuir vers la frontière française. "Quintos", BD d’Andréas (avec des couleurs d’Isa Cochet) se penche sur le destin d’un petit groupe d’idéalistes en fuite. Dès les premières planches, le camion les transportant est détruit par un obus de l’aviation allemande. C’est à pied, dans des villages hostiles, qu’ils tenteront de sauver leur peau. Au cours de ce périple, l’auteur détaille petit à petit les personnalités de chacun. Un postier belge couard, une Française prétentieuse, un Américain ne jurant que par l’action, un Espagnol idéaliste… Ils ne se ressemblent pas et le fragile équilibre du groupe va vite être rompu face aux dangers multiples et incessants. Mort, trahison, désillusion sont les rendez-vous obligés de ces égarés de la « cause ». Ce n’est pas spécialement joyeux, juste réaliste, très réaliste. La nature humaine est encore très perfectible. (Dargaud, 13,50 euros)
jeudi 15 juin 2006
BD - La Suisse inconnue
Daniel Ceppi, 55 ans, est une valeur sûre de la BD suisse. Son héros, Stéphane, bourlingue depuis des années en Asie. Cet auteur exigeant, et donc rare, aurait pu se contenter de ce filon. Mais c’est mal connaître Ceppi qui vient de changer d’éditeur et de se lancer dans une nouvelle série, beaucoup plus dans l’air du temps, "CH Confidentiel". La brigade des enquêtes réservées est un peu l’élite de la police suisse. Petite structure placée sous la responsabilité de Louis Noverraz, un politicien assez cynique, les trois principaux membres de ce groupe sont Zoé Zemp, Etan Loeffel et Mathéus Rime. Un trio sachant utiliser tout l’arsenal informatique pour résoudre ses enquêtes, sans négliger le travail sur le terrain.
Dans ce premier tome, ils vont être plongés dans une affaire de trafic d’armes lourdes, prenant sa source en Italie et devant finir par un attentat retentissant contre un des symboles de la diplomatie helvète. Narration très hachée, multitude de personnages : d’un premier abord assez austère, cet album se révèle au fil des pages passionnant et bénéficiant d’une intrigue très soignée. (Le Lombard, 9,80 €)
mercredi 14 juin 2006
BD - Les animaux de Prince Lao
Dix ans que Philippe Gauckler n’avait plus rien publié. Dix années de silence rompus avec le premier tome de "Prince Tao", BD pour les plus jeunes se passant en Asie. Abandonnant la science-fiction, ce dessinateur surdoué ayant beaucoup travaillé pour la publicité, a imaginé un monde magique peuplé d’animaux pouvant parler et certainement plus humains que la majorité des bipèdes pensants. Le jeune Lao, devenu orphelin après une avalanche meurtrière, est recueilli par Chabala. Ce géant couvert de poils blancs est un des derniers représentants de la race des yétis. Lao découvrira également les autres habitants de ces montagnes sauvages : Sheyen, un grand léopard blanc, Mirro, un rapace géant pouvant porter Lao sur son dos. Loin de tout, ils sont pourtant menacés par les hommes de Kayen. Un ancien militaire fasciné par les fauves, cherchant à les capturer pour organiser des combats à mort, distraction appréciée par ses hommes de main. Lao va tenter d’aider ses nouveaux compagnons à retrouver la liberté. (Le Lombard, 8,70 €)
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